Un message masqué sous un faux nom.

Pas un « pardon », pas un « je reviens », juste quelques lignes comme un sort jeté dans le vent.

Un poème étrange. Un code. Une énigme.

Mais j’ai su.

Je n’ai pas eu besoin de réfléchir. Mon corps l’a reconnu avant même que ma tête comprenne.

C’était lui. C’était évidemment lui.

J’ai lu.

Et tout s’est arrêté.

Le monde, le bruit, ma respiration.

Comme si tout venait de s’écraser contre le mur invisible de ces 71 jours de silence.

Je suis restée figée, l’écran allumé.

Je ne savais pas si je devais rire, crier, pleurer.

J’avais attendu une trace de lui, parfois contre ma volonté.

Et maintenant qu’elle était là, sous mes yeux, je ne savais plus quoi faire.

Le message disait :

« liberté comme un mirage, au milieu d’Arkam… »

Des mots qui sonnaient comme des chaînes déguisées en poésie.

Un appel à l’aide, ou un jeu ?

Je ne sais pas.

J’ai senti quelque chose me traverser. Un vertige. Un flou.

Il m’a rejointe là où j’étais presque sortie de lui.

Et en une phrase, il a ouvert toutes les brèches.

Je n’ai pas répondu.

Pas tout de suite.

Parce que ce message, c’est lui.

Toujours flou, toujours fuyant.

Toujours à distance.

Et moi, je suis fatiguée des devinettes.

Fatiguée d’attendre qu’il sache comment revenir.

S’il le veut vraiment.