28 mai 2025
On a reparlé.
Quelques jours, quelques messages. Des échanges brefs, espacés. Souvent flous.
Mais c’était bien lui. Sa manière si particulière de s’exprimer, de tout teinter de symboles, de références, de grands mots et de demi-vérités.
Et puis toujours cette demande constante. Cette pression douce mais présente : “Réponds-moi”, “Je pense à toi”, “Je veux te parler”, “Tu me manques”.
Comme si le simple fait de m’avoir retrouvée justifiait qu’on efface tout.
Mais moi, je ne suis plus au même endroit.
Je le lisais, je répondais, mais sans vraiment être là. J’étais ailleurs. À observer ce qu’il disait, à noter ce qu’il ne disait pas. À chercher le vrai dans tout ce flou. Et souvent, je ne le trouvais pas.
Il parle beaucoup. Mais il dit peu.
Il m’envoie des déclarations. Des phrases qu’il veut marquantes. Il parle de liens, de souvenirs, de manque. Il répète que je suis importante.
Mais dans tout ça, je ne sens pas de prise de conscience. Pas de recul sur ce qu’il a fait, pas de lucidité sur ce qu’il m’a fait porter.
Et moi, j’en suis là.
À ressentir cette contradiction permanente entre ce que j’ai vécu avec lui et ce qu’il raconte.
Entre ce qu’il dit vouloir aujourd’hui… et ce qu’il n’a jamais su tenir.
Je le sens revenir avec des bras ouverts, mais sans savoir accueillir.
Il veut ma présence, mon attention, ma lumière.
Mais moi, j’ai appris à ne plus me donner toute entière à quelqu’un qui ne sait pas ce que ça coûte.
Alors je reste là.
Pas en colère.
Juste… distante.
Parce que j’ai trop attendu, trop espéré, trop ramassé les miettes d’un lien que lui-même n’a jamais su nommer.
Aujourd’hui, je lis ses mots avec tendresse. Mais sans me perdre.
Je vois ce qu’ils sont : des tentatives. Des appels.
Mais ce ne sont plus des promesses.
Et surtout, ce ne sont plus des chaînes.
Annotations