Psaume : Chant de la Harpe I

12 minutes de lecture

9h26.

Urimel, 3 ème plus grande Cité Impérial du pays

La lumière spectrale filtre à travers la poussière pendue, glissant sur les vitres. Dans chaque appartement, chaque bistrot, chaque salle d'attente, les écrans s'allumèrent d'un seul et même éclat bleuté. Un présentateur apparut, le visage impassible, costard bleu spinelle. La voix éclairée et sans brèche, comme s'il lisait une prière endeuillée.

« Déflagration meurtrière dans le quartier des Verrières. Bilan encore éphémère. »

Dans les alentours de 8 heures du matin, plusieurs explosions d'une ardeur inédite ont secoué la « Résidence Jéricho ». Plusieurs immeubles se sont effondrés. L'onde de choc a été si violente que bon nombre de personnes l'ont ressentie à plus de 400 mètres à la ronde. Les secours évoquent déjà des dizaines de victimes et des blessés pléthoriques.

La caméra bascule sur des images aériennes montrant des blocs de béton totalement disloqués, des cages d'escaliers éventrées, tachées d'un coup de pinceau de sang. Une quantité de poussière effervescente encore éclairée par les phares des ambulances. Au centre des gravats, une poussette retournée, une chaussure d'enfant déchirée et des couvertures de survie froissées.

Le présentateur gratte sa glotte. Il reprit lentement, son ton redevient peu à peu sépulcral.

— L'Empire parle d'un acte malveillant d'origine indéterminée. La zone est désormais sous audit des forces impériales.

Des visages terrifiés par les circonstances. Une femme désemparée, drapée d'un peignoir taché de poussière et de sang sec, fixe le micro avec des yeux accablés.

— Ce... C'était... un cri... un cri horrible... pas humain... non, non, non... une chose a hurlé... tout a tremblé autour de nous... gémit-elle, pointant ses oreilles.

— Regardez... C'est en sang... j'entends plus rien... mon petit garçon, il est... souffle-t-elle, les mains tremblantes, tachées de sang encore frais.

Un homme débarque subitement, tout autant paniqué par la situation qui les dépassent.

— Écoutez s'il vous plaît... je suis commerçant depuis plus de 40 ans, je... nous n'avons jamais vu un truc pareil se produire... s'exclame t-il, mettant ses mains sur les épaules de la femme, la montrant de plus près à la caméra.

— Ce n'est pas normal... Elle a perdu son fils... d'autres ici ont été pulvérisés par le souffle de l'explosion... j'ai perdu ma femme avec qui j'étais fiancé depuis plus de 49 ans... j'ai seulement pu retrouver un morceau de sa main, car la bague était encore dessus ! ALORS S'IL VOUS PLAÎT DITES-NOUS CE QU'IL SE PASSE ! hurla-t-il, complètement perdu, les larmes coulant sur sa peau effritée.

Un autre homme surgit sur le côté, sa petite fille dans les bras.

— On veut nous parler de fuite de gaz ? C'est impensable... j'ai vu une silhouette immense, recouverte de noir, bouger entre les immeubles. Ensuite, un homme... avec, je crois, l'insigne des Sanctificateurs, tenir tête à cette immonde créature... d'habitude les Sanctificateurs ne purifient pas des monstruosités ressemblant à des anges, demande-t-il d'un ton ferme, secouant sa petite fille poussiéreuse, pleurant, se tenant fortement à son papa.

Un vieillard, bonnet râpé sur le crâne, parle d'une voix rauque, lentement, presque augurale.

— Ceux qui dictaient la marche du monde n'avaient pas pour unique but de tuer le corps. La chair est trop facile à ensevelir. Leur cruauté était d'un autre ordre. Ils voulaient briser la foi qui nous assumait, profaner la confiance qui donnait sens à nos souffrances. Tuer le corps n'est qu'un acte de puissance, mais...

Annonce-t-il, avant de se faire interrompre subitement par l'un des membres de la chaîne journalistique. L'un des hommes le bouscule, essayant de couper court à la discussion. Mais le vieillard, pris d'une détermination, continue, parlant à haute voix son discours.

— Tuer ! Tuer la foi, c'est nier la possibilité même de l'homme ! Et ce...Hurla-t-il avant de prendre un coup de pied sur le corps d'un membre soldat impérial présent sur les lieux.

Le présentateur, pris de panique, recule de plusieurs pas en arrière, évitant le vieillard. Les citoyens présents commencent à protester, de plus en plus scandalisés par le système et le manque d'informations sur ce drame. Au même moment, le vieillard pousse ses dernières paroles, ses dernières forces, pour donner un message au reste du monde.

TOUT...TOUT CELA EST PLUS TERRIBLE QUE LA MORT... C'EST LA VICTOIRE DU NÉANT ! braille le vieil homme, le visage en sang.

Un autre soldat impérial le fout au sol violemment, pointant une arme à l'arrière de son crâne.

ENCORE UN MOT DE PLUS ET TU REJOINS CETTE MERDE DANS L'AU-DELÀ ! décrète le soldat d'une voix ferme.

Mais déjà les murmures parcouraient les ruelles, les réseaux sont submergés. Apparitions. Parasites. Sanctificateurs. Voici la tendance à la une. Des internautes faisaient des lives en direct. Le direct enjambe jusqu'aux grilles du périmètre. Des habitants, serrés contre les barrières de sécurité, crient leur colère.

Un ouvrier, perdu, ses yeux rougis de chagrin.

— Qu'on arrête de nous prendre pour des ânes ! Si les Sanctificateurs sont incapables de gérer cela, envoyez l'armée impériale directement ?! crie t-il, faisant des gestes agressifs.

Un habitant, à l'autre bout de la foule, se prononce, en guise de mégaphone.

ENVOYEZ ARDFILIUS ! IL EST BIEN CELUI QUI A LE PLUS DE COMPÉTENCE ! POURQUOI VOUS LE LAISSEZ SE RONGER LE FREIN ?! PENDANT QUE NOUS, ON CRÈVE PAR DES MACHINS QUI SOI-DISANT TUENT NOTRE FOI ?! vocifère-t-il.

Dans un brouillard de révolte, le studio reprit. La présentatrice, rivée sur ses notes, conclut brutalement d'un ton tempéré.

Le Haut Secrétariat annonce une réunion de crise imminente. Nous rappelons qu'il est délétère de diffuser des images non vérifiées. Urimel se réveille de manière inattendue.

Et soudain... un générique glacial tomba comme un verdict clair. Mais dans un élan, soudain, plusieurs habitants de la cité priaient, ils doutaient. Partout, des voix répétaient dans une résonance courageuse, comme un chant sacré.

« CE QUI EST LÀ, CE QUI VIENT, CE QUI RESTE. »

Car la seule chose que l'entité ne leur a pas encore prise...

C'est leur Foi.

De l'autre côté de la cité impériale.

L'hôpital de Urimel sentait l'alcool froid. Et cette odeur d'orage intérieur que le matin tragique laisse dans les couloirs. Alban ouvre doucement les yeux sans sursaut. Le plafond lisse et silencieux. Sous les bandages légers, sa douleur n'était qu'une information de plus parmi d'autres. Un nombre incalculable de fois qu'il a arrêté de compter.

Son téléphone vibre d'un son strident. Un son sec qui bascule son silence du réveil. Un nom s'affiche : « Gabriel Orphanos ». On l'appelle le « Hiérarque » dans les corridors de la foi. Son nom disait : « La force de Dieu qui protège les orphelins ».

Alban prend le téléphone lentement sans sourciller. Une voix grave retentit à l'appareil.

— T'es examens sont terminés. Si on t'attache, défais les liens. C'est urgent là. Je t'envoie quelqu'un à l'entrée. Tâche de te grouiller, c'est l'heure, direction le Q.G, sans retournement possible. Je t'attends, Alban... ordonne le Hiérarque fermement.

— Compris, Hiérarque, affirme Alban sans broncher.

Une expiration, puis une seconde voix, la même mais plus basse, plus proche d'un aveu que d'un ordre.

— Et... garde la tête droite. Des choses risquent de prendre des tournures différentes. Cet avènement ne manquera pas à l'appel. Tu le sais aussi bien que moi. Ta profession est d'être sur le terrain, ajoute-t-il de façon amicale.

Alban reste immobile, son visage reste neutre. Le Hiérarque rétorque, prenant un ton plus grave.

— Dans 3 jours, l'un des 3 membres gouverneurs des grandes métropoles sacrées sera en déplacement à Urimel, accompagné de la famille Rothvasen. « Cruenthar Rothvasen » en personne... dit-il d'un ton suspicieux.

— Une famille qui possède les plus grands associés et actionnaires du monde, en compagnie d'un Métropolites de lumière en personne, en sein d'Urimel. Ça pue encore la merde cette histoire, ajoute Alban, ses yeux fixant l'écran de télévision accroché au mur face à lui.

— On s'occupera aussi de la protection des zones sensibles. Donc tâche de ne pas être dans tes pensées, conclut le Hiérarque.

La ligne se coupa subitement. Seule une résonance accrochée aux murs. Alban se redresse, il passe sa veste sur ses épaules, et passe la porte. Dans le couloir, deux infirmières s'avancent, les paumes relevées.

— Euh... Monsieur, vous ne pouvez pas...

Alban n'a pas pour but de ralentir ses pas. Il continue d'avancer sans se soucier de ses propos. Il les contourne sans les heurter. Il prit l'ascenseur sans se retourner. Les chiffres défilent, les parois renvoyaient son visage comme un masque qu'il n'avait pas choisi de tenir.

Revoyant à travers le miroir de l'inox, il croise son regard une nouvelle fois... se remémore, la petite fille dans le placard. La tête pulvérisée si subitement du voisin. Un goût amer remonte dans ses narines. De la sueur apparaissant sur son cou.

Ses doigts tapotent légèrement, comme un léger stress prématuré. Serrant sa mâchoire de plus en plus fort, son portrait d'homme n'arrête pas de visualiser le défilement de chiffres au-dessus de lui. Après quelques secondes, le rez-de-chaussée s'ouvrit. Ressentant une odeur forte de café noir se faufiler dans son nez.

Voyant la cafetière, il se sert un café. Au même moment, un écran tourne en boucle le même journal du matin. Il n'y jeta pas un seul coup d'œil supplémentaire. Les mots n'apprennent pas à ceux qui ont vécu.

À l'extérieur de l'hôpital, le froid brumeux du matin. Alban s'adossa au mur, une main dans les poches, buvant son café. Mais visiblement pas le temps de profiter de ce court instant de solitude et de calme, le téléphone vibra une seconde fois. À la différence, c'est un numéro inconnu qui s'affiche. Alban décroche sans hésiter pour en finir rapidement.

Conseillère Isme, j'ai un message de « l'héritière Phia Cerpestien », dit-elle de sa voix autoritaire.

Le nom toucha Alban, l'empêchant de continuer sa gorgée.

— Je vous écoute, murmure-t-il.

Un bref silence... et puis elle rétorque.

— Elle l'a fait, déclare-t-elle sans rien dire d'autre.

Alban plisse les yeux. Mais après un autre moment de mutisme, elle dira fermement :

— Sans en dire davantage, les choses risquent de prendre d'autres tournures. Ça s'arrête là.

Un micro craquement légèrement subtil dans la ligne, comme si le fil quelque part avait été volontairement coupé sous un poids trop massif. Alban ne se demande pas pourquoi elle l'avait fait. Il n'avait pas besoin de note pour en faire sa propre conclusion.

Un clameur de moteur remonte la rue. Une berline sombre file jusqu'au trottoir, s'arrêtant dans un rugissement face à Alban. La vitre côté conducteur s'abaisse. Un visage ample et familier.

— Allez, monte ! Le Hiérarque ne veut pas perdre de temps, vu le bordel qu'il y a au Q.G., dit-il, son collègue, d'un geste de la tête.

Alban, main posée sur la portière, l'ouvre et se glisse à l'intérieur sur le siège en cuir. Une odeur d'atelier sur le siège, fixant droit devant lui. Les yeux de son collègue se plongent sur la route, mais aussi à certains moments sur Alban, immobile, sans dire un seul mot.

— C'était toi, hein ? demande-t-il, sa voix rauque.

Aucune agressivité dans sa voix, ce n'était même pas une question, mais plutôt un aveu qu'il était obligé d'exprimer.

— C'était moi, ajoute Alban, regardant l'extérieur défiler.

Le volant grince de plus en plus fort dans la main de l'homme. S'errant un poil trop fort.

— C'est de la folie... Je sais que je suis ni un combattant sur le terrain, ni un saint. Je ne manie pas d'Hexapsyche, je ne touche pas au Lai non plus comme toi... mais même d'ici, je te vois dans ton regard que tu regrettes amèrement tes choix. À chaque fois tu brûles pour nous, et tu voudrais qu'on te dise merci ?

Alban tourna la tête, la ville glisse en reflet sur la vitre.

— Je ne veux rien, Drevien. Je purifie, c'est tout, dit-il fermement.

Un rictus des plus désagréables, ses deux mains sur le volant tremblent.

— Tu es fou ! Tu le sais, non ? C'est de la folie furieuse d'y aller seul. D'utiliser le Lai sans limite de...

Drevien baisse la tête un instant, sa voix prenant un ton plus désemparé.

— Pourquoi utiliser ça, Alban ? murmure-t-il.

Alban fixe son collègue, perdu.

— C'est mon rôle. Mon sacrifice n'a de sens que pour préserver la foi.

Drevien s'élève, tremblant, ses mains fermes crispées sur le volant. Des veines ressortent de plus en plus, un regard noir surgit, fixant Alban.

— Toujours cette foutue foi... Mais ta foi, Alban, c'est pas seulement la tienne, tu comprends ça ?! C'est nos vies aussi. Tu crois que ça nous rassure de savoir que tu te jettes dans l'enfer comme si c'était un puits pour se baigner dans cette eau sacrée ? Tu crois que c'est noble ? NON. C'est une mise à mort ! À chaque fois que tu utilises le Lai, à chaque fois que tu utilises un Hexapsyche, tu drains un peu de ta vie, tu nous laisses, nous autres, derrière toi... Et tu veux qu'en plus on t'applaudisse ton sacrifice ? Te fous pas de ma gueule, Alban. Déjà des années que nous sommes dans le même corps de métier. Ce n'est pas à moi que tu vas mentir... soupire Drevien, reprenant son souffle.

Ses mots tressautaient, déchirés entre colère et tristesse, presque suffocants. Quant à lui, Alban ne répondit pas tout de suite à son discours. Il regarde ses mains. Les multitudes de cicatrices, au fil des années, semblaient encore rayonner sous la peau.

Il détourne le regard, fixant Drevien, qui attend une réponse qui le...

— Je te l'ai déjà dit... Mon rôle n'est pas d'être applaudi. Mon devoir est de purifier jusqu'à la fin. Même si je dois être une coquille pour l'éternité, impose Alban, sec et fermé à toute demande à l'encontre de son objectif.

Drevien se mord la lèvre. Les yeux auréolés d'une flamme contenue. Il détourne le regard, gardant le silence jusqu'à la fin du trajet. Il se posait une question dans son esprit :

« Est-ce que j'aurais pu, au fond, faire quelque chose ? »

Après quelques minutes, la voiture s'approche déjà du quartier des Tours Célestes, où se dresse le Q.G. des Sanctificateurs. Un immense bâtiment noir, bardé de vitraux colorés, protégé par des barrières et des soldats en armure. La foi et la discipline y respireraient comme un seul et unique organisme.

Le véhicule à peine tenté de passer les points de contrôle, des journalistes les attendaient comme une meute. Les flashes illuminent la voiture. Les micros se dressent sur eux.

— Monsieur Alban ! Pouvez-vous décrire ce qu'il s'est réellement passé à la Résidence Jéricho ?

— Est-ce vrai que vous avez affronté une Apparition ou une Entité angélique démoniaque ?

— Les Sanctificateurs sont-ils encore à la hauteur ? Ou ces rumeurs disent elles vrai, que la foi s'effondre ?

— Monsieur Alban, qu'est-ce que vous ressentez après avoir échoué à la protection. La mort de plus d'une dizaine de nos habitants ? Les morts déclarées risquent de s'allonger dans la journée. Comptez-vous donc arrêter votre profession ?

Alban reste statique, fixant droit devant lui. Un visage fermé. Reprenant leur avancée, le véhicule franchit les points de contrôle. Les scanners projetèrent des faisceaux rouges sur la carrosserie, détectant chaque mouvement, chaque souffle, chaque marque d'énergie.

À la fin de tous les tests d'analyse de sécurité, les grandes portes s'ouvrent petit à petit. Dans le hall principal, la voiture s'avance jusqu'à un parking privé. Alban sort précipitamment du véhicule.

Au même moment, en refermant la portière, il ressent un léger tremblement sur sa main droite. Un petit rictus léger sur son œil.

Il regarde Drevien, dit son dernier mot avant de reprendre son service.

— Merci... Merci surtout pour ton honnêteté, murmure Alban avant de partir en direction de la grande porte principale du hall.

Au même moment de monter les escaliers, une voix d'une clarté pure résonne derrière lui. Un homme d'une trentaine d'années, visage presque aussi jeune que son âge, venait d'apparaître. Cheveux mi-longs bouclés, lunettes rondes reflétant la lumière du soleil. Son sourire était chaleureux, presque même surprenant et inattendu dans cette atmosphère particulièrement tendue.

— Tu es Alban, un grand Sanctificateur depuis plusieurs années. Enchanté de te rencontrer, s'exclame-t-il, baissant la tête en signe de respect.

— Je t'ai jamais vu, que fais-tu ici ? s'étonne Alban, rabaissant sa main droite, prêt de son arme. Son regard se fixe intensément sur lui. Pose un pied devant l'autre, prêt à toute éventualité.

L'homme indique un léger sourire en coin, regardant avec ses yeux de couleur chlōros Alban.

— Je me présente, Caleb Noam, étant chien fidèle à l'Empire. J'ai été envoyé pour assister à la réunion. Ironise Caleb.

Au même moment, sa montre émet un léger bruit, suivi d'un clignotement léger.

— Ah ! Il nous reste 65 secondes et 6 millisecondes. On risque d'arriver en retard. Allez, on y va ? s'exclame-t-il.

Les deux partent. Le monde bascule d'une nuance de sombre ; l'instant avant la tempête. Ce rythme précis où même l'exhalaison se rejoint. Au fond de lui, quelque chose se hisse droit devant, comme une tranche.

Il ouvre. Le froid du hall l'atteignait déjà.

La suite l'attend derrière les arches.

Annotations

Vous aimez lire Ere bonis ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0