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Nous nous couchâmes, mon côté valide contre lui. Il était entièrement nu, j’avais conservé mon slip. Je n’étais pas encore prêt, de vieux restes de pudeur encore accrochés à ma carcasse. Pourtant, si près de lui, je n’avais qu’une envie, lui appartenir totalement. Son odeur de sueur envahissait l’appartement à ses retours de jogging. J’avais inventé mille ruses pour le retenir avant sa douche. Il ne supportait pas ses remugles, son parfum de corps me rendait fou. Il flottait légèrement autour de nous, nous baignant dans cette odeur de vénération. Il ne bougeait pas. Il avait simplement posé sa main sur le haut de ma cuisse, comme un fer rouge qui brulait mon corps. Coincé par mon attirail et son bras, j’avais osé glisser mon bras vers son corps. Ces gênes et ma maladresse avaient fait poser ma main sur la touffe de son pubis. J’étais à l’entrée du trésor, dans un nid douillet que j’avais tant admiré qu’il me semblait en connaitre chaque duvet. Comme lui, une fois posée, ma main resta immobile.

Il conservait le silence et je lui en savais gré. Je glissais doucement dans un sommeil merveilleux quand je sentis un léger glissement. Sa main remontait en une douce caresse. Mon sexe se durcit instantanément et c’est dans cette position qu’il le saisit pleinement. Ma main, à sa limite de longueur, attrapa son dard dressé, infiniment doux sous mes doigts. Nous nous endormîmes ainsi liés.

Comment aurais-je pu deviner que plus jamais une nuit ne nous trouvera séparés ? Jusqu’à l’instant fatal.

Pris de courbatures dans la nuit, je me réveillais. Nos mains n’avaient pas bougé. Cette sensation de retenue si amicale renouvela ma vigueur. Dans son sommeil profond, il réagit à cette sensation de sa main. Sentir son déploiement se faire en réponse est un merveilleux souvenir. Son inconscient m’aimait.

Durant le mois d’immobilisation, nous avons ainsi partagé soins et proximité. Chaque soir, il me donnait de la jouissance, sans jamais réclamer un retour. Nos couchers se faisaient plus tendres, les mains caressant de plus en plus.

Le soir où je revins libéré de mon attirail, je me trouvais comme un imbécile. Il n’y avait plus de raison qu’il s’occupe de moi. S’il le faisait, alors cela devenait une véritable relation sexuelle. Mes dernières réticences allaient-elle réduire en miettes mon envie ?

Il dit simplement :

— Tu dois être tout ankylosé. Tant que tu n’as pas fait ta kiné, je vais continuer à t’aider.

C’est ainsi que le glissement s’est fait. Alors que chaque soir, il me donnait du plaisir, je n’osais pas lui rendre. Pourtant, maintenant, il me prodiguait des soins devenus inutiles dans le plus simple appareil, m’exhibant gentiment l’effet qu’il ressentait. Je trouvais son membre dressé trop beau, ne voulant pas le souiller de mes mains.

Un soir, certainement pas par maladresse, son pénis se posa sur ma main. Cette dernière s’ouvrit pour recevoir ce don. La suite se fit naturellement. Sentir cette dureté offerte m’obligea à l’exacerber. À sa façon, j’y mis le plus possible de gentillesse et d’empathie. Son explosion fut magnifique, me laissant une impression de gâchis sur cette semence répandue. Je portais la dernière goutte accrochée à mon doigt à ma bouche. Le goût me plut. Je fus surpris par son regard admiratif et amoureux. Je ne savais pas encore le lui rendre.

Nous progressions lentement. Plus exactement, je progressais lentement, William faisant sauter chaque petit verrou qui me bloquait encore, dans une patience infinie, sachant qu’il marchait vers le paradis. Moi, j’avançais vers ma perdition délicieuse, le sachant et l’acceptant un peu plus chaque jour.

Je ne sais plus comment se fit notre premier baiser, mais ce fut un transport sublime. Cette fusion de nos bouches, cette pénétration de nos langues, nos mains pressant le corps vénéré, comment y résister, comment ne pas le renouveler chaque instant.

J’avais enfin franchi la dernière porte, prêt au sacrifice ultime. Comme auparavant, il sut que c’était le moment, que je pouvais franchir le pas. Pas plus qu’avant, il ne sollicita une permission.

Ce soir-là, devinant l’avènement, attendant le sacrifice, je me couchais nu. Nous étions en phase absolue, ressentant maintenant l’esprit de l’autre. Ses mains, puis sa bouche, parcoururent mon corps. Enivré par ces stimulations, je me débattis pour lui rendre cette douceur. Nous nous retrouvâmes tête-bêche et nos bouches se remplirent du sexe adoré, tandis que les mains caressaient les fesses et les testicules. La montée était douce, la sensation puissante.

Quand il se recula, il me fixa des yeux. Le grand bleu m’emporta. Il se prépara lentement, pour m’apprivoiser. Il revêtit un préservatif, l’enduisit de gel, tout en ne me quittant pas des yeux. Son sourire me tentait tant ! Je voulais écraser mes lèvres contre les siennes, violemment.

— Viens ! m’invita-t-il, enfin.

Il me fit allonger, se glissa derrière moi, me souleva la jambe.

— Ne te crispe pas, laisse-toi aller, tout va bien se passer.

Je sentais son sexe à l’entrée de mes fesses. Le voulais-je vraiment ? M’abandonner à lui, complètement. Me faire enculer, je doutais. Il était trop tard. La pression se fit plus forte. Ce n’était qu’un doigt, empli de gel, qui massait mon anus. Étrange sensation, qui vous poussait à demander plus. Quand il força la barrière, une impression de libération me surprit. Il s’enfonçait lentement, explorant les parois de la cavité, déclenchant des ondes faisant onduler mon corps entier. Soudain, ce fut le flash. Le doigt insistait sur une protubérance qui émettait un plaisir fou. Je ne pus retenir des gémissements, puis des cris de jouissance quand l’orgasme éclata. Haletant, assommé par cette force, le retrait du doigt me laissa perdu. Immédiatement, une force supérieure le remplaça, celle que j’attendais, que je désirais pour aller plus loin, plus fort.

Au lieu de cet achèvement si nécessaire, c’est l’immobilité qui survint. La dilation était à la limite de la douleur, me faisant sentir ses moindres mouvements. Une contorsion amena sa tête contre la mienne. Oh, ses lèvres, sa bouche, vite. Une fois soudés, ses mains me tenant fermement, il reprit ses lents mouvements, m’emportant vers le nirvana. Son explosion longue et puissante en moi fut un achèvement merveilleux. Sans se retirer, il acheva son baiser, me couvrit de caresses. Je ne sentais plus rien, pleurant de joie et de bonheur.

C’était donc ça ! Encore, toujours !

Il se redressa, encore à moitié gonflé, retira le préservatif, le noua avant de le laisser tomber le long du lit. Je me sentais frustré, dépouillé. Sa substance, je la voulais en moi, pour avoir sa force et sa beauté. Je voulais qu’il m’ensemence.

Il se remit derrière moi. Je sentais son sexe encore gros dans mon sillon. Mon anneau, encore distendu, m’envoyait des souvenirs de ce qui venait de se passer, espérant retrouver ce forçage bien heureux. Non. Il descendit ses mains sur mon sexe, caressant l’ensemble, farfouillant, glissant un doigt sous le prépuce, excitant le gland, titillant le méat. Il ne me masturbait pas, mais me stimulait chaque grain de peau ou de muqueuse. Mon extension était phénoménale, sans limites. Je ressentais ma virilité à son acmé. Je me sentais venir. Il le sentit également, car il se trouva immédiatement sur moi, la bouche complétant le travail de ses mains. Il était perpendiculaire à moi. Ne pouvant que caresser sa crinière, je le laissais me mener.

J’éclatai dans sa bouche, alors qu’il m’accompagnait délicieusement. Il vint se coller à moi dans un baiser parfumé encore de l’odeur de mon sperme.

Le lendemain matin, je me réveillais dans ses bras. Il devait être tard, car des rayons de soleil perçaient les persiennes. Allongé sur le dos, il dressait sa force. Je le dégageais doucement pour aller goûter ce fruit et en boire le nectar. Travailler cet objet des lèvres et de la langue, doucement, longuement, en explorer chaque recoin était un plaisir incroyable. La veille, la fièvre m’avait empêché d’apprécier les petites réactions qui accompagnaient mes caresses buccales. Quand il fut à son maximum, une main se posa dans mes cheveux. Je fis durer le plaisir, alors que je n’avais qu’une hâte. Ses soubresauts m’emplirent la bouche. Je dégustais enfin sa source de vie. Un dernier coup de langue, avant de remonter pour l’embrasser dans le doux moment de son réveil.

Notre petit déjeuner se déroula dans le silence. Nos yeux n’arrivaient pas à exprimer notre plénitude.

Nous sommes allés nous recoucher, simplement l’un contre l’autre. Il m’avouera plus tard qu’il était un peu dépassé par l’intensité et la soudaineté de ce que nous avions vécu.

Heureusement que c’était le weekend. Il se leva et m’annonça qu’il allait faire son jogging. Je l’attendis en rêvassant. Je ramassais nos affaires, plongeant mon nez au fond de son sous-vêtement. Cette odeur forte me provoqua une belle réaction. À son retour, je le retenais sur le chemin de la douche, lui disant dans les yeux mon envie de faire l’amour avec lui dans sa sueur. Il me regarda avec un air coquin et se laissa entrainer. Je pus lécher sa peau humide, m’enivrer de ses effluves. Il me laissait faire, m’offrant son corps. Je me trompais, car quand je tentais de le pénétrer, il se défit.

— Non, Nic. Jamais !

— Désolé.

— Viens, mon adorable. Moi, je vais te transporter.

Il se préparait.

— Tu sais, tu peux ne pas mettre de préservatif.

— Je ne veux pas te transmettre la mort !

— Mais si tu meurs, je m’en fiche de mourir !

— Nic ! Je fais le test lundi. Après, c’est nature !

Il me fit mettre à genoux sur le lit, les jambes légèrement écartées. Il me pénétra brusquement, violemment, avec de grands mouvements. C’était douloureux, mais si puissant. Je me sentais sa chose, l’objet de sa jouissance. Cet abandon était incroyable.

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