Chapitre 11
*** Dans la soirée. Je suis prêt pour la prochaine action. J’ai réussi à convaincre le docteur Mccoy de me laisser faire cette fusion mentale, cela a été une lutte de longue haleine, une fameuse joute d’arguments logiques et sensés de ma part et de… voyons comment pourrait-on qualifier cela ? Le docteur Mccoy a protesté, il a maugrée et il a fini par pousser un de ces « coups de gueule » mâtinés de mauvaise foi de sa part. Il a fini par se ranger à mon argumentation, quand je l’ai mis au défi de trouver un moyen d’empêcher à tout prix le transfert émotionnel. Je ne pouvais tolérer l’idée que Mary puisse être affectée par le poids du fardeau que je portais. Nous sommes tombés d’accord sur la nécessité de la protéger, de l’épargner. Le docteur Mccoy a émis l’hypothèse de me recouvrir d’un tablier de plomb et de me donner un casque garni de plomb, afin que les particules de mon émotionnel restent bloquées derrière les plaques. A cette seule condition je suis autorisé à pratiquer ce geste de télépathie.
***Uhura POV.
Je suis sur la passerelle. J’ai ouvert un canal pour communiquer avec Starfleet afin de demander du temps. Ce n’est pas possible pour nous d’aller dans le quadrant bêta, pas avant que Mary n’aille mieux. Le capitaine et moi bataillons mais nous finissons par remporter la partie. La mission diplomatique est reportée à une date ultérieure.
***
Je quitte la passerelle et je file vers les enfants. Ils veulent savoir si elle va bien.
« Elle dort, elle a besoin de repos, pour reprendre des forces. Dr. Mccoy prend soin d’elle, il ne la laissera pas mourir. Et M. Spock la sauvera.
« Comment il va faire ça ? Il est pas docteur ! » s’écrie Ray.
Je leur explique que les Vulcains ont la capacité de lire dans l’esprit des gens pour mieux comprendre ce qui se passe.
« Eh bien, je ne veux pas ! » proteste-t-il.
« Tu ne veux pas quoi, mon grand ? » Je demande, amusée.
« Je ne veux pas qu’il lise dans ma tête, il va tout voir ! » répond-il avec beaucoup d’aplomb.
« As-tu des idées ? »
Je le regarde, un peu soucieuse.
« Eh bien, pas vraiment, mais parfois je pense et il pourrait me gronder ! »
Je leur rappelle qu’il est temps d’éteindre et de dormir. Je quitte la pièce pour retourner sur le pont. Je suis de service.
*** Mccoy POV
Deux jours plus tard. Elle somnole, tressaute, elle s’éveille doucement. Je vais pouvoir annoncer une bonne nouvelle. Elle va mieux. Je pose ma main sur sa joue et je lui caresse doucement le front :
« Bonjour, mademoiselle. C’est bon de voir tes beaux yeux. Tu pourras quitter ce lit et tu mangeras avec nous ce soir. Je connais des gens qui seront heureux de te voir ! »
Elle hoche la tête avec excitation.
« On va t’apporter un verre et un petit goûter. »
Elle tend les bras pour me faire comprendre qu’elle veut que je me baisse. Je me penche et elle m’embrasse sur la joue. C’est un joli moment, elle va mieux.
** Quel réveil désagréable : sensations terribles, je me sens mal, confus, désorienté, comme si mon cerveau avait été piraté, comme si j’avais été victime d’une six bières attaque. Mais je n’ai rien bu. Ce sont juste les conséquences de cette foutue injection. La fusion mentale a révélé que Mary souffrait d’un trouble de stress post-traumatique, l’attraction exercée sur son esprit par Gorgan a été plus profondément enracinée en elle. Elle a eu une réaction très violente, parce que son émotion était différente. Elle a le même métabolisme que les garçons mais son esprit a absorbé l’image de Gorgan avec intensité. Plus que cela, il y avait des signes d’une infection derrière cette forte fièvre. Ce syndrome infantile pouvait être très dangereux pour les adultes. J’ai donc décidé de vacciner tous les membres de l’équipage de l’Enterprise. Tout l’équipage ? Oui. Y compris notre capitaine. Il n’a pas montré de signes d’allergies au vaccin.
***
J’ai fait une sieste, avalé un stimulant et je me sens mieux. Je me déclare apte à reprendre du service. Malheureusement, je découvre vite que plusieurs membres de l’équipage attendent vers l’infirmerie suite à un léger vertige. Dans la soirée, Tchekov est amené dans le quartier médical par deux enseignes. Il a été retrouvé inconscient, étendu dans le couloir, son visage, ses mains, ses vêtements couverts de vomi.
***Kirk POV
Fin de la journée. Je me précipite à l’infirmerie, nous avons un problème avec Pavel Tchekov Au moment où j’arrive, il vient de reprendre conscience et il essaie de se carapater. Bones le bloque avec sa main :
« Oh non, je recommande l’horizontalité. »
« Non, ze veux juste changer de position... ma cuisse me fait mal... La piqûre, sans doute... » Bones le regarde avec un air suspicieux, j’ajoute :
« Euh, Tchekov, l’injection, c’est dans l’épaule ! »
« Non, ze m’en souviens clairement, quelqu’un a défait mon pantalon… »
Je lève les yeux vers le plafond, tandis que Bones fronce les sourcils, un poil exaspéré.
« L’alcool, bon sang, Tchekov. Je vous ai dit de ne JAMAIS boire quand je vous fais une injection. C’est pas vrai, ça, vous êtes à ça de voir votre groupe sanguin passer de A positif à A péritif, gamin. »
« OK. Mais ze sais que c’était dans ma cuisse. Ze ne peux pas vous croire ! Ze déteste penser que… »
« Pavel, ça suffit. Je n’ai pas baissé votre pantalon. Fin de la discussion. Si quelqu’un a touché votre pantalon, ce n’était pas moi, compris ? »
Le jeune Enseigne fait profil bas. À ce moment-là, je vois Bones marcher vers son bureau, il ouvre une des armoires, prend quelque chose et revient avec une petite boîte. Il l’ouvre, à l’intérieur, il y a une aiguille, une seringue et une poche de liquide clair. Ça faisait tellement longtemps que je n’avais vu ça et voilà que Bones était sur le point de s’en servir. Je ne l’avais jamais vu poser une perfusion à qui que ce soit, même moi je n’en avais pas eu quand j’avais été irradié et ramené d’entre les morts. Je le vois déchirer l’emballage pour récupérer la seringue, je vois à quel point il est concentré, peut-être qu’il essayait de se rappeler comment le faire, mais je suis quasiment sûr qu’il n’a rien oublié.
« Dr, oh , wahoo, qu’est-ce que vous…. »
Comme il a besoin de ses deux mains pour agir, il enlève le petit capuchon avec sa bouche et voilà qu’il introduit le goutte à goutte dans la veine de Tchekov, qui se met à serrer les mâchoires et à se crisper.
« Aouch ».
Bones, satisfait, s’éloigne et demande à Christine de garder un œil sur lui et sur la poche :
« Allez dodo, vilain garçon ! » Il éteint la lumière au-dessus du bio-lit et tourne les talons.
Après quelques pas, il me dit qu’il ne pouvait pas lui donner d’antidote car il a encore trop d’alcool dans le sang.
« Bones, une question. Pourquoi t’as fait ça ? »
« Fait quoi ? »
« Le goutte-à-goutte rapide, la perf, l’aiguille, pourquoi ? Les hypospray ne marchent plus ? »
« Similia similibus curantur, guéris le mal par le mal » répond-il lentement, d’une voix caverneuse. Je commence presque à regretter ma question. Mais son visage se décrispe et il dit :
« Jim, il ne voulait pas me croire, alors j’ai eu envie de lui donner une petite leçon ! »
Puis il a ajouté :
« Jim, je compte sur toi pour lui mettre la misère. Alcool + vaccination, il a déconné. »
***Je n’ai pas impliqué Starfleet, nous l’avons géré en interne. Chekov a été enfermé dans ses quartiers pendant quelques jours et Mccoy lui a injecté un sérum, qui est censé le garder loin de l’alcool.

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