Chapitre 14
***Scotty POV.
« Les tables sont protégées, nous avons du papier, donc ça va. »
Je leur explique ce que nous allons faire. J’ai envie qu’ils fassent des marionnettes avec du papier et du carton.
« Nous pourrons alors les allumer avec des circuits électriques »
J’étais sûr qu’ils aimeraient l’idée. Tommy est absent, il a demandé un moment spécial avec M. Spock sur le pont. Les enfants commencent à découper les silhouettes en carton. Ils sont plus ou moins habiles avec des ciseaux, alors Keenser et moi nous les aidons. A ce moment, les portes coulissantes métalliques s’ouvrent, deux enseignes entrent dans la pièce, ils poussent un portique roulant sur lequel sont rangés les uniformes.
« Qu’y a-t-il, les gars? Un souci »
« Non monsieur, nous avons juste besoin de les entreposer temporairement. Nous avons un problème technique. »
« Oh, je vois. Et donc, comme le système d’acheminement est HS, nous le faisons à l’ancienne, avec deux mains et deux bras. »
Les deux enseignes casent le portique dans un coin de la salle et repartent. Je retourne vers les enfants, qui sont occupés à couper. Nous aurions pu utiliser la machine de découpe laser, mais c’est dangereux pour les enfants et je préfère les laisser agir, au lieu de les faire regarder. C’est génial de les voir choisir du papier, en utilisant des ciseaux, de la peinture et des pinceaux. Nous mettons des agrafes métalliques pour fixer les membres des pantins et actionner les articulations avec des petites fils. Et enfin, je peux connecter le circuit électrique.
« Et voilà, nous y sommes, le nez et les yeux brillent, ça vous pl... »
Je ne peux finir ma phrase, je suis distrait par la lumière du communicateur. J’écrase la commande tactile avec mon poing :
« Ingénieur Montgoméry Scott, j’écoute. »
« Enseigne Clark, vous devez venir à la salle des machines, nous avons un problème avec l’un des manomètres des pompes auxiliaires. Nous avons déjà changé deux tubes, mais il reste un bug ! »
« Pour l’amour de Dieu, ne touchez à rien. Nous avons beaucoup de problèmes. Je serai là dans une minute. Scott, terminé ! »
Je me retourne vers Keenser et je lui donne mes instructions.
« Tu es l’officier le plus haut gradé dans cette salle, tu es responsable. Hé, les enfants, pas de bazar, vu ? Continuez à travailler sur votre projet scientifique ! Je ne serai pas long ! »
Je quitte la pièce et je galope jusqu’à l’ingénierie.
******Kirk POV.
Un peu plus tard dans la journée.
« C’est quoi ce fourbi ? »
Ray, Don, Steeven et Mary se regardent et haussent les épaules.
« Huh ? Regardez vos visages, comment allons-nous enlever cela ? »
Encore une fois, ils haussèrent les épaules.
« On sait pas, capitaine. »
On sait pas capitaine, on sait pas capitaine, une phrase que j’ai entendue tellement souvent. La dernière fois que quelqu’un me l’avait servie sur un plateau de joyeuse hypocrisie, c’était Chekov, après le combat avec les Klingons.
« Capitaine, nous sommes ici pour récupérer les uniformes. Le système d’approvisionnement est rétabli. »
« Oh, d’accord, fais-le ! »
Les deux enseignes viennent de pénétrer dans la pièce, ils se dirigent vers le coin de la pièce, évitant les traces de peinture autant qu’ils le peuvent. Soudain, je les entends protester. Je tourne la tête vers la source du bruit, je m’approche, je m’arrête de respirer, je reste figé sur place. Tous les uniformes et nos polos sur le portique sont également recouverts de peinture.
Je reviens en fulminant vers les gamins, ils baissent la tête, un peu inquiets, ils font une sacrée moue, mais ils me jettent immédiatement une sorte de regard malicieux.
« Vous allez être punis... » mais je suis interrompu par le commentaire de Mary.
« Il peut pas nous punir, on a trop de peinture sur nous ! » Je préfère m’éloigner car je sens venir un gloussement. Je dois garder mon sérieux mais c’est bien compliqué. Je regarde tout autour de moi, il y a de la peinture partout, ils en sont couverts.
Alors je mets une main sur ma bouche, pour étouffer un début d’éclat de rire. Puis, d’un geste rapide, je claque des doigts vers eux, en indiquant la direction du coin avec mon pouce :
« Face au mur et NE TOUCHEZ À RIEN ! »
« Je vous promets une brassée d’ennuis ! »
Où était Scotty ? Il devait garder un œil sur eux. Mary donne un coup de coude à son voisin, j’entends l’un d’eux murmurer :
« Tu crois qu’il est encore là ? Il est en pétard ? . »
Bien sûr, je suis toujours là, essayant de garder une position ferme. Mais c’est quasiment impossible avec eux. Et moi qui m’y connais en sourire charmant souriant professionnel, là, je me sens presque battu avec leur bouille de bandits.
« Gardez les yeux contre le mur, et silence ! » Je hausse le ton.
« Et allez, encore au coin. C’est bien la peine d’avoir un vaisseau tout rond ! » Don commence à protester.
« De toute façon, c’est pas de notre faute. Keenser n’avait pas qu’à éternuer dans les pots de peinture ! » ajoute Ray.
« Oh, je vois, Keenser ! On va peut-être finir par tout savoir. On n’est vraiment au courant de rien, dans ce vaisseau. »
Je me retourne encore une fois, je remets ma main sur mon visage pour étouffer encore une fois l’envie de rire. Alors voilà, Keenser a éternué. Je me précipite vers la boîte de communication et je demande à Scotty de rappliquer avec Keenser. Et je lui hurle que j’ai besoin d’un code 11 complet.
***Scotty POV.
Quelques minutes plus tard, je sors du turbo lift et j’avance vers le capitaine. Un capitaine à la mine bien sombre et aux sourcils froncés. Il y a comme une grande chape de silence.
« Dis quelque chose ! » dit Mary, après avoir tourné les épaules.
« Ne t’inquiète pas, j’ai une foule de choses à dire ! »
Oh oh, avec cette voix là, basse, c’est méga dangereux. Je fais signe à Mary de museler sa petite bouche et de regarder le mur. Puis je chuchote auprès du capitaine :
« C’est quoi un code 11 complet ? »
Il me dit qu’il vient de l’inventer, il a besoin de mon aide pour décider quel genre de punition il faut administrer à ces vedettes là. Je frappe dans mes mains avant de les frotter l’une contre l’autre.
« Eh bien, passons aux choses sérieuses ! Jeunes gens, vous m’avez fait une promesse et vous ne l’avez pas tenue… Donc… »
« Alors toi et le capitaine, vous avez qu’à pas la tenir, votre promesse ! »
« Je serai toi, je me tairai. N’aggrave pas ton cas. Vous n’avez pas suivi les règles, vous serez punis! »
Je ne pouvais pas oublier que j’avais été coincé à travailler dans un avant-poste isolé comme punition pour avoir téléporté le chien de l’amiral d’une planète à l’autre. Téléporté un chien !
« Et sois sûr que tu seras puni aussi, Keenser ! »
Le capitaine détacha ses bras et marcha vers les enfants.
« Vous allez vous laver les mains et puis vous allez nous aider à nettoyer. »
Les enfants ont les yeux rivés contre le mur, techniquement, c’est ce qu’on leur a ordonné de faire, mais pas un ne daigne réagir.
« Ho ? Y a un truc qui va pas ? C’est quoi le souci ? L’eau est trop chaude ? Trop froide ? Trop humide ? » proteste James Kirk, franchement agacé.
Je le regarde et je lui dis en mettant ma main en l’air avec deux doigts levés :
« Permettez capitaine ? Ça va vite être réglé ! »
J’étends ensuite mes doigts, paume ouverte pour les attraper chacun par le dos de leur chemise, là ils sont les moins crasseux. Le capitaine fait de même avec les deux autres, je veux les faire sortir de la pièce.
« Gardez vos mains près de vous, je ne... »
Mais je me fais couper la parole.
« Wahoo, Scotty, ce n’est pas une bonne idée. Regardez leurs pieds. Je suis sûr que vous avez une très bonne idée, mais faut absolument qu’ils restent ici. »
Je me gratte la tête et j’en arrive à la même conclusion.
« OK Capitaine, on le fait différemment ! »
Je leur lâche les mains et marche vers l’ordinateur. Très vite je fais ma recherche. Un claquement de langue, une commande vocale et je me tourne vers eux, avec un grand sourire.
« Tout est là, vidéo surveillance. C’est pour vous les enfants, regardez-moi ça, vous m’en direz des nouvelles ! »
Mon visage apparaît sur l’écran, ça les fait marrer. Deux secondes après, ils se figent, médusés et un petit peu choqués. Ce sont les vidéos de quand j’étais coincé à l’intérieur des conduites d’eau à bord de l’Enterprise après avoir été téléporté à bord de Delta Vega »
« C’est ici que j’ai atterri. Croyez-moi, ça décoiffe. Et donc, vous avez cinq secondes pour décider. »
Les yeux écarquillés comme des soucoupes, ils se précipitent vers le point d’eau.
« Toi non plus tu voulais pas te laver les mains ? » demande Ray, tout en se frottant la peau avec du savon. Je ne lui laisse pas voir l’expression de mon visage, je suis à deux doigts d’exploser de rire. Quelque chose que le capitaine fait, après avoir tourné le dos et être parti un peu plus loin de là.
Quelques minutes plus tard, leurs mains sont nickel.
***Nous leur avons fait laver la pièce. Cela a pris beaucoup de temps. Nous nous sommes occupés de « Mes bras me font mal » « J’ai autre chose à faire », « Pourquoi on le fait ? ». J’étais exaspéré qu’ils se plaignent, mais le capitaine m’a dit de les ignorer, tant qu’ils continuaient à utiliser les éponges et à frotter les taches, ils avaient le droit de s’exprimer.
***Mccoy POV.
Fin de la journée.
« Oh les pondeurs de bêtises. Ce soir, dodo. Parce que demain, y a du boulot pour vous. C’est vous qui allez astiquer mes polos ! »
Là, je vois Marie s’approcher de moi, elle me tourne autour, elle me regarde attentivement et elle repart vers les trois garçons. Elle ponctue son examen par quelques mots :
« Il est pas en colère, ça se voit ! »
Tu m’étonnes que je suis en pétard.

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