Chapitre 16
*** Kirk POV
Je me dirige vers la salle de téléportation, Bones arrive en même temps. Il a son tricordeur médical dans son sac noir. Il en a plein les bras mais il affiche un visage d’intense satisfaction, comme un gamin qui est fier de son ânerie.
« Bones, tu m’expliques ? »
Il me regarde avec détermination.
« Jim, je te préviens, j’emmène ça avec nous. J’veux pas que ça tourne au vinaigre. ! »
« Des chaises, sérieusement, Bones ? Je te rappelle que tu as fini par tomber d’accord avec Spock. C’n’est pas une bonne idée. Tu sais quoi, tu laisses les chaises ici et tu prends ton phaser. »
Comme il allait ajouter quelque chose, je le coupe :
« Je sais, Bones, tu n’aimes pas ça. Mais je préfère que tu aies le tien. »
Je savais qu’il était réticent à l’utiliser. Mon médecin préféré n’a pas prêté le serment d’Hippocrate pour rien. Toujours au service des autres, quitte à y laisser des plumes.
***
« Scotty, énergie. »
Je suis prêt à me téléporter avec M. Spock, Bones, Scotty et le lieutenant Uhura. Les enfants sont avec Tchekhov, Sulu et Christine Chapel.
*** Quelques unités d’étoiles plus tard, un peu, beaucoup plus tard. Journal de bord du capitaine. Date stellaire 4523.32. Nous avons réussi à renvoyer nos visiteurs d’où ils venaient. Leur supérieur, contacté par radio, a pu établir la communication avec l’un de leurs navires, ils ont réussi à rassembler l’équipage. Je viens de recevoir le message du lieutenant Uhura. Un moment assez étrange car il a été nécessaire de reproduire un de nos communicateurs. Ils avaient quelque chose comme ça, mais leur émetteur ne pouvait pas être atteint par l’un des canaux d’Uhura. J’avais eu une conversation intense avec Mr Spock et Scotty à ce propos. Il avait fallu outre le fait de leur refiler une partie de notre univers et de notre technologie, étant donné qu’ils appartenaient à un autre monde et Spock avait lourdement insisté sur la nécessité de respecter la Directive Première. Mais les quelques explications que leur chef m’avait données m’avaient totalement convaincu.
***Mccoy POV
Je suis à mon bureau, en train de remplir les derniers rapports. De retour de la mission, il a été nécessaire de vérifier l’état physique de la brigade qui s’était retrouvée dans ce fourbi. On avait dégusté, rien ne s’était passé comme prévu. Oh, la téléportation avait bien fonctionné, de ce côté là, rien à redire, nous avions retrouvé nos organes et nous n’avions pas été éparpillés. Bon vous me direz, si tel avait été le cas, je n’aurais pas été là pour en faire état. Le hic ; c’est que nous n’avions pas atterri sur nos pieds, mais sur des corps. Heu, pas vraiment des corps, parce que plusieurs d’entre eux nous avaient engueulés. En fait, nous avions atterri sur des gens vivants et j’avais entendu l’un d’eux décliner un matricule, se présentant comme étant un Chef médical officier, mon homonyme en quelque sorte. Dès que nous avions réussi à nous remettre sur nos pieds, j’avais tendu la main vers la dite personne. J’avais marché vers elle pour l’aider à se relever. Tous les deux en mode praticiens, nous avions pris soin de nos camarades, laissant notre ahurissement se mêler au leur. Après nous avions parlé, et là, elle m’avait demandé de lui donner quelques détails sur cette fameuse pilule que j’avais administrée à une vieille dame, qui souffrait de graves problèmes rénaux. Cela m’avait laissé perplexe, c’est le moins qu’on puisse dire. Je lui avais demandé comment elle avait été informée de quelque chose comme cela. Elle avait répondu qu’elle avait vu le film. J’avais abandonné l’idée de comprendre.
***Kirk POV.
Que nous était-il arrivé? Nous étions partis en mission. Nous avions atterri sur une planète. Sur une planète? Pas vraiment. Et nous n’avions pas atterri sur nos pieds, mais sur des gens. Après avoir brossé la poussière de mon pantalon, j’avais fait face à l’équipage devant moi. Bones n’avait pas eu besoin de les scanner avec son tricordeur. Tout comme moi, ils les avaient reconnu. Spock avait juste voulu vérifier qu’ils étaient bien humains et pas pâles copies. J’avais donné mon nom et mon grade, puis j’avais présenté mon équipe. Bones avait déjà fait connaissance avec leur officier médical, très charmante au demeurant. J’avais salué l’homme devant moi, après avoir instantanément dérouillé mon protocole militaire. Il m’avait dit qu’il avait parfaitement vu et identifié les bandes sur mes manches et m’avait rendu mon salut, en me lançant un regard circonspect. Il faut quand même que je vous dise que nous nous étions retrouvés face à l’équipe du Colonel O’Neill, de l’US Air Force, chef des forces alliées dans le service de couverture active, connu sous le nom de SG1, le programme Stargate. J’avais étouffé le même genre de rire nerveux qu’il avait produit au moment où nous nous étions regardés. Ils nous avaient identifiés comme des héros de la télévision et nous avions fait de même avec eux. Ils avaient traversé l’anneau circulaire et nous avions utilisé notre transporteur. Le colonel O’Neill et son équipe avaient subi des dommages pendant le voyage. Le vortex créé dans la porte des étoiles avait mal fonctionné.
***Au cours de cette courte période, nous avions discuté longuement avec le commando SG1 de nos engagements respectifs, des épreuves que nous avions traversées, des défis technologiques et humains auxquels nous avions été confrontés. Aussi surréaliste que cela puisse paraître.
***Nous nous étions quittés sur une dernière salutation, militaire et amicale. La veille, nous avions partagé un dernier repas. Au moment où j’avais dit au revoir, j’avais suggéré que le colonel O’Neill ose dégrader « temporairement » le major Carter pour l’embrasser. Daniel Jackson était reparti avec un dictionnaire Klingon, que le lieutenant Uhura lui avait offert, et on lui avait donné des gravures portant des écrits cunéiformes. Nos deux linguistes avaient aussi développé une relation merveilleuse, sans aucun doute.
***Uhura POV.
Je viens de prendre ma garde sur la passerelle. J’avais lu les rapports et les communications que l’Enterprise avait enregistrés pendant que j’étais en congé. Pas de messages d’avertissement, pas de perturbations spéciales. Juste quelques messages envoyés par Daniel Jackson pour dire qu’il progressait bien dans son apprentissage Klingon; il m’avait d’ailleurs envoyé un message la veille, qui nous avait fait rire, il avait confondu deux formules, assez proches d’un point de vue alphabétique : nuqneH et Heghlu’meH QaQ jajvam, le premier signifiant « bonjour » tandis que le second était une phrase qui signifiait « un bon jour pour mourir ».
*** J’attends l’arrivée du capitaine, M. Spock est déjà à son poste. Sulu et Tchekhov ont également pris place dans leur fauteuil, devant l’écran, en maintenant la vitesse et le cap. La console devant moi commence à craquer, j’engage le canal de transmission et j’écoute la communication. C’est un message de la Fédération, qui nous demande de nous dérouter et de nous rapprocher de Triacus ; selon eux, il faut y téléporter les enfants et les confronter de nouveau à la réalité de ce qui s’est passé là, pour que l’influence de Gorgan disparaisse de leur esprit. Je transmets l’information au docteur Mccoy. Il va prendre un peu de temps pour discuter avec les enfants et les préparer à cette visite sur Triacus.

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