Chapitre 20
Mccoy POV.
Le lendemain. Je suis assis dans une des chaises de la salle de pause et je lis quelques pages d’un rapport de Starfleet. Tommy est à côté de moi. Jim et moi avons décidé que sa punition serait aussi logique que possible. Comme il a faussé compagnie à Tchekov, on lui colle quelqu’un aux basques. Comme il a ignoré les règles, il les lis maintenant sur PADD encore et encore après la leçon, tandis que les autres ont du temps pour le plaisir et les jeux. Et son comportement est contrôlé deux fois par jour par tous les adultes qui sont en charge. J’ai eu une conversation avec lui, j’ai essayé d’obtenir des réponses, je voulais savoir pourquoi il avait décidé d’enfreindre les règles. Il n’avait pas pu me répondre, ce qui me rend un peu nerveux. J’ai l’impression que quelque chose ne va pas chez lui, peut-être cela a-t-il un lien avec la puce sur sa cheville, avec les signaux que nous avions reçus.
***un peu plus tard
Je range les dernières chaises de la salle, aidé de Tommy, et j’en profite pour lui demander ce qu’il a appris de ses lectures. Il réussit à me faire un résumé assez détaillé et je suis satisfait de ce qu’il a fait. Je suis sur le point de le raccompagner à ses quartiers quand je l’entends m’appeler :
« Dr. Mccoy, puis-je vous demander quelque chose ? »
« Bien sûr. Je t’écoute ! »
« Docteur, je sais que je suis toujours puni, mais j’aimerais aller sur la planète. C’est bientôt l’anniversaire de mes parents, et j’aimerais aller au cimetière. »
C’est une demande très touchante.
« Je te promets, je vais demander au capitaine. »
Il me remercié. Il ramasse son Padd, puis il s’arrête, se tourne vers moi et me demande :
« Docteur, avez-vous déjà connu mes parents ? »
Je m’approche de lui, je mets ma main sur son épaule et je l’invite à s’asseoir sur l’un des bancs.
« Je ne sais pas grand-chose de ton père, je sais qu’il était un grand scientifique de Starfleet. Mais j’ai bien connu ta maman, on a fait quelques gardes ensemble, elle était un très bon médecin. J’aimais parler avec elle, elle était brillante et très jolie aussi ! » J’ajoute, amusé par quelques souvenirs qui remontent. Il me remercie et nous allons vers sa chambre, tranquillement.
***Nous sommes arrivés sur la planète. Le soleil brille dans une lumière étrange. Nous avons été téléportés près de la grotte. Sans dire un mot, nous avançons. Tommy s’approche de la tombe de ses parents et s’arrête longtemps, silencieux et perdu dans ses pensées. Je marche vers lui et je pose ma main sur son épaule. Il se presse un peu plus contre moi. Soudain, je le vois grimacer et porter sa main sur sa jambe, à sa cheville.
« Quelque chose ne va pas, Tommy ? Dis-moi ! »
Je me penche et je tire le bas de son pantalon pour enlever sa botte et sa chaussette. La peau autour de la malléole est chaude et rouge. Je passe la main dessus, avant de sortir mon tricordeur. Encore une fois, l’appareil s’affole.
***Soudain, une sorte de vague fait trembler le sol. Deux créatures hostiles aux monticules sortent de la grotte, lourdement armées. Je dégaine immédiatement mon phaser mais j’en suis aussitôt dépossédé par un tir prodigieux.
« Dr. Mccoy, allez, n’essayez même pas. Vous et moi savons que vous manipulez mieux les protoplaseurs et les scalpels. »
Ce salaud connaît mon nom. Je vois Tommy se baisser, il ramasse quelque chose, une pierre, et tente de la jeter aux pirates de l’espace. Un laser frappe sa main et réduit la pierre en sable.
« Gamin, écoute-moi, il y a des choses qu’il vaut mieux ne pas faire en notre présence, comme ça, par exemple, tu pourrais le regretter. Ne reconnais-tu pas les héritiers de Gorgan, est-ce tout le respect que tu nous témoignes ? »
« Vous n’êtes pas les héritiers de Gorgan, Gorgan ne m’a jamais parlé comme vous. »
Tommy se prend une gifle par un des types.
« FILS DE CHIENS ! »
Je suis médecin, pas boxeur, je déteste la violence, mais j’ai une solide formation de self-défense. Là tout de suite me prend l’envie de frapper fort. Je me précipite vers la créature, la tête en avant. Je suis stoppé par un tir étourdissant qui me plie en deux et je tombe à genoux.
« Gorgan n’est plus, mais nous sommes prêts à continuer son travail. Gamin, ton père pensait qu’il pourrait nous tromper, mais nous savons que tu as la puce sur toi, ça nous a donné la capacité de nous matérialiser. Maintenant nous avons besoin de cette puce. Docteur, vous êtes prêt pour la chirurgie ! »
Je secoue la tête, et soudain j’ai un éclair.
« Je dois contacter le navire. Laissez-moi faire. »
J’attrape mon communicateur et je commence à parler :
« Mccoy to Enterprise. »
« Bones, Kirk, qu’est-ce qui ne va pas ? »
« Rien de mal, capitaine. J’ai besoin d’équipement médical : hypospray, gamme B, et j’ai besoin d’acide aTOMMYlisé, vous savez. Je vais pratiquer une chirurgie sur une des créatures de la planète. Il me faut une trousse d’urgence, appelez Christine, elle sait où la trouver. Vite ! »
Le pirate vient de m’enlever mon communicateur. Je l’entends crier.
« Vous n’auriez pas dû essayer ça, docteur. » Il rugit.
« Vous avez essayer de nous enfumer, je suis sûr que vous avez essayé d’envoyer un code à l’Enterprise. Vous allez payer pour ça ! »
Il se lancé sur moi, me met en pièces. J’essaie de résister, je ne peux décemment pas prendre une raclée sans me tenter de me défendre. Les entraînements à Starfleet n’avaient pas vraiment été mes moments préférés, mais je dois admettre que c’est utile. Ça nous sortira peut-être de cette merde et nous sauver la vie. Apparemment, ils ont besoin que mes doigts chirurgicaux restent opérationnels. Je ramasse une volée de coups en plein visage, je peux sentir le goût du sang dans ma bouche, je me protège du mieux que je peux, j’essaie d’éviter les coups. Une douleur brûlante me déchire l’épaule, tandis qu’un nouveau coup de pied me plie en deux.
Avant de tomber, je tente de localiser Tommy, je ne peux pas le voir. Puis je ressens une douleur violente dans la jambe, ma vue devient floue, j’ai perdu tout contact avec la réalité et ma tête heurte le sol fort.
***Kirk POV.
L’éclat grésillant a cessé et je me suis matérialisé sur le sol de la planète. Il me faut quelques secondes pour réaliser ce qui se passe. Au loin, il y a des détonations.
« Noooooooooooooooooooooooooo! »
J’active mon phaser et je tire sur les créatures. La première s’effondre sur Mccoy, la deuxième chute aussi, après avoir eu le temps de tirer. Mccoy et Tommy étaient tous les deux dans la lignée du tueur.
« Tommyyyyyyyyyyy, Booooooooones...»
Je me précipite vers eux, nous sommes près de la grotte. Je m’approche, je frappe la créature avec mon pied, je me penche et je touche Mccoy. Il gémit. Il a une grande coupure sur la tête, du sang coule sur sa tempe et sa joue. Il a un œil enflé, ses lèvres, son nez saignent, il a une grosse blessure sur la cuisse, l’hémorragie est assez conséquente. Je déchire un morceau de ma tunique et j’appuie fort sur la blessure pour arrêter le saignement. Il grimace et gémit de douleur, une plainte brève mais intense. Je continue à chercher d’autres blessures : il a de multiples coupures sur ses avant-bras, une autre blessure sur son épaule gauche, sa tunique bleue est lacérée. Mon Chef Médical Officier, Bones, mon ami est salement amoché. Il commence à s’agiter, il essaie de parler. J’ai ma main droite sur le bandage compressif alors fermement je place ma main gauche fermement sur sa poitrine pour l’arrêter.
« Bones, du calme. »
Il essaie de bouger, de s’asseoir, il appelle Tommy encore et encore.
« Il faut… Il est… Rapidement, il faut… »
Et il perd connaissance. Je déplace ma main gauche vers mon dos pour saisir mon communicateur :
« Kirk, à l’Enterprise. Répondez. Quiconque reçoit cet appel, dépêchez-vous. »
Une voix métallique répond à mon appel. Je reconnais la voix de mon ingénieur en chef :
« Scotty, VITE, envoyez des médecins, C’EST GRAVE. Deux blessés. Mccoy et Tommy. Mccoy est avec moi, j’arrête une hémorragie. ENVOYEZ quelqu’un pour que j’aille voir Tommy. »
***Uhura POV.
Je suis avec les enfants pour la nuit. J’avais fait une dernière ronde une vingtaine de minutes plus tôt et les quatre dormaient profondément. Ils n’étaient toujours pas autorisés à utiliser les communicateurs, assurer une présence à proximité était la chose la plus logique à faire. Soudain, j’entends des pleurs. Je me lève, je repousse la couverture que j’avais tirée sur moi, j’attrape un peignoir et je glisse mes pieds dans mes chaussons. J’utilise la fonction lumière de mon communicateur pour trouver mon chemin vers le lit des enfants. Mary sanglote sur son oreiller. Je m’approche d’elle, je me penche au-dessus d’elle et je pose ma main sur son épaule. Je la soulève dans mes bras et la ramène vers mon petit espace où le lit a été déplié. Je m’ assois sur le matelas et je la serre contre moi. Je lui caresse les cheveux et je sens qu’elle est en train de s’apaiser.
« Chérie, qu’est-ce qui ne va pas ? Un mauvais rêve ? »
« Tommy. Il est où ? »
Sa petite voix est encore à moitié endormie mais il y a comme une urgence dans sa demande. Je lui explique que Tommy est toujours sur la planète.
« Tu sais, il est parti avec le docteur Mccoy. Ils seront bientôt de retour. Je suis sûr qu’ils dorment tous les deux, et tu devrais faire pareil. »
Elle secoue sa petite tête blonde et se remet à pleurer. Je la laisse recroquevillée sur le lit et je m’éloigne un peu dans le couloir, non sans murmurer doucement que je vais revenir. Comme j’ai mon communicateur dans ma poche de peignoir, je l’utilise pour avertir un des officiers de quart à la passerelle. Scotty répond.
« Lieutenant, oui, je viens de recevoir un message du capitaine Kirk. Oui, des problèmes sur la planète. Le capitaine est sur place. D’accord, je vais le faire. Scott terminé. »
Je l’ai informé de l’état de Marie et lui ai demandé s’il pouvait envoyer Spock.
Je retourne voir Mary, elle ne dit rien mais je vois dans ses yeux qu’elle a peur.
***Kirk POV.
Je n’ai pas vu la cristallisation lumineuse derrière moi, mais je sens une main reposer sur mon épaule :
« Docteur Sanchez, allez voir le garçon. Capitaine, je prends la relève. »
Maintenant que Bones est entre les mains du médecin, je peux marcher vers Tommy. Il est couché sur le côté, inconscient. Le docteur Sanchez tient son tricordeur dans sa main, le passant sur le corps du garçon. Je m’approche doucement, m’agenouille et touche son visage, d’un geste tendre.
« Tiens bon, fiston, tiens bon. »
***
Le docteur Sanchez poursuit son examen puis me dit :
« Capitaine, vous pouvez le tenir contre vous, il a besoin de vous. »
Je l’ai soulevé, je l’ai pris doucement dans mes bras et je me suis assis sur le sol contre le tronc d’un arbre, je le serre contre moi, je caresse doucement le sommet de sa tête. Le Dr Sanchez n’a rien dit, j’ai lu dans ses yeux. Mon cœur va exploser dans ma poitrine, j’essaie de respirer calmement ; quand je sens la sienne ralentir. Il est en train de partir. Je le vois remuer faiblement, ses lèvres ont commencé à frémir, il essaie de dire quelque chose :
« Cap-itai-ne, vous ê-tes là. Et- le doc-teur ? »
« Il va s’en sortir. Vous lui avez sauvé la vie. »
« Je n’ai pas… Je n’ai pas pu sauver… mes parents… Le médecin… Il était… Comme mon père… Papa, maman… Ils sont là, je les vois. Ils sourient. »
Je me mords les lèvres, j’y vois moins clair, mes yeux se brouillent.
« Va vers eux, Tommy, ils t’attendent. »
Je sens son corps se détendre contre moi. Sa tête s’incline lentement sur mon épaule. La mort a gagné. Je baisse la tête sur lui et je pleure. Je sens immédiatement un grand vide, une douleur intense. Mon cœur est si lourd. Je n’ai aucun souvenir du jour où mon père a été tué, mais j’ai de terribles images en tête. Mon fils a été mis à mort par les Klingons. L’amiral Pike a été assassiné par Khan. Et maintenant Tommy. Un enfant qui avait détecté le danger, un enfant qui s’est jeté en avant, pour protéger le docteur Mccoy.
***Je viens de déposer le corps de Tommy sur l’un des sièges de la navette qui nous a été envoyée. Je ressors de la machine et je marche vers la grotte. Je lève les bras vers le ciel et, de toutes mes forces, je crie ma rage et ma détresse :
« Enfoirés, ce petit homme avait à peine 11 ans ! Qu’est-ce qu’il vous avait fait ? »
Je me tourne sur ma droite et je marche jusqu’aux arbres. Je lève les poings et je me mets à cogner le tronc, il ne rend pas les coups et je me décharge de toute ma hargne. Puis je marche lentement vers la navette, je baisse la tête et je m’engouffre dans le véhicule. Je pose une main sur le drap qui recouvre Mccoy, allongé sur la civière, que le technicien vient d’arrimer solidement. Mes mains sont blessées, écorchées mais ça ne fait pas mal. La douleur est interne, brûlante, intense. Je ne réagis pas quand le Docteur Sanchez commence à désinfecter la blessure la plus importante et met un bandage dessus. Puis il dépose Tommy dans mes bras.
***Spock POV.
Je me suis posté près du téléporteur, mais Mr Scott nous dit que nous sommes attendus près de la station de réception, sur la plate-forme du hangar. Nous nous y rendons sans tarder.
*** La navette s’approche en vol plané ralenti et descend doucement sur la zone d’atterrissage circulaire. Les moteurs ont été coupés et le petit vaisseau s’arrête. Les deux portes métalliques glissent sur le côté. Deux enseignes se précipitent à bord du véhicule, débarquent la civière sur laquelle le médecin-chef est couché, inconscient, entouré des docteurs M’Bega et Sanchez. Je m’approche de la civière et fais signe aux enseignes de le transporter rapidement à l’infirmerie. C’est sérieux, le docteur Mccoy est en très mauvais état. A ce moment, j’ai pensé à Gem, la guérisseuse éblouissante de la planète Minara II. Elle ne se trouve pas parmi nous et nous n’avons plus le super sérum fabriqué à partir du sang de Khan. Les docteurs Sanchez et M’Bega vont devoir se montrer particulièrement efficaces.
Puis je vois le capitaine Kirk sortir de la navette, il porte le petit humain dans ses bras. Je viens près de lui ; quelque chose entrave le souffle dans ma gorge, je ressens le besoin de m’incliner devant ce petit garçon, gelé dans le froid de la mort. Je sais lire la détresse sur le visage du capitaine, je vois ses yeux rougis de larmes, et toute la douleur qu’il porte, beaucoup plus lourd que le poids de cet enfant.
***Nyota vient de nous rejoindre et elle s’arrête brusquement quand elle voit le corps du garçon dans les bras du capitaine. Il hoche la tête.
« Il est.. »
Je vois Nyota porter sa main à sa bouche, elle chancelle. Je m’approche et elle recule contre moi, je la vois se mettre à pleurer, je la serre dans mes bras.
***Uhura POV
Accompagnée et soutenue par Spock, je marche vers les enfants pour aller tenter de leur expliquer ce qui s’est passer et les réconforter. Mes premiers mots sont pour Marie, la douce et sensible, qui avait été si prompte à sentir que quelque chose était arrivé. C’est le moment de leur dire que le médecin est gravement blessé et que Tommy est mort. Je ne suis pas seule pour annoncer cette terrible nouvelle, Christine est là, avec un hypospray, prête à distribuer des analgésiques, si nécessaire… Scotty, Chekov et Sulu entrent dans la chambre des enfants. Je prends Mary dans mes bras, Spock est tout près, les autres adultes s’approchent. Ray, Don et Steven se jettent dans les bras des officiers. Keenser est là, tout penaud, tout triste, ne sachant que faire.
***Kirk POV.
Le docteur Sanchez est occupé autour du patient, Mccoy est dans un état critique, mais pour l’instant il tient bon. Le docteur M’Benga s’est isolé dans l’un des départements de l’Enterprise. Nous avons placé Tommy dans un cryotube, afin de maintenir ses fonctions vitales. Le docteur M’Benga a été formé par le docteur Mccoy, mais sans le sérum de Khan, il n’y a, pour le moment, aucun moyen de ramener le jeune garçon à la vie. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Je sais quoi faire, j’ai au moins une option à essayer, une entreprise éminemment risquée, mais aussi vrai que mon nom est James Tiberius Kirk, je vais essayer.

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