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La clochette au-dessus de la porte s’éteint derrière eux, avalée par l’odeur poussiéreuse du papier ancien, du bois mat et d’une légère pointe d’encre froide. Ce sanctuaire de mots est censé être son terrain à lui — la zone où Élias règne, où il fait défiler ses cartographies mentales et ses théories tordues.
Mais aujourd’hui, Ariane a décidé qu’il n’y aurait pas un seul centimètre carré qui lui échapperait. Ni entre ces rayons, ni sous son pantalon.

Je déteste les strings. Enfin… pas déteste. Je les trouve simplement inutiles, tape-à-l’œil. Je préfère mille fois la caresse large d’un tanga, ou la douceur enveloppante d’une culotte en coton. Mais aujourd’hui, c’est autre chose. Aujourd’hui, je veux qu’il pense à chaque pas qu’il fait, qu’il sente son sexe cogner douloureusement contre son zip parce que son cerveau refuse d’échapper à l’image de ce tulle noir, presque inexistant, qui me cisaille les hanches sous cette robe.

Elle avance lentement, doigts effleurant les dos rugueux des livres, comme si elle cherchait un titre précis. En réalité, elle calcule le moment exact où il sera juste assez proche derrière elle. Là.
Elle se retourne.

Élias est déjà dans sa bulle, ses yeux gris acier fixés sur elle, la mâchoire un rien crispée, comme s’il tentait désespérément de rester ce cartographe tranquille.

Mon pauvre chat. Même tes cartes les plus complexes ne te sauveront pas de ça.

Elle s’approche, doucement, puis ses mains trouvent la boucle de sa ceinture. Elle la fait jouer, la tire d’un cran, sent son ventre réagir sous ses doigts. Ses hanches roulent imperceptiblement contre lui, juste assez pour frôler son bas-ventre, où la tension est déjà plus qu’évidente. Elle relève les yeux, accroche son regard.

— « Regarde-toi. À peine entré ici que tu bandes déjà pour moi. »

Le rouge monte aux pommettes d’Élias, mais il ne dit rien. Ses mains se crispent légèrement le long de ses cuisses, comme s’il refusait de la saisir.
Alors Ariane sourit. Une courbe lente, carnassière, qui s’étire sur ses lèvres.

C’est ça. Reste sage. Laisse-moi tout décider.

Elle recule soudain, se tourne vers l’étagère derrière elle, et, d’un mouvement parfaitement étudié, se penche pour attraper un livre au niveau du sol. Sa robe fend haut sur la cuisse, révèle le fin élastique double du string Maison Close qui mord sa hanche, puis la ligne du tulle noir tendu entre ses fesses. Juste un petit triangle presque indécent, strié de satin, qui ne cache rien de la courbe pleine et douce de son cul.

Voilà. Regarde bien, Élias. Elles sont rondes, fermes, vivantes — ta main pourrait s’y perdre tout entière, tes dents y laisser des traces, et pourtant tu n’y es pas encore invité. Pour l’instant, tu subis.

Elle sent un léger courant d’air caresser l’entrejambe où le tulle déjà humide colle à elle. Un frisson la traverse, direct. Elle se redresse lentement, sent la robe redescendre en caressant la peau encore chaude.

Quand elle se retourne, Élias la fixe avec une intensité presque douloureuse. Ses yeux brillent d’une tension à laquelle elle ne laisse aucun répit. Elle s’approche encore, se colle à lui, son front à quelques centimètres du sien. Elle guide ses mains à elle, les place sur ses hanches, puis les laisse descendre jusqu’à la naissance de ses fesses.

— « Tu aimerais tant. »

Ses propres mains courent sur sa nuque, effleurent ses cheveux, tirent légèrement pour le forcer à relever la tête et la regarder en face.

C’est délicieux, ce petit combat dans ses pupilles. Il se dit qu’il pourrait me plaquer là contre la bibliothèque, me pénétrer, et tout brûler. Mais non. Il attend. Parce qu’il sait que c’est moi qui fixe la règle du jeu.

Alors elle se retourne complètement, appuie son dos contre son torse, attrape le rebord de sa robe à deux mains et la soulève carrément. Ses fesses apparaissent, pleines, hautes, presque insolentes dans leur fermeté. Le string se tend entre leurs globes, se perd dans la raie comme un petit piège tendu pour la langue ou les doigts.

Ariane cambre, appuie doucement son cul contre l’érection d’Élias. Elle soupire, un son pur, fait pour être entendu. Puis pivote légèrement la tête.

— « Imagine si quelqu’un tournait au bout du rayon… et te voyait déjà si dur contre moi. »

Ses mains roulent ses hanches en arrière, pressent encore, laissent son poids faire tout le travail. Elle sent son sexe battre, palpite contre le tulle, la chaleur la submerge. Elle aimerait presque se toucher là, devant lui, pour parachever le tableau — mais non, ce sera pour plus tard. Elle veut d’abord le voir souffrir encore un peu.

Quand elle relâche la robe, le tissu retombe comme un rideau, rétablissant la décence factice. Elle se retourne, se penche, lui offre un dernier baiser, très doux cette fois, presque tendre.

— « Pas encore, mon chat. Aujourd’hui, tu vas juste me désirer au point d’en crever. »

Et moi je vais m’en repaître. Jusqu’à ce que ça me brûle aussi. Jusqu’à ce qu’on n’ait plus d’autre choix que de tout faire éclater.

Elle s’éloigne d’un pas, puis s’arrête, son visage se fend d’un sourire lent, presque mystérieux.
Ariane jette un regard rapide autour d’eux — pas un bruit, pas un client dans l’allée. Alors, très calmement, elle glisse ses mains sous sa robe.
Elle attrape le string, l’écarte de sa chair encore chaude et humide, le fait glisser le long de ses cuisses. Le petit triangle de tulle noir descend comme un papillon nocturne, se coince un instant à son genou avant de tomber au sol.

Élias avale difficilement sa salive. Ses yeux s’agrandissent, presque affolés, fixant déjà la peau nue sous la robe à peine retombée.

Ariane se penche, ramasse le string du bout des doigts, puis sans un mot le glisse dans la poche avant du pantalon d’Élias, ses doigts s’attardant juste assez pour sentir la chaleur fébrile de son bas-ventre.

— « Un petit souvenir, mon chat. Pour quand tu croiras pouvoir m’oublier. »

Elle se redresse, et d’un geste presque théâtral, attrape le bas de sa robe pour la relever à mi-fesses.
Ses fesses apparaissent, pleines, hautes, luxueuses, la peau encore marquée par l’élastique qu’elle vient d’enlever. Elles se cambrent dans une douce provocation, le temps d’un clin d’œil par-dessus son épaule.

Puis elle relâche la robe, qui retombe en cascade, se met à marcher lentement entre les rayons, les hanches balançant dans un roulis presque cruel.

Regarde-moi bien partir, Élias. Regarde comme ton pauvre pantalon est encore trop étroit pour te contenir.
Et garde ce string bien au chaud contre ta cuisse. Je veux que tu le sentes. Toute la journée.

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