Pompier pyromane

5 minutes de lecture

Ariane referme la porte de l’appartement d’un coup d’épaule, son trench encore ouvert, son sac balancé négligemment contre le fauteuil lichen. Son corps pulse encore de l’électricité de la librairie. Ses cuisses se pressent l’une contre l’autre, comme pour contenir cette tension qu’elle a savamment attisée toute la journée — chez Élias… mais surtout en elle.

Elle s’appuie un instant contre la porte, ferme les yeux, respire profondément.

Putain… c’était exquis. Le voir lutter, se crisper, comme s’il savait plus où foutre ses mains. Je l’ai tenu au bord du gouffre pendant presque une heure. Je l’ai laissé là, la bite douloureuse, obligé de rentrer seul, probablement à deux doigts d’imploser. Exactement ce que je voulais.

Mais un autre frisson, plus cruel encore, lui rappelle la vérité sous sa robe : son propre sexe bat toujours, douloureux, presque en colère. Elle sent l’humidité qui a traversé le tulle, l’empreinte fine du string toujours plaquée contre sa chair, moqueuse, salissante.

Elle soupire, laisse tomber son manteau, traverse le salon. Lucy est affalée sur le canapé, laptop ouvert sur ses genoux, une mèche de cheveux coincée entre ses dents.

— « Alors, la chasse au trésor ? » raille-t-elle sans lever les yeux de son écran.

Ariane lâche un petit rire sec, se laisse tomber à côté d’elle. Ses cuisses restent serrées. Lucy remarque aussitôt le pli contrarié au coin de sa bouche.

— « Oh la la… t’as la gueule d’une lionne qui a mordu mais qui a pas bouffé. »

Ariane rejette la tête contre le dossier, ferme les paupières. Son sourire se tord.

— « Je l’ai fait monter à un point… Lucy, tu sais même pas. Il me regardait comme si j’étais la dernière goutte d’eau dans un putain de désert. »

Lucy claque son laptop, la fixe avec un éclat moqueur.

— « Et toi, ça t’a fait quoi d’être son oasis, hein ? D’être la salope qui lui refuse même un verre ? »

Ariane éclate d’un rire sans joie, un peu rauque.

— « Ça m’a mise dans un état… »
Sa voix se casse, un soupir sale sort de ses lèvres. « J’ai cru que ça suffirait, de le torturer. De rentrer ici avec sa frustration dans ma poche comme un trophée. Mais… » Ses doigts s’enfoncent dans le coussin. « Ça pulse encore. Comme si j’avais volé son mal, et que maintenant c’est moi qui le porte. »

Lucy hausse un sourcil, puis son sourire devient presque carnivore.

— « Alors vas-y. File. Va te finir comme une sale petite reine. Je mets mes écouteurs. »

Ariane la fusille du regard, mais sa gratitude perce sous sa moue. Elle se lève, disparaît dans le couloir, la gorge déjà serrée.

Chambre — quelques minutes plus tard

Elle referme la porte, laisse la pénombre l’envelopper. Son cœur cogne déjà trop fort, son souffle accroche sa gorge.
Debout au pied du lit, Ariane remonte sa robe à mi-cuisses — réflexe automatique. Mais il n’y a plus rien dessous. Juste sa peau nue, chaude, encore marquée à la taille là où le tulle ciselait ses hanches.

Putain. Plus de string. Il est dans la poche d’Élias.
Contre sa cuisse, tout mouillé de moi.
Bon sang, qu’est-ce que j’ai fait ?

Elle tente de respirer, se détourne du lit, mais chaque pas fait balancer la robe contre son sexe nu. Ça réveille son clitoris gonflé, la chaleur se répand jusqu’à ses reins.
Ses cuisses se serrent, tentant de fuir la brûlure.

Non, je vais pas me branler. Je suis pas ce genre de cliché. C’est lui qui doit souffrir, pas moi.

Elle marche nerveusement, ses talons claquant à peine sur le parquet. Mais le frottement de la robe contre sa peau nue devient vite une torture. Ses doigts se crispent.
Puis elle ferme les yeux, et une image la percute de plein fouet :

Élias, chez lui, qui glisse machinalement la main dans sa poche…
Ses doigts trouvent mon string.
Le tissu encore humide.
Son souffle qui se coupe.
Sa bite déjà dure… durcie encore, à se faire mal, juste à cause de ça.
Parce que j’ai trempé ça pour lui.

Un gémissement lui échappe, sale, incontrôlé. Ses mains remontent toutes seules le long de ses cuisses, trouvent sa chaleur nue.
Elle bascule en arrière, s’allonge sur le lit, sa robe retroussée en un tas informe à la taille. Ses doigts effleurent son sexe luisant, un petit cri aigu la trahit.

Putain Élias…
Regarde-moi. Je me touche seule, pendant que t’as mon string dans ta poche, trempé de mon foutre.
Pendant que t’essaies de rester digne, la bite gonflée, coincée sous ton jean.

Elle frotte plus vite, ses hanches roulent, incontrôlables. Ses jambes s’ouvrent grand, l’air froid caresse son pli humide. Son ventre se tend, son dos se cambre.

Je t’offre ça, mon chat. Mon orgasme, c’est pour toi.
Pour que tu bandes encore plus, pour que ça te fasse mal.
Jouis pas tout de suite… attends-moi samedi. Tiens encore, encaisse.

Son corps explose, un spasme secoue son ventre, un cri rauque lui échappe, coincé entre jouissance et douleur. Sa main reste plaquée contre son sexe qui pulse, son autre poing agrippe les draps. Elle rit presque, haletante, un rire tremblé, fêlé.

Tiens. Cadeau. Je viens pour toi.
Et tu pourras rien en faire… sauf devenir encore plus dur.

Elle reste là, à reprendre son souffle, la sueur collée à ses tempes, un sourire mauvais et affamé au coin des lèvres.

Samedi, mon pauvre chat, je te briserai pour de bon. Et je m’en repaîtrai.

Sur son lit — quelques minutes plus tard

Elle attrape son téléphone, ses doigts tremblent encore. Son sourire est un mélange de triomphe et de dévastation. Elle tape, lentement, salement.

Ariane (20:47)
« Je t’imagine.
Toujours dur, douloureux, ta main qui hésite encore.
(Ça me fait bander le cœur.)
Craque si tu veux. Vide-toi.
Mais sache que j’ai joui pour toi il y a cinq minutes, le doigt trempé, en te murmurant presque ton prénom.
Je te l’offre. Ce premier orgasme, il est à toi. »

Elle ferme les yeux, l’envoie. Son ventre se serre, un frisson monte dans sa nuque. L’écran vibre aussitôt.

Élias (20:50)
« Ariane… tu me tues.
J’étais à deux doigts, déjà.
Si tu continues, je viens m’agenouiller devant ton lit, peu importe qui est là.
Et après, je te prends contre le mur jusqu’à ce que tu cries mon nom, peu importe qui entend. »

Ariane éclate d’un petit rire sale, puis tape à nouveau, plus cruelle que jamais.

Ariane (20:52)
« Samedi soir.
Lucy nous traîne à cette soirée.
Pas ton univers ? Tant mieux.
Tu me regarderas parler, rire, pendant que toi tu banderas si fort que t’en auras mal.
Et si tu es sage… ou si tu me supplies assez…
Je te donnerai toute la nuit.
Pas juste une étreinte volée.
Toute la putain de nuit.
Jusqu’à ce qu’on ait plus rien à s’arracher. »

Elle laisse son téléphone tomber sur l’oreiller, sa main glisse sur son ventre encore sensible. Un sourire pervers étire sa bouche.

Samedi… mon pauvre chat.
Je vais te laisser me briser. Et je vais me repaître de chacun de tes gémissements

Annotations

Vous aimez lire Muxu ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0