Un taxi pour...
La portière claque, avalant le murmure moqueur de Lucy resté sur le trottoir. À l’intérieur, l’habitacle du taxi sent vaguement le cuir vieilli et un vieux sapin désodorisant à moitié fané. La banquette grince sous leur poids, trop étroite pour deux corps qui brûlent déjà d’avoir été privés l’un de l’autre toute la soirée.
Ariane s’assoit la première, croise les jambes pour dompter l’impatience, mais déjà Élias s’installe tout contre elle, son genou pressé au sien, sa main large qui trouve sa taille comme on referme une porte qu’on ne veut plus rouvrir.
Le chauffeur lance un regard neutre dans son rétro, tape un « où on va ? » qu’Ariane s’empresse de donner — sa voix sonne un peu rauque, le prénom de sa rue tremble à sa sortie.
Dès qu’ils s’ébranlent, Élias se penche. Son souffle effleure sa tempe, puis son oreille, un murmure grave :
— « Tu réalises comme t’es belle, là, avec tes joues encore rouges et ton regard qui fuit ? »
Ariane relève les yeux vers lui, un éclair de défi dans le regard, mais c’est déjà trop tard : ses lèvres capturent les siennes, les langues se cherchent, se happent, se reconnaissent avec une urgence presque douloureuse. Son baiser n’a rien de civilisé — c’est un vol, une promesse, une menace délicieuse.
Ses mains glissent dans le cou d’Élias, ses doigts se perdent dans ses cheveux. Leur baiser devient plus sombre, profond, leurs respirations se heurtent. Puis, sans réfléchir, Ariane laisse l’une de ses mains descendre entre eux, trouve la braguette d’Élias, palpe la bosse dure et brûlante qui pulse sous son jean.
Elle effleure à peine, pour commencer — comme un jeu. Puis elle déboutonne, ouvre d’un doigt sûr, plonge à l’intérieur, trouve la chaleur lisse, la vigueur qui palpite. Ses doigts se referment, glissent le long de sa verge. Élias étouffe un râle contre sa bouche, ses hanches tressaillent contre la banquette.
Le chauffeur toussote, le regard vissé sur la route, mais Ariane ne peut pas s’empêcher de rire — un petit rire nerveux, sale, qui tremble contre la mâchoire d’Élias.
— « Chut… on va se faire repérer… »
Mais elle ne retire pas sa main, au contraire : elle remonte, caresse, redescend, serre un peu plus.
En représailles, Élias la fait basculer contre lui, sa paume glisse sur sa cuisse, puis se fraie un chemin sous sa robe. Ses doigts trouvent la peau nue, la chaleur moite déjà rassemblée entre ses jambes. Son majeur explore le sillon, effleure son sexe gonflé d’envie, puis, traître, remonte plus haut, trouve la ligne intime, la frontière interdite.
Son pouce s’arrête là, sur la petite étoile chaude, exerce une pression lente, calculée. Ariane se tend, ses cuisses s’ouvrent un peu plus malgré elle. Sa main autour du sexe d’Élias s’immobilise, le temps d’un battement, puis repart plus féroce, comme pour négocier cette audace par un retour brutal.
— « Élias… arrête… ou continue… je sais même plus… » souffle-t-elle, la voix cassée.
Il rit contre son oreille, un son rauque, presque méchant. Ses doigts descendent à nouveau, effleurent son clitoris avant de remonter pour appuyer encore sur son anus, lui arrachant un petit gémissement étranglé. Le taxi prend un virage, Ariane cale sa tête contre l’épaule d’Élias, ferme les yeux, se mord la lèvre pour ne pas hurler.
Elle sent la route vibrer sous leurs corps, la voiture bondir légèrement sur un pavé. Sa main continue sa lente danse autour du sexe d’Élias, le caresse, le serre, le polie presque cruellement. Chaque fois qu’elle appuie plus fort, son pouce à lui s’enfonce un peu plus contre son étoile, et la chaleur se propage dans tout son ventre.
Le chauffeur toussote encore. Un bruit de clignotant, puis le taxi ralentit. Ariane ouvre un œil, croise le regard du conducteur dans le rétro — rapide, furtif, mais qui la traverse comme une brûlure. Elle se redresse brusquement, retire sa main, essuie la moiteur sur son genou, cœur au bord de la bouche.
Élias, lui, ajuste son jean d’un geste presque lent, la fixe avec un sourire torve.
— « Ton problème, c’est que t’as toujours peur qu’on nous voie. Moi, je crois que c’est ça qui te fait jouir. »
Ariane tourne la tête, fixe obstinément la fenêtre, ses joues cramoisies, mais un petit rire nerveux s’échappe malgré elle. Sa main encore humide se serre sur la banquette, prête à recommencer — juste après la porte de l’immeuble.
Le taxi pile, le compteur s’arrête. Le chauffeur annonce d’un ton neutre :
— « On est arrivé. »
Ariane sort presque en courant, Élias la suit, sa main déjà sur ses hanches, prêt à continuer la cartographie de ses tremblements dès le premier pas dans l’ascenseur
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