Chez Elias

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La porte se referme sur le couloir encore vibrant de leur fou rire étouffé. Ariane pose son sac contre la console d’entrée, inspire l’odeur du bois ciré, des vieux livres, de la résine chauffée. Un sanctuaire intime, où elle a déjà laissé des morceaux d’elle-même, mais jamais encore toute sa nuit.
Et un minuscule trac, inattendu, roule sous sa peau : c’est peut-être ça, finalement, qui la rend nerveuse — la simplicité brute, sans filet.

Élias s’approche, ses doigts courent sur la ligne de sa nuque. Ils se regardent, sans jeu, sans masque, sans le moindre besoin d’épreuve. Juste eux, là, un peu fatigués, mais tellement affamés de l’autre.

« Tu sais… j’en ai marre de te posséder comme une énigme, » murmure-t-il, sa voix plus grave encore. « Ce soir, j’ai envie de toi. Sans scénario, sans détours. »

Elle hoche la tête, un sourire doux fend sa fatigue. Puis Ariane se colle à lui, relève la tête et l’embrasse, un baiser long, humide, leurs langues qui se cherchent lentement, goût de rire encore accroché à leurs lèvres. Elle glisse ses mains sous sa chemise pour caresser son dos, ses épaules fermes, tandis qu’il lui capture la nuque et la retient contre lui.

Leurs souffles s’enchaînent. Élias recule juste assez pour la regarder, ses yeux gris dardés sur elle. Ses mains descendent, trouvent la taille fine d’Ariane, glissent vers ses hanches pleines. Il les effleure, puis agrippe la courbe charnue de ses fesses au travers du tissu fin. Un petit soupir glisse hors de la bouche d’Ariane. Ses hanches roulent à peine, offrent la pression.
Elle se surprend à penser : « C’est presque trop normal… et c’est peut-être pour ça que j’ai si peur d’y perdre pied. »

Élias laisse courir un doigt entre ses fesses, là où le tissu de son tanga de soie se perd, et sourit, presque moqueur. « Toujours ce genre de tentation sous tes jupes, hein… »

Ariane rit doucement, baisse les yeux en feignant la pudeur. Ses joues se colorent. « Pour qui tu crois que je l’ai mis ? »

Il tire doucement sur l’élastique, le fait claquer contre sa peau. Un petit cri aigu, mi-sursauté, mi-excité, lui échappe. Elle le frappe du plat de la main sur l’épaule en riant, mais déjà ses doigts se perdent dans les mèches de sa nuque pour l’embrasser à nouveau.

Leurs bouches s’ouvrent plus larges cette fois, leurs langues se retrouvent, humides, impatientes. Élias fait glisser ses mains sous sa jupe, pétrit encore ses fesses, puis attrape le fin triangle de soie, le tire vers le bas en le faisant coulisser sur ses cuisses. Il s’agenouille même un instant, ses lèvres frôlant le bas-ventre d’Ariane, juste au-dessus du sexe, pour déposer un baiser taquin qui la fait frissonner.
Son cœur cogne plus fort. C’est leur première nuit simple, première fois qu’elle le laisse aller là, sans mise en scène ni détours, et ça lui donne le vertige.

Elle glousse, se mord la lèvre, mains agrippées à ses épaules. Quand il se relève, le tanga pend de ses doigts comme un trophée. Il le porte sous son nez, inspire, ses yeux se ferment un battement, puis il ricane et le laisse tomber au sol.

Ariane rit, l’attrape par le col pour l’embrasser encore, frotte ses seins nus contre sa chemise. Ses tétons déjà durs frottent la toile, un petit frottement cru qui la fait gémir dans sa bouche. Ses mains s’activent pour déboutonner fébrilement son torse, puis elle écarte le tissu pour le poser à plat contre sa peau, sentir la chaleur et les muscles sous ses paumes.

Élias la soulève à peine, l’incite à faire quelques pas vers le lit. Sa main large s’échoue à nouveau sur son cul, le presse, puis glisse entre ses cuisses, effleure son sexe déjà trempé. Ariane sursaute, accroche son regard, haletante, tandis qu’il frotte un doigt paresseusement sur elle.

« Déjà si mouillée… »

« Tais-toi, » souffle-t-elle, son rire brisé par un soupir de plaisir.

Ils avancent ensemble jusqu’au lit, trébuchent contre le plaid en laine qui traîne au sol, éclatent d’un petit rire nerveux. Quand ils atteignent le matelas, Ariane pousse Élias pour qu’il s’allonge. Elle le suit aussitôt, un genou de chaque côté de ses hanches, ses cuisses enveloppant les siennes.

« Reste là, » souffle-t-elle.

Elle se laisse descendre lentement sur lui, le guide d’une main assurée. Un long soupir les traverse tous les deux, presque douloureux de douceur. Ariane ondule aussitôt, roule des hanches en cercle, le regarde droit dans les yeux, un sourire mi-serein, mi-triomphant. Ses seins dessinent des arcs qui hypnotisent Élias. Il glisse ses mains sur ses flancs, remonte lentement jusqu’à ses omoplates, puis redescend pour agripper ses fesses pleines, les pétrir comme on garde une offrande précieuse.
Voilà donc à quoi ça ressemble quand on fait juste l’amour. Pas un défi, pas un théâtre, juste toi et moi, et c’est terrifiant.

Un frisson la traverse quand son doigt glisse plus bas, effleure la ligne entre ses fesses. Elle pousse un petit glapissement, surpris par la décharge vive. Ses ongles s’enfoncent dans le torse d’Élias, qui rit doucement, puis la tire encore plus contre lui pour la sentir vibrer.

Puis, d’un mouvement doux, Élias la fait basculer sur le dos, se place au-dessus d’elle. Il la pénètre lentement, la regarde droit dans les yeux, leur souffle se mélange. Ses hanches se meuvent avec une lenteur presque insolente, chaque va-et-vient est un baiser intérieur, une caresse profonde.

Ariane s’accroche à ses épaules, enroule ses jambes autour de sa taille. Ses talons pressent son bas du dos, l’obligent à rester contre elle, à la remplir encore et encore. Leurs fronts se touchent, leurs lèvres s’effleurent sans vraiment s’embrasser, ils respirent l’un dans l’autre.

« Regarde-moi… » murmure-t-elle. Ses yeux brillent d’un mélange de tendresse et de fièvre. Élias la fixe, s’enfonce plus fort. Un gémissement doux s’échappe de ses lèvres quand il atteint un point qui la fait presque trembler. C’est lent, mais la tension monte, monte, comme une vague chaude qui ne se casse pas encore.

Puis Ariane pousse sur son torse, ses cheveux collent à ses tempes. « Je te veux dessous. Maintenant. »

Ils échangent à nouveau, et elle remonte pour le chevaucher en le regardant droit dans les yeux. Ses mains se posent sur son torse, ses ongles s’enfoncent légèrement quand elle entame des mouvements plus vifs, plus rapides, presque brutaux. Ses seins rebondissent, son bassin frappe contre le sien dans un rythme qui claque.

Élias gémit, agrippe ses hanches pour la guider, mais Ariane s’arrache à son emprise, veut tout contrôler. Elle baisse une main sur son ventre, fait courir ses doigts sur son clitoris, accélère encore. Son souffle devient rauque, son visage se tend, elle ferme les yeux sous la vague qui approche mais refuse encore de céder.

Elle se retire soudain, essoufflée, se retourne, se place sur lui dos à lui, le cul bien cambré, le regard par-dessus son épaule brûlant de défi.

« Allez… prends-moi comme ça. »

Élias ne se fait pas prier. Il la pénètre d’un coup net, qui leur arrache à tous deux un gémissement étranglé. Ses mains serrent ses hanches, leurs corps claquent l’un contre l’autre dans un bruit cru, presque obscène. Ariane se mord la lèvre pour ne pas crier, ses seins pendent et tremblent à chaque impact.

Puis Élias ralentit, se retire à moitié et sa bouche descend, ses lèvres trouvent son sexe qu’il lèche sans ménagement.
C’est la première fois qu’un homme ose sa bouche là, qu’il la découvre sans fard, et ça la rend à la fois nerveuse et fébrile, presque timide sous son cul offert.
Puis sa langue l’atteint, et la peur fond en une vibration crue qui la fait gémir plus fort qu’elle ne l’aurait cru. Elle s’agrippe au drap, surprise de la façon dont son corps se donne, sans la moindre stratégie, juste pour ce plaisir neuf, entier.

Ariane gémit, agrippe les draps, cambre son dos à se rompre. Sa langue cerne son clitoris, le suce avec avidité, puis remonte, lèche son anus d’un coup lent et lourd.

Un petit cri aigu lui échappe, son corps se contracte tout entier. « Oh putain… oui… encore… » gémit-elle, la voix cassée. Sa langue continue à jouer, à le flatter avec une tendresse perverse, pendant qu’elle sent son clitoris pulser, ses cuisses trembler.

Elle se cambre davantage, appuie ses fesses contre son visage pour l’obliger à continuer. Ses hanches roulent, implorantes, affamées, pendant qu’Élias la déguste plus crument, un râle satisfait coincé dans sa gorge.

Quand Élias revient derrière elle, la pénètre à nouveau, Ariane pousse un long gémissement étouffé, son cul s’appuie en arrière, le force à aller plus profond. Puis, soudain, elle attrape son bras, le tire pour qu’il bascule.

Elle se place à nouveau sur lui, le chevauche en le regardant droit dans les yeux, s’enfonce sur lui d’un coup sec qui la fait haleter. Son dos est cambré à l’extrême, ses cheveux retombent sur ses épaules. Elle commence à le monter et descendre sans aucune retenue, ses fesses frappant contre ses cuisses, le bruit humide de leur sexe se mêle à leurs respirations saccadées.

Sa main retrouve son clitoris, elle se caresse furieusement tout en le chevauchant dans une cadence effrénée.

« Regarde… regarde-moi jouir sur toi… » halète-t-elle, sans même tourner la tête.

Son corps se tend d’un coup, ses muscles internes se referment sur lui, la chaleur explose, la fait crier, un son brut, presque animal. Elle jouit en se cabrant, ses doigts pressés sur son bouton, ses hanches qui continuent à battre par saccades incontrôlables.

Élias gémit son nom, ses mains remontent sur ses hanches pour l’enfoncer encore plus, et il jouit à son tour dans un râle rauque, se soulève presque du matelas pour la pénétrer plus profond. Elle sent la chaleur s’épandre en elle, ce qui lui arrache un dernier frisson violent.

Ils s’effondrent ensemble, Ariane s’affale contre son torse, son dos luisant de sueur. Ils restent ainsi, pantelants, à moitié collés, leurs respirations lourdes qui remplissent la chambre.

Ariane rit d’un rire brisé, haletant, puis souffle, encore tremblante :
« Putain… c’était exactement ce que je voulais. »

Puis elle relève la tête, un éclat presque diabolique dans les yeux. Elle passe un doigt le long de sa propre bouche, descend à son menton, le trace sur son cou, avant de lancer d’un ton faussement ingénu :

— « Il a quel goût mon cul ? »

Élias la fixe, un demi-sourire carnassier déjà prêt, mais au lieu de répondre, il l’attrape par la nuque et l’embrasse à pleine bouche. Un baiser profond, paresseux, qui goûte encore la sueur, le foutre et quelque chose d’inexplicablement doux. Puis, à mi-voix, contre sa lèvre inférieure, il murmure, la voix grave, fêlée par l’orgasme :

— « À toi de juger. »

Un rire les secoue aussitôt, presque trop fort pour la pénombre feutrée. Ariane s’effondre à nouveau sur lui, rit encore, son front niché dans le creux de son épaule.

La chambre résonne un instant de leur hilarité, comme un écho de leur victoire commune sur la gêne et sur le reste du monde. Puis ils glissent lentement vers un silence paisible, bercés par la pluie qui a repris son martèlement au dehors.

Elle n’aurait jamais pensé qu’un lit ordinaire, dans la lumière tranquille de cette chambre, puisse la bouleverser plus que toutes leurs expérimentations.
Et tandis qu’ils s’enlacent, elle comprend : c’est peut-être cette simplicité-là, cette première fois sans fard, qui restera la plus brûlante à leur mémoire

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