Préparatifs

6 minutes de lecture

J-1h
Ariane tourne dans l’appartement comme une lionne blessée qui chercherait où planter ses crocs.
Elle a tout fait pour tuer le temps : un verre, deux, un vieux podcast sur les bustes hellénistiques qu’elle n’a pas écouté, la vaisselle laissée exprès sale pour pouvoir la récurer avec rage.
Rien n’a suffi.
Son ventre est déjà un champ de braises, et son cul… son cul se contracte à intervalles irréguliers, comme s’il appelait ce qu’elle s’est promis de lui offrir.
Une pulsation qui la choque elle-même — putain, elle se sent presque vide alors qu’elle n’a encore rien mis.

Elle s’arrête un instant dans le salon, cale son bassin contre la table, ferme les yeux.
Ses hanches bougent à peine, un petit roulis lent, et ça suffit à déclencher une autre onde basse qui coule entre ses cuisses.
« Bon sang, Ariane… regarde-toi. »
Son rire fend l’air, sec, nerveux.
Elle passe une main sur sa nuque, se gratte doucement comme pour gratter sous la peau, puis soupire.

Alors elle décide.
« Assez. Prépare-toi. »

Elle file vers la chambre, ouvre son tiroir à lingerie, fouille dans les dentelles.
Ses doigts trouvent un petit triangle noir, la soie si fine qu’elle en frémit déjà.
Elle aime ses seins — plus que son cul, ça a toujours été vrai. Elle aime la façon dont ils pèsent, lourds, sensibles, le téton toujours trop prompt à se raidir pour un rien.
Elle choisit un soutien-gorge échancré, à peine couvrant, pas vraiment pour le tenir, plutôt pour l’exposer.
Son reflet dans la glace lui renvoie un demi-sourire : « Tu vas adorer les voir bondir sous sa main, hein ? »

L’eau frappe ses épaules, cascade entre ses seins, coule sur son ventre déjà creux d’anticipation.
Elle regarde l’eau ruisseler sur ses aréoles, la peau sombre et tendue, un frisson secoue sa colonne.
Ses mains remontent, enveloppent la lourdeur familière de ses seins, les pressent un peu, juste assez pour déclencher un pincement au creux du ventre.
« Merde… oui, c’est ça. »
Son pouce frôle un téton dur, un petit choc file jusqu’à son bas-ventre — son cul se contracte encore, réflexe idiot, affamé, qui la fait sourire malgré elle.
« Même toi, tu réclames déjà. »

Elle n’ose pas glisser sa main entre ses cuisses, pas encore.
Elle se contente de savonner son ventre, ses flancs, puis descend sur ses hanches, ses fesses qu’elle sent presque palpiter sous ses paumes.
« Bientôt. Je vais te donner ce que tu veux. »
Ses doigts effleurent l’endroit où la gemme viendra se loger, et un petit gémissement lui échappe, à moitié noyé dans la vapeur.

Quand elle coupe l’eau, son corps est plus brûlant qu’avant.
Elle se sèche vite, passe une crème aux agrumes

Son corps frémit encore sous la paume, lourd de chaleur, alourdi de tout ce qu’elle retient depuis des jours. Alors, sans plus attendre, elle se tourne vers la commode, ouvre le tiroir — et son regard se fixe tout de suite sur l’écrin noir.

Elle le sort du tiroir, le fait rouler au creux de sa paume. L’émeraude capte la lumière, projette des éclats verts contre le miroir. Elle pince les lèvres, amusée malgré elle.

« Première fois, Ariane. Te voilà à préparer ton corps pour un fantasme qui n’est même pas vraiment né de toi… quoique. Peut-être qu’il dormait juste là, en coulisses, prêt à surgir au moindre script. »

Son sourire s’étire, un peu plus félin, un peu plus fébrile.
Elle s’appuie contre le lavabo, la céramique glacée colle à la peau nue de ses reins, un frisson remonte tout le long de sa colonne. Ses doigts hésitent un souffle. La pointe du bijou effleure sa peau chaude, la fait se contracter, déjà sur la défensive.

« Putain, ça va être étrange… »

Elle inspire, guide l’acier lentement. Le métal mord un peu, son corps résiste, tout se ferme autour, un pincement brutal lui tord le ventre et un petit gémissement choqué passe la barrière de ses lèvres.
Alors, au milieu de cette brûlure, surgit Lucy, son rire insolent, ses doigts tapotant la boîte : « Juste… fais pas la warrior. Mets du lubrifiant. »

Un rire nerveux fend sa gorge, grinçant, à la fois vexé et soulagé. « Merde, Lucy… »
Elle attrape le petit flacon posé là, laisse filer un filet clair sur l’émeraude, puis sur ses doigts. La fraîcheur la surprend, fait claquer ses cuisses l’une contre l’autre, la fait frissonner jusqu’aux pointes de seins déjà durcies.

Quand elle reprend le plug, cette fois enduit, son corps s’ouvre plus lentement, mais plus complètement. Ça brûle encore, une brûlure épaisse, presque sucrée, qui pulse droit jusqu’à son clitoris. L’acier force l’entrée, écarte sa porte fragile avec une lente insolence, franchit le dernier anneau de muscles dans un petit choc vif, si net qu’elle laisse filer un son étranglé, plus rauque qu’elle ne l’aurait voulu.

« Oh… putain… »

Elle reste là, figée, le souffle bloqué, son ventre creusé, tout son bas-ventre serré autour du bijou qui l’a conquise. À chaque battement de son cœur, La gemme cogne contre la porte fragile de son cul, et chaque pulsation envoie une onde épaisse qui s’enroule autour de son clitoris, le serre comme une main affamée.

Ses doigts descendent, glissent à peine, frôlent la chaleur humide qui luit déjà entre ses lèvres. Elle imagine un instant ce que ce serait : presser juste là, sentir la pierre bouger plus profond, la porter contre ce point vulnérable. Son ventre ondule tout seul, une onde la traverse, la fait soupirer, presque honteuse.

Elle ferme les yeux, laisse sa main dériver un peu plus bas, effleure son intimité gonflée, impatiente… et l’arrête net. Son poignet se raidit, ses ongles crissent sur sa propre cuisse.
Non. Pas encore. Un rire sec fend ses lèvres, tremblé.

« Non… pas maintenant. Ça, ce sera pour lui. Quand il la découvrira. »

Alors elle inspire longuement, ses cuisses s’écartent légèrement, la gemme se cale enfin, comme un petit cœur étranger qu’elle sent battre à travers toute sa chair. Un dernier soubresaut la parcourt, et un sourire nerveux ourle sa bouche.

Elle attrape un string noir délicat, le fait coulisser sur ses hanches très lentement. Dès que l’élastique franchit la courbe de ses fesses, le tissu vient presser la gemme, l’enfonce d’un millimètre de plus — pas grand-chose, mais assez pour lui arracher un halètement qu’elle étouffe aussitôt contre sa propre épaule.
Le triangle fin se tend au creux de ses reins, repousse la pierre contre son anneau encore trop frais, provoquant une pression sourde, chaude, qui descend jusqu’à son ventre et s’épanouit en petits tressaillements incontrôlables.

« Oh… merde… » souffle-t-elle, ses doigts agrippant la taille du string comme pour se retenir de l’arracher déjà.

Quand elle relâche enfin l’élastique, le tissu reste en place, plaquant la gemme contre l’endroit le plus sensible, lui rappelant à chaque respiration qu’elle n’est plus tout à fait seule dans son propre corps. Son clitoris pulse à nouveau, fou, sous l’écho indirect de cette présence étrangère.

Elle attrape ensuite sa jupe terracotta, lisse et fluide, qu’elle remonte sur ses hanches, fait glisser le tissu contre ses cuisses encore tremblantes. Elle vérifie son reflet : rien n’y paraît.

Personne ne saurait.
Mais son ventre, lui, n’oublie rien — il bat encore sous la dentelle, impatient et honteusement vivant

Elle lisse sa jupe, ajuste son trench sur ses épaules, vérifie son reflet. Impeccable. Personne ne saurait.
Ses doigts montent à sa bouche, elle mord légèrement son index, comme pour tester encore sa maîtrise. Puis elle se tourne, quitte la salle de bain.

Le parquet grince sous ses talons, la gemme se déplace à peine, déclenche une vague inattendue dans son ventre. Elle s’arrête, ferme les yeux une seconde, goûte ce pincement intérieur.

« Bon sang… ça ne fait que commencer. Et je vais tenir. Je vais le laisser tout découvrir, morceau par morceau, quand je déciderai. »

Elle avance dans le salon, déjà prête à l’accueillir.
Tout est parfait : les lumières tamisées, la bouteille d’Amarone, les pages soigneusement marquées. Son regard file vers la porte. Son cœur cogne, pas seulement par envie — aussi par la peur délicieuse qu’il l’oblige à aller plus loin qu’elle n’oserait seule

Les dernières minutes sont un supplice : Ariane tourne en rond, ses hanches roulent malgré elle, son cul serre le plug au moindre pas, chaque contraction fait suinter un peu plus la chaleur entre ses cuisses. Elle n’a plus la moindre pensée claire, juste cette brûlure qui pulse, la gorge sèche, les seins lourds, douloureux.
Et puis l’interphone crache son petit râle métallique. Un choc la traverse de la nuque au ventre, ses doigts s’agrippent à la table, son souffle se casse.

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