Libération

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Quand la porte s’ouvre enfin et qu’Élias apparaît, Ariane recule d’instinct, dos aux rayonnages, la main déjà sur le bois pour ne pas vaciller. Son ventre se tord de trouille et d’excitation crue, son regard accroche le sien — et elle comprend qu’elle est foutue avant même qu’il ait refermé la porte.

La porte du salon claque derrière lui. Ariane recule tout de suite, dos aux rayonnages, sa main glisse sur le bois comme pour s’ancrer. Son souffle est déjà plus rapide qu’elle ne le voudrait. Elle fait mine de lisser sa veste, redresser la jupe, masquer le tremblement.

Élias avance sans un mot. Ses mains attrapent sa taille, la retournent d’un seul coup pour la plaquer contre la bibliothèque. Elle sursaute, pousse un petit « oh » étranglé qui résonne entre les livres. Son bassin se colle aussitôt contre ses fesses, ferme, exigeant.

Ariane ferme les yeux, laisse échapper un soupir qui pulse jusqu’au bas-ventre. Puis elle se cambre volontairement, relève la jupe d’un geste sec, sans attendre qu’il le fasse. Ses doigts s’enroulent sur les siens, les entraînent entre ses cuisses, les forcent à découvrir la gemme glacée trempée de sa chaleur.

— Là, touche. Je veux que tu la sentes.

Il inspire, un son rauque qui meurt contre sa nuque. Ses doigts se referment sur le bijou, lentement, presque avec révérence, puis pressent un peu plus fort. Elle se tend, ses talons quittent le sol, un petit gémissement lui échappe, incontrôlé.

— Merde… Ariane…

— Quoi ? T’as peur ? souffle-t-elle, provocatrice, même si sa voix tremble un peu.

Il ne répond pas, sa main remonte, palpe la courbe pleine de son cul, redescend, effleure encore la gemme qu’elle a mise là pour ça — pour le voir flancher. Ses doigts la font pivoter légèrement, elle gémit encore, la joue contre les reliures. Sa respiration devient saccadée, pas seulement calculée cette fois.

— Putain, tu rêves de ça depuis le premier jour, hein ? Avoue-le.

Ses mains se crispent, il l’agrippe plus fort, la plaque un peu contre l’étagère, son bassin cogne contre elle, brut. Un livre tombe, frappe le parquet dans un bruit mat. Il grogne, glisse son autre main sous sa jupe, explore le long de sa cuisse jusqu’à la base du plug.

— Dis-le, insiste-t-elle, encore plus bas, plus rauque.

— J’en rêve depuis que t’as relevé cette putain de jupe chez moi… et je te jure que je vais pas m’arrêter là.

Sa bouche se perd dans sa nuque, mordille la peau. Elle se cambre davantage, offre ses fesses contre lui, appuie la gemme sous ses doigts, volontairement. Un son la trahit, plus aigu, qu’elle étouffe contre sa paume.

Puis soudain, il se fige. Sa main se desserre, son souffle ralentit. Il la relâche juste assez pour qu’elle sente qu’il reprend le contrôle — pas par choix, mais parce qu’il se force à ne pas tout faire exploser.

Ariane tourne la tête, son sourire est trouble, ses yeux brillent.

— Garde ça pour plus tard, commandant. On n’a pas encore signé le siège.

Il rit, un son étouffé, presque brisé, son front contre son épaule. Ses mains restent sur ses hanches, possessives, encore lourdes de tension.

— T’es cruelle, souffle-t-il, mais il y a de l’adoration dans sa voix.

Elle rit à son tour, essoufflée, redescend légèrement sur ses talons pour replacer la jupe d’un geste. Ses doigts traînent sur sa prosespre peau, presque paresseux, alors qu’elle reprend contenance. Déjà elle pense à la prochaine étape, au prochain piège. Mais son corps, lui, n’a rien oublié.

Sur la table basse s’empile déjà leur univers en désordre : l’Hyperion relié, le tire-bouchon, l’Amarone à demi vide. Le fauteuil club attend, complice, prêt à accueillir la suite de leur nuit.

Ariane s’assoit d’abord, soigneusement, la jupe glissant sur ses cuisses encore chaudes. Elle croise les jambes, le tissu remonte juste assez pour dévoiler la douceur blanche de ses cuisses, piégée par le métal qu’elle gardait en elle. Son regard est clair, sans la moindre trace du tremblement d’avant. Comme si le petit dérapage contre la bibliothèque n’avait été qu’un préambule calculé pour mieux savourer le reste.

— Assieds-toi là, ordonne-t-elle d’un ton bas, en tapotant ses cuisses du plat de la main.

Élias obéit, un rictus au coin des lèvres, et vient s’asseoir à même le tapis, entre ses jambes. Sa tête trouve refuge contre son ventre ; il inspire son parfum d’iris et de chair encore électrisée. Ses mains se posent sur ses mollets, comme pour s’ancrer, mais ne montent pas plus haut. Il attend.

Ariane prend l’Hyperion, trouve le marque-page — un ruban noir qui ondule comme un rappel silencieux du string qu’elle porte dessous. Elle le pose dans ses mains.

— Lis. Ta voix me fait plus d’effet qu’un doigt mal placé.

Il laisse filer un rire, mais sa gorge se serre quand il ouvre le volume. Sa voix grave emplit aussitôt l’espace, lente, presque basse. Les mots de Dan Simmons résonnent, lourds de prophétie et de terre étrangère.

Pendant qu’il parle, Ariane bascule légèrement, sa main passe derrière sa nuque, joue dans ses cheveux. Elle se penche, laisse ses seins frôler son crâne. Chaque accent de sa lecture soulève une vibration qui descend jusqu’à son ventre. Elle le sent parfaitement : son souffle devient irrégulier, sa main serre plus fort la tranche du livre. Son sexe est tendu, douloureux même, sous la soie déjà trempée. La gemme pulse entre ses chairs, amplifie chaque pulsation.

— Continue… souffle-t-elle, sa bouche effleurant son oreille. Plus lentement. Je veux goûter chaque mot.

Il obéit, mais sa voix s’enroue. Elle le sent lutter pour garder son rythme, pour ne pas tout balancer à terre et la prendre là, tout de suite. Ariane sourit. C’est ça qu’elle veut : l’entendre se battre, sentir que le moindre mot pourrait basculer en gémissement.

Puis, sans prévenir, ses doigts se referment sur la dentelle déjà trempée. Il la presse, juste là, et tout son bassin se soulève d’un coup, un gémissement sale s’échappe de sa gorge.

Ses doigts glissent sous la dentelle, trouvent son clitoris gonflé, le pressent à peine. Tout son corps se tord, un son lui échappe — pas un mot, un gémissement brut, presque un sanglot qui crève sa gorge.
Sa main s’agrippe à l’accoudoir, ses hanches roulent contre sa paume sans qu’elle le commande.
Un spasme la traverse, chaud et violent, ça coule contre son string, ça imbibe la soie, un petit son mouillé la trahit, plus fort qu’un gémissement.
Elle se cambre, la bouche ouverte, l’air manque, et un petit cri brisé sort — juste ça. Pas une phrase.
Puis son corps retombe, haletant, incapable de feindre encore.
Elle le sent contre elle : ses doigts sont chauds, glissants, il effleure son clitoris à travers le tissu mouillé et ça fait monter une décharge électrique directe dans son bas-ventre.
Un son visqueux pulse entre leurs peaux, un petit coup de fouet humide qui la traverse et résonne entre leurs corps, mélange de souffle brisé et de frottement humide.
— « Putain… continue… »

Ses doigts quittent sa nuque, glissent dans son col, trouvent la peau tiède. Elle ne le touche pas plus bas, elle attend encore, goûte la montée, la torture mutuelle. Son regard plonge dans le sien, brûlant.

— Tu vois ? murmure-t-elle. C’est là que j’ai envie de te garder. Sur le fil.

Élias ferme les yeux un instant trop long, et quand il les rouvre, ils sont plus sombres, presque dangereux. Sa main quitte la page, glisse sur sa cuisse, remonte sous la jupe. Il trouve la gemme, la presse juste assez pour qu’elle étouffe un petit cri, ses doigts s’enfoncent dans le velours du fauteuil.

— Sur le fil… répète-t-il, timbre cassé.

Et soudain, c’est elle qui craque. Son corps se tend, son bassin roule contre lui, elle écarte les cuisses, plus offerte qu’elle n’aurait cru l’être. Sa main attrape sa nuque, tire un peu, l’oblige à lever le visage vers elle.

— Assez, Elias… enlève-le. Ce string. Prends-moi maintenant.

« Merde, je suis en train de le supplier — et c’est ça qui me fout encore plus en feu. »

Il la regarde, son sourire n’est pas moqueur, il est plein d’une douceur cruelle. Ses doigts continuent de jouer sous la dentelle, effleurent son sexe détrempé, la torturent de cercles trop précis.

— Non. Pas encore.

— Putain, Elias, je t’en supplie…

— Chut. Reste là.

Il continue, implacable. La dentelle du string frotte contre son clitoris à chaque mouvement, la gemme vibre à peine. Elle pousse un petit cri étranglé, se cambre, ses mains s’accrochent à ses épaules, ses cuisses se referment à moitié puis s’ouvrent à nouveau, vaincues. Son ventre ondule contre ses doigts, sa respiration se casse.

Quand il s’arrête, sa main encore poisseuse de son désir, Ariane reste là, cuisses écartées, le string collé contre son sexe en feu.
Chaque pulsation de son cœur appuie la gemme contre un point sensible, et elle a l’impression qu’elle pourrait jouir toute seule, juste en contractant les hanches encore une fois.
Ses ongles crèvent le cuir du fauteuil, sa bouche s’ouvre sur un petit cri rauque qu’elle ravale, honteuse et affamée.

— Pourquoi…? souffle-t-elle, à peine un son.

Élias la regarde, son souffle est court, son regard noir de plaisir refoulé.

« Si je lui donne ce qu’elle veut maintenant, je suis foutu — et je crois que je préfère la torturer un peu plutôt que de me perdre tout de suite. »

Il se penche, sa bouche effleure sa mâchoire, puis sa gorge, juste un souffle tiède.

— Parce que j’aime te voir là. Exactement là.

Elle rit, un rire fragile, nerveux, presque tremblant. Ses mains glissent sur son visage, ses doigts cherchent à griffer, mais s’adoucissent déjà, comme soumises à sa volonté. Elle comprend à cet instant qu’il vient de prendre quelque chose qu’elle croyait tenir seule depuis le début.

Son rire meurt sur ses lèvres. Elle colle son front au sien, ferme les yeux, un sourire battu au coin de la bouche.

— Merde… t’es pire que moi.

— Peut-être, souffle-t-il. Et tu l’adores.

Elle ne répond pas. Sa main trouve la sienne, la presse fort, comme un aveu silencieux qu’il a gagné cette manche. Mais son corps tremble encore, irrésolu, prêt à tout rompre à la première occasion

Ils finissent par se lever, encore moites de leurs étreintes, et gagnent la cuisine sans un mot. Ariane, mutine, retire sa jupe d’un geste lent, la laisse glisser à ses pieds. Son string de soie reste seul à mordre la chair pleine de ses hanches, l’émeraude nichée entre ses fesses lançant de petits éclats obscènes sous la lumière des suspensions.

— « Regarde bien, mon chat. »

Elle se tourne, bascule légèrement le bassin et, d’un doigt délicat, décale la ficelle du string. La gemme apparaît, nichée dans l’ombre, luisante, son éclat vert battant au rythme de son souffle. Ariane relève les yeux, son sourire est un poignard lent.

— « C’est ça que t’as mis là. Admire-le. »

Élias avance, tend la main, mais elle recule d’un pas, prend une posture tranquille contre le plan de travail. Ses doigts attrapent la planche à découper, les truffes, la râpe. D’un ton délicieusement neutre :

— « Sers-toi donc des tagliatelles. On ne va pas tout brûler. »

Ils cuisinent presque normalement, sauf que la tension est devenue un élastique cruel. Chaque fois qu’il la frôle pour attraper un ustensile, son sexe cogne douloureusement contre son pantalon, prisonnier, et Ariane laisse son regard tomber là, appuyé, moqueur.

Puis elle se tourne, ôte son string d’un coup sec, le fait glisser le long de ses cuisses. Son pied se pose à plat sur le plan de travail, l’ouvre outrageusement, tandis qu’elle grimpe littéralement dessus pour s’asseoir. La pierre verte pulse, offerte, ses lèvres sont déjà luisantes d’attente. Son regard se plante dans celui d’Élias, presque féroce.

Elle commence à se caresser, lentement, doigts paresseux qui effleurent la chair gonflée, jouent avec la gemme qui s’enfonce plus profond à chaque roulis de hanches. Un petit son aigu lui échappe, mélange de provocation et de vraie brûlure. Son regard reste vissé sur Élias.

— « Pas un pas de plus. »

Il reste figé, la bouche entrouverte, ses poings serrés contre le marbre. Son sexe bat contre son zip, douloureux. Ariane continue, presse son clitoris avec une lente cruauté. Ses hanches roulent, la pierre bouge à l’intérieur, déclenchant un spasme qui la fait haleter.

— « Ça… c’est pour toi. Mais tu touches pas. »

Puis, dans un claquement de genoux, elle saute à terre, attrape Élias par la ceinture et l’entraîne sans prévenir à genoux devant elle. Elle dégrafe son pantalon, le libère, sa main ferme le tient au bord du supplice. Ariane pose ses lèvres, le prend très doucement, presque tendrement. Puis, d’un coup de reins, elle l’engloutit jusqu’à la gorge.

Élias gémit, un râle étranglé, ses doigts se plantent dans l’arête du plan de travail. Ariane varie la pression, suce longuement, joue de la langue, ralentit juste quand il commence à se tendre trop vite. Sa main le caresse à la base, coordonnant la torture. Il gémit son nom, haletant, les hanches tremblantes.

Juste au moment où il va exploser, elle se retire d’un coup, lui offre un dernier petit coup de langue à la couronne, et s’éloigne. Sa bouche luit encore, un sourire carnassier fend son visage.

— « Les pâtes vont être trop cuites. Dommage. »

Elle rit, un son clair, cruel, tandis qu’il reste là, genoux au sol, la respiration hachée, son sexe encore dur, gonflé, frustré au bord de la douleur.

— « Ça, mon amour, c’est pour te rendre la monnaie de ta pièce. »

Elle attrape la râpe, lève un sourcil moqueur, et retourne calmement à la casserole. Le parfum de truffe emplit la pièce comme un autre piège sensuel, pendant qu’Élias, haletant, tente de récupérer son souffle et sa dignité.

Élias reste quelques secondes figé, le souffle encore hâché, puis son regard se charge d’ombre et d’une lueur dure.
Il se relève lentement, se penche vers elle. Ses mains agrippent sa taille, la soulèvent sans effort et la posent sur le plan de travail froid. Ariane pousse un petit cri surpris quand la surface glacée mord la peau de ses cuisses nues, puis ses jambes s’écartent toutes seules pour l’englober.

— « Tu pensais vraiment pouvoir me laisser là, à genoux, sans prendre ton tour ? »

Il dit ça dans un souffle rauque, presque un grondement. Puis sa main descend entre ses cuisses, trouve la base de la gemme. Il presse, juste un peu. Ariane se cambre d’un coup, un gémissement aigu brise sa gorge.

— « Oh… putain… »

Il rit, un son grave, moqueur, qui fait vibrer son ventre. Ses doigts jouent sur le bijou, font de minuscules va-et-vient, la gemme remue à peine, mais à chaque minuscule glissement, elle la sent appuyer sur les parois internes, étirer juste un peu plus son anneau déjà sensible. Une onde brûlante monte de son cul jusqu’à son clitoris, l’arc électrique se propage à tout son bas-ventre.

Elle tente de fermer les cuisses, mais il les écarte d’un coup sec, ses hanches calées fermement contre les siennes. Sa main libre attrape sa gorge, la force à le regarder.

— « Regarde-moi pendant que je fais ça. Je veux voir chaque foutue étincelle passer dans tes yeux. »

Il reprend la gemme, fait à nouveau glisser le plug en de minuscules mouvements, plus insistants cette fois. À chaque pression, Ariane pousse un petit cri rauque, la bouche entrouverte, ses hanches roulent sans qu’elle le veuille vraiment, son clitoris gonflé frotte à peine contre l’air, tout son corps réclame qu’il le touche aussi.

— « Bordel… Élias… »

— « Quoi ? Continue. Dis-moi. »

Sa voix est cruelle, mais son souffle trahit qu’il est déjà au bord du gouffre. Il replonge son regard dans le sien, et là, Ariane voit sa propre victoire s’y inscrire : il est foutu. Complètement.

Elle sourit, un sourire lent, carnassier, même si son ventre se contracte sous la brûlure délicieuse.

— « Regarde-toi. À peine je gémis que t’as déjà l’air de vouloir tout m’offrir. »

Un instant, il ferme les yeux, secoue la tête comme s’il voulait lutter. Puis il se penche, colle son front contre le sien. Sa main sur la gemme s’immobilise. Dans un murmure cassé :

— « C’est toi qui tiens tout ça, Ariane. Depuis le début. J’étais sûr de te pousser à bout… mais putain, c’est moi qui m’écrase déjà. »

Ce n’est pas une supplication — c’est une confession. Et ça la fait jouir presque sans qu’elle s’en rende compte.

Elle laisse échapper un cri plus brutal, son corps se cambre si fort qu’elle a l’impression de se briser en deux. Sa main se plaque sur la sienne, force la gemme à bouger encore, plus vite, plus profond. Sa voix se casse en petits râles, mouillés, son sexe palpite tellement qu’elle croit qu’il va la faire exploser de l’intérieur.

— « Oui… là… oh putain Élias… continue… »

Il obéit, ses doigts reprennent leur torture précise, font bouger la gemme dans un lent va-et-vient qui la fracasse à chaque passage. Un bruit obscène naît entre ses cuisses, la chaleur dégouline jusqu’à ses fesses, le plug glisse dans un suintement qui les rend tous les deux fous.

— « Tu vas jouir pour moi, Ariane ? Comme ça, juste parce que je bouge ton petit bijou ? »

Elle acquiesce d’un hochement désespéré, incapable d’articuler. Elle acquiesce d’un hochement désespéré, incapable d’articuler — son ventre se contracte, sa gorge laisse échapper un râle à peine contrôlé. Ses hanches roulent, prêtes à se briser sous la vague. Puis, soudain, ses yeux s’ouvrent, retrouvent une lueur dure, presque moqueuse.

D’un geste sec, elle attrape son poignet, immobilise sa main, bloque la gemme au plus profond sans la laisser bouger encore. Son souffle se brise en halètements courts, son corps frémit encore, mais elle reprend le contrôle de la crête.

— « Non… pas maintenant. »

Sa voix est rauque, éraillée, un rien tremblante d’avoir failli céder, mais son sourire est triomphant, plus cruel que jamais.

— « Pas comme ça. Pas parce que tu me l’as demandé. »

Élias la fixe, la bouche entrouverte, son souffle est un grondement cassé. Ses doigts restent pressés contre elle, mais immobiles, soumis à sa prise. Puis il laisse échapper un petit rire, bas, éraillé, plein d’une admiration sale.

— « Putain… Ariane… on est deux salopards dans cette pièce. Et on le sait. »

Elle rit aussi, un son brisé, nerveux, son front vient se coller au sien. Ses hanches roulent à peine, juste pour entretenir la brûlure qui palpite encore dans son ventre.

— « Oui. Et c’est ça qui me fait tenir. Savoir qu’aucun de nous n’est dupe. Qu’on se mène l’un l’autre… exactement comme on en crève. »

Ils se regardent, les yeux noirs, perdus, unis par ce vice doux où chacun croit tenir l’autre. Et pendant qu’il recommence à jouer sur la gemme tout en caressant son clitoris, Ariane sait déjà qu’elle va le faire jouir trop tôt… ou peut-être lui interdire encore, juste pour savourer plus longtemps son regard affamé.

Élias la plaque contre le plan de travail, son corps brûlant derrière elle. Ses mains remontent sur ses hanches, ses pouces pressent sa taille avec une sorte de férocité muette, comme s’il essayait de la marquer. Ariane se cambre volontairement, offre ses fesses, la gemme encore logée au fond d’elle presse contre ses parois et déclenche un frisson violent qui lui fait mordre sa lèvre.

Voilà. C’est exactement ce que tu voulais, non ? Un fantasme que tu m’as soufflé presque malgré toi, et que je transforme pour qu’il m’appartienne.

Il pousse son sexe contre sa fente déjà luisante. Un petit râle la traverse quand le gland glisse entre ses lèvres, la frotte sans entrer, fait rouler la chaleur accumulée dans son bas-ventre jusqu’à la pointe de ses seins. Ses tétons sont douloureusement durs, son clitoris palpite à chaque contact.

Je pourrais jouir. Je pourrais me laisser glisser, te laisser me faire tout exploser… mais non. Pas maintenant. Je veux garder ce pouvoir. Décider quand ça cèdera.

Élias pousse encore, la pénètre enfin, lentement, comme pour savourer. Ariane étouffe un petit cri aigu contre son bras, sa nuque se cambre, ses cheveux collent en mèches trempées. Son sexe l’accueille goulûment, le sent descendre, appuyer là où c’est presque trop.

La gemme bouge à chaque coup de reins, écrase son anneau interne contre la paroi qu’Élias frôle à chaque passage. Elle sent littéralement les deux zones se répondre, l’une serrer plus fort l’autre. Son ventre se creuse, ses cuisses tremblent.

Putain… c’est obscène… comme je le sens tout, la pierre froide, la chair chaude, ses coups qui font remuer la gemme à l’intérieur. Je devrais me trouver ridicule, soumise à un délire qui n’était même pas le mien. Mais c’est l’inverse. Je le tiens encore plus comme ça.

Élias grogne derrière elle, ses mains remontent, l’agrippent par les flancs, tirent légèrement pour la forcer à encaisser plus profond. Ses hanches claquent contre ses fesses dans un bruit humide, cru. Elle pousse un petit rire bas, sale, à moitié étranglé.

Et toi, pauvre chat, tu crois encore que c’est toi qui me tiens ? Regarde-toi. À chaque gémissement que je laisse filer, tu perds un peu plus ton souffle.

Elle contracte volontairement ses muscles autour de la gemme, la fait bouger de l’intérieur, tout contre lui. Un râle grave sort de sa gorge, il s’enfonce plus fort. Son propre clitoris pulse à se rompre, la chaleur se condense dangereusement.

Elle ferme les yeux, sent l’orgasme s’approcher comme un gros chat noir qui rampe, prêt à bondir. Mais elle retient. Inspire fort. Sa main vient se caler sur le plan de travail, l’autre descend entre ses cuisses, frôle juste son bouton brûlant, mais sans appuyer.

— « Tu vas jouir, Ariane ? » souffle Élias, la voix déjà étranglée.

Son sourire est un croc blanc, carnassier.

— « Non. »

Elle presse son clitoris à peine, juste assez pour que son corps tressaille, puis elle retire la main. Un petit gémissement frustré s’échappe d’elle, mais son sourire reste triomphant.

— « Pas encore. Je veux profiter… de ça… de toi… longtemps. »

Élias grogne, recommence à la pénétrer en coups plus courts, plus vifs. Chaque fois, la gemme bouge contre l’endroit le plus sensible, et Ariane sent des éclairs partir de son cul, courir sous sa peau jusqu’à sa poitrine. Sa respiration devient erratique, mais elle se mord la langue pour ne pas se laisser aller.

Pas maintenant. Pas avant que je décide. Je veux qu’il sache que même comme ça, le cul plein de son fantasme, c’est moi qui tiens la laisse.

Il presse la base froide, ça enfonce le plug plus profond, étire son cul dans une douleur délicieuse, et un cri fendu lui échappe. La sensation est un coup de poignard brûlant qui lui arrache un râle, mais elle reprend son souffle aussitôt. Elle veut le faire durer, le laisser se tordre dans son propre plaisir, le voir imploser avant elle.

Puis elle se penche encore plus, cambre à l’extrême, son cul offert, le laisse glisser plus profond. Son regard se perd un instant sur le marbre, la pierre froide contre ses seins la fait soupirer.

Et plus tard… oui plus tard, je la retirerai. Et tu me prendras là, exactement comme tu l’as fantasmé. Mais ce sera parce que je l’aurai choisi. Parce que j’aurai préparé mon corps pour ça, pour toi, pour moi.

Elle ricane, bas, presque pour elle-même, pendant qu’il la pénètre encore. Sa main retourne sur son clitoris, le frôle, mais sans la moindre pression. Juste assez pour garder le nerf allumé, sans le faire exploser.

Pas encore. Je veux t’emmener avec moi. Jusqu’à ce qu’on soit tous les deux incapables d’attendre une minute de plus.

Puis elle tourne la tête, attrape son regard, le fixe sans un mot, juste le souffle haché, ses yeux noirs pleins d’un défi brûlant. Et elle pense :

Bientôt, mon chat. Bientôt je t’autoriserai. Mais pas avant que tu me le demandes vraiment, pas avant qu’on soit au bord de s’arracher la peau pour jouir ensemble.

Ariane se redresse, les jambes encore un peu flageolantes de la tension qu’elle vient d’accumuler. Ses doigts effleurent la gemme au creux de ses fesses, juste pour sentir encore cette minuscule onde qui la traverse toute, sans la faire basculer.

Puis elle fixe Élias, sa bouche entrouverte, ses yeux gris acier troublés par le désir. Elle tend la main, lui attrape le poignet, l’entraîne jusqu’au fauteuil club.

— « Assieds-toi. »

Il obéit, sans même discuter, haletant encore. Son sexe est toujours tendu, luisant, gonflé de toute la frustration qu’elle a savamment entretenue. Ariane se hisse alors à califourchon sur lui, son regard planté dans le sien, un sourire cruel mais brûlant au coin des lèvres.

Elle se cale, son sexe humide glisse contre son gland, le nargue. Elle baisse doucement le bassin, le prend juste un peu, sent la chaleur dense, vivante, la remplir d’un centimètre, puis remonte aussitôt. Un petit rire nerveux, presque tremblé, s’échappe d’elle.

Pas tout. Pas encore. Je veux que tu continues de me supplier de tes yeux.

Elle recommence. Descend, l’englobe à peine, puis remonte. Ses hanches ondulent lentement, font frotter son clitoris contre la base, juste assez pour relancer la brûlure, sans rien céder. La gemme à l’intérieur roule à peine, son ventre se contracte, son souffle se casse, mais elle tient.

— « Regarde comme je te garde là… au bord… »

Ses mains glissent dans la nuque d’Élias, ses ongles effleurent sa peau. Lui pousse un gémissement, sa tête bascule contre le dossier, ses mains agrippent ses hanches comme pour l’enfoncer plus. Elle ne cède pas.

— « Non. Pas tout. Pas encore… »

Elle se cambre, laisse juste la pointe de son sexe s’enfouir, la chaleur qui pulse contre ses parois est une torture. Son clitoris bat si fort qu’elle croit qu’il va exploser tout seul. Mais elle retient encore. Son plaisir est ailleurs : dans la crispation d’Élias, dans la façon dont ses muscles se tendent, dont sa bouche s’ouvre sur des souffles hachés.

Puis elle s’immobilise complètement, son sourire se mue en petite moue triomphante. Elle descend alors de ses genoux, se glisse entre ses cuisses, son regard planté dans le sien.

— « Maintenant, je vais te laisser jouir. Mais à ma façon. »

Sa main attrape son sexe, le caresse lentement, le fait briller d’un nouveau film de son excitation. Puis elle l’engloutit d’un seul mouvement, profond, sans le quitter des yeux. Sa langue tourne autour de son frein, sa gorge se serre, elle prend tout.

Élias laisse échapper un grognement, ses mains viennent dans ses cheveux, mais elle garde son rythme à elle, impose sa cadence. Elle varie les pressions, creuse les joues, fait un léger va-et-vient, puis s’enfonce à nouveau jusqu’à l’avaler entièrement.

— « Ariane… oh putain… Ariane… »

Sa voix est éraillée, au bord de la rupture. Ses hanches tressaillent malgré lui, elle le garde fermement, l’avale encore, sent le premier spasme le traverser, puis la chaleur jaillir contre sa langue, dans sa gorge. Elle avale tout, doucement, sans précipitation, en le fixant toujours.

Quand elle se retire, elle laisse un filet lustré courir de ses lèvres à son gland, qu’elle ramasse d’un petit coup de langue paresseux. Elle remonte alors sur ses genoux, son visage près du sien, sa bouche encore luisante de lui.

Élias la fixe, essoufflé, ses mains tremblent encore sur ses cuisses. Puis un sourire mi-fou mi-adoré fend son visage, et il souffle, la voix grave, presque chavirée :

— « J’aime quand tu as mon goût. »

Ariane rit, bas, railleur, mais ses yeux se plissent d’une tendresse dangereuse. Elle capture sa bouche, l’embrasse longuement, partage son goût avec lui dans un baiser obscène et complice.

Ça… c’est mon terrain. Même ton foutu orgasme, c’est moi qui te l’ai donné. Et je n’en ai pas fini de te tenir comme ça

Le plat de tagliatelles, parsemé de copeaux noirs, attend entre eux comme une trêve fragile. Nus, encore rosis par l’eau chaude, ils se tiennent à la table de la cuisine, l’un en face de l’autre, le corps détendu mais la tension toujours blottie sous la peau.

Ariane enroule lentement les pâtes autour de sa fourchette, les regarde s’enrouler, se lover. Un petit sourire fend sa bouche.

— « Regarde-les… elles acceptent de se laisser plier. Longtemps. Jusqu’à rompre. »

Élias arque un sourcil, un éclat amusé au fond du regard.

— « Toujours la philosophie du gluten ? »

— « Toujours. La pâte, c’est l’orgueil humble : elle se tend, elle résiste, elle cède. Mais jamais au premier tour de fourchette. »

Elle prend une bouchée, la sauce onctueuse s’écrase sur sa langue. Puis elle ferme brièvement les yeux. Quand elle les rouvre, c’est comme si le velours du goût dévalait directement entre ses cuisses, remontait jusqu’au bijou enfoui.

Son cul pulse, léger, un rythme autonome. Elle pince les lèvres, les sourcils un peu froncés, chasse la pensée — mais elle revient aussitôt, lancinante : il est toujours là, profondément, froid encore, prêt à céder sous la chaleur du prochain siège.

Chaque fois qu’Ariane redresse un peu la taille pour attraper une fourchette, la gemme remue imperceptiblement au fond d’elle. Son anneau interne pulse, serre, et un petit frisson la traverse, sa cuisse heurte la chaise.

Putain… c’est presque pire maintenant, après le bain, avec mon cul encore trop sensible. Je pourrais jouir rien qu’en serrant les cuisses.

Elle surprend le regard d’Élias, posé ouvertement sur ses hanches, puis plus bas. Il sourit, un rictus paresseux.

— « Tu réalises… que ton cul pluggé est probablement la plus belle chose que j’ai jamais vue ? »

Ariane ouvre la bouche, choquée. Ses joues s’empourprent, un rire lui échappe, mêlé à un petit soupir brisé.

— « Sale fou. Tu dis ça pour me faire bander le cœur. »

— « Et pour que ça pulse encore, là-dedans. »

Sa main s’étend, effleure la base de sa colonne, caresse la naissance de ses fesses sans descendre. Ariane ferme les yeux. Une onde remonte jusqu’à son clito, direct. Elle émet un tout petit son.

Oui, ça pulse. Merde, ça pulse tellement que j’ai envie de l’écraser contre toi, de te supplier de me remplir encore.

Elle secoue la tête, lève les yeux au ciel, mais son sourire est un pli torve, complice. Puis, sans rien dire, elle se lève, contourne la table, attrape la main d’Élias. Ses doigts l’enserrent avec une fermeté surprenante.

— « Je t’ai jamais vraiment fait visiter. »

Ses doigts s’entrelacent, presque sauvagement. Elle l’emmène à travers le couloir, plancher qui craque, sa main moite soudée à la sienne. Ses hanches roulent plus qu’elles ne devraient.
Mon cul est si lourd, si conscient. C’est comme porter un secret glissant entre mes chairs.

Elle le conduit jusqu’à la chambre, pousse la porte du bout des hanches. Les draps sont encore froissés, le parfum de lin et de sueur y flotte en suspens.

Elle se tourne vers lui, son regard brûle.

— « Assieds-toi. »

Élias obéit, dos contre la tête du lit. Ariane s’agenouille, sa bouche capture son gland avec une lenteur exagérée.
Sa langue tourne, explore la veine, presse juste sous la couronne.

Il est brûlant. Je le sens battre contre ma langue, comme s’il me disait « maintenant ». Mon cul se resserre tout seul, la gemme bouge, oh putain…

Élias gémit, sa main glisse dans ses cheveux.

— « Continue. Ton cul… ton cul qui palpite pendant que tu me suces… c’est la chose la plus obscène, la plus belle que j’ai jamais imaginée. »

Elle pousse un petit gémissement contre lui, la vibration le fait grogner. Son ventre se creuse. Elle continue, l’aspire lentement, jusqu’à sentir sa gorge le frôler.
Puis se retire, un filet de salive brille entre sa bouche et son gland.

— « Je… j’ai besoin que tu viennes avec moi. Jusqu’au bout. »

Quand elle relève la tête, ses yeux brillent, son souffle caresse son gland humide.

Puis, sans prévenir, elle grimpe sur le lit, s’allonge sur le dos, ses genoux pliés, son ventre déjà creux d’anticipation.

— « J’ai envie… de savoir ce que ça fait. Avec ça encore là… »

Sa main glisse entre ses fesses, presse légèrement le plug. Ses hanches ondulent contre le matelas.

— « Je veux te sentir au-dessus. Juste… viens. »

Élias se penche sur elle, son torse frotte ses seins tendus, sa bouche capture la sienne dans un baiser lent, presque solennel. Ses hanches s’abaissent, il guide son sexe à son entrée. Quand il pousse, la sensation est dense, étirée : son vagin s’ouvre pour lui, mais le plug en arrière pousse tout contre lui, l’écrase d’une chaleur oppressante.

— « Oh… putain… » gémit-elle, ses ongles crèvent ses épaules.

Il la pénètre ainsi, lentement, les deux orifices pleins, son corps s’arc-boute sous lui, pris dans une torpeur brûlante. Ses jambes s’enroulent autour de sa taille, le gardent là, même si c’est presque trop.

Quand la cadence devient plus dure, elle pousse un petit cri et le repousse. Son regard s’éclaire d’un éclat soudain, presque joueur.

— « Non… attends. Laisse-moi te montrer. »

Elle le renverse, le pousse sur le dos, grimpe à califourchon sur lui, le plug toujours fiché en elle. Son cul ondule lentement, la gemme appuie à chaque mouvement contre le sexe d’Élias, qui pulse en dessous.

— « Non… je veux… je veux le faire moi. »

Elle grimpe à califourchon sur lui, ses cuisses écartées, sa fente encore gorgée, le plug toujours fiché. Ses mains tremblent quand elles trouvent la base de la gemme.

C’est maintenant. Je vais me l’arracher toute seule, et te prendre exactement là.

Elle tire, tout doucement. La gemme se retire, son anneau interne proteste, serre, puis cède dans un petit « pop » humide. Ariane pousse un gémissement fêlé, son cul se contracte follement.

Élias la regarde, haletant, ses mains se crispent sur ses hanches.

— « C’est… la vision la plus sale et la plus belle. Enlève-le pour moi. Montre-moi. »

Quand le plug sort entièrement, Ariane le jette au pied du lit, puis saisit le sexe d’Élias, le guide là où la gemme était.
Elle descend millimètre par millimètre, son anus l’engloutit lentement. Sa bouche s’ouvre, aucun son ne sort d’abord, puis un long soupir la traverse, rauque.

— « Oh… putain… c’est… c’est large… »

— « Ne t’arrête pas. Laisse-moi voir tout ton cul me prendre. »

Elle continue, descend jusqu’à l’engloutir entièrement. Son ventre est un puits de feu.
Je suis pleine. Pleine d’une manière sale, glorieuse. Je devrais avoir honte. Au lieu de ça, je suis fière. Je l’ai fait, pour lui, pour moi.

Elle reste là, un instant immobile, haletante, ses mains à plat sur son ventre.

Ariane se met à onduler, sa main trouve son clito, le presse.
Un petit cri monte aussitôt, son cul se contracte autour d’Élias. Ses hanches roulent, le prennent plus profond.

— « Regarde… comme je me donne. Ton foutu fantasme… il est devenu le mien. »

Élias gémit, sa tête bascule en arrière, ses mains guident son mouvement, la forcent à descendre plus fort. Ses yeux roulent.

— « Tu as un cul fait pour ça… je pourrais mourir là-dedans. »

Elle s’arrache de lui, haletante, se retourne, se met à quatre pattes, ses fesses cambrées, offertes, tremblantes.

— « Maintenant… prends-moi. Fais-le pour toi. Pour moi. Plus profond. »

Il la saisit, l’enfonce d’un coup lent mais puissant. Son cri crève l’air, ses mains s’agrippent aux draps. Élias frappe plus fort, plus vite, leurs corps claquent, son cul avale tout, pulse comme pour lui voler chaque goutte.

Je me sens sale, sublime, intouchable. Mon cul bat autour de lui, le serre, je sens tout.

Puis elle le fait s’asseoir, grimpe sur lui, dos tourné, s’empale à nouveau, son cul contre son ventre, sa main sur son propre sexe.

— « Regarde-moi… je veux que tu me regardes jouir… dans ton foutu fantasme… »

Sa main va vite, frotte son clitoris furieusement. Elle sent son cul se resserrer encore plus autour de lui. Ses hanches roulent, son corps est une torche prête à exploser.

— « Oh putain… viens avec moi… viens… dans moi… »

Ils jouissent ensemble, son cul se referme sur lui en rafales, le traie, le vide. Élias pousse un râle animal, ses bras la serrent, leurs souffles se brisent dans la pénombre.

Ariane s’effondre contre son torse, encore empalée, son cul palpite autour de lui, petit soubresaut après petit soubresaut. Elle rit, haletante.

— « Voilà… maintenant je sais. »

Élias caresse son ventre, puis sa fesse encore tremblante.

— « C’était… la plus belle chose que j’ai jamais vue. Et la plus sale. »

— « Parfait. »

Elle ferme les yeux, un sourire de reine blasée ourle sa bouche.
Et je sais déjà que je recommencerai.

Un sourire d’hédoniste ourle sa bouche quand elle murmure, voix au miel :

— Et si on se rinçait ?… Une vraie douche — pas juste un filet d’excuses.

Elias se redresse à son tour, passe un bras autour de sa taille. Son regard descend le long de l’arête de ses reins jusqu’au creux encore luisant qui trahit leurs ébats.

— J’aime te voir couler de moi, confesse‑t‑il, timbre grave, presque ronronnant.

La phrase ricoche comme une goutte d’alcool sur une braise ; Ariane écarquille les yeux, puis lui décoche une petite tape sur l’épaule, faussement scandalisée :

— Cochon !

Elle ponctue son reproche d’un rire clair qui s’épanouit dans la pénombre feutrée de la bibliothèque. Elle attrape la main d’Elias et l’entraîne vers la salle d’eau attenante. Le parquet craque sous leurs pas nus ; les lambris gorgés d’histoire exhalent une odeur de cire et de pages anciennes, tandis qu’ils laissent derrière eux le sofa de velours encore froissé et les piles de livres témoins silencieux de leur audace.

La cabine, tapissée de larges carreaux d’ardoise anthracite veinée, est éclairée par de simples spots encastrés dont la lumière chaude file à travers la vapeur montante. Dehors, la lune décroissante perce le velux, brisant la pénombre en un pinceau argenté qui se mêle aux halos ambrés.

Ariane ouvre le mitigeur ; une pluie douce, tiède d’abord, puis franchement chaude, s’abat en murmure dru. La buée les engloutit à hauteur de hanches, dessine des arabesques sur les parois vitrées. Elle ferme les yeux et lève le visage : l’eau ricoche sur ses pommettes, trace des sillons brillants le long de son cou, rejoint le vallon de ses seins.

Elias la contemple un battement de cœur — sculpture vivante sous cataracte. Puis il saisit un flacon de gel neutre, presque sans parfum, dont la transparence s’irise sous la lumière. Entre ses paumes, la mousse gonfle en nuages opalescents. Il l’applique d’abord sur ses propres épaules, savoure la caresse fraîche avant que la chaleur de l’eau ne la transforme en voile soyeux. Ses mains, luisantes et glissantes, se posent enfin sur les trapèzes d’Ariane.

Elle soupire, bascule la tête en arrière, lui offrant sa nuque. Elias glisse, savonne, pétrit lentement ; ses pouces dessinent des cercles qui effacent nœuds et frissons résiduels. Aux épaules succèdent les omoplates, puis la colonne, qu’il descend vertèbre après vertèbre jusqu’au creux lombaire. Là, ses paumes se séparent, contournent les hanches pour venir coiffer les fesses encore sensibles. Il sent, sous le film savonneux, les traces de sa propre présence qui s’effilochent, se mêlent à la mousse et se font emporter par l’avalanche tiède.

Ariane se retourne brusquement. Ses cheveux, désormais collés sur son dos, libèrent son visage inondé d’espièglerie et de désir.

— À moi, maintenant.

Elle redonne vie à la mousse, plus dense encore, qu’elle applique en arabesques sur le torse d’Elias : d’abord le sternum, puis les pectoraux, qu’elle effleure du revers des ongles avant de masser du plat des doigts. La mousse pétille sous la pulpe, l’eau cascade des pointes de ses seins contre son ventre à lui et se mélange au savon dans une sensualité fluide.

Ariane descend ; ses mains encerclent, caressent, nettoient avec une langueur méthodique. Chaque mouvement est moins un geste d’hygiène qu’une liturgie lente, célébrant ce qu’ils viennent de partager et ce qu’ils s’apprêtent peut-être à se redonner. Quand elle remonte le long de l’intérieur des cuisses, Elias bascule légèrement le bassin vers l’avant, exhalant un râle contenu. L’eau, complice, efface aussitôt toute trace de mousse, révélant la peau échauffée dessous.

Elle se redresse, colle son front contre le sien. Leurs souffles se mêlent en halos de brume ; personne n’a besoin de parler. Les doigts d’Elias rejoignent ceux d’Ariane sur la poignée thermostatique, la tournent doucement vers le froid ; le jet baisse d’intensité, devient un brouillard rafraîchissant qui les fait frissonner en synchrone. Comme deux diapasons accordés, ils se rapprochent davantage, cherchant la chaleur l’un de l’autre pour contrer la morsure délicieuse du contraste.

Finalement, Ariane coupe l’eau. Des gouttes perlent sur leurs cils, roulent le long de leurs torses, tracent un chemin de retour vers le sol. Elle attrape une serviette moelleuse, tamponne d’abord Elias, puis elle-même, sans réelle efficacité ; chaque pression de tissu est l’occasion d’un effleurement supplémentaire.

La buée se délite en volutes laiteuses. Ariane laisse tomber la serviette sur le bord de la cabine, croise les bras contre sa poitrine mouillée, dos à l’ardoise froide.

— Je te préviens : je panique quand je suis vue d’aussi près. Tout à l’heure, j’ai cru que mon ventre allait lâcher… pas à cause du plug, mais parce que tu regardais ce qu’il fait de moi.

Élias hoche à peine, gouttes aux cils ; sa voix sort basse :
— Moi, je fais semblant de maîtriser. Quand tu as gémi, j’ai compris que si je cédais une seconde, je te perdais — ou je me perdais — je sais pas.

Un silence retombe, juste ponctué par le ploc régulier d’une goutte.

— Alors on fait quoi de cette trouille ? murmure Ariane.

— On la garde. On la nomme. Et on recommence quand même.

Elle ferme les yeux, souffle longuement.

— Promets-moi un truc tout bête : demain, un message avant midi. Je veux savoir que t’es encore là, même si c’est juste « salut ».

— Promis.

Elle décroche l’élastique noir qui maintenait sa tresse, l’enroule deux fois autour de son poignet, le tend vers lui :
— Garde-le. Rends-le-moi quand je cesserai de trembler comme une ado.

Élias serre l’élastique dans sa paume.

— Regarde-moi, Ari. Je suis resté. Et j’ai tremblé aussi.

Elle sourit, maigre, le front encore humide ; ses épaules s’abaissent. Un dernier ploc résonne, puis leurs doigts se touchent, simples, nus, sans mise en scène.

Ils sortent de la salle de bain, encore tièdes d’eau, les cheveux humides. Ariane est assise sur le bord du lit, la serviette autour des seins, les cuisses largement ouvertes, l’air faussement désinvolte. Élias, torse nu, la regarde sans rien dire.

Elle incline la tête, ses yeux brillent d’un éclat carnassier, un sourire narquois tord déjà sa bouche.

— « Alors, tu vas rester là à me dévorer du regard, ou tu comptes me dire quoi faire ?… Commandant. »

C’est dit avec la pointe provocante qu’elle adore glisser, le ton de défi, la petite morsure dans le regard. Mais cette fois, ça ne prend pas.

Élias détourne légèrement la tête, inspire plus longuement qu’il ne le voudrait, son épaule se contracte.

— « Pas cette fois, Ari. »

Il ne la regarde pas tout de suite. Sa voix est douce mais ferme, un souffle plus qu’un ordre. Ariane le fixe, son sourire s’étiole un instant, ses doigts se serrent sur la serviette, puis elle soupire — pas moqueuse, juste un peu vide. Un silence lourd passe, pas tout à fait confortable. Puis elle lâche, à mi-voix :

— « Ok. Pas cette fois. »

L’ambiance reste presque maladroite quand elle le fixe, la serviette encore froissée contre sa poitrine.
Puis son regard change, se fait plus frontal, et son ton redevient abrupt, brutalement sincère.

— « On savait déjà que mon cul avait bon goût. Mais… est-ce qu’il est bon à baiser ? »

Élias rit, mais c’est un son cassé, à peine contrôlé. Ses yeux accrochent les siens.

— « Putain, Ariane… tu balances ça comme si tu demandais si ton café est trop amer. »

— « Ouais, ben réponds. »

Il s’avance, pose un genou sur le matelas, l’attrape par les joues.

— « C’était obscène. C’était magnifique. Et ça m’a foutu à genoux. »

— « Donc mon cul est bon à baiser. »

— « Ton cul est littéralement la chose la plus indécente que j’ai jamais eue entre les mains. Et je recommencerai. »

Un silence suspendu. Puis Ariane soutient son regard

« J’aime quand tu dis ce genre de choses »

Elle s’allonge, jambes grandes ouvertes et ricane.

— « Fais gaffe à pas me salir… je viens de me laver. »

Il s’arrête à mi-mouvement. Juste un battement, minuscule, où son front se plisse, comme s’il venait d’entendre une vérité plus dure qu’elle ne le voulait.

— « … Ari. »

Rien d’autre. Sa voix est rauque, comme étranglée. Puis il secoue la tête, se penche, l’embrasse avec une douceur féroce, presque désespérée. Ses hanches trouvent les siennes, il entre en elle lentement, sans artifice, sans mise en scène, juste pour la sentir autour de lui.

Ariane gémit, ses mains agrippent ses flancs. Pas un mot de plus. Quand elle jouit, c’est en silence, sa tête bascule en arrière. Élias la suit dans un grondement étouffé contre son cou, leurs corps s’effondrent l’un sur l’autre.

Le matin est gris, leur sueur déjà froide sous les draps. Ariane s’éveille avant lui, se retourne pour l’observer. Il dort mal, la bouche entrouverte, une ride encore prise entre ses sourcils.
Quand elle se tourne complètement, son cul vient se caler contre ses hanches. Élias s’éveille aussitôt, sa main trouve sa taille, remonte à peine, puis redescend entre ses cuisses.

Il la prend en cuillère, sans un mot. Sa queue trouve son chemin comme un instinct, son front se niche dans sa nuque. Ariane soupire, ses doigts se crispent sur l’oreiller. Il la pénètre doucement, sans aucune théâtralité, et c’est presque ça qui la fait le plus trembler.

Elle jouit avec un petit cri étranglé, sa main remonte chercher la sienne, l’accroche fort. Élias la suit, son souffle se casse en hoquets contre ses cheveux.

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