39. Sœur intrépide (partie 3)

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Dimanche 20 octobre 2013

Au matin, un message suit ma dernière conversation Whatsapp.

Chell : Veinarde !

Il est presque onze heures. Nous avons passé deux heures dans la salle de bains. Epilation, maquillage, coiffure. Siloë débranche le sèche-cheveux, et me peigne avec soin. Nos maquillages noirs sont semblables l’un à l’autre, si ce n’est qu’elle a une touche de bleu sur les lèvres.

— Tu sens bon. Ça doit être autre chose que les filles de ce monde.

Elle nettoie la brosse à cheveux, alors j’enfile ma jupe et mon bustier d’impératrice. Tout en resserrant le haut de sa robe, elle m’observe.

— Sexy Queen of the Death !

— Au lieu de dire des bêtises, aide-moi à fermer mon plastron.

Elle passe dans mon dos pour bien serrer les bouclages.

— Là, ça fait Reine des Ombres. Je te vois trop au côté de Sten.

— J’espère que les gens aussi.

Siloë rit. J’ouvre la porte de la salle de bain, laissant entrer l’air froid du couloir. Mon frère encore en Bermuda et t-shirt de nuit, erre non sans jeter un regard endormi dans le décolleté de Siloë. D’un sourire, je lui fais comprendre qu’il est grillé, alors il fait une moue pour exprimer le ridicule que devrait lui inspirer nos tenues.

Nous nous enfermons dans ma chambre, puis je prends deux des trois dernières pilules.

— Prête ?

— Prête.

Debout l’une face à l’autre, nos gobons notre passeport inter-monde. Un mur se tapisse de pelage bleu, un autre de pelage mauve, puis ils gonflent, ils gonflent jusqu’à venir nous écraser. Tandis que je reste stoïque, Siloë crie.

Je me retrouve assise sur Anaëlle. Comme toujours, une de mes servantes fait passer le mot que je suis réapparue. Je tapote l’encolure de ma monture, puis inspire l’air doux et tempéré de la forêt.

Au fil du trajet, la forêt devient de plus en plus épaisse et sombre. Le soleil ne passe que partiellement entre quelques feuillages. L’heure passant, il peine de plus en plus et Sigurd demande à Cendre :

— Y a-t-il une clairière pour que nous montions le campement, nous n’y voyions plus grand-chose ?

— Oui, une halte se trouve sur le chemin, près des ruines d’un ancien temple alchimiste. Nous ne devrions pas tarder. Chaque fois que j’ai voyagé dans le Duché Noir, j’y suis parvenue avant la nuit.

Sigurd soupire en jetant un œil inquiet autour de lui.

Cendre ne sait pas si bien dire. Moins de vingt minutes plus tard, nous tombons sur l’immense campement de l’armée impériale. Des feux veillent auprès de chaque tente, disposées autour d’une grande centrale. Des petits reptiles carnassiers sont attachés tout autour et jappent à notre approche. Les Messiens aux ailes aussi noires que leur amure se redressent, mains sur les manches de leurs armes. Une voix aiguë couvre les cris d’alarmes des montures.

— Pouleeeeette !

Siloë se dresse au milieu de soldats en train de jouer aux cartes, agite le bras dans ma direction.

Je lève juste la main pour rester digne devant les miens.

— Il y a un air de famille, commente Jeannine.

— Ah oui ? Vous trouvez ? s’étonne Sigurd.

Je souris malgré-moi, puis nous mettons pied à terre au milieu des hommes en armures noires. Siloë accoure et m’étreint comme si nous ne nous étions pas vues depuis deux ans. Lorsqu’elle se détache, je la présente :

— Siloë Hamestia, la première de mes deux sœurs. Voici Sigurd.

— Léna m’a tellement parlé de vous. Vous êtes le robuste chef de village des montagnes.

— C’est moi, répond le concerné.

— Voici Fantou.

— C’est donc toi la meilleure amie de Léna.

— C’est vrai ? s’étonne ma première servante.

— C’est comme ça qu’elle t’appelle.

— Voici Adelheïd, Chihiro, Mala, Marianne, Jeannine, Thomas, Cendre…

Je poursuis le tour des soldats qui, en oyant leur prénom, ont un éclat de fierté qui fait briller leur regard. J’aurais pu ne pas les connaître, et les reléguer à un second plan, mais difficile de passer des journées sans réellement faire leur connaissance.

Un garde impérial s’avance vers moi :

— Damoiselle Hamestia ?

— Oui.

— L’Empereur souhaite s’entretenir avec vous.

Siloë et moi échangeons un regard complice, puis nous nous hâtons vers la grande tente centrale.

— Ça va être être hot, murmure-t-elle.

— Non, ça restera très diplomate, je pense.

Les deux sentinelles à l’entrée me saluent d’un regard, puis bloquent Siloë. D’un œil par-dessus mon épaule, je m’assure qu’elle n’est pas offensée. Dans ma foulée, je passe les deux pans d’étoffe noire. La tente a été plantée sur la roche, autour d’un bassin naturel, vestige du vieux temple. Deux garçons d’une dizaine d’année, en armures noires légères se tiennent aux côtés de Sten. Tout en restant de dos, il tourne sa grande ramure acérée vers moi.

— Ah ! Quel plaisir de vous revoir.

J’avais oublié cette aura virile que sa voix dégageait. J’oublie déjà tous les doutes que j’avais quant à l’envie de le séduire.

— Le plaisir est partagé, mon Seigneur.

Il pose ses gants sur un portoir en ébène. Les deux garçons défont l’armure qui étreint le costume du Sten, puis l’aident à s’en défaire. D’immense cicatrice sont dessinées en lieu et place des ailes atrophiées avec lesquelles il est né. Elles n’enlaidissent en rien les reliefs athlétiques de sa peau couleur neige.

Ses fesses blanches et musclées se dévoilent, juste avant qu’il tourne son corps imberbe face à moi. C’est la vision d’un Dieu Grec robuste. Son phallus veiné a beau être au repos, cet ensemble guerrier et musculeux respirant les combats et la testostérone me liquéfie de l’intérieur. Il se glisse dans l’eau, en esquissant un air cabotin. Les lèvres sèches, envoûtée par la musculature ciselée qui disparaît sous la surface, je peine à entendre sa proposition :

— Que diriez-vous de vous joindre à moi ?

— Vous… vous voulez dire dans le bain ?

— Pour le mariage, je laisse soin à mon peuple de décider.

J’esquisse un sourire d’une demi-seconde, tâchant de reprendre une assurance que je ne trouve pas. D’un claquement de doigt, il me désigne à un des garçons.

— Aide Damoiselle Hamestia.

Obéissant, il contourne le bassin pour m’aider à détacher mon plastron. Lorsque le servant l’emmène, les épaules droites, le regard fixé sur le visage de Sten, je me glisse entièrement hors de ma robe. Ma poitrine est gonflée, mes tétons trahissent mon désir exacerbé. Mes doigts abaissent eux-mêmes mon tanga, envoûtant l’imaginaire de l’Empereur. Le garçon s’agenouille, m’aide à me déchausser. Une fois mes pieds libres, ils se posent sur la première marche immergée dans l’eau brûlante. Sten dévore des yeux, captif, ma nudité qui disparaît petit à petit. Une fois assise, sur les marches, deux mètres face au mâle de mes rêves, ce dernier entreprend la conversation :

— Comment se passe votre collecte de soutiens ?

— Bien. Mieux, que ce que je ne pourrais l’espérer. Même le Baron Rouge m’a donné sa bénédiction.

— Après être décédé.

— Mais l’essentiel est sa bénédiction.

— Je baigne depuis ma tendre enfance dans les manipulations et les complots politiques. J’approuve sa décision post-mortem, qu’elle soit sienne ou votre.

— Vous pensez que je l’ai fait tuer ?

— C’est une idée qui me plait bien.

— Je vous pensais proche de lui. Ce n’était pas un ami ?

— C’est un compagnon de guerre, mais un bien piètre ami. Arrogant, paranoïaque, égomaniaque…

Ne sachant s’il prêche le faux pour connaître le vrai, je préfère éluder :

— Vous le connaissiez mieux que moi.

Il sourit, et un silence confortable s’installe. Nos yeux se caressent, sans qu’aucun malaise ne naisse. Dans un flash, de nombreuses suites à ce silence se dessinent. J’imagine un enlacement vigoureux et un baiser langoureux. J’imagine ses deux mains pétrir mes seins tandis que je l’accueille entre mes cuisses, suspendues comme par magie au-dessus du vide. En l’espace de dix secondes, vingt positions me font fantasmer, tant et si bien que je préfère reprendre la discussion :

— Et si c’était moi ?

— Je dirais que vous avez eu du courage. Et à votre regard, je maintiens que vous savez ce que c’est que de tuer de sang-froid. Vous êtes une aspirante au trône très atypique, dangereuse.

J’ignore à quel jeu joue Sten. Dit-il ça pour connaître la vérité et venger la mort de son ami ? Ou bien apprécierait-il vraiment de me connaître des talents d’assassin ? Me voyant sans réponse, il conclut :

— Préservez le mystère, ça ne vous rend que plus désirable.

Voilà une réponse qui me tire de cette histoire malsaine. Je cherche un sujet tout autre :

— Et sinon, vous n’avez que deux courtisans ?

— Pourquoi plus ?

— Là, je suis d’accord avec vous. J’ai bien trop de courtisanes. Une seule suffirait largement. Pourquoi cette règle ?

— Parce que les femmes de pouvoir qui se sont succédées ont toujours désiré avoir mille personnes à leurs pieds. Vous avez une vision différente car vous ne venez pas de la bourgeoisie de Varrokia. Je pense même à un milieu populaire.

— Vous voyez juste.

— Sur tous les sujets ?

Son sourire met en confiance, mais je préfère éluder que revenir à des propos sur le Baron Rouge.

— Et sinon, l’élection ducale, vous ne gardez que la première élue, pas même la seconde ?

— Pourquoi garder la seconde, si la première a eu plus de voix ?

— Et bien si jamais celle qui a le plus de voix n’a pas la majorité, peut-être que toutes les perdantes auraient envie de voir la seconde gagner plutôt que la première. Un second tour permettrait de mieux représenter quelqu’un de réellement désiré par le peuple.

— Inquiète de ne pas avoir convaincu ?

— J’ai de sérieuses concurrentes. Si jamais je perds ? Vous ne me verrez plus jamais. Je serais sans un sou, sans nul soutien. Je n’aurais qu’à retourner d’où je viens.

— Cela fait parti du pari. Chacune se pose la même question. Mais entre le vote ducal et l’élection de l’impératrice elle-même, je ne refuserai pas une dernière rencontre avec les aspirantes déchues.

J’entends bien son sous-entendu. Il se dresse hors de l’eau en tendant les bras vers les pierres de savon, son pénis à demi bandé émerge en même temps, le prépuce libérant presqu’entièrement le gland.

Soudain, je me retrouve nue, debout devant mon lit. Déjà ?! Non ! Pas maintenant ! Siloë s’esclaffe de rire :

— Ouh ! Je vois que c’est une discussion très diplomatique !

— Putain ! Pas maintenant !

Je me jette sur la table de nuit, et avale la dernière pilule.

Aussitôt gobée, aussitôt je me retrouve dans le bain, sans même avoir le temps de voir apparaître un lapin bleu. Sten s’est déjà rassis et me masque tout relief masculin.

— C’est pour résoudre ce problème que vous cherchez un alchimiste ?

— Oui. Je peux venir vous voir grâce à un aliment, mais ça ne dure que quelques heures.

— Parce que vous disposez d’une dragée frelatée. Normalement, vous devez disposer d’une dragée bleue pour venir ici et d’une dragée verte pour faire le voyage inverse. Et j’entends là un voyage complet.

— Où est-ce que je peux trouver ces dragées ?

— Combien d’heures nous reste-t-il ?

— Une dizaine.

— Soit, ne tardons pas.

Aussitôt qu’il se lève, je l’imite. Son pénis se courbe, son gland se découvre. Lorsque nous nous rendons compte que nous nous observons l’un l’autre, il conclut :

— Habillez-vous, avant que l’appel de votre beauté dépasse ma raison.

Nous nous tournons le dos. Il enfile son pantalon puis appelle ses deux garçons. Nous nous vêtissons, aidé de ses servants, puis je quitte sa tente, retrouvant la fraîcheur du crépuscule. Quitter la chaleur étouffante me fait réaliser qu’un volcan brûle dans mon ventre. Lorsque Sten franchit la toile, je craque ! Je le saisis par le plastron puis plaque ma bouche sur la sienne. Je savoure ses lèvres par petites touches, puis immisce ma langue entre elles. Il se laisse faire sans réagir. Se rend-il compte à quel point il me rend folle ? Pourquoi ne pourrait-on pas forniquer avant le mariage ? Après tout, si c’est lui qui perce mon hymen, qu’est-ce que cela change ?

Il me fait reculer délicatement, j’essuie la salive qui enduit ma bouche, puis lui emboîte le pas. Il adopte une allure hâtive :

— Prenez votre monture et rejoignez-moi.

Il descend des escaliers en ruine à travers une partie du campement, tandis que je monte récupérer Anaëlle. Une des Messienne me demande :

— Voulez-vous que nous vous accompagnions ?

— Non, je crois qu’il veut que je vienne seule.

Fantou et Adelheid m’implorent des yeux, mais en observant de loin l’Empereur qui monte seul sur un véloce, je sais que c’est l’occasion d’être en parfaite intimité avec lui. Même si ce n’est pas pour une baise bestiale, être seule avec lui me sera très agréable.

Je chevauche à travers le campement, puis nous partons. Nous nous enfonçons au trot dans les bois.

— Désolée. Vous ne vouliez peut-être pas que je vous embrasse devant vos soldats.

— Le temple des alchimistes est à moins d’une heure d’ici, si nous maintenons l’allure.


Dans l’obscurité, nous fiant seulement à la vue perçante de nos montures, nous suivons le sentier étroit et perdu. Il fait froid, il n’y a presque pas un bruit d’animal, rendant plus lugubre la forêt.

En effet, moins d’une heure plus tard, nous tombons sur un temple pyramidal construit au milieu d’un étang en contre-bas. Nos véloces traversent le pont de pierre, jusqu’à l’entrée, où nous posons pied à terre.

Les scribes sont des créatures laides. Les alchimistes bien plus étranges. Ils sont couverts d’un pelage fin et blanc, leur mâchoire béante est sertie de longues dents effilées, et une antenne droite au-dessus de leur crâne fait danser une flamme verte. Ils portent tous le même costume de cuir long et noir qui leur arrive jusqu’aux pieds. Des bandoulières et des ceintures d’instruments les surchargent. Des broches en argents sont accrochées à leurs bras, comme des médailles, différentes et plus ou moins nombreuses selon chacun. L’un d’eux, aux bras recouverts de ces badges, s’adresse à nous dans un parlé approximatif, gêné par sa dentition :

— Votre Majesté ! Quel drame précipite votre retour en ces lieux ?

— J’ai besoin de dragées pour voyager entre les mondes. Celles qui ont été offertes à Damoiselle Hamestia ne lui permettent d’être présente ici que quelques heures.

— Peut-être Damoiselle Hamestia ne fait-elle pas appel à un bon alchimiste.

— Je ne fais appel à aucun alchimiste. Pauline du Désert a le même revendeur que moi.

— Revendeur ? s’étonne Sten.

— Oui, il nous vend les dragées.

— Ce revendeur a peut-être savamment diminué l’effet des dragées pour pouvoir en faire un commerce, suppose l’alchimiste.

— Comment ces dragées se sont retrouvées en sa possession ? grogne Sten. Et quel revendeur sinon un alchimiste saurait les piéger ?

— Nous l’ignorons, votre Majesté.

— Bien. Donnez-moi un coffre de dragées bleues et vertes. Ainsi qu’une noire.

Il s’incline puis s’enfonce vers le temple. Sten s’avançant, je le suis. Notre passerelle est bordée des deux côtés par une eau verte et lumineuse. Quelques plantes aquatiques émergent par touffe ci et là. Au centre de la pyramide, sous le dôme, autour d’une forge, de nombreux alchimistes s’activent, provoquant des gerbes de lumière bleu qui sautent jusqu’à la pointe de la pyramide. Les étincelles viennent ensuite ruisseler sur les parois du temple et teinter l’ambiance de bleu. Les établis sont couverts d’ustensiles en verre et d’outils en acier. Une odeur âpre, chaude et sucrée chatouille mes sens. Sans me laisser le temps d’observer chaque détail, notre hôte revient avec un petit coffret en bois et s’incline.

— C’est pour vous, me dit Sten.

Je prends le coffret et le remercie.

— Ne prenez pas de dragée verte ce soir, nous ignorons l’effet que cela pourrait avoir avec l’alchimie frelatée qui coule de vos veines.

— Sage décision.

Il saisit la grosse médaille avec une chaînette que lui tend l’alchimiste et l’ouvre pour découvrir une dragée noire. Il me la passe autour de cou, puis ouvre le coffret que je tiens de mes deux bras. Il glisse deux dragées bleues dans le médaillon.

— Deux bleues. Une pour vous, une pour votre sœur. La noire, faites-la avaler à votre revendeur, il sera aussitôt emmené dans les geôles de mon château. — J’esquisse un sourire cruel. — Quant à vous, alchimistes, je veux que vous découvriez qui a fait passer ces fausses dragées.

— Oui, votre Majesté.

Nous retournons vers nos montures sans davantage de protocole. Une fois en selle, Sten me dit :

— Que vous soyez élue ou pas, une fois les élections ducales terminées, venez à Varrokia, vous pourrez interroger votre revendeur. Au pire, ce sera également l’occasion de nous revoir une dernière fois.

Ses yeux ne mentent pas sur son appétit sexuel. J’esquisse un sourire :

— Avec plaisir.

Nous regagnons le campement, à une allure plus modérée. Je lui raconte ma rencontre avec Victor, lui explique qu’il n’est pas méchant, juste un peu sournois et intéressé. Evidemment, ça ne plaît pas à Sten de savoir que ce dealer cupide ait des vues sur moi. Je ne cache rien à Sten, pas même que j’ai songé à donner mon cul à Victor. Si Sten ne peut qu’apprécier ma détermination, il s’avoue satisfait que mes sœurs me soient venues en aide.

Sten et moi posons pied à terre dans ma partie de campement endormi. Je dépose le coffret aux pieds de Jeannine qui se lève de sa somnolence :

— Ceci est désormais mon bien le plus précieux.

— Oui, Léna. Je veillerai dessus.

Je me tourne vers Sten et fais glisser bruyamment ma poitrine de métal sur la sienne. Mes mains parcourent son visage doux jusqu’à sa ramure. Sur la pointe des pieds, je l’embrasse délicatement. Le regard de nos soldats me fait frissonner.

— Bonne nuit, Empereur, faites de beaux rêves.

Je m’éclipse dans la tente avant qu’il n’ait trouvé ses mots. Je défaits ma tenue dans la pénombre, puis ne gardant que mon tanga et mon médaillon, je me glisse sous les fourrures à côté de mes courtisanes endormies.


Cette soirée a été extraordinaire. Dans mon cerveau, le goût des lèvres de Sten ne cesse de refaire surface, la douceur de sa peau, la beauté de ses muscles sculptés, sa voix puissante et ce sexe au plus fort de son désir. Fantasmant sur mille et un lieux d’intimité, mille et une façons de nous accoupler, je suis incapable de fermer l’œil. J’écoute le silence de la tente, baisse mon tanga à mi-cuisse et viens constater la moiteur de mon entrecuisse. Resserrant mes jambes autour de mon poignet, dos aux servantes endormies, sans un bruit, mon index vient exacerber mon imaginaire de ses premières caresses. Lorsque mon premier couinement m’échappe, je mords les couvertures et accélère les pressions sur mon rubis. Sans plus de bruit, le ventre brûlant et douloureux, je jouis dans la nuit.

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