Chapitre 6 ~ Andrew 

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Je suis dans la cuisine quand je vois Jer revenir. Je fronce les sourcils, car j'étais en train de commencer la préparation du repas de midi quand il est parti voir Luka. Je regarde où j'en suis dans mon évolution et je n'ai coupé que mon aubergine, ma courgette, et j'entame à peine ma deuxième tomate pour ma ratatouille, ce qui signifie qu'il n'ai pas resté bien longtemps.

— Et bien, et bien, dit-il d'un enjoué. Luka est en pleine forme. Oh et doudou avant que j'aille réveiller mon homme en lui faisant l'amour comme un Dieu, ton Luka m'a transmis un message pour toi...

J'arque mes sourcils, attendant la suite, essayant de garder mon sérieux face à cet énergumène.

— Il ne peux pas te parler, pour le moment en tout cas. Luka m'a juste demandé de lui laisser le temps de digérer la mort de ma femme et ton retour soudain. Et pour information, j'ai l'impression qu'après ton départ précipité ça à été très dur pour lui, en particulier les quinze sans nouvelles. Mais en tout sache qu'il te remercie de vouloir prendre de ses nouvelles, me dit-il d'une traite, avant de me coller un bisous sur la joue et de partir dans sa chambre réveiller son homme comme il ce doit.

Après que monsieur Jérémy Martial me donne tous d'un bloc, je n'ai qu'à me débrouiller pour y repenser pendant que je continue ma ratatouille, c'est à ce moment là que je me dis que j'aurais bien besoin d'un Rémi pour guider mes geste pendant ma réflexion matinale à propos de Luka...

***

Ce matin en partant à la librairie, je l'ai croisé. Encore. C'est le même rituel quasiment tout les jours en semaines, un simple regard de sa part et c'est terminé pour la journée. Cela fait déjà presque deux mois que la tempête est passé sur nos têtes, et toujours aucun signe venant de lui pour que je puisse enfin venir lui parler. Je n'en peux plus, je le supporte de moins en moins bien chaque jours.

Heureusement, au travail je n'ai pas le temps de penser à lui, j'ai constamment dû boulot. Par exemple aujourd'hui, nous avons une livraison de nouveaux livres. Il va donc nous falloir les trier et les ranger, mais aussi en garder quelques uns sous le coude pour faire une belle présentation en vitrine.

— Excusez-moi monsieur ?

Je sursaute et me tourne en direct de cette voix féminine qui me sort de ma réflexion libraire. Devant moi, une jeune femme, blonde et bouclée comme boucle d'or, des yeux en amande bleu entourées de vert maquillage de marron ce qui fait remarquablement sortir leur couleur. Des lèvres pulpeuses couvertes de rouge. Et sur ses joues, de mignonnes petites tâches de rousseurs. Cette femme a tout pour elle, avec son corps fin avec de belles formes. Je m'arme de mon plus beau sourire devant cette charmante demoiselle.

— Que puis-je pour vous madame ?

— Et bien, je cherche un livre de Emma Green.

— Oui bien-sur, suivez-moi je vais vous y emmener.

— Merci, monsieur.

Je la guide vers les auteures francophones.

— Et voici, dis-je en lui présentant l'étagère dédiée.

— Merci beaucoup.

— Mais avec plaisir, je rétorque toujours souriant. Appeler si vous avez de nouveau besoin de mes services.

Elle hoche la tête et par à la recherche de son bonheur. Moi pendant ce temps je repars, donner un coup de main à Toby pour la vitrine.

— Alors toujours pas de nouveau concernant Luka ? me demande-t-il.

— Non je ne sais plus quoi faire, Jer m'a dit de patienter, mais ça fait deux mois. Je crois que j'ai atteint ma limite.

— Et bien, va le voir ce soir en rentrant chez toi. Prends les devants, le seul risque que tu as, c'est de te faire rejeter.

— Je...

— Et les gars ! s'écrit Jer derrière moi en arrivant tout près de nous. Nous sommes vendredi et j'ai envie de bouger ce soir. Ça vous dit d'aller boire un verre à bar après le boulot ?

— Franchement je ne sais pas. Je n'ai pas la tête à ça ce soir, et puis j'aurais aimé parler à Luka s'il le veut bien.

— Non, non, non... s'empresse de me dire Jer, il est hors de question que tu passe le voir, même si cela fait deux mois qu'il me l'a dit, ça tient toujours. Il viendra de lui même, ne force pas les choses.

— Tu crois ? je lui demande perdu.

— Oui ça risque même de le bloquer encore plus, rétorque-t-il sur de lui.

Je regarde Toby qui hausse les épaules, comme si il avouer que Jer n'avait pas forcément tort. Je soupire et abdique.

— Cool, du coup on part en même temps après la fermeture, s'écrit mon meilleur ami enjoué.

***

La journée s'est déroulée plutôt rapidement, nous avions tous les trois l'esprit bien occupé par l'enregistrement et le rangement de la livraison, la décoration de la nouvelle vitrine et les clients plus que nombreux. Mais maintenant, nous sommes au bar et comme par hasard, nous y croisons Marie-Anne et Luka...

— Amour, tu veux que l'on parte dans un autre bar ? me demande Toby après les avoir vu.

— Non c'est bon, tout va bien, nous allons passer une bonne soirée tous les trois.

Nous allons donc nous asseoir à une table après avoir commandé nos verres, un coca pour moi et Toby nous prenons nos véhicules pour rentrer cette nuit et bien sûr Jer qui lui se fait conduire par son homme s'est fait plaisir avec son éternel whisky.

Après une bonne heure à parler de tout et de rien, et surtout à essayer de ne pas le regarder, même si Marie et venue nous dire bonjour, Toby et Jer sont partis sur la piste de danse depuis quelques temps, maintenant. Et puis un homme plutôt, châtain clair de beau yeux marron foncé presque noir, une bouche pulpeuse, grand et musclé, vient me parler.

— Bonsoir, me dit-il d'une voix sensuelle.

— Bonsoir, je réponds par automatisme

— Je peux m'assoir avec toi, je remarquais que cela faisait un moment que tu étais seul à table, me demande-t-il avec un sourire dragueur.

Je hausse les épaules pour lui dire qu'en réalité je m'en fiche.

— Pourquoi pas, je me sentirais moins seul.

Il pouffe en prenant place en face de moi.

— Jordan enchanté, se présente-t'il en me tendant la main par dessus la table.

— Andrew, je répond en lui serrant.

Durant plusieurs minutes nous faisons connaissance, j'apprends qu'il a vingt-neuf ans, qu'il est pompier et qu'il a une petite sœur de vingt-cinq. Je lui partage quelque petit information à mon sujet, mais malgré le fait que je sois investi dans cette discussion, j'ai toujours un œil sur Luka et Marie-Anne. Je fronce les sourcils quand je vois que mon amie n'arrive pas à calmer mon ex complètement ivre.

— Excuse-moi, je dois te laisser, j'ai une amie qui a besoin de moi, dis-je en me levant. Et pars sans attendre de réponse de sa part.

Lorsque j'arrive près d'eux, j'entends Marie-Anne dire à Luka qu'elle ne peut pas l'aider si il n'y met pas du sien, qu'elle pense qu'il devrait rentrer, mais il refuse. Quand il me remarque enfin, j'aperçois le visage de tornade complètement figé par la tristesse, pendant que mon Luka est ravagé par la tristesse et l'alcool.

— Que ce passe-t-il Marie ?

— Dieu merci, quelqu'un vient m'aider, dit-elle avec soulagement.

— Cet énergumène ici présent, ne veux pas m'écouter. Nous sommes venus boire un verre ce soir car cela fait malheureusement pile un an que ma sœur est partie. Puis il t'a vu arriver avec tes amis et il a remarquer cette homme parler avec toi, du coup il a enchaîné les boissons. Je n'ai pas pu l'arrêter. Je voudrais rentrer chez moi, mais je n'ose pas le laisser , murmure-t-elle tristement.

— Vas-y, je vais m'en occuper.

— Andy tu es sur, il va t'en vouloir demain si il se retrouve encore chez toi.

— Ne t'inquiète pas pour moi, je préfère qu'il m'en veuille plutôt que toi.

Elle se lève, m'embrasse mais joue.

— Hey vous g'né pas, faite com'si j'tais pas là, parle enfin Luka.

Nous soupirons tous les deux en le voyant piquer une crise. Marie-Anne me regarde a nouveau, me sourit.

— T'es un amour Andy, il se rendra conte un jour que tout ce que tu as fait quand vous étiez jeunes et maintenant aussi ce n'est que pour lui.

Je lui souris brièvement, avant de m'attarder sur mon amour de jeunesse. J'envoie un message à Jer et Toby les prévenant de mon départ précipité, et m'avance vers Luka.

— Allé monsieur je suis sous, on rentre...

— Ugh, me répond-il pendant que je le lève afin de l'amener dans ma voiture.

Lorsque nous arrivons chez moi, Luka dort profondément.

— Luke, réveil toi, lui dis-je tendrement et doucement.

— Hg !

Je soupire en secouant la tête, avant de sortir de la voiture et faire le tour pour ouvrir sa portière.

— Allé mon pote il faut que tu m'aide à te sortir de là.

— J'n'suis pas t'pote, baragouine-t-il.

— D'accord, d'accord, nous ne sommes pas pote, mais s'il te plaît, aide moi, soupirais-je

— Grr, grogne-t-il en se penchant en dehors de la voiture.

Je le rattrape juste à temps pour lui éviter de tomber.

— Bon, ok je te tiens, je t'amener dans ma chambre.

— On se fera de gros câlins comme avant, rétorque-t-il en me regardant avec ses yeux brillants.

— Non Luke, nous ne nous ferons pas de câlins comme avant, rétorquais-je avec un pincement au cœur, en fermant brièvement les yeux.

Il ne dis plus rien, le temps que je l'accompagne vers sa chambre d'une nuit. Je l'aide à se mettre à l'aise avant de le coucher et de le couvrir de la couverture.

— Toutes les personnes que j'aime disparaissent un jour, marmonne-t-il tristement. D'abord ça a été toi il y a quinze ans, puis Maryline il y a jour pour jour un an. Je n'ai plus eu personne à part Marie-Anne. Et voilà, que tu débarque comme une fleur, couine-t-il.

Je soupire et m'assois à côtés lui, contre la tête de lit.

— Je suis tellement désolé, pour mon départ précipité il y a quinze ans. Je voulais vraiment vivre notre bonheur tout les jours et devant tout le moment et pas seulement chez toi en cachette ou devant nos amis.

Il se penche et pose sa tête sur mon épaule. Je ne peux m'empêcher de l'étreindre et de le serrer contre moi.

— Andy ?

— Hm ?

— Je t’en veux d’être partis, même si je sais que c’était pour nous que tu en as parlé à tes parents... me dit-il d’une voix endormie

Ses mots me coupe le souffle, je voudrais mais je l'entends légèrement ronfler et je comprends que la discussion est terminée pour aujourd'hui. Je reste quelques heures assis à ses côtés le tenant toujours dans mes bras me donnant du baume au cœur, avant de l'allonge convenablement avant de partir dormir dans ma chambre.

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