Chapitre 7 ~ Luka

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Je soupire quand je me réveille encore une fois dans cette chambre avec un mal de tête.

— Ce n'est pas possible je dois forcément rêver.

Je me lève et remarque que je suis simplement vêtu d'un caleçon. Je fronce les sourcils avant de l'empressé de me rhabiller. Je descends dans la cuisine vers l'odeur de café. Je vois Andrew en pleine préparation de son petit-déjeuner. Je me cale contre l'encadrement de la porte, prends une grande inspiration avant de me lancer.

— Salut.

Il sursaute et se retourne.

— Salut, me dit-il avec un petit sourire sur le coin de ses belles lèvres. Comment va ta tête ce matin après la cuite que tu t'es pris hier soir ?

— Hm, j'ai effectivement une bonne petite migraine.

Il s'esclaffe avant de me montrer la cafetière et une tasse avec à ses côtés un cachet.

— Je t'ai préparé de quoi y remédier, enfin si tu veux, me dit-il anxieux de ma réponse.

Je soupire, puis pendant quelques secondes, nous nous regardons dans les yeux sans bouger. Je me décide enfin à avancer vers la cafetière pour me servir.

— Merci.

— Pour ? me demande-t-il surpris.

— De t'être occupé de moi hier soir et d'avoir veiller un peu à mes côtés.

Je souris quand je le vois froncer les sourcils.

— Je me suis réveillé quand tu t'es levé du lit.

— Je sais que je n'aurais pas du profiter du moment pour te prendre dans mes bras, commence-t-il a me dire en baissant les yeux intimité, mais j'en avais besoin, cela faisait trop longtemps...

— Étonnamment je crois que moi aussi, je rétorque en m'asseyant sur une chaise.

Il relève les yeux vers moi, les ouvrent en grand surpris de m'entendre dire ses mots.

— Tu sais... je-je comprends que tu m'en veuilles, mais...

Il soupire tout en passant une main dans ses beau cheveux.

— Je ne sais même pas si, tu es en état d'entamer la fameuse discussion, marmonne-tu-il plus pour lui que pour moi, même si j'ai très bien compris sa phrase.

— Vu que je suis là...

— Ok !

Il s'assoit en face de moi son mug de café à la main.

— Quand mes parents m'ont obligé à partir avec eux, j'ai conclut un marché avec mon père pendant que ma mère préparait les valises. J'acceptais de ne plus te revoir en votre partie, il ne m'envoyait pas dans un centre.

— Quoi comme centre ? je demande apeuré.

— Un centre de thérapie de conversion, murmure-t-il.

— Mais du coup tu n'y es pas allé...

— Si, mon père n'a pas respecté sa par du marché, presque onze mois après être partis, mes parents n'avaient pas digéré mon aveux, pourtant moi, j'ai fait comme si de rien été je ne regardais ni garçons, ni filles. Un jour mes parents m'ont dit que nous partions en vacances, mais quand nous sommes arrivés devant cet hôpital, je ne comprenais pas au début pourquoi nous y allions, puis mes parents m'ont demandé de sortir de la voiture et sont partis. Ma mère était en pleur, mon père lui fou de rage. Une gentille dame m'a accueilli en me disant que tout allait bien se passer. Elle m'a dit que j'allais suivre un traitement pendant cinq jours qui était une thérapie par aversion. Je ne savait pas trop de quoi elle me parlait, mais je l'ai suivis. Pendant ces jours j'étais enfermé dans une chambre sans fenêtre à écouter les récits d'actes sexuels au poste, à regarder des photos d'hommes en maillot de bain tout en subissant des injections qui me provoquaient vomissements et diarrhée, et cela toute les heures, dit-il les larmes aux yeux.

—Mon Dieu, mais comment peut-on amener son enfant dans un endroit pareil ?

Il hausse les épaules.

— Je suis resté allongé dans mes excréments c'était horrible, leur idée était de provoquer un sentiment de répulsion lorsque je pensais à un garçon. J'ai vécu cinq jours en enfer, dit-il en pleurant. A la fin de ses affreux jours je me suis échappé par leur manque de vigilance. Je suis rentré chez mes parents, je leur ai avoué ce que j'avais vécu, j'ai fait un sac d'affaire, pris un peu d'argent et je suis partis. La seule personne que je souhaitais revoir, c'était toi. Mais quand je suis arrivé devant chez toi, la maison était à louer, avec personne à l'intérieur.

J'ai le souffle coupé quand il me dit qu'un an après son départ il est revenu, rien que pour moi. Je prends ma tête dans mes mains, mes joues sont humides par les larmes que j'ai versé pour lui pour son vécu. Je ne sais quoi dire, mais il ne m'en laisse pas le temps, il continue.

— Donc je suis partis pas très loin à Rodez et j'y ai rencontré Jérémy. Depuis nous nous sommes plus quitter.

— Je suis tellement désolé...

Il me regarde surpris ne comprenant pas pourquoi je m'excuse sûrement.

— Pourquoi au juste ?

— Parce que tout ce qui t'ai arrivé, c'est de ma faute, soupirais-je.

— Quoi, mais non ! s'écrit-il. Ça n'a jamais été de te faute voyons.

— Mais si, criais-je en me levant. Tu as voulus avouer à tes parents que tu es gay simplement pour que l'on vive notre relation au grand jour. Et depuis tout a dérapé dans nos vie. Toi tu as vécu l'enfer, et moi, j'étais inconsolable tellement longtemps, que mes parents ont décidé de nous faire partir un an en Angleterre, pour parfaire mon Anglais. Et c'est sûrement à ce moment là que tu est arrivé, je murmure en me laissant tomber sur la chaise.

— Luke c'est n'est pas de ta faute et ça ne le sera jamais. Oui j'ai fait mon coming-out à mes parents pour que l'on soit vu de tous mais aussi pour moi. Je ne supportais plus vivre dans le mensonge. Et pour le centre, ce n'est la faute que de mes parents !

Je soupire, mes épaules se baissent, pose mes coude sur la table avant de prendre ma tête en main.

— Je t'en ai voulut d'être parti et de m'avoir laissé seul, si tu savais... Mais comment je pourrais encore t'en vouloir après ces révélation, lui dis-je en relevant la tête pour ancrer mes yeux aux siens.

— Sache que je t'ai toujours aimé, et que je voulais vraiment que l'on vive notre amour que tu le méritais à l'époque et tu le mérites tout autant maintenant. Surtout, je suis désolé d'être partis comme ça il y a quinze. Notre séparation m'a tellement fait souffrir, je te pleurais seul dans ma chambre tous les soirs, me dit-il en murmurant.

Ces mots me vont droit au cœur, ils me font du bien, mais aussi du mal. Je sais que je l'aimerai toujours, mais qu'en est-il de lui ? Je ne sais même pas si je suis capable de me mettre avec une personne quel qu'elle soit, seulement un an après avoir perdu ma femme. Quand j'y repense, j'ai attendu deux ans et demi après le départ d'Andrew pour commencer à fréquenter Maryline, même si je pensais toujours à lui...

Puis comme pour se remette d'aplomb, il prend une bonne inspiration, me regarde droit dans les yeux.

— Amis ? me demande-t-il avec un petit sourire sur ses lèvre en me tendant la main par dessus la table.

Je pouffe de rire, serré sa main. Ce toucher me donne, comme avant, des frissons mais essaie de ne pas le montrer.

— Amis ! je confirme avec un énorme sourire ravis de la tournure des événements.

Nous continuons de parler de tout et de rien durant quelques minutes, mais malheureusement, je suis obligé de partir lorsque je vois sur ma montre qu'il est déjà presque midi et demi.

— Oh purée ! J'ai un rendez-vous avec un potentiel client à quatorze heures il faut que je rentre chez moi me préparer, m'écriais-je en me levant.

— Tu auras le temps de te faire à manger ? me demande-t-il pas du tout stressé.

— Oui, oui, pas de soucis j'ai de quoi me faire un sandwich dans mon frigo.

Je commence à me diriger vers la porte, Andrew me suis, au moment où je m'apprête à ouvrir la porte, je m'arrête et me tourne pour lui faire face.

— On se voit plus tard ? je lui demande angoissé que ce qu'il s'est déroulé ce matin ne soit qu'une illusion.

— Quand tu veux... souffle-t-il, très, trop proche de moi, un pas de plus dans sa direction et nos lèvres pourraient se rencontrer.

Je le vois regarder mes lèvres, tout d'un coup sèchent. Je l'entends faiblement grogner lorsque je passe ma langue pour les humidifier. Se bruit là, déclenche en moi un élan que je ne connaissais qu'avec lui. Je lui saute dessus, me colle contre lui et m'empare de sa bouche. Un doux gémissement arrive jusqu'à mes oreilles, mais je ne sais pas de qui il vient. C'est un baiser ravageur, remplie d'envie et d'amour, tout l'inverse du doux et affectueux que j'avais l'habitude d'avoir avec Maryline.

Prenant conscience de ce que je fait, je me recule les souffle rapide.

— Désolé, je murmure.

— Ne t'excuse pas pour une chose que je voulais aussi, me dit-il d'une voix rauque, qui me fait frissonner.

— À plus tard...

Je pars dans lui laisser le temps de me répondre pour m'éviter de replonger dans ses bras.

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