Liam fit pivoter et tourner Betty sur elle-même. Il garda sa main autour de sa taille et l'autre soutenant son dos, la penchant adroitement en arrière. Elle sembla prendre la mouche avec son air boudeur et ennuyé, pourtant ses yeux s'illuminèrent dès l'instant qu'ils se posèrent sur la silhouette de Floyd dans l'encadrement de la porte.

« Floyd ! »

La tête à la renverse, elle relâcha les épaules de son prétendant et déploya ses bras vers son amant, les mains ouvertes en éventail pour être prise dans ses bras. Liam laissa tomber Betty, oubliant de soutenir son poids. Elle tomba de son étreinte et se cogna violemment au sol.

« Aïe ! Liam, sérieusement, fais un peu attention. Tu aurais pu au moins me garder en équilibre, j'aurais pu me briser le coccyx.

- Mais c'est toi qui as lâché la première, protesta le jeune garçon. »

Floyd s'approcha, l'air sévère. Betty remarqua le trouble dans son regard et se releva péniblement.

« Qu'est-ce qui t'amène ici ? demanda-t-elle avec enthousiasme. »

Ses yeux pétillaient, s'attendant à recevoir son attention et son amour. Mais il n'en fit rien. Les yeux de Floyd étaient rivés sur son rival d'un air suspicieux et menaçant. Betty le remarqua et ne sourit que de plus belle face à tant de jalousie de la part de son petit ami :

« Excuse-moi, Floyd. Liam et moi nous entraînions à la valse, voilà tout, clarifia-t-elle doucement pour ne pas éveiller sa fureur. »

Ses délicates mains allèrent se déposer timidement dans son dos. Sans dire un mot, Floyd s'approcha et la tira vers lui, la prenant fermement par la taille. Betty laissa échapper un petit cri aigu de surprise par mégarde, ses joues s'enflammant et son cœur s'emballant, alors que Floyd ne semblait nullement embarrassé par tous les regards posés sur le jeune couple.

« Floyd... Je t'en prie. »

Malgré sa voix suppliante, son corps ne put se résoudre à mentir et prit le dessus en allant s'enfouir dans sa chemise.

« Tu m'embarrasses, murmura-t-elle.

- Allons à l'extérieur s'il te plaît. J'ai à te parler. D'ailleurs, Liam, pour ta gouverne, commença Floyd en se tournant vers Liam, ce n'est pas d'une si grossière manière que l'on manie une demoiselle. Il porta un sourire en coin et continua. Il faut le faire avec le plus grand soin, comme le ferait un chevalier avec son épée. »

Il acheva ses sages paroles et comme pour les démontrer, il souleva Betty, un bras enlaçant son dos raffiné et un autre se glissant sous ses genoux.

« Tu comprends mieux ? Désormais, elle est sans voix. »

Floyd arbora un sourire fier alors que Betty retint son souffle, son cœur battant si fort qu'elle dût placer ses mains sur sa poitrine pour l'empêcher d'en sortir. C'est si gênant. Devant tout le monde. Elle enfouit son visage cramoisi dans sa veste, utilisant les bords pour former comme des murs confortables derrière lesquels se cacher.

« Aw, ma jolie frimousse ne veut plus de votre attention. Nous allons donc devoir suspendre ce spectacle et aller nous détendre en coulisse. »

Sur ces mots, il se retourna et quitta la scène avec sa princesse entre ses bras. Ses pas étaient fiers et confiants, tandis que Betty ne trouvait pas la force de protester, son âme transportée par tant de tendresse. Elle se laissa aller sous ses caresses douces et affectueuses, dissimulée hors de la pièce principale. Elle trouva tant de bonheur sous ses mille cajoleries et doucereux compliments. Comment résister à un cœur qui s'offre à vous sans retenue et qui ne souhaite que satisfaire votre volonté ?

« Je vous en supplie, ma douce et tendre demoiselle, je ne demande qu'un instant de votre attention, qu'un bref moment de douceur pour soulager les tourments qui font languir mon cœur. Ne serait-ce que pour me permettre de vous baigner dans les louanges jusqu'à l'orgie. »

Adula-t-il de manière joueuse et flagorneuse.