Une tomate heurta le visage de Vaunn. Il grimaça et se hissa rapidement dans un arbre. Se faufilant habilement entre les branches, il bondit soudain sur son frère.

• Je t'ai eu, Hyo, répliqua-t-il, le sourire aux lèvres.
• Bien joué, admit Hyo.

Puis, profitant de l'instant, Hyo lança du sable dans les yeux de Vaunn. Déséquilibré, celui-ci trébucha, permettant à Hyo de se glisser derrière lui.

• Finalement, c’est moi qui ai gagné, déclara-t-il en riant.
• Tu as triché ! protesta Vaunn.
• Le plus important, c’est de gagner, rétorqua Hyo.

Le jeune garçon ébouriffa les cheveux du petit chasseur.

• Tu es prêt pour ton baptême ? demanda-t-il.
• J’ai hâte, mon frère, répondit Vaunn, frappant fièrement son torse.

Hyo éclata de rire et donna une petite tape sur l’épaule de son jeune frère.

*****

• J’ai faim, Vaunn, se plaignit Olfny
• On va trouver de la nourriture, dit Vaunn, agacé.
• On ne devrait pas tarder à monter le camp, répliqua un autre garçon aux longs cheveux blonds.
• Tu as raison, Circaen.

Circaen aquiesça . Il était à peine 16 heures, mais il faisait déjà nuit noire. Le vent était glacial. Les trois garçons portaient de longs manteaux en fourrure et des pantalons en cuir rembourrés de laine.

• Je vais aller chasser, annonça Vaunn.
• Olfny et moi, on va monter la tente et chercher du bois.

Vaunn s’enfonça dans la neige, accompagné de son arc et de son carquois. Il remarqua des traces de pas, presque complètement effacées par la neige. Les pas le menèrent jusqu’à une grotte. De la fumée s'échappait du sol ; il devait y avoir des sources sous cette caverne. Des bruits de pas résonnèrent dans la grotte, puis un énorme loup gris surgit et griffa superficiellement son ventre. Ce dernier sortit la dague accrochée à sa ceinture et l’enfonça dans le flanc de la bête. Elle recula en rugissant. Vaunn saisit alors son arc, décocha une flèche qui atteignit l’épaule du loup. Il tira une seconde flèche, mais il l’esquiva de justesse. Il ne lui restait plus que trois flèches dans le carquois.

La bête bondit. Vaunn arma son arc et tira. La flèche transperça la bouche du loup qui s’effondra sur le sol, ses pattes bougeant encore. De la buée s'échappait de la bouche et du nez de Vaunn.

Des petits cris attirèrent son attention. Il remarqua trois louveteaux gémissants. Il glissa la carcasse du loup jusqu'à eux. Il se coucha alors, le dos contre celui du loup, et prit les trois louveteaux dans ses bras. Ils se débattaient et gémissaient. Il avait froid et sommeil.