Chapitre 1 - Stylo rouge - Malala

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Malala - version 5

Maman m'aime pas. Je sais que c'est vrai, même si j'ai pas le droit de le penser. J'aimerais bien qu'elle m'aime, un petit peu plus au moins. Un peu c'est mieux que pas du tout. Mais je crois qu'elle a pas le temps, parce qu'elle doit travailler et que je lui casse les pieds et les oreilles à la fin, mais pas en même temps.

J'ai pas beaucoup de souvenirs joyeux avec Maman. Je suis encore petite, donc j’ai le temps de m’en faire des souvenirs, mais ça a l’air difficile, surtout avec Maman. À chaque fois que je pense à elle, j’ai beau chercher, je pense jamais à un truc joyeux en premier, ni en deuxième, ni en troisième, ni en dixième. Il y en a eu, faut pas croire que je suis une Causette ou une Rémy sans famille non plus, mais faut que je cherche longtemps dans ma mémoire pour en trouver un qui est pas malheureux.

Il paraît que je fais tout le temps des bêtises. C'est peut-être pour ça que Maman m'aime pas. Elle dit tout le temps « Pourquoi tu peux pas être sage comme tes cousines Cynthia et Anita ? Elles font jamais de bêtises elles, elles sont sages comme des images, elles. » alors que c'est même pas vrai, Anita elle crie tout le temps et Cynthia elle m'a appris à dire plein de gros mots, je sais même pas où elle les a entendus.

Le problème c'est que quand je fais une bêtise, je sais pas que ç'en est une avant de la faire. Comme la fois où elle m'a vue dans la salle de bain avec du rouge partout sur ma tête, sur ma langue, dans le lavabo, et même par terre sur le tapis pour les pieds. Ça faisait des petites tâches comme si j’avais coupé tous mes doigts.

J’ai crié quand Maman a ouvert la porte. Elle a rien compris à ce qui s'est passé parce qu'elle m'a hurlé dans les oreilles :

— Qu’est-ce qui s’est passé ?

Et elle m'a serré les bras et a continué à hurler :

— Où tu as mal ? Où tu es blessée ? Dis-moi tout de suite ! Il faut aller à l’hôpital !

J'ai rien répondu, même si je connaissais la réponse, c’était pas facile à avouer. Marjorie m’avait dit à la récré que les stylos rouges avaient le goût de bonbon à la fraise, et que c'était pour ça que c'était rouge. Je l’ai écoutée bêtement alors que je savais depuis depuis que Marjorie était une menteuse ! C'était pas du bonbon à la fraise dedans. C'était amer comme le goût du médicament quand il reste trop longtemps dans la bouche et que j'arrive pas à l'avaler. J’ai cassé mon stylo pour aspirer l’intérieur et comme ça marchait pas, j'ai coupé au milieu pour lécher l’encre. J'arrivais pas à nettoyer, ça partait pas.

Plus j'essuyais, avec mes mains et avec mon débardeur, plus ça s'étalait. J’avais mis de l'eau partout aussi et je savais que Maman allait se fâcher. Et quand elle est fâchée, elle tape. C’est tout le temps comme ça avec Maman, elle tape d’abord et après elle pose les questions. Parfois elle tape, puis elle pose les questions, puis elle retape parce qu'elle aime pas la réponse.

Maman a regardé autour de moi et elle a ouvert les gros yeux. Ça voulait dire qu'elle a compris que j'ai fait une bêtise.

— Pourquoi tu as mangé le stylo ? Tu es bête ou quoi ? Tu veux mourir ? C’est du poison à l’intérieur !

Elle m'a giflée sur la joue droite.

— Et arrête de pleurer ou je t'en mets une autre ! Pourquoi tu pleures alors que c'est toi qui fais des bêtises ? Arrête de pleurer je te dis !

Pasteur Judith dit souvent qu’il faut faire comme notre Seigneur Jésus Christ, sur la terre comme au ciel. Mais à ce moment là, j'ai pas voulu, parce que ça m'avait fait trop mal déjà la première gifle, alors j'ai caché ma joue gauche. Au final, ça a servi à rien du tout, j'ai eu droit à l'autre gifle sur la même joue.

Maman a enlevé mes vêtements, elle a mis de l'eau et du savon sur la serviette qui fait mal comme les éponges pour gratter les casseroles, et elle m'a frotté le visage avec. Après elle m'a ordonné d’aller dans ma chambre. avec Ryan parce que c'est mon petit frère.

Quand j'ai peur, je me cache sous ma couverture Barbie et je fais le moins de bruit possible, pour faire comme si j'existais pas. Je le fais tellement bien, que parfois je disparais pour de vrai dans mon matelas. Maman me cherche partout et elle pleure parce qu'elle me trouve pas et qu'elle a peur. Et moi je lui dit « Bien fait ! », mais elle m'entend pas et elle panique. J'ai pas eu le temps de disparaître cette fois. J'ai entendu Maman crier :

— Mais qu’est-ce que j’ai fait pour avoir des enfants aussi stupides ? Manger de l’encre, non mais je rêve, cochon va ! Elle est folle ! Ma fille est folle ! On va la mettre chez les fous si ça continue. Et l’autre con qui dort comme si de rien n’était. Elle pourrait mourir en buvant de la Javel et lui il dort tranquille !

Comme Papa continuait de ronfler, comme de par hasard, elle a crié encore plus fort pour le réveiller, parce qu'elle a le droit.

— Sylvain ! Sylvain regarde ce que ta fille a fait ! Elle aurait pu mourir et toi tu t’en fous, tu dors !

Mais Papa se réveillait pas, il grinçait des dents tellement fort qu'on aurait dit le bruit de la scie qui coupe un arbre dans les dessins animés.

— Réveille-toi je te dis et va nettoyer le bordel de ta fille ! Tu as dormi toute la journée, Lève-toi maintenant !

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Il se passe qu'il est déjà cinq heures, lève-toi fainéant !

Ryan s'est réveillé lui aussi. Je suis descendue du lit pour lui mettre la main sur la bouche et lui chuchoter « chut ». Mais il a pas voulu écouter. Il pleurnichait et Maman est entrée dans la chambre :

— Qu’est-ce que tu fais encore ? Décidément ça ne tourne pas rond chez toi ! Va t’habiller, c’est l’heure du goûter.

J'ai ouvert la grande armoire qui ressemble à un accordéon et mis mon pantalon de jogging bleu, celui qui a un trou dedans que Maman avait promis de réparer, mais qu'elle a jamais fait, et mon T-shirt Minnie préféré.

J'aime bien marcher pieds nus dans le couloir quand c'est chaud sous mes pieds. Papa a acheté le lino pas très cher parce que c'était tombé du camion. À mon avis, il s'est fait arnaquer, il aurait pu le ramasser gratuitement.

Je voulais pas manger des Petits Princes, il en reste toujours dans le placard de la cuisine comme c'est tout le temps en promo, même si j'aime pas ça. Parfois Maman cache des gâteaux fourrés et du saucisson. Elle veut pas qu'on se jette dessus comme des malnutris sur un bol de riz. J'ai rien trouvé sous l'évier et j'ai trop peur d'aller fouiller sous son lit, alors j'ai pris le paquet de Petits Princes et la bouteille d'Oasis dans le frigo et j'ai regardé les Minikeums dans le salon. J'ai rempli le verre un peu plus que la moitié d'Oasis et j'ai ajouté de l'eau de source parce que c’est mieux pour notre santé et qu’il faut pas boire trop de sucre. Ça a moins de goût et de couleur, mais ça va parce qu'on peut boire plus de jus.

Maman était plus calme après. Elle fumait et buvait de la bière dans la cuisine. Quand elle est en colère, parfois ça dure longtemps et parfois ça s'arrête au bout de quelques minutes. J'arrive pas à savoir à l'avance quand elle va se mettre en colère, alors j'attends sur mes gardes et j’évite de l’embêter pour pas qu'elle dise tout le temps « Arrête de m’embêter, je suis fatiguée ». Le problème c’est que je sais pas à l'avance ce qui peut l’embêter ou pas l’embêter.

J'ai fait un dessin devant les Minikeums avec mes nouveaux Crayola. Je connais les noms de toutes les marques depuis que je suis toute petite. Quand je savais pas encore lire, Maman ouvrait les pages jaunes devant Tontons et Taties et elle montrait les marques du doigt, et moi je disais comme par magie : Renault Renault, Peugeot, Citroën, 1664, Kronembourg, Oasis, Coca Cola, Fanta, MacDonald', Feu vert, Esso, Prisunic. Et tout le monde rigolait et applaudissait et Maman était fière de moi.

Quand j'ai fini mon dessin et je suis allée la voir pour lui montrer, mais elle voulait pas regarder. Elle regardait la table, même s’il y avait rien dessus à part la petite bouteille de 1664. Elle avait les yeux rouges. J'ai tiré sur sa manche pour qu'elle voit mieux.

— Regarde là, c’est toi et là c’est Papa et là c’est Ryan et là c’est moi et là il y a Coco et Vaness et Jojo et Nag et...

— Mais tu vois pas que je suis occupée là ! Va dans ta chambre avant que je t’en colle une !

Je suis partie sans demander les restes. J'ai pas pleuré parce que ça faisait beaucoup de larmes pour une journée, alors j'ai ravalé mes pleurs et c'était salé et gluant. J’ai pris le scotch dans le pot posé sur ma dinette, à côté des feutres et du ciseau à bouts ronds que j’ai le droit d’utiliser toute seule, et j'ai scotché le dessin sur l’armoire accordéon parce que j'ai pas le droit de scotcher des dessins sur le papier peint. Puis je suis allée dans mon lit et j'ai failli m'endormir sans manger, mais Maman est venue me chercher. Quand elle a vu le dessin sur l’armoire, elle a dit :

— C’est un très joli dessin, peut-être qu’on peut le mettre sur le frigo pour que tout le monde le voit. Qu’est-ce que t’en penses ?

Je suis descendue du lit très vite pour déscotcher moi-même mon dessin, puis j’ai couru jusqu’à la cuisine et je l'ai accroché sur le frigo avec l'aimant le plus gros, celui qui tient l'ouvre-bouteilles qu'on a gagné avec les points Esso. Mais comme il se perd tout le temps, Papa utilise ses dents et Maman un briquet.

***

Je suis en CE2 et j’aime bien l’école. J'ai gardé la même maîtresse que l'année dernière, Madame Gérard. Des fois, elle me fait peur, mais moins que Maman alors ça va. Madame Gérard elle ressemble un peu à la Castafiore dans Tintin, sauf que je l'ai jamais entendue chanter. Elle a le même genre d'habits de vieille dame que la Reine d'Angleterre et elle est aussi grosse que deux maîtresses. Quand je travaille bien, j’ai le droit à un bon point Ratus. C’est un rat vert qui a une sale tête. Il lui arrive plein d'histoires, comme Martine, mais je préfère Ratus parce que j’aime bien avoir des bons points. Martine elle donne pas de bons points. J'aime pas sa tête, mais je sais pas pourquoi, alors qu'elle est belle. Marjorie aussi j'aime pas sa tête, mais je sais pourquoi. Je suis allée la voir à la récré pour la gronder :

— Pourquoi tu m’as dit que les stylos rouges ça avait le goût de bonbon à la fraise ? T’es une menteuse !

Elle m'a traitée :

— J’arrive pas à croire que t’as vraiment essayé, t’es vraiment trop bête !

— À cause de toi, Maman m’a tapée.

— T’avais qu’à pas goûter aussi !

— Je vais dire à la maîtresse que t’es qu’une menteuse !

Marjorie est partie en rigolant. Elle m'énerve Marjorie. Elle croit que c'est la plus belle et la plus intelligente de la terre ! Julie Chen est venue me dire que Marjorie c'était qu'une peste et qu'elle était bête et pas belle. J'ai dit « T'as raison » et elle a répondu « Ouais ». Et depuis Julie c'est ma meilleure amie.

Julie Chen est Chinoise, comme presque tous les enfants de ma classe, parce qu'on habite dans le 13e arrondissement de Paris. Elle a les cheveux noirs, lisses et carrés comme un Playmobil. Ses parents sont venus en France quand elle était bébé, mais ils savent toujours pas parler le français. Julie parle le chinois et le français.

Je suis un peu jalouse parce que Maman et Papa m'ont jamais appris le malgache. Papa a la flemme et Maman dit que ça sert à rien. Elle m’a aussi dit que quand j’avais deux ans, je m'en souviens pas vu que j’étais encore qu'un bébé, j’avais demandé du « vary » à Anastasia, la dame de la crèche. Sauf qu'Anastasia, elle savait pas ce que c'était du vary, vu qu'on parle pas le malgache en Pologne. Elle m’a donné du pain, des bananes, des pâtes, mais c’était pas du vary. Quand Maman est venue me chercher, Anastasia lui a dit en paniquant que j’avais rien mangé de la journée et lui a demandé ce que c’était du « vary ». Maman a répondu que c’était du riz (« Aaaah ») et elle a promis qu'à partir de maintenant, ou plutôt d'avant, jamais plus je ne prononcerai un mot de malgache. C’était bien la preuve que cette langue servait à rien, et qu'en plus elle était dangereuse pour moi.

Mais moi je veux apprendre, j'ai dit à Maman que j’allais y arriver cette fois ci et les suivantes et que je sais dire « riz » maintenant, mais elle m'a répondu que non. J’avais déjà confondu une fois, donc j'étais pas capable de différencier les deux langues comme Papa et elle qui parlent le malgache et le français parfaitement. Enfin, presque. Parfois ils disent « la » pour « le » ou l'inverse. Je leur avais pourtant dit que la maîtresse m’avait dit qu’il fallait dire « le peigne » et pas « la peigne », mais maman m'a répondu « Eh, c'est pas toi qui va m'apprendre Madame je sais tout ! J'ai appris à parler le français avant toi ! »

Un jour à l’école j’ai dit « sac-au-dos » et mes copains se sont moqués de moi parce qu’on dit « sac-à-dos ». Quand j’ai dit ça à Maman elle a fait un son de la bouche comme les Antillais et elle a dit : « N’importe quoi, c’est eux qui savent pas parler le français. On dit sac-au-dos parce que le sac il va au dos et pas à dos. » J’ai toujours eu un doute après ça, donc depuis je disais « sac-au-dos » à la maison et « sac-à-dos » à l'école et ça c’est bien la preuve que je peux parler deux langues, même si c’est la même.

Comme je vous ai déjà dit, souvent quand je fais une bêtise, je sais pas à l'avance que c'est une bêtise. J'arrive pas à expliquer pourquoi je fais quelque chose, j’ai juste envie de le faire, comme la fois où j’ai coupé les cheveux d’Aline en classe. J’ai vu ses cheveux lisses et longs et j’en ai pris une mèche et j’ai pris mes ciseaux et je les ai coupés. Elle a pleuré mais j’ai pas compris pourquoi. Je lui ai dit que si elle voulait, elle pouvait couper mes cheveux, mais elle a continué à pleurer et la maîtresse en a parlé à Maman quand elle est venue me chercher. Maman a dit à la maîtresse : « Elle a fait une bêtise, pourquoi vous ne l’avez pas tapée ? » et j’ai vu la maîtresse regarder Maman comme si elle avait pas bien entendu, mais elle avait bien compris parce qu’elle lui a répondu :

— Mais Madame, on ne peut pas frapper les enfants.

— Même si vous avez l’autorisation des parents ? Je peux vous signer une autorisation si vous voulez.

— Même si on a votre autorisation, on ne peut pas frapper votre enfant, c’est contraire à la loi.

— Ah d’accord.

Elle avait l’air déçu. Pourtant, quand j'étais en dernière section de maternelle, la maîtresse m’a demandé de peindre un cadre en carton qu’elle avait découpé. À l’intérieur du carton, il y avait une photo de moi qui souriait dans la cour en tenant un ballon de football en plastique jaune et noir. Avec mon pinceau, je devais peindre des petits points avec des couleurs différentes. Au lieu de ça, j’ai fait des gros points en appuyant bien fort. Je me rappelle plus pourquoi ça a pas plu à la maîtresse qui m’a grondée et ordonné de faire des petits points. Mais je voulais pas faire des petits points, je voulais faire des gros points parce que j'avais un gros pinceau. Alors la maîtresse m’a giflée.

Quand je suis rentrée à la maison, j'ai donné mon cadre-photo à gros points à Maman en pleurant. Comme elle m’avait ni tapé ni grondé ce jour là, elle m’a demandé pourquoi je pleurais. Je lui ai raconté que je voulais pas faire de petits points mais des gros points et que c'était pour ça que la maîtresse m’avais tapée. Je pense qu’elle a pas compris cette histoire de petits et de gros points et qu’elle s’en foutait parce qu’elle m’a dit « J’ai rien compris à cette histoire de petits et de gros points et je m’en fous ! » Mais elle voulait que je lui répète pour vérifier si elle avait bien compris que la maîtresse m’avait bien tapée. Donc j’ai répété que la maîtresse m’avait tapée, mais que ça faisait du mal, pas du bien.

— Où ça, elle t'a tapé ?

J'ai montré ma joue droite, parce que c'est souvent là qu'on me donne des gifles.

— La maîtresse t’a giflée ?

— Oui.

— T'as fait une bêtise ou pas, dis-moi la vérité.

— J'ai fait des gros points.

— Je m'en fous des gros points, des petits points ou des tirets. Elle t'a tapée fort ou pas fort ?

— Fort.

— Alors je vais la taper fort.

Et Maman est allée le lendemain à la maternelle avec moi. Elle a exigé de voir ma maîtresse et quand elle l’a vue, elle l’a giflée. Puis elle lui a dit que si elle s’amusait (la maîtresse avait pas l’air de s’amuser à ce moment là) à retoucher à un de mes cheveux (ce que j'avais pas compris parce que la maîtresse avait pas touché à un de mes cheveux vu qu’elle m’avait tapée sur la joue), elle reviendrait lui faire la même chose. Elle a terminé en disant « Oeil pour oeil, dent pour dent, comme il est écrit dans la Sainte Bible ». Et la maîtresse m’a plus jamais touché un cheveu (mais elle l’avait pas fait avant de toute façon), et elle m'a plus tapé sur la joue non plus.

Je pense que la maîtresse a pas demandé l'autorisation de Maman de me taper et que si elle l'avait fait, elle aurait pas été giflée, mais heureusement pour moi. C’est à ce moment là que je me suis dit que tout le monde avait peur de Maman, et pas seulement moi.

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