Chapitre 7 - Malala - Fourmis

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Malala - version 4

Papa est plus gentil que Maman. Avant je me disais que c’était facile d’être plus gentil, mais si c’était si facile, pourquoi Maman est pas plus gentille ? Je sais que Papa m’aime, je sais pas pourquoi parce qu’il me l’a jamais dit, ou je m’en souviens pas du tout, mais je le sens, c’est comme ça. Maman dit qu'elle m'aime parfois, ou plutôt elle dit « C'est parce que je vous aime Ryan et toi que je travaille dur comme ça. » et « C'est parce que je t'aime que je te frappe comme ça. » Elle dit pas qu’elle m'aime tout court, il y a toujours quelque chose après.

La première fois que Papa m’a emmenée au travail avec lui, c’était presque comme si j’allais à Disney Land, même si j’y suis jamais allée. Je me suis réveillée toute seule, et j’ai bu mon lait chaud devant la télé. J’ai pas râlé au moment d’avaler la peau. D’habitude Maman me force parce qu’il faut tout finir, même si ça me donne envie de vomir, parce que les enfants à Madagascar ils ont pas la chance de boire du lait.

Papa est chauffeur-livreur. Il connaît tout Paris comme sa poche. Je me suis assise sur la banquette avant, mais je sais pas si j'ai le droit, parce que Papa me dit de me cacher quand il voit la police. On est passé partout : le Boulevard de la Concorde, les Champs Élysées, la place de l’Opéra, de la Bastille et de la République, la Tour Montparnasse et même la Tour Eiffel, mais de loin parce que personne habite à la Tour Eiffel, donc pas besoin d'y livrer des colis.

Pour porter les cartons lourds, Papa a « sorti le diable ». J’ai crié « Non ! ». Il a rit et m'a expliqué que c'était un chariot, que c’était pratique pour pas avoir mal au dos, et qu'il avait rien à voir avec son momonyme satanique. J'ai fait comme si j'avais compris ce que « momonyme » voulait dire, mais j'ai pas osé m'approcher du soit-disant chariot car j'étais sûre que le diable se cachait à l'intérieur et dans les détails, et qu'il allait sortir pour me manger.

Au tout début, le camion était blanc. Certaines personnes sont nostalgiques et c’est pour ça qu’elles écrivent « Existe en blanc » sur son gros derrière. Pour leur faire plaisir, on est allés chez Eléphant bleu, même si c’est cher. On est restés dans le camion pendant qu’il était dans la machine à laver. L’eau entrait un peu par les petits trous qui s’appellent des interstices. J’ai pas eu peur, j’aimais bien regarder les brosses tourner et la mousse nettoyer la vitre. Après Papa a rincé lui-même le camion avec un long pistolet-tuyau. Il m'a laissé le tenir parce que j’insistais, mais le jet était trop fort. J'ai laissé tombé le tuyau et l'eau a giclé partout. J’étais trempée de la tête aux fesses. J’ai eu peur de me faire gronder, alors j'ai pleuré. Papa m'a demandé pourquoi je pleurais. J'ai répondu :
— Parce que mon t-shirt est mouillé.
— On ne pleure pas pour un t-Shirt mouillé.
— Ah bon ?
— Tu as mal quelque part ?
— Non.
— S'il n'y a pas de mal, il n'y a aucune raison de pleurer.
— D'accord.
Et j'ai reniflé.

On est rentrés à la maison, parce que Papa avait mal au dos et qu’il a fini de livrer tous les colis avant midi. Il restait que le diable à l’arrière du camion et il restait tranquille.

Quand il a mal au dos, Papa s'allonge sur le ventre, par terre, en bas du lit. Il nous dit à Ryan et à moi de lui marcher dessus, mais pas comme le fait Maman. Son dos se transforme en sables mouvants, et on doit bouger tout le temps si on veut pas rester coincés dedans. On a pas le droit d'aller par terre parce que les sables sont entourés de lave et si on tombe, on est mort. Mais on a le droit d'aller sur le lit pour se reposer, parce que le lit c'est un bateau qui peut aller sur les sables mouvants et sur la lave.

Le sable mouvant s'est endormi sur la lave. On lui pinçait les joues, Ryan et moi, pour vérifier qu'il dormait, et il a rien senti du tout. Le bateau est devenu un porte-avions et j'ai fait décoller Ryan sur mes pieds. L'avion riait fort. Il voulait recommencer. Il voulait redécoller mais je voulais pas, parce je voulait regarder la télé, et que j'en avais marre. Alors l'avion a pleuré et m'a frappée. Et moi aussi je l’ai frappé et il a pleuré encore plus fort. Maman est arrivée en grondant :

— Vous ne pouvez pas vous tenir tranquille ? Qu'est-ce qu'il y a encore ?

Ryan m'a montré du doigt. Même s'il dit rien, dans sa langue, ça veut dire : « Elle est méchante » ou « elle m'a tapé ».

J'ai essayé de dire à Maman que c'est lui qui a commencé. Mais elle a rien voulu savoir de mon côté. C'est moi la grande soeur, ça veut dire quelque chose que j'ai jamais compris non plus, c'est pour ça que j'ai répondu :
— Et alors ?

C'était pas une bonne idée. Maman est devenue un taureau et elle a couru après moi comme dans Interville, sauf que c'était pas drôle. Elle m’a attrapée, elle a pris la petite pelle verte pour le bac à sable, et m'a tapé les cuisses avec :
— Tu... ne... ta... pe... pas... ton... pe... tit... frère !

J'ai crié, Papa s'est réveillé et Maman continuait de s'énerver :

— C'est trop demander de les surveiller 5 minutes ? Je dois aller faire les courses, il y a des cordons bleus dans le frigo et de la purée aussi.

Papa a rien répondu. Papa répond jamais rien à Maman. Il a le regard triste de quelqu'un qui a fait une bêtise. Je sais que ça sert à rien de répondre à Maman, elle aura le dernier mot de toute manière, mais parfois j'arrive pas à m'en empêcher. Et en plus, mes cuisses me brûaient.

Papa m'a jamais tapé, sauf une fois, parce que j'ai traversé la route sans autorisation. Je suis sortie du camion, j'ai regardé à droite et à gauche, et j'ai couru jusqu'au tabac. Il m’avait dit de rester dans le camion et de l’attendre sagement, mais c’était long, il avait même pas mis la radio. Il m’a pas remarquée tout de suite, j’ai dû lui tenir la jambe pour qu’il me voit. Il parlait à la dame du tabac, la plus gentille, celle qui me donne un bonbon en cachette quand j’achète les cigarettes. Quand il m’a vue, Papa m’a grondée : « Il ne faut pas traverser la route ! » et il m’a giflée. J’ai pas eu mal, ni peur, j’ai eu de la surprise, et aussi un bonbon de la dame du tabac qui avait de la pitié dans les yeux.

Le problème de Papa, c’est que c’est un magouilleur de première. Il dit pas vraiment la vérité et il vole des trucs parfois. Pasteur Judith dit que c’est un péché de voler, mais Papa va jamais à l’Église, alors peut-être qu’il est pas au courant. Une fois, Tatie Rachel m'a acheté une tirelire Mickey. Tatie Rachel, c’est la soeur de Papa. Elle est riche, mais pas autant que Tonton Mitterrand. Elle avait oublié d'enlever le prix sur la tirelire et ça coûtait 120 francs ! Elle a même mis 50 francs en pièces de dix dedans, mais quelques jours plus tard, les pièces ont disparu.

C'était beaucoup d'argent, et j’ai eu mal au coeur d’avoir tout perdu. Comme j'arrêtais pas de pleurer et que maman arrivait pas à me faire taire, Papa m'a dit la vérité pour une fois. C'était lui qui avait pris les pièces pour aller jouer aux chevaux. J'ai encore pleuré plus fort parce que je voulais jouer aux chevaux moi aussi, et il a dit « La prochaine fois ». J'ai pas compris s'il disait qu'il allait me rendre l'argent la prochaine fois, ou si j'allais voir les chevaux la prochaine fois.

Mais ça fait longtemps, et il m'a jamais rendu mes pièces, et on est pas allés voir les chevaux non plus. Enfin si, on est allés au tabac et on a vu des chevaux faire la course à la télé. Papa cochait des petits carrés de numéros dans des petites feuilles rectangles et il m’a dit « Choisis un numéro », et j’ai choisi un numéro, et il a dit « C'est un outsider ». Et il était content parce que mon cheval a gagné, et moi j'étais contente aussi parce qu'il a gagné grâce à moi. Après, il m'a acheté la figurine du génie dans Alladin, avec la cassette audio, et le magazine qui coûtait 10 francs « Chez votre marchand de journaux ».

Même si au début j'étais un peu déçue, parce que je voulais aller voir des vrais chevaux et pas des chevaux qui font la course à la télé, j’étais contente d’être avec Papa. Il m'a promis : « La prochaine fois on ira à L'hippodrome ! » J'ai dit « d'accord », même si je comprenais pas pourquoi on allait voir des hippopotames et pas des chevaux, mais j'étais contente parce que les hippopotames, c’est mieux que les chevaux. Ils ont une tête on dirait que Dieu les as créés pour rigoler. Quand Il est triste, Il regarde un hippopotame et Il redevient heureux. Jusqu'à maintenant j'ai pas encore vu les hippopotames, ni les chevaux.

En dehors de ses embrouilles, comme je vous ai déjà dit, Papa c’est le plus gentil des papas. Je dis pas ça parce que c’est le mien. J’ai une maman aussi, et c’est pas la plus gentille des mamans. C’est pas la plus méchante non plus, faut pas exagérer, il y a des mamans qui tuent leurs enfants, à ce qui paraît.

Quand on est revenus du travail de livraison de Papa, Maman revenait des courses et elle était de bonne humeur. Elle a dit à Papa qu’elle avait bien fait fermer sa bouche à la dame du supermarché qui voulait pas lui faire la réduction, mais qu’elle l’a eue. Personne peut l’arnaquer Maman. Elle était debout dans le salon, une bière à la main et une cigarette à la bouche. Elle avait une surprise pour moi.
— C'est quoi ? C'est quoi ? C'est quoi ?
— Chuuut, calme-toi, tu me casses les oreilles. Regarde dans le sachet.

J’ai regardé dans le sachet Géant. J’ai rien dit.

— Bah alors, t'es pas contente ? Je t'ai acheté une Barbie !

J’ai froncé les sourcils et chuchoté : c'est pas une Barbie.

— Comment ça c'est pas une Barbie ? Bien sûr que si !
— Non, c'est pas une Barbie, regarde !

J’ai serré le poing sur les cuisses de la fausse Barbie. C'était vide à l'intérieur.
— Qu'est-ce que ça change pour toi ?
— Les vrais Barbie elles ont le corps tout dur. C'est pas pareil.
— Comment ça c'est pas pareil ?! Tu sais combien ça coûte une vrai Barbie comme tu dis ? 100 Francs ! Tu crois qu'on a de l'argent pour t'acheter encore des Barbie alors que tu en as déjà des centaines ?
— Non c'est pas pareil ! Regarde, même sa tête est vide !
— C'est toi qui a la tête vide ! Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as ! Regarde tous les jouets que tu as, regarde tout ce qu'il y a autour de toi. Moi à ton âge, je n'avais qu'un seul jouet, je n'avais pas de télé, pas de chaussures. On allait à l'école pieds nus, et on marchait 10 kilomètres, tous les jours, alors qu'il n'y avait pas de route ! Il n'y en n'a toujours pas d'ailleurs. Peut-être qu'on devrait t'envoyer là-bas, à Madagascar, comme ça tu te rendras compte à quel point tu es pourrie gâtée. Non vraiment je n'en peux plus de cette enfant, va-t-en de là !

J’ai posé la fausse Barbie sur la table en baissant la tête et en soufflant mais tout doucement pour pas qu'elle m'entende. J’ai eu à peine le temps de sortir du salon que quelqu’un a sonné à la porte.
— Va ouvrir, m’a dit Maman.

J’ai couru pour ouvrir et j’ai crié :
— C'est Julie ! Elle demande si je peux jouer en bas !
— Oui oui, vas-y, a crié maman à son tour.
— Attends ! J’ai dit à Julie. Et j’ai couru dans la cuisine.
— Arrête de courir, a dit Maman pendant qu'elle préparait le dîner, cigarette à la bouche.

J’ai senti l'odeur des petits pois saucisses. Maman coupait des tomates.
— J'ai soif.
— Il y a de l'eau sur la table, prends la bouteille.

À côté de la bouteille d'Évian à moitié remplie, il y avait une boîte de sucres carrés. J'ai pris une poignée sans que Maman le voit.

On s'est assises sur la marche devant l'immeuble. J’ai bu plusieurs gorgées et j’ai demandé à Julie si elle avait soif. Elle m’a dit que non, mais j'avais besoin de la bouteille vide.
— Mais après on va avoir envie de faire pipi.
— Et alors ? On ira faire pipi à ma maison.
— Oui mais ta mère elle me fait peur, on dirait un dragon.
— C’est vrai. On ira se cacher derrière les buissons là-bas.
— Non...
— T'es ma copine ou t'es pas ma copine ?
— Je suis ta copine, mais j'ai pas soif. T'as qu'à la jeter ton eau.
— T'es folle ! C'est de l'Evian, c'est l'eau la plus chère de chez Géant.
— Pourquoi vous buvez pas l'eau du robinet ?
— Parce que maman dit qu'il y a du calcaire dedans et que quand ça entre dans ton corps, ça peut donner des boutons d'exzéma.
— C'est quoi des boutons d'exzéma ?
— C'est ça. J’ai montré les tous petits boutons sur mes cuisses, sous mon short.
— Beurk, c'est pas beau. C'est à cause d'avoir bu de l'eau du robinet que t'as eu ça ? Je vais plus en boire moi non plus.
— Quand je marche ça pique et ça gratte encore plus parce que mes cuisses elles se collent.
— Et ça fait mal ?
— Oui, très. Mais ça fait moins mal quand Maman mets la crème.
— Bon qu'est-ce qu'on va faire avec l'eau alors ?

J’ai bu encore quelques gorgées et je me suis cachée derrière un petit buisson. Julie m’a suivie. J’ai regardé en haut, à droite et à gauche et j’ai renversé l'eau petit à petit l'eau. J'ai eu peur que quelqu'un me voit et que je me fasse gronder. Julie avait l'air encore plus paniquée que moi. Si Maman me surprend en train de jeter de l'eau Evian par terre, elle dirait encore que je suis une enfant pourrie gâtée, et que les enfants à Madagascar ils ont rien à boire, ni à manger.

J’ai mis les morceaux de sucre dans la bouteille vide et ils ont fondu car il restait un peu d’eau à l’intérieur. Puis j’ai mis la bouteille sucrée sur l'herbe.
— Et maintenant on fait quoi ?
— On attend.
— On attend quoi ?
— On attend qu'elles entrent dans la bouteille.
— Mais qui entre dans la bouteille ?
— Les fourmis ! Parfois t'es bête.
— Parfois toi t'es bête, comment je peux savoir qu’elles vont entrer dans la bouteille les fourmis, elles ont peut-être autre chose à faire que de se ballader dans ta bouteille.
— Parce que j'ai mis du sucre dedans et qu'elles vont le sentir et entrer dedans.
— Ah ok. Oh regarde, en voilà une, et deux, et trois !

Et on arrivait plus à les compter tellement elles étaient nombreuses, en file indienne à l'intérieur de la bouteille. C'était comme regarder les documentaires sur les animaux à la télé, mais en mieux parce que c'était la vrai vie.

Je me suis allongée sur l'herbe pour regarder les fourmis de plus près. Je les voyais au volant de leurs voitures rouler à vive allure sur l'autoroute. Elles prenaient la route des vacances en écoutant la station Fourmis FM pour éviter les embouteillages et connaître les nouveaux points de ravitaillement. Elles s'arrêtaient à la station service Evian où l'essence de sucre est chère mais de bonne qualité. Puis elles faisaient une pause café à l'aire d'autoroute. Elles devaient se dépêcher pour pas être coincées dans les embouteillages. Parfois les voitures-fourmis se cognaient entre elles, mais contrairement aux voitures-voitures, elles ne faisaient pas d'accident. Elles s'arrêtaient pour battre leurs antennes avant de repartir. Elles ne se criaient jamais dessus comme les humains.

— Qu'est-ce que vous faîtes là ?

On a sursauté. Monsieur Dos Santos, le concierge, a levé les yeux au ciel.

— N'importe quoi.

On est parties en courant et en criant comme si on était poursuivies par un ogre. Monsieur Dos Santos a ramassé la bouteille, est allé vers le robinet et l’a ouvert. Il a ensuité vidé la bouteille dans l'herbe avant de la mettre dans la poubelle et de repartir balayer les mégots dans la cour.

Julie est rentrée chez elle et moi, chez moi. On a mangé les petits pois saucisses et le rougail devant la télé. Comme d’habitude, le présentateur a annoncé des mauvaises nouvelles avec sa voix grave.
— À la une de notre journal, des dizaines, peut-être même des centaines de victimes sont à déplorer lors de l'inondation de la station essence de sucre qui venait à peine d'être inaugurée au pied d'un immeuble du 13e arrondissement de Paris. C'est une véritable tragédie pour toutes les fourmis. Notre envoyé spécial Anthony Fourmi se trouve actuellement sur les lieux du drame, en compagnie d'une des victimes. Anthony Fourmi à vous l'antenne.

— Tout à fait Patrick, il s'agit là d'un drame indescriptible, mais que nous allons tout de même vous décrire en long, en large et en travers. Cet après-midi, une nouvelle station essence de sucre est apparue au bas d'un immeuble du 13e arrondissement de Paris, où je me trouve actuellement. Il semblerait qu'elle ait été déposée par deux petites géantes. L'événement a été accueilli avec joie par la population locale qui s'est précipitée vers cette station et a pu en profiter pendant quelques minutes. Quelques minutes avant le drame, comme va nous l'expliquer cette victime, qui était présente. Madame la victime, que s'est-il passé ?

— Nous étions en train de nous ravitailler en sucre dans la station avec mes frères et soeurs, quand tout a coup, une patte humaine géante nous a soulevées, j'ai pu m'extirper rapidement par la seule entrée de la station, mais mes frères et soeurs sont restés à l'intérieur. J'ai vu le géant déclencher l'inondation avec ses mains. J'ai vu... Désolée, je ne peux plus parler.

— Oui nous ressentons l'émotion des victimes devant cette tragédie qui peut nous arriver à toutes. Je vous rend l'antenne Patrick.

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