Minute 3

Une minute de lecture

J’aime comme notre humanité nous le permet, promis. Mais rien ne se passe, et ce « rien » me fait tirer des étoiles à cœur perdu. Elles ne retombent jamais. Les cordes, les violons sous la pluie, tout sous le ciel, j’ai beaucoup observé, et : j’aime comme les saisons me l’accordent entre mille pages de sigles. Et je te fuis plus encore que je ne t’aime, parce que si tu savais ! Je suis la plus terne des créatures à me placarder dans la ville en argentique comme si c’était une fierté de s’arracher le palpitant aussitôt bat-il comme s’il ne valait rien, jusqu'à être sobre d'émotions.

Sur les fondations fumeuses de la solitude, j’ai élevé mes pensées et les nourris de distance. Je cours après des peintures mouvantes pour couvrir l’absence infinie de couleurs. Je ne sais pas grand-chose, embrumée de connaissances, d’alcool et de romances ; non, j’essaie tout et je ne sais vraiment rien. Tout tremble de courants d’air.

Les livres n'ont rien arrangé, m’ont fait rêver et découvrir un monde comme si on me le donnait. Alors maintenant, je voudrais m’échapper de moi-même pour découvrir ce qu’est la réalité sans y être rattachée. Parce que j’aime en tangible mais tu n’es que fumée : je te fuis dès que tu deviens un « toi » dans mes écrits. Alors je t’écrirais, encore, pour ne pas t’oublier, quitte à ne jamais t’enlacer.

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