Minute 22

Une minute de lecture

J'ai si peur de te perdre du regard que partir, chaque fois, m'arrache le cœur. Je laisse des extraits de myocarde lacéré partout où je vais, partout, pour toi. Si tu n'es pas là, je me noie au creux de moi-même. Je compte sur toi des nombres plus immenses que ceux des distances pouvant bien nous séparer. Parfois, je m'enfuis dans l'espoir de "devenir" et les lettres dans tes messages se désassemblent pour épeler en moi, toujours, ce sentiment de devoir revenir. Tu es le corps qui m'a créée, l'esprit qui m'a façonnée, les mains qui m'ont protégée. Sans toi, j'aurais été moins que ce rien qui me fait signe dans le miroir : j'aurais été informe plus qu'infirme.

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