Minute 62

Une minute de lecture

C'est doux, ainsi : les cheveux dégoulinant sur mon épaule et chatouillant ma peau tendue sur mes clavicules, le gargouillement interminable de la gouttière et les saccades sourdes de la pluie sur l'asphalte, les raies de lumière que je laisse délibérément passer d'entre les lames de mes volets...

J'inspire très fort, là, au fond de mes draps aérés par la fraicheur d'un Mai de printemps. La simplicité raconte de drôles de choses à ceux qui ne la pensent pas exister, elle paraît téméraire aux plus peureux, candide et maigre aux beaux-parleurs. Avec moi, elle s'exprime sans décalage et j'attends, avec elle, que le temps éclate.

J'inspire très fort et je me dis :

C'est apaisant et tu m'as éloignée de ces autres qui me dévorent sans que je ne dise mot : je suis comme morte et j'instruis peut-être la vie, c'est beau, tu sais : les amis, la fac et les jours de pluie.

Pour M qui a fait disparaître ma céphalée de tension hier soir.

Cher T, la prochaine fois que tu me la mets à l'envers, je t'enfonce un cavitron dans le fondement, cordialement.

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