Chapitre 1
- Alors Laura ? Vous pouvez me dire pourquoi vous êtes ici ?
- Pour parler, semble-t-il...
Assis l'un en face de l'autre, le silence s'était installé après ce bref échange. Il faisait une chaleur étouffante dans le petit cabinet de psychanalyse. Les pales du ventilateur fixé au plafond brassaient un air chaud et sec. Son débardeur lui collait à la peau et elle se disait qu'elle avait bien fait de mettre un soutien gorge clair. Elle se demandait ce qu'elle faisait vraiment ici. Dans ce bureau sobre, au mobilier bas de gamme. Où les stores tentaient péniblement de retenir la lumière du soleil à l'éxtérieur. Qu'est-ce qu'elle foutait ici ?
- Vous êtes là pour parler de quoi ?
- C'est une connaissance qui m'a conseillé de venir vous voir M. Bages.
Il était posé sur un fauteuil élimé. L'homme qui lui faisait face n'était pas dénué de charme et il parlait d'une voix claire et nette. Il émanait de lui une certaine élégance et il paraissait quelque peu impressionnant avec ses lunettes dorées et son bloc notes posé sur ses genoux. Elle esquissa un léger sourire et plongea ses prunelles d'un brun profond dans l'azur du regard de son interlocuteur. Un léger mouvement de sourcil fit comprendre à Laura qu'elle l'avait déstabilisé. Il porta la main à son noeud de cravate et fit mine de le desserrer un peu puis s'humidifia rapidement les lèvres.
Comment Doc avai-il pu penser que cet homme l'aiderait ? Ce psy à la vie probablement bien rangée n'avait aucune idée de ce qui l'attendait s'il la suivait en thérapie. Un simple regard direct et il perdait ses moyens.
- Ecoutez, ce n'est pas une bonne idée. Vous perdez votre temps et je perds le mien...
A peine avait-elle fini sa phrase qu'elle le vit reprendre rapidement sa contenance. Il se leva en même temps qu'elle.
- Vous avez déjà fait le premier pas. Votre ami vous a donné mes coordonnées parce qu'il pense que je peux vous aider. Je vous attendrai la semaine prochaine, même jour, même heure.
Elle le regarda un instant sans aucune expression puis quitta la pièce en ne laissant derrière elle que le pas raisonnant de ses Doc Martin's.
De retour chez elle, elle se servit un Martini frappé et alluma le ventilateur. Assise à son bureau, elle sirotait son verre bien frais en faisant le tour de son logement d'un regard vide. L'appartement B0418 était jonché de dossiers divers, de vêtements et de boîtes vides de nourriture à emporter. La vaisselle formait un monticule dans l'évier. Principalement des couverts et des verres. Quand elle arrivait à dormir, c'était sur ce vieux canapé en cuir desséché. C'était ici qu'elle vivait, ou plutôt qu'elle travaillait. Il était rare que les clients viennent frapper à sa porte. En règle générale, ils l'appelaient. Qu'importe.
Des coups se firent entendre à l'entrée et la sortirent de sa rêverie mélancolique. Elle avala cul-sec son verre avant de crier son autorisation d'entrer. L'homme qui se présenta était particulièrement séduisant. La démarche droite, il avait gardé dans son attitude une gestuelle qui évoquait son passé militaire. Ses cheveux noirs et ses yeux d'un bleu profond s'harmonisaient avec sa mâchoire anguleuse. Il respirait l'autorité et sa carrure en disait long sur sa force passée. Un sac de courses à un bras, des Raybans posées sur la tête, il fit raisonner une voix chaude et intense.
- Alors John ? Cette première séance ?
- Lâche moi Doc... Ce sont de sushis ?
- Oui. Au saumon, tes préférés.
Il les déposa dans le frigo et entreprit de mettre de l'ordre dans l'appartement. Son hôtesse le regardait faire sans mot dire. Il y avait longtemps qu'elle ne disait plus rien. Lui non plus d'ailleurs. Le souvenir fugace d'une dispute lui revint et dessina un sourire bref qu'il ne manqua pas de remarquer.
- Qu'est ce qui te fait sourire comme ça ?
- Je me disais que cela faisait longtemps qu'on ne s'était pas engueulé pour le ménage. Je crois que notre couple s'essouffle.
- Roh, le ferme.
Après avoir rangé le désordre et fait la vaisselle, Doc installa les sushis sur la table basse. Laura lui servit une bière et elle prit un autre verre de Martini. Ils mangèrent silencieusement en s'évitant du regard. Repus, assis côte à côte sur le sofa, Doc finissait sa bière.
- J'ai besoin de toi ce soir ma belle. Eliot Peters sera au club.
- Le PDG de la chaîne d'Hôtels SUNSET ?
- En chair et en os. Il vient négocier l'achat d'un immeuble situé à quelques rues du club. La rumeur dit qu'il fait pression sur le propriétaire David Moreau. Je voudrais que tu viennes tendre l'oreille.
- Ils ne seront pas dans une de tes salles privées que tu as mises sur écoute ?
- Non. Sinon je ne te demanderais pas de m'aider. Quelque chose m'échappe. J'espère qu'il n'y aura pas de grabuge. Je n'ai pas envie de fermer la boîte ni de perdre ma réputation.
- Et moi de perdre une belle source d'informations... Je serai là.
- Mets un robe s'il-te-plaît.
- Tu peux toujours rêver.
L'air sérieux il posa des yeux sévères sur elle puis s'en alla en claquant la porte.
- "Mets une robe"... Il en a de bonnes lui ! Où est-ce que je vais dénicher une robe d'ici ce soir ?!
Le Mambo Pacifique était un club de nuit plutôt chic. Il fallait toucher un salaire à quatre zéros minimum pour y entrer. La plupart du temps, elle passait par la porte privée et se posait dans une alcôve pour ne pas se faire remarquer. Mais ce soir elle devait sortir de l'ombre et se montrer. Il était clair qu'elle ne pouvait pas le faire dans sa tenue habituelle.
- Quelle merde !
Agacée, elle prit son chapeau, ses lunettes de soleil et ses clefs. Il devait se rende présentable et elle détestait faire les magasins.
Quand elle entra dans le club, des bougies déposées sur des nappes rouges éclairaient à peine les cocktails sur les tables. Protégés par de lourdes colonnes de marbres inscrustées dans les murs, les auditeurs appréciaient la voix de la chanteuse phare du Mambo. Sa chevelure de feu accompagnait les notes de jazz et couvrait juste ce qu'il faut le brouhaha des bavards en tenue de soirée. Des robes de soie près du corps au décolleté plongeant souriaient aux vestes ajustées des costumes hors de prix. Le jeu de lumière permettaient aux danseurs de briller langoureusement et aux négociateurs de rester cachés dans des alcôves soigneusement décorées. Le grand miroir du bar était parfait pour avoir une vision d'ensemble. Seules les alcôves privées étaient garnies de rideaux épais et donnaient ainsi une impression de sécurité. Tout le monde savait qu'elles étaient truffées de caméras et de micros. Pour bénéficier d'un black out, il fallait payer très cher. Et pour l'empêcher, il fallait payer encore plus cher. Pourquoi les clients se retrouvaient ils ici alors ? Le patron ne bossait pour personne. Aucune arme ne rentrait et toutes les denrées étaient soignement contrôlées pour éviter les empoisonnements. Le Mambo Pacifique ne marchandait que des informations. Vraies ou fausses, c'était à l'acheteur de le définir. Ce commerce payait beaucoup et Doc faisait vérifier toutes les informations afin de garantir sa propre sécurité et la neutralité de sa position. Il était très bien renseigné et disposait d'un réseau d'espionnage et de protection hors pair.
- Jim, un martini sec pour la dame.
- Tout de suite M. Paolino.
Adossé au bar, une main dans la poche de son pantalon de smoking blanc, l'autre amenait un verre de bourbon à ses lèvres. Il regardait droit devant lui.
- Très sympa ton approche. Feindre de se tordre la cheville pour tomber dans ses bras. Quel talent.
- Ne te fous pas de moi Doc. Ce tour est vieux comme le monde mais reste efficace pour poser un micro. C'est un gros pervers qui m'a tripoté autant qu'il a pu au passage et j'ai eu un mal fou à sortir de ses griffes pour commencer l'enregistrement à distance.
Il tourna la tête et ses yeux eurent l'air de la scanner de haut en bas. Elle buvait une gorgée de son aclool favori. Sa chevelure savamment relevée découvrait l'ovale de son visage. Les notes ambrées de ses pupilles brunes brillaient plus fort sous le trait de khôl noir. Elle n'avait rien laissé au hasard. De la parfaite manucure aux bijoux discrets, cette femme avait toujours su choisir ses tenues quand il le fallait. Cette robe émeraude au dos nu dessinait à merveille sa silhouette. Ses tatouages ajoutaient une touche originale et lui donnaient l'air d'une élégante pin-up des temps modernes. Son aura était hypnotique. Son regard ? Sans nul doute son arme secrète.
- Cela ne m'étonne pas qu'il t'ait tripoté autant qu'il pouvait.
Le claquement du verre qu'il posa sur le comptoir et son départ soudain coupèrent net toute répartie à Laura. Plantée-là, perplexe, elle le regardait traverser la salle d'un pas décidé et fuyant.
Les mains serrées dans ses poches, il esquiva toutes les personnes qui retournaient sur son passage. Quand enfin il se retrouva dans son bureau, en sécurité, il posa son dos sur la porte qu'il venait de refermer.
- Qu'est ce qui m'a pris ?
Il s'approcha de la baie vitrée qui lui donnait une vision d'ensemble du club. Il l'aperçut. Dans cette robe, il ne l'avait pas reconnue tout de suite. Il l'avait repérée grâce aux tatouages. Derrière sa vitre teintée, il l'observait en essayant tant bien que mal d'apaiser les battements fous de son coeur. Après toutes ces années, il pensait en avoir fini avec ses sentiments pour elle.
Eliot Peters et ses convives se saluaient et quittaient la table. Elle coupa l'enregistrement et s'éloigna du bar en direction de la sortie. Elle choisit son chemin avec soin pour devancer Peters et se placer sur sa route. Une main épaisse et molle se glissa sur sa taille.
- Faites attention à vous ma beauté. Je ne serai pas toujours là pour vous rattraper.
Feignant la surprise et une nouvelle perte d'équilibre, elle récupéra le micro sur le col et lui décocha un regard innocent et gêné. Peters était clairement aux anges.
- Pardonnez-moi, vous me sauver une nouvelle fois.
- Avec plaisir ma chère. Il me semble vous avoir vu discuter avec le Patron.
- En effet. Il est venu me prévenir que sa réunion allait s'éterniser et qu'il avait donc fait venir un taxi pour me ramener chez moi.
- Oh, je vois. Vous êtes proches tous les deux ?
- Il est proche de mon compagnon et il est en réunion avec lui donc...
- ... Donc il prend soin de vous.
- En effet.
L'air déçu, il la lâcha en lui souhaitant un bon retour et une belle fin de soirée. Son expression laissait entendre qu'il comprenait ce qu'impliquait avoir des liens avec M. Paolino. Et de toute évidence, il préférait éviter le conflit ce soir.
Quelques minutes après son départ, elle rentra chez elle. Au volant de sa voiture, lui revint en mémoire la remaque de Doc et ses pensées se perdirent plus loin dans ses souvenirs. A vrai dire, elles se rendirent dix ans en arrière. Une de ces nuits durant lesquelles son corps et celui de Doc s'étaient parlés remonta à la surface. Cela n'avait pas duré entre eux mais ils étaient restés proches. Elle remit ces moments dans leur boîte et gara sa voiture. Il faisait nuit noire quand elle arriva chez elle. Un tour de clé dans la serrure. La porte s'ouvrit. Les chaussures valdinguèrent contre les plaintes en bois poussiéreuses. La lumière des néons colorés du sex shop d'en face au travers des stores illuminaient le petit espace. Tout était calme. Les rares habitants de l'immeuble travaillaient de nuit. La plupart d'entre eux ne lui parlaient pas. Ils traçaient leur chemin tels des fantômes, le regard collé au sol. Peut-être cherchaient-ils une solution à leur vie misérable au travers du plancher. Parfois, elle lâchait un "bonjour" sans grande conviction. Dans ces couloirs tristes, il était rare d'entendre ces mots. Elle voyait la surprise se mêler à la méfiance avant de recevoir une réponse sur un ton égal. Il lui arrivait de vouloir passer outre les simples politesses pour discuter mais c'était trop tard. L'individu avait disparu avant même qu'elle ne prononce un autre mot. Existait-il des gens souriants aujourd'hui ? Même la journée, plus personne ne souriait. Quand le soleil vient c'est que la pluie lui a laissé sa place. Mais tout le monde sait que cela ne dure pas longtemps. Alors à quoi bon sourire ... Elle prit une profonde inspiration et sortit de ses idées sombres. Tout en réfléchissant à l'utilité de sourire, elle s'était déshabillée et n'avait gardé qu'une culotte. A moitié nue, elle avait sorti le Martini et le matériel pour écouter l’enregistrement numérique. Une fois le fichier traité, elle s’allongea sur le canapé, alluma une cigarette et appuya sur le bouton play de la télécommande.
- Asseyez-vous M. Moreau.
- Hum… Merci M. Peters.
- Je vous en prie appelez-moi Eliot. Je vous sers un verre ?
- Non, merci.
Moreau était tendu. Il n’était clairement pas à l’aise. Ce n’était surement pas la première fois qu’ils se rencontraient.
- Détendez-vous Moreau. Nous sommes entre gentlemans. Et nous sommes là pour passer un moment entre amis.
- Ne vous foutez pas de moi ! Je sais très bien pourquoi vous m’avez demandé de venir.
- Ne soyez pas grossier voyons.
- Je ne vous cèderai jamais ma propriété.
- Asseyez-vous Moreau !
Le ton était monté. Les yeux rivés au plafond, elle refilait la scène avec la bande-son.
Peters était très sûr de lui dans son smoking blanc. Même les bouffées de cigare qu’il recrachait bruyamment s’entendaient sur le fichier. Bien plus grand que Moreau, il le prenait clairement de haut. Un seul geste en direction des deux gorilles postés de part et d’autre de Moreau et il s’était retrouvé assis de force. Deux mains massives lui brisaient presque les épaules. Il paniquait et transpirait à grosses gouttes dans son costume trois pièces. Il avait peur et sa voix était plus sèche et plus saccadée. Il n’avait aucun moyen de défense.
- Je vous en prie laissez-moi partir.
- Dis-moi Moreau. Est-ce que ta femme sait que tu te gardes deux belles poules dans des appartements en centre-ville ?
Il blêmit et cela avait suffi à répondre à la question.
- Je… Je… Non…
- Je suppose que la belle famille n’apprécierait pas un tel scandale dans la presse.
- Ordure !
- Mollo l’ami. Reste poli. Voilà comment ça va se passer. Dans cette enveloppe tu trouveras une proposition d’achat plus que convenable. Je vais te laisser du temps pour faire semblant d’y réfléchir et signer sinon je raconte tes petites histoires à la presse. Oh ! Et ne sois pas étonné, il y a des photos de toi et de tes maîtresses qui accompagnent la proposition. Histoire de te rappeler que je t’ai à l’œil.
Effaré, Moreau s’était levé et avait quitté le Mambo à toute vitesse, l’enveloppe sous le bras.
Ce Peters était un véritable enfoiré. La suite de l’enregistrement indiquait que Peters était sur le départ et qu’il avait à faire. Elle s’endormit.
Le crépitement dans la poêle et le son de la vaisselle la réveillèrent. La tête un peu lourde et les yeux embués par un couché tardif et une demi-bouteille de Martini, Laura émergea de son sommeil agité. En s’asseyant sur le canapé, elle constata qu’elle portait un tee-shirt over size. Une tasse de thé et une assiette d’œuf et de bacon se posèrent près d’elle.
- Putain Doc ! Tu fais chier ! Tu ne peux pas rentrer chez moi comme ça te chante !
- Bon appétit ma colombe.
Sans se faire prier, l’air renfrogné, fourchette et couteau s’activèrent. Il l’observait à la dérobée comme il l’avait toujours fait. Une mèche de cheveux bruns caressait son épaule nue au grès des mouvements de son corps qui s’était quelque peu épaissit avec le temps. Les cheveux en bataille, les yeux noircis par le maquillage, elle était loin du cliché sexy de la femme au réveil que l’on voit dans les films. Pourtant un désir vif le piqua. Elle venait d’ingurgiter son repas quand elle annonça qu’elle allait prendre une douche.
Trente minutes plus tard, vêtue de son éternel débardeur blanc et d’une paire de jeans, elle s’adossa au chambranle de la porte de la salle de bain. Les cheveux mouillés, les pieds nus et le visage plus frais Laura demanda une cigarette à Doc.
- Bon, notre mec est sacrément dans la merde.
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
Elle lui tendit la cigarette sur laquelle il tira deux taffes avant de la lui rendre.
- Cette andouille à deux maîtresses. Peters lui a fait une offre à laquelle Moreau doit faire semblant de réfléchir. Sinon la presse gagnera un nouveau scandale à étaler partout !
- Merde !!!!
- … Doc… Va falloir que tu me dises pourquoi ça te met autant en rogne…
- Je n’aime pas ça. Un hôtel SUNSET ici, ce n’est pas bon pour moi.
- Pourquoi ? Ça pourrait te ramener de la clientèle…
- Ce n’est pas ça le problème. Pour l’instant, le quartier est neutre. Grâce au Mambo Pacifique, il n’appartient à aucun gang, aucun mafieux, aucun trafiquant. Ici c’est la safe-zone. Le seul trafic qui y règne, c’est celui de l’information et j’en suis le gardien car je ne bosse avec personne. Peters trempe dans tout sauf l’espionnage car je me suis assuré d'avoir le monopole. Si Peters met un pied ici, il met un pied de le marché des informations…
- ... Le quartier perd sa neutralité et la guerre s’invitera dans les rues… Tu dis qu’il trempe dans des affaires pas nettes. Tu as des preuves ?
- Non. Ce gars-là, il sait utiliser le marché et il sait couvrir ses arrières. Jusqu’ici, je n’ai pas beaucoup travaillé avec lui mais plutôt avec ses sbires. Et si j'ai réussi à faire des déductions, les preuves quant à elles, manquent cruellement.
- Bon… Il faut que je me bouge pour trouver un moyen de contre-pression à offrir à Moreau.
- Fait chier !
- Détends-toi…
Elle avait posé sa main sur son bras en disant ces mots. Un léger frisson avait parcouru son corps à ce contact. Il s’était retourné et pendant une fraction de seconde son cœur s’était arrêté. Son souffle s’était fait court. C’est lui qui rompit le lien.
- Bon j’y vais ma belle. Quand tu as des nouvelles…
- Je te tiens au courant.
Il embrassa rapidement sa joue et partit. Il n’avait jamais fait ça avant. Elle porta ses doigts là où le baiser avait laissé son empreinte. Entre incompréhension, stupeur et espoir. Espoir ? Mais que lui arrivait-il ? Elle secoua la tête pour se ressaisir et prit la direction de l’escalier en sortant de son appartement. Elle descendit les étages au pas de course jusqu’à la porte du sous-sol. De là, elle entra dans l’ascenseur, tapa un code puis attendit patiemment qu’il descende encore. Les portes s’ouvrirent sur un long couloir sombre. Elle renvoya l’ascenseur avant d’avancer plus en amont. Les néons du plafond s’allumaient un à un au fur et à mesure qu’elle gagnait du terrain. Une salle se découpait au bout du couloir. Le clic de l’interrupteur se fit entendre lorsqu’elle l’activa et une lumière blafarde éclaira le lieu.
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