Chapitre 2

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Quand Mister T lui avait indiqué cet immeuble pour s’installer, elle était loin de se douter de la raison qui le poussait à la faire emménager ici. Cette pièce secrète regroupait tout un arsenal de communication et d’espionnage en tous genres ainsi qu’un stand de tir et du matériel qui lui permettait de faire son travail. Il lui faisait envoyer toutes sortes d’armes et de gadgets sans qu’elle ne sache comment. C’était aussi l'un des seuls endroits desquels elle pouvait le contacter.

Le téléphone vert accroché au mur était une ligne sécurisée qui envoyait un code d’appel. Elle prit le combiné, composa le numéro et le reposa.

L’écran principal de la mosaïque s’alluma. Plutôt que d'afficher son visage, il utilisait des avatars et cette fois-ci…

- Une grenouille en costume cravate ? Sérieusement ?

- Elle est stylée tu ne trouves pas ?

- Chacun ses goûts... J’ai du boulot pour toi.

- Hey ! Tu ne me demandes même pas comment mes vacances se sont passées ?

- Comment se sont passées tes vacances ? J’ai un boulot pour toi.

- Mouais, t’as pas changé en deux mois. Bon, dis-moi tout.

- Je vais t’envoyer une photo et un nom. Trouve moi tout ce qui peut être compromettant sur le sujet.

- Le délai ?

- Pour hier.

- Tu fais chier !

- Regarde sur ton compte, y a une avance. A plus.

Elle savait qu'elle lui mettait la pression mais elle connaissait T, c’était le meilleur dans son domaine. Il fallait agir au plus vite. Peters laissait du temps à Moreau mais combien de temps ? D’un coup d’œil aux armoires, elle repéra ce qui lui serait utile. La journée allait être longue. Les filatures étaient éprouvantes, néanmoins elles pouvaient parfois rapporter gros et vite.

Elle avait posé un micro dans la voiture de Peters sans se faire repérer malgré les gardes qui rôdaient autour de l'hôtel particulier. Ca n'avait pas été une mince affaire et elle était plutôt fière d'elle. La filature avait commencé tôt. Assise dans son véhicule, une boîte de pizza remplie de croûtes lui tenait compagnie. Frustrée, elle bougonnait. Cela faisait des heures qu’elle attendait que Peters sorte de son immeuble en centre-ville. Quand elle l’avait vu y entrer elle s’était dit qu’il n’y resterait pas très longtemps. Il avait évoqué un rendez-vous sur le trajet qui l’avait mené de chez lui jusqu’ici. Sa peau collante était tapissée de poussière. L’huile piquante laissait un parfum ambiant et Laura n’avait qu’une conversation infructueuse à se mettre sous la dent. Rageuse et la vessie pleine, elle sortit pour aller se soulager dans un buisson. Maigre satisfaction. Quand elle vit du mouvement à l’entrée de l’immeuble, ses mains finissaient de fermer son pantalon. La colère lui donna une telle énergie que lorsqu’elle arriva à sa portière elle faillit glisser sur l’asphalte. Heureusement, elle avait de bon réflexe. Un tour de clé, regard rapide dans les rétros et la voilà repartie pour suivre Peters. Dix minutes plus tard, l’auto devant elle s’arrêta devant un restaurant aux allures de paillote tahitienne. Elle n’avait entendu aucun mot pendant le trajet. Peters n’avait pas ouvert la bouche ou il avait découvert le micro. Laura prit son carnet de notes. Date, heure, lieu. Vaïana Banana. Quel nom ridicule.

Deux heures plus tard, la cible sortit avec une femme. Accrochée à son bras, l’on pouvait supposer qu’ils étaient intimes. Le doigt cliquait sur le bouton de l’appareil photo. Il lui fallait quelques clichés. Peters et sa compagne filèrent jusque chez lui. Ravissante la demoiselle. Mais qui était-elle ?

Laura décida de rentrer. Il était tard, elle avait faim et elle était épuisée.

Sans grand ménagement ses affaires atterrirent sur le canapé. Son chapeau était probablement le seul qu’elle traitait avec égards. Elle s’alluma une cigarette et descendit dans son QG pour appeler Mr T.

- Hey Laura ! Je n’ai rien pour l’instant.

- J’ai t’envoie des clichés et des coordonnées. La filature à l’ancienne c’est chiant.

- Ha ! Ha ! Ha ! Mais ça peut servir ma belle.

- Ma belle ? C’est nouveau ça. Qu’est-ce qui te prend ?

- Hum, pardon. Un moment d’égarement. Aloooooors… Qu’est-ce que nous avons là ?

Enfoncée dans le fauteuil devant la mosaïque d’écran qui venant de s’éteindre, elle attendait le regard vague. Pourquoi était-elle aussi tendue ? Ne tenant plus en place, elle sortit son arme, la démonta et la nettoya minutieusement. Plus sereine, elle s’approcha du stand de tir. Dans ces moments-là plus rien ne comptait. Respirer. Viser. Bloquer. Tirer. A l’époque de la brigade des stups elle était la meilleure. Elle avait même reçu une distinction. Et puis elle avait tout foutu en l’air.

Les balles atteignirent leur objectif mais la séance ne lui fut d’aucun secours. Epuisée, agacée, elle se remémora la brève discussion qu’elle avait eu au bar avec Doc. Un désir intense la parcouru. En règle générale, il lui suffisait de se rendre au stand et de s’entraîner pour que cela passe mais cette fois cela n’eut pas l’effet voulu. Elle avait mal de le vouloir. S’abrutir n’y changerait rien non plus et il y avait longtemps qu’elle n’avait plus d’amant.

Les jours suivants se ressemblèrent. Filature, stand de tir, tension sexuelle, cigarette, Martini. La chaleur devenait de plus en plus humide et il était certain qu’un orage allait se préparer. Quand il éclata, Laura sortait de sa Mini Cooper pour se rendre chez le psy. Elle avait décidé de se rendre à son rendez-vous malgré ses réticences.

Derrière le store, Gabriel la vit sortir de sa petite auto rouge. Laura Johnathan. Sa cible. Il n’avait pas été facile de rentrer dans les petits papiers de Paolino. Plusieurs mois de travail pour être tout à fait honnête. Tout cela pour approcher cette femme et lui soutirer des informations liées à une affaire du Cartel vieille de dix ans. Fouiller son appartement n’avait rien donné. La tuer était un risque trop important. Personne ne savait quelles consignes elle aurait pu laisser en cas de décès.

Si seulement il était moins nerveux. Le souvenir de son regard perçant l’envahit à nouveau en cet instant. Elle lui plaisait beaucoup. Cette attirance risquait de lui coûter cher. Très cher. Il prit une profonde inspiration et se raisonna. Des coups à la porte annoncèrent l’arrivée de sa patiente. La porte s’ouvrit. Comme il s'y était attendu, elle était trempée. Il pouvait suivre ses courbes sans en perdre une miette. Sans même s'en rendre compte, il s'était levé pour l’accueillir. Troublé, il l'invita à prendre place.

- Bonjour Laura. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

- Trempée.

- Vous voulez une serviette pour vous sécher ?

- Non ça ira. Avec cette chaleur c'est plutôt agréable.

- Bien... Je suis content de vous voir Laura. Je pensais que vous ne viendriez pas.

- Preuve que vous croyez fermement en vous.

- Vous savez très bien ce que je veux dire... Ecoutez, j'ai bien saisi que vous n'êtes pas enchantée d'être ici. Mais peut-être que vous pourriez jouer le jeu non ? A être ici, autant en profiter vous ne pensez pas ?

- ... Oui... Après tout, pourquoi pas. Doc vous fait confiance.

- Qui est Doc ?

- L'ami qui m'a conseillé de venir vous voir.

Qu'avait-elle à perdre à suivre une thérapie ? Du temps, de l'argent ? Elle s'en moquait pas mal de tout ça. Et il fallait bien admettre que sa vie n'était pas très folichonne. Un peu de nouveauté ne lui ferait pas de mal et l'homme en face d'elle était plutôt plaisant à regarder. Alors autant se distraire un peu.

- Un ami bienveillant semble-t-il.

Il savait très bien qui était Doc.

- Bien Laura. Et si nous commencions pas le début ?

La séance dura environ une heure. Ils abordèrent son enfance heureuse et sa relation avec ses parents. Son adolescence plutôt normale et ses premiers émois amoureux. Quand la fin de la séance sonna, elle remercia le psy et en sortant, elle décida que cela lui ferait peut-être du bien de le revoir. Elle rentra chez elle un peu mélancolique et l'esprit plein de vieux souvenirs. Elle se posa à son bureau pour travailler sur l'affaire Peters en attendant les résultats de Mr T. La journée s'écoula sans qu'elle n'eut de nouvelles. Et les jours suivant ne firent pas exception. Les séances avec son psy se succédèrent ainsi que les filatures de Peters. Elle boucla d'autres petites affaires pour engranger quelques billets. Les recherches de Mr T prenaient plus de temps que prévu et les filatures fournissaient de rares éléments utiles pour qu'il creuse autant qu'il le pouvait. Doc s'impatientait et régulièrement il se rendait chez elle pour avoir des infos qu'elles n'avait pas encore. Ils se disputaient ou buvaient un verre selon l'humeur de l'un et de l'autre. Leur relation avait toujours été chaotique mais ils avaient pu aveuglément compter l'un sur l'autre toutes ces années. Il avait réussi à faire en sorte de faire poireauter Peters en manoeuvrant des diversions par la biais de troubles au sein des ses affaires. Juste assez pour qu'il soit occupé mais pas trop pour ne pas éveiller les soupçons. Un art que Doc maîtriser à merveille.

Cela faisait quelques semaines maintenant que T aurait du la contacter. Elle avait tenté de le joindre sans succès. Frustrée, elle décida de descendre pour s'entraîner comme elle le faisait chaque jour. Alors qu'elle fermait la porte de son bureau, la vibration dans sa poche annonça un message. Elle prit son téléphone et posa son doigt sur l'enveloppe virtuelle puis parcourut le texte. Mr T avait quelque chose. L’impatience se manifesta dans son pas rapide et vif. Arrivée en bas, elle utilisa le téléphone crypté.

- M. T à l’appareil à qui ai-je l’honneur ?

- Qu’est-ce que tu as trouvé ?

- Tu n’es pas drôle Laura. Bon, j’espère que tu es assise. Figure-toi que la femme de Peters était un homme …

- Et ?

- Et … Laisses-moi finir. Cette info a été particulièrement difficile à trouver car il s’est bien arrangé pour étouffer le passé de sa femme. Avant d’être Angela Peters, elle était : Simon Duncan.

- Le fils du Maire Duncan ?!

- Celui-là même ma biche ! Sa mort est un simulacre.

- Duncan a été accusé du meurtre de son fils à tort dans ce cas.

- Oui m’dame. Il me manque encore les détails mais je te les envoie dès que c’est prêt.

- Merci T. Tu es le meilleur.

Elle raccrocha le sourire aux lèvres. Cette ordure n’allait pas s’en sortir comme ça. Mais il allait falloir être prudente et maligne. Le but était d’empêcher Peters d’agir et non de le faire réagir. S’il se sentait trop en danger, il risquait de tuer Moreau et ce n’était pas envisageable. Il fallait la jouer finement. Elle rentra chez elle prendre une douche avant de filer chez Doc. La moisissure de la cabine de douche était devenue une amie. Un repère visuel qui disait que rien n'avait vraiment changé. Une bonne femme d'intérieur aurait javellisé tout ça depuis bien longtemps. Mais Laura s'en foutait. Une main posée sur la faïence fissurée et ébréchée, elle laissa couler l’eau sur elle. La sentit s’écraser sur le haut de sa tête puis glisser sur sa peau et la vit finir dans un tourbillon de mousse. Elle malaxa son ventre qui formait une bouée. Elle avait vieilli. Elle ne prenait plus soin d'elle depuis longtemps. Même pas un peu de crème anti-âge. Qu'est-ce que ça pouvait foutre de toute façon ? Au bout du compte, on allait tous finir par mourir. Quand elle eut fini, elle frictionna vigoureusement ce corps si peu respecté avec une serviette. Cela lui rendit temporairement un peu de tonus. Elle resta plantée un moment devant son miroir en dialoguant avec elle-même. Soudain, elle prit la tondeuse et la passa sur les côtés de son crâne. Elle conserva la longueur à partir de quelques centimètres au-dessus des oreilles. Quand elle fut satisfaite, elle balaya rapidement la salle de bain puis sortit. Animée par la colère, elle prit la direction du Mambo Pacifique. La cigarette aux lèvres, elle passa par la porte arrière du club. Le gorille la laissa entrer sans demander son nom. Cela n'était plus nécessaire. Elle monta les escaliers jusqu'au bureau de Doc. Sans frapper, elle entra. Il était assis derrière son bureau entrain d'écrire. À la tête qu'elle tirait, elle était énervée. Surprit et irrité, il se demanda ce qu'elle avait bien pu faire avec ses cheveux. Alors qu'elle s'asseyait bruyamment dans le fauteuil qui lui faisait face, il appuya sur le bouton de l'interface du boîtier vocal.

- Monsieur ?

- Fais venir Alphonso s’il-te-plaît.

- Bien Monsieur.

Il s’adossa à son fauteuil et la regarda.

- Quoi ? T’aimes pas ma nouvelle coupe ? C’est pourtant à la mode.

- Donnons à ta coupe une raison d’être appelée « coupe de cheveux ».

- Mouais. Rabat-joie.

- Bon, qu’est-ce que tu veux ? Tu n’es pas venue jusqu’ici pour parler coiffure.

- Tu me vexes chéri. Moi qui voulais que tu sois le premier à me complimenter.

- Tu me gonfles Laura. Arrête ton char ! Qu’est-ce que tu as en ce moment ?

- Qu’est-ce que j’ai ? Un dossier contre Peters.

La tension s’estompa sans disparaître complètement.

- Ça tient la route ?

- Oui. T est sur le coup. D’après lui, les informations qu’il a retrouvées étaient bien cachées. Je devrais recevoir le dossier complet sous peu.

Alphonso fit son entrée à ce moment-là. Agé de vingt-cinq ans, il incarnait le parfait stéréotype de l’italien macho du quartier. Cheveux noir plaqué, chaîne en or, chevalière en or, chemise blanche et pantalon à pinces noir sur chaussures de ville Armani. Jeune, beau, musclé. En le voyant arriver, elle ne se laissa pas prier. Une heure et demie plus tard, elle ressortait avec une coupe récupérée. Les cheveux plus courts, dégradés. La tonte régularisée. Alphonso lui laissa son numéro puis partit. Son reflet dans le miroir lui donnait l’impression d’avoir rajeunit de dix ans. Elle aperçut Doc derrière elle, une main sur le chambranle et une autre dans la poche. Ses yeux glissaient sur Laura comme deux braises. La vibration interrompit ce silencieux échange empreint de désir. Coupant le contact visuel, Doc retourna dans son bureau avec la plus grande des difficultés. Bon sang, cette femme le rendait fou ces derniers temps.

- Est-ce que je peux me connecter sur ton ordinateur ? T m’a envoyé le dossier.

Il n’eut pas le temps de répondre. Elle était déjà dos à lui, penchée sur la machine entrain de cliquer sur la souris et de taper au clavier.

- Assieds-toi au moins.

Ce qu’elle fit. Elle cliqua sur le mail que T lui avait envoyé. Quand elle eut extrait le dossier et imprimer les pièces elle en informa T qui fit disparaître le mail et toutes traces du dossier.

- Il est bon.

- Le meilleur. Bon, on s’y met ?

Des mégots encore fumants entassés dans le cendrier, des documents éparpillés, des verres secs d’avoir été utilisés. Vestiges de quelques heures de travail. Doc desserra sa cravate et défit le premier bouton de sa chemise. Son odeur musquée mélangée au whisky et au tabac vint effleurer les narines de sa co-équipière. Elle frémit. Assise sur le bord de la table basse, elle pointa du doigt une photo sur laquelle Peters se faisait sodomiser par sa femme.

- Faut qu’on garde ce mec à l’œil.

- Putain c’est pas rien ce que nous avons là.

- Je te l’avais dit chéri.

Il se leva d’un coup et s’approcha dangereusement de Laura. Un souffle, un regard et le feu les consuma sans crier gare comme il le fit bien des années plus tôt. A même le sol. Rapide, brutal, sauvage. Il n’arrêta que lorsqu’ils jouirent quasiment ensemble dans un gémissement presqu’animal. Satisfait, il se rhabilla en regardant les documents. Laura l’imita.

- On peut savoir ce qui t'a pris ?

- J'avais besoin de me détendre et je t'avais sous la main.

- C’que tu peux être con.

Agacé, il la regarda droit dans les yeux.

- Depuis que je te connais, je baise des femmes dont le nom m’échappe le lendemain. Je t’ai dans la peau. Je t’ai toujours eu dans la peau et tu le sais très bien. Alors arrête de me faire chier, j’en ai ma claque.

- Ca n'explique pas pourquoi aujourd'hui.

- Franchement qu'est-ce que ça peut foutre ? J'en avais envie, c'est tout. Et ça n'a pas eu l'air de te déranger.

Il avait dit ces mots avec la froideur d’une lame. Quand il eut fini de parler il vit, pour la première fois depuis bien longtemps, perler des larmes au bords des ses yeux. Son cœur bondit d’un coup dans sa poitrine et son sang ne fit qu’un tour. Avec toute la douceur dont il était capable il la prit dans ses bras et un flot ininterrompu de pleurs coula sur son épaule. Dix ans qu’elle n’avait pas pleuré et la voilà qu’elle déversait un torrent d’eau salée dans les bras du seul être qui n’ai jamais compté pour elle cette dernière décénie. Elle en prenait conscience en cet instant et ne savait que faire. Elle s’écarta de lui doucement.

- Je vais y aller.

- D’accord. Je vais t’aider à ranger les papiers.

- Non ça ira.

Il ne bougea pas jusqu’à son départ. Comme s’il espérait que le temps s’arrêterait et qu’elle resterait là. Les documents rassemblés, elle se dirigea vers la porte. Quand elle mit la main sur la poignée, elle hésita. Sa tête pivota légèrement comme si elle allait se retourner. Il arrêta de respirer le temps d’un battement. Et puis elle disparut sans un regard.

Il monta chez lui. Coula dans son canapé en cuir. Il était nerveux. Comme électrique. Toutes ces années, il avait été là pour elle. Cachant se qu’il ressentait. Se mentant à lui-même. Il bouillonnait à l’intérieur. Une colère soudaine et ravageuse qui l’empêcha de dormir. Des années à travailler à ses côtés, à encaisser ses humeurs. Combien de fois l’avait-il accueillie et l’avait-il écouté déblatérer son discours aigri ? Combien de fois avait-il pris soin d’elle quand elle était malade, bourrée ou entrain de bosser sur une affaire ?

- Putain ! Y en a marre !

Son cri résonna dans le vide de son luxueux penthouse.

- Il faut que ça cesse !

Le liquide ambré du bourdon se fit entendre en rencontrant le fond du verre qu’il se servait. Il réalisait à quel point il était perdu. Il l’aimait du plus profond de son être et jamais il ne pourrait la laisser. Il lui appartenait et aucune autre ne pourrait calmer sa colère de vivre une telle relation avec cette femme bornée et détruite. Debout, face à la baie vitrée, il but une gorgée en contemplant les lumières de cette ville pourrie jusqu’à la moelle. Il comprenait Laura. Les nocturnes allaient prendre leur quart et une tout autre vie s’animerait bientôt devant ses yeux qui ne dormiraient pas ce soir. Trafiquant de drogues, prostituées, coups de feu et autres réjouissances seraient au rendez-vous. Ses gars seraient partout à ouvrir l’œil. Prenant à droite et à gauche des renseignements qui faisaient tourner sa boutique. Oui, il comprenait Laura.

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