Chapitre 7
Il restait encore plusieurs jours avant que le chargement n'arrive à l'entrepôt de la Sunset Compagnie . Laura et Sara discutaient à la terrasse d'un café sur la place principale du centre-ville. Elles avaient décidé de passer un moment ensemble pour se détendre un peu. Maigre réconfort tellement la tension était palpable. Autour d'elles, le monde continuait de tourner. Des femmes, des hommes, des enfants marchaient vers leur but sans rien savoir de ce qu'il se tramait à cette table en fer forgée.
- Laura, je sais que cette affaire te tient à coeur. Mais, J'aimerai que tu me dises pourquoi après toutes ces années, tu te remets dessus ?
- Pour Sonia.
- Pour Sonia ? Mais ...
- Je lui dois bien ça. Elle est morte à cause de moi ...
- Arrête de dire des connerires ! C'est pas toi qui l'a butée !
- Chut ! Bon sang Sara ! Moins fort.
Des yeux interloqués se détournaient déjà. Elles se levèrent et payèrent leur note. En marchant, Laura reçu un message. Gabriel lui donnait rendez-vous chez elle le soir même. Elle en informa Sara. Elles se prirent dans les bras et se quittèrent sur un air entendu. Laura était tendue. Elle marcha en appelant Doc . Deux ou trois jours en arrière, Il l'avait informé de faits plutôt inquiétants. Il faisait suivre Gabriel depuis un moment déjà. Il n'était pas certain de lui mais il pensait que Gabriel préparait quelque chose. Et si quelque chose se tramait, il semblerait que cela soit pour ce soir puisqu'il lui avait donné rendez-vous chez elle et qu'elle n'avait eu que très peu de nouvelles cette semaine alors qu'ils étaient régulièrement en contact.
- Salut John.
- C'est pour ce soir. Rejoins moi à l'appart.
Elle raccrocha et rentra chez elle aussi vite que possible. Elle alluma le tourne disque et y déposa un vinyle. Un jazz noir un peu grésillant s'échappa des enceintes. Elle avait ressassé leurs discussions depuis que Doc lui avait fileé l'info concernant Gabriel. Elle n'avait pas senti d'animosité de sa part. Au contraire, elle l'avait senti plutôt ouvert à elle. Il avait l'air de vivre un conflit intérieur mais elle l'avait mis sur le compte d'une blessure datant de son enfance. Comment avait-elle pu passer à côté ? Etait-elle aveuglée par l'amitié qu'elle avait tissée avec Gabriel au point de ne pas voir venir une potentielle attaque de sa part ? Quelque chose n'allait pas. Plus elle se questionnait et plus l'envie de boire était forte. Elle s'en voulait. Elle ne voulait pas y croire. Elle se décida à faire une séance de sport pour passer l'envie de boire. La séance terminée, elle prit une douche et se fit un sandwich. Elle était toujours frustrée mais l'envie d'alcool était passée. En fin de journée, Doc toqua à la porte. La machoire cripsée, la respiration lente. Elle lui ouvrit sans mot dire. Il entra, déposa sa sacoche et se servit un verre d'eau.
- Il arrive quand ?
- Bientôt.
- Bien...
Un silence lourd appuya ces longues minutes d'attente. Ils échangèrent des banalités sur un ton sec et court qui révélait leur état émotionnel sur le fil du rasoir. Enfin, des coups à la porte donnèrent le signal. Discrètement, Doc se positionna de telle sorte qu'il fut caché lorsque la porte s'ouvrit. Gabriel et Laura se saluèrent. A peine la porte s'était elle refermée derrière lui que Doc lui tomba dessus. Le nouvel arrivant se débatit un moment avant de réaliser, une fois le visage collé au sol, qu'il ne pouvait rien faire.
- Putain mais Laura, qu'est-ce qu'il se passe !?
- A toi de me le dire Gab.
- Dis à ton bulldog de me lâcher !
Le dit bulldog ressera son empoigne en grognant. Elle regarda Doc et lui fit un signe de tête et il desserra son poing sans lâcher sa proie pour autant. Elle se pencha pour faire les poches de Gabriel.
- Mais tu fais quoi bordel !?
Doc, plaqua une main sur sa tête et Gabriel émit un son douloureux. Enfin, Laura extirpa une pochette dans laquelle se trouvait une pilule en forme de licorne. Elle avait aussi sorti son porte-feuille, ses clefs et une boîte de bonbons à la menthe. D'un regard, elle enjoignit Doc à relâcher son étreinte. Ce qu'il fit sur le champ. Il tendit une main à Gabriel que ce dernier regarda avec circonspection et colère avant de se lever tout seul. Il regarda le sachet que Laura agitait devant lui. Doc se tenait au repos tout comme il l'eut fait durant ses années de service militaire. Attendant la moindre opportunité d'attaquer.
- C'est quoi ça ?
- C'est à moi.
- Ecoute bien Gabriel. Je déteste qu'on me prenne pour un lapin de six semaines. Je t'offre une opportunité de me dire ce que tu fous avec cette pilule alors que tu viens me voir chez moi. Et n'essaie pas de me la faire à l'envers. J'ai été flic à la brigade des stups tu te souviens ?
Il changea d'attitude. Il était en colère lui aussi. Il se sentait stupide. Elle s'était assise sur le canapé, les coudes posés sur les genoux, le sachet se balançait entre l'index et le majeur de sa main droite.
- Pourquoi tu me demandes si tu sais ce que c'est ?
- Tu comptais me le faire gober discrétosse ?
- Non ...
Le claque partit d'un coup. Gabriel passa son index sur sa lèvre fendue et regarda Doc d'un air noir sans rien faire pour autant.
- Qu'est-ce-que tu veux que je te dise ? J'en ai marre qu'on ne baise pas alors je voulais faire ça ce soir avec ou sans ton consentement.
La deuxième claque partit aussi vite. Plus forte. Gabriel chancela puis reprit son équilibre.
- Il compte me frapper comme ça longtemps ton garde du corps ?
- Jusqu'à ce que tu dises la vérité. Gabriel, tu sais qui je suis. Ne me dis pas de conneries. Tu bosses pour le cartel depuis des années. Je n'arrive pas encore à faire le lien mais je sais que tu travailles pour eux.
- Non tu ne sais rien. Rien de rien. Juste ce que j'ai voulu te dire.
Il n'avait plus le choix, il le savait. Quoi qu'il fasse c'était un homme mort. Il n'avait pas besoin d'avoir le détail mais il avait compris. Il s'était aussi fait piéger.
- Tu as bien joué ton jeu dis moi.
- Parce que tu ne jouais pas, toi, peut-être ?
- Moins bien que toi visiblement.
- Dis moi tout ... Maintenant.
Il hésita. Son visage exprimait le remord, le déchirement et l'inquiétude.
- On peut t'aider.
- Non, vous ne pouvez pas. Tu n'as pas idée de qui est ce mec.
- Alors dis-moi !
Elle commençait à perdre patience et il ne manquait pas grand chose pour que Doc se déchaîne.
Les épaules de Gabriel se relachèrent d'un coup. Il prit une profonde inspiration et passa sa main dans ses cheveux. Il était nerveux. Il commença à parler comme s'il avait retenu tout ça toute sa vie et il vida son sac. Au fur et à mesure de son récit, Doc et Laura montrèrent une attitude plus détendue mais non moins vigilante. Ils réalisaient ce qu'avait pu être la vie de Gabriel toutes ses années. Il ne mentait pas quand il disait que tout ce qu'il voulait s'était être psychologue et avoir une vie normale, loin de tout ce merdier. Il parla de sa mère, de son père. D'Andrew Cromwell, son père d'adoption. Grand patron de la pègre. Il expliqua qu'il avait troqué sa liberté contre la copie du dossier qu'elle avait récupéré au QG. Ce qui confirma à Laura que le cartel voulait disparaître des fichiers de la police. Gabriel expliqua que ce soir, il comptait la droguer pour fouiller le lieu de fond en comble. Il s'était assis et Laura lui avait confectionné une compresse froide à l'aide d'un linge et de glaçons pour l'appliquer sur la lèvre. L'air désolé et abbatu qu'il affichait attira une compassion froide de ses interlocuteurs. Laura avait le cul entre deux chaises car elle l'appréciait vraiment ce mec. Il l'avait aidé dans des moments particulièrements difficiles de son sevrage. Ils avaient tissé des liens au fur et à mesure et bêtement elle s'était vraiment attaché à lui. Sans être amoureuse, elle l'aimait bien.
- Ecoute mec, dans la vie on a toujours le choix. Tu as fait de mauvais choix jusqu'ici et aujourd'hui un autre se présente à toi. Laura et moi, nous avons un plan et tu peux te racheter en nous aidant.
- Si je fais ça je suis un homme mort.
- Gab, tu bosses pour le cartel, tu es déjà un homme mort. De toute façon. Tu crois vraiment que Cromwell va te laisser filer après lui avoir fourni la copie du dossier dont je dispose ?
Il savait bien dans son fort intérieur qu'elle avait raison mais il voulait tellement y croire. Il voulait tellement avoir une vie simple et s'occuper de ses patients sans plus jamais avoir à faire à Cromwelle. Il le lui avait promis ! En même temps, Laura était une femme honnête. Et elle avait tellement souffert elle aussi. Il avait une chance de racheter ses erreurs du passer. Il prit le temps de la réflexion puis se décida.
- Qu'est ce que je dois faire ?
- Donne nous un moment Gab.
Laura avait parlé en se levant et avait attrapé Doc par le bras pour sortir. Dans le couloir, elle faisait les cents pas.
- John, qu'est ce qu'il t'arrive ?
- On peut pas l'embarquer là dedans. Il est torturé ! Ca se voit !
- Tu te fous de moi ?! Ce type voulait te droguer pour fouiller ton appart et t'envoyer en pâture aux loups !
- Peut-être mais tu l'as entendu comme moi non ? C'est une victime ce mec ! Faut qu'il se fasse la malle avec une nouvelle identité !
- Arrête bordel ! C'est notre meilleure chance d'arrêter Peters et Cromwell ! Il est le fils du patron !
- Justement ! Ca va lui exploser à la gueule ! Je ne veux pas être responsable de ça.
Il voyait l'angoisse tracer des sillons sur le visage de Laura. Cela lui prit du temps pour comprendre. Il s'approcha d'elle et lui prit le bras pour l'attirer à elle. Elle se dégagea d'un coup sec.
- Qu'est ce que tu fous !? Tu crois que c'est vraiment le moment pour un câlin ?!
Il insista sans mot dire et la serra contre lui. Enervée, elle tenta de se défaire de son étreinte.
- C'était pas ta faute John.
Ces mouvements perdirent de leur force au fur et à mesure que Doc tentait de la rassurer et de la déculpabiliser. Un flot de larmes la submergea.
- C'était pas ta faute. Elle connaissait les risques. Tu ne pouvais pas prévoir ce qui allait arriver.
- J'aurais dû la protéger mieux que ça.
Elle renifla bruyament. Il dessera son étreinte, essuya les larmes de sa partenaire et la regarda droit dans les yeux.
- Ce gars, c'est ta carte maîtresse pour rendre hommage à la petite.
- Et s'il est stabilisé et qu'il retourne à nouveau sa veste ?
- Il bouffera les pissenlits par la racine avant qu'il n'ai le temps de dire ouf.
Elle sourit et reprit contenance. Ils retournèrent dans l'appartement. Gabriel avait entendu des bribes de conversations. Il était tiraillé. Il éprouvait des sentiments très forts pour Laura. Et il aimait Cromwell autant qu'il le détestait. Quand ils firent irruption, il comprit qu'elle était décidée.
- Bon... J'ai choisi de te faire confiance Gab. Je pense que tu es un homme bon qui s'est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Alors t'as pas intérêt à nous planter un couteau dans le dos sinon je te fais la peau. Tu as compris ?
Il hocha de la tête et respira à nouveau.
Elle prit son téléphone et appela T puis Sara pour qu'ils les rejoignent. Rapidement, le duo fit son apparition dans le petit appartement de Laura. Ils descendirent tous au sous-sol. Doc regarda Laura le visage perplexe. Elle ne lui avait jamais parlé de cet endroit. Sara et T se tenait l'un à côté de l'autre et ne disaient rien. Ils se regardaient et parfois, ils regardaient Gabriel. Laura disposa des chaises pour que chacun puisse s'assoir et se fit coulet un café. Elle en proposa et chacun accepta.
- Bon, vous connaissez tous Gabriel. Il va travailler avec nous. C'est un agents du cartel et désormais il fera équipe avec nous. Alors partagez vos infos avec lui et soyez sympas. Bien, nous allons faire le dernier point sur l'opération Peters.
Tout le monde se mit au travail. Gabriel fut assez mal accueilli au sein de cette équipe mais il fournissait de précieux éléments à prendre en compte ce qui permi de faire quelques ajustements de dernières minutes. Les échanges étaient assez secs et parfois irrespectueux. Il comprenait mais cela lui faisait mal. Il les voyait travailler ensemble et échanger en toute confiance. Tout à coup il eut envie de faire partie de cette équipe. Il voulait se faire pardonner et essayer, pour une fois, de faire les choses bien. Ils étaient en train de revoir leur plan et ils l'intégraient à ce plan. De son côté, Laura se rendit compte qu'elle avait devant elle des personnes auxquelles elle tenait. Jusqu'ici, elle pensait qu'elle n'avait plus rien à perdre. Sa carrière étant totalement fichue, elle avait sombré dans un alcoolisme pas toujours modéré. Au fil du temps elle avait de moins en moins pris soin d'elle. Son corps le lui avait rendu parfois lorsqu'elle se tordait de douleur après une cuite punitive. Elle regardait Doc parler avec sérieux aux autres membres de l'équipe. Il ne l'avait jamais abandonnée. Toutes ces années, il avait été à ces côtés. Elle observait une scène inédite pour elle. T, Sara, Doc, même Gabriel. Ils se rapprochaient au plus de ce que pouvait être une famille à ses yeux. Elle réalisait qu'elle avait finalement peut-être beaucoup plus à perdre que ce qu'elle imaginait. Elle réalisait qu'elle n'avait pas été la meilleure de personnes avec ces êtres qui l'accompagnaient de puis tout ce temps. Les bras croisés sur sa poitrine, elle sourit en remarquant les petits gestes d'attention que se portaient Sara et T. Elle comprenait mieux pourquoi il était sorti de l'ombre. Elle avait rencontré T lors d'une convention geek, il y a plusieurs années alors qu'elle était sur un dossier. Il avait gagné un concours de programmation et il l'avait gagné haut la main. A tel point qu'il fut accusé de tricherie. Il était entrain de se faire sortir par la ceinture quand elle l'avait intercepté. Elle lui avait offert une cigarette. Il avait refusé. Puis, elle l'avait invitée à boire un verre arguant qu'elle avait une proposition à lui faire. C'est ainsi que leur collaboration avait commencé. Dès lors, ils ne se contactaient plus autrement que sur support numérique pour lui assurer une sécurité avait il dit. Il n'était pas un homme de terrain. Avec ce qu'elle lui demandait, il valait mieux qu'il reste le plus anonyme possible. Sans s'en rendre compte, elle s'était attachée à leurs habitudes. Les petites piques qu'ils se lançaient à chaque contact. Les discussions animées sur les affaires en cours. Il lui donnait régulièrement un avis hors de propos sur les clients et leurs requêtes. Elle répondait généralement que cela ne l'intéressait pas et pourtant il lui arrivait souvent de sourire à ses sarcasmes et autres blagues. Le voir ici avec toute l'équipe, faire partie de l'équipe, lui rappelait combien sa vie grisâtre avait finalement été peinte avec plus de couleurs que ce qu'elle pensait. Alors qu'elle nageait dans son esprit, la voix de T se fit entendre.
- Bon, il est tard. Je pense que tout est prêt. Loin de moi l'envie de vous quitter mais j'ai besoin de dormir.
Une ambiance solennelle s'était immiscée en quelques secondes. Un silence gêné accompagnait leurs pas quand ils quittèrent tous les lieux. Ils se dirent au revoir et se dispersèrent.
Laura regagna son appartement. A nouveau seule dans la pénombre de ce lieu qu'elle connaissait par coeur, elle sursauta en entendant les coups frappés à la porte. Méfiante, elle jeta un oeil au juda et fut surprise de voir qu'il s'agissait de Gabriel. Elle le fit entrer. Elle entendit son téléphone émettre un son. Elle vit que Doc lui avait envoyé un message. Elle n'eut pas le coeur de le lire. Gabriel s'était assis et la regardait.
- Je suis désolé... Pour tout ça... Ecoute, dans peu de temps je serai peut-être mort et il faut que je t'avoue quelque chose.
Elle l'observa d'un regard appuyé. Elle inspira profondément puis s'installa à côté de lui. Elle était prête à écouter. Il avait les mains moites et il était fatigué. Sa lèvre endolorie lançait des décharges dans sa bouche quand il parlait mais il voulait le lui dire.
- Je sais que c'est con et probablement que tu vas m'envoyer sur les roses. Et tu aurais raison si c'était le cas ...
- Accouche Gabriel.
- Voilà... Je... Je suis très attaché à toi... J'ai ... Je t'aime.
Elle inspira à nouveau profondément. Comme si c'était le moment d'avoir ce genre de conversation.
- Je t'en pris, dis quelque chose.
- Je ne partage pas tes sentiments.
Elle avait essayé de ne pas être trop dure mais il eut le souffle court pendant ce qui lui paraissait être un temps fou. Il se reprit de son mieux, accusant le coup comme si elle l'avait giflé sans retenue. Elle comprit sans trop de difficulté ce qui le traversait. Mais au fond d'elle, cela lui importait peu ce qu'il éprouvait pour elle.
- Tu t'attendais à quoi exactement ? Une réciprocité ? Que je te tombe dans tes bras ?
- J'en sais rien. Je voulais juste te le dire.
- Bah voilà c'est fait.
- T'es pas obligée d'être cruelle tu sais. Je comprends que les circonstances ne jouent pas en ma faveur mais je ne suis pas un mauvais bougre. J'aurais voulu que les choses soient différentes et te rencontrer dans un autra ailleurs mais voilà.
Elle se radoucit un peu.
- Je comprends. Ecoute, on reparlera de tout ça quand cette affaire sera bouclée ok ?
- Ca marche.
Il comprit qu'il était temps pour lui de partir. Les traits de celle qu'il aimait s'étaient fermés. Pouvait-il encore sauver la relation qu'ils avaient construit ? Avait-il perdu sa confiance. L'avait-il, d'ailleurs, jamais gagné ? Sans rien dire, il laissa Laura. Il rentra chez lui. Tel un automate, il prit sa douche, se lava les dents puis se posa dans son lit. Il observa le plafond. Il se sentait plus léger d'avoir avoué ses sentiments. Mais il se sentait aussi honteux et seul. La seule personne que s'était vraiment occupé de lui, s'était Cromwell. Même sa mère ne faisait pas attention à lui à l'époque. Il allait trahir son père de coeur après avoir tenté de piéger la femme qu'il aime. Il ria dans le silence de sa chambre tellement cette situation était ridicule. Qu'était-il entrain de faire ? Ses années d'étude en psychologie ne lui apportaient rien en ce moment crucial de sa vie. Il se sentait coincé. Il savait qu'il s'était engagé auprès de Laura et de son équipe. Cette équipe qu'il voulait rejoindre. Dans quel but ? Il était aussi très lié à Cromwell, qui n'hésiterait pas à le tuer s'il découvrait sa trahison. Il se redressa vivement sur son lit. La panique le gagnait. Il se leva et se mit à arpenter son petit appartement en faisant les cents pas. C'était sans issue. Où alors, il quittait la ville ? Non, Cromwell le retrouverait. Si le plan qu'ils avaient mis en place ne se passait pas comme prévu, c'était un homme mort. Et même s'il se passait comme prévu, les membres du cartel le traquerait et il passerait sa vie à fuir, comme l'avait fait sa mère. Il ne voulait plus de cette vie. Que pouvait-il faire ? Il sentit pris au piège et il passa une nuit très difficle.
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