Chapitre 4 : La découverte.

7 minutes de lecture

« Les souvenirs d’un homme constituent sa propre bibliothèque. »

Adous Huxley

- Mais j'arrive, protesta Alexandra en tentant tant bien que mal de se relever.

Elle avança du mieux qu'elle put. Mais avec ce vent... Lorsqu'elle entra enfin dans la maison, ses deux sœurs descendirent les escaliers.

- Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ? demanda Emma voyant sa sœur trempée de la tête aux pieds.

-Il se trouve que votre sœur a décidé de faire ce qui lui plaisait, gronda sa mère. Sérieusement Alex, je ne savais même pas où tu étais !

- Mais maman, je t’ai envoyé une message ! Et puis j’ai juste mangé chez Annie...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que sa mère la coupa.

- Annie ?! Ne me dis pas que tu es allée déranger la voisine ?!

- Non je ne l'ai pas dérangé puisque c'est elle qui m'a invité. J'ai refusé mais elle a insisté !

- Ce n’est pas une excuse ! Nous avions besoin de toi pour vider les cartons et tu le sais très bien !

- C'est pourtant toi qui m'as dit d'aller jouer ailleurs, et c'est ce que j'ai fait ! riposta l'adolescente.

- Alexandra ! Tu ne me réponds pas sur ce ton !

Elle prit une voix plus calme pour parler à son aînée et à sa cadette.

- Vous les filles, retournez dans votre chambre.

Les deux jeunes filles s'exécutèrent tandis qu'Alex croisa les bras sur sa poitrine avec une mine boudeuse et vexée. Marie reprit :

- Toi je te préviens : puisque tu as décidé de partir sans prévenir le jour où nous devions TOUS ranger la maison, ça sera à toi de nettoyer l'étage de fond en comble.

- Mais ça va me prendre des jours ! s'exclama Alexandra.

- Et bien, je te conseille de commencer tout de suite.

Alex jeta un regard noir à sa mère avant de monter dans sa chambre. Elle claqua la porte et s'assit sur son lit. Elle resta ainsi pendant un moment, fulminant, pestiférant intérieurement. Une fois calmée, elle sortit ses affaires de sa sacoche et les étala sur son bureau pour les faire sécher.

Avant de s'attaquer au ménage de l'étage, Alex décida de se réchauffer en prenant une bonne douche. Elle prit des affaires de rechange et une serviette, et se dirigea vers la salle de bain.

Il régnait dans cette pièce une agréable odeur de savon. « Ça change de la poussière » pensa Alex.

Cette salle de bain était réservée aux trois filles uniquement. Marie, elle, possédait sa propre salle de d’eau en dépendance avec sa chambre. Elle possédait également un grand bureau. Les trois pièces réservées à la jeune maman occupaient l'ensemble du troisième étage.

Une fois s'être réchauffée sous une bonne douche, elle enfila un jean ainsi qu’une chaude marinière bleue marine et entama le rangement et le nettoyage de l'étage. Plus vite elle commencerait, plus vite elle terminerait.

Il lui fallut en tout quatre bonnes heures pour faire le ménage. Alex avait travaillé avec énergie et tout ce dont elle rêvait était de se noyer dans un bac de glaçons. Mais tout ce qu'elle pouvait faire était d'ouvrir la fenêtre du couloir.

Elle écarta alors les rideaux de velours et vit à sa grande surprise que ce n'était pas une fenêtre qui s'y cachait derrière. Il s’agissait une porte. L'adolescente essaya de l'ouvrir. En vain. Elle était verrouillée. Grande déception pour Alexandra. Elle remarqua alors sur la poignée une sorte de symbole. C'était une étoile. Au même moment, elle entendit une petite voix derrière elle.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Aglaé.

Alex se retourna lentement et dévisagea sa sœur.

- Tu savais qu'il y avait une autre pièce ? demanda-t-elle.

- Je crois que maman l’a mentionné à table, mais elle ne sait pas où est la clé. Qu'est-ce qu'il y a de l'autre côté ? la questionna-t-elle de sa petite voix enfantine.

- Je ne sais pas. La porte est fermée à clé. Regarde le symbole sur la poignée.

Aglaé s'approcha et regarda le petit dessin.

- Oh ! Regarde, dit-elle en sortant une clef de sa poche, gravée du même symbole. Je l’ai trouvé tout à l’heure et je croyais que je pouvais jouer avec… rajouta la blondinette un peu déçue.

Alexandra sourit à sa sœurs.

- T'es génial ma Galinette.

Aglaé sourit à l'entente du surnom que lui donnait sa sœur depuis qu'elle était bébé et s’agenouilla auprès d’elle.

Alex introduisit la clé dans la serrure. La porte s'ouvrit dans un grincement qui résonna dans l'obscurité et le deux sœurs s’adressèrent un sourire complice.

- Je vais l’annoncer à maman ! déclara la petite en se précipitant dans l’escalier.

Alex se leva et activa l'interrupteur placé à sa droite. La lumière mit un moment à éclairer la grande pièce qui était en réalité une très grande bibliothèque.

De hautes étagères remplies de volumes se collaient tout le long des murs et encadrées par deux larges fenêtres. Au centre de la pièce se trouvait un grand tapis rond ainsi qu'une table en bois encadrés de chaises, et un fauteuil en cuir reposait près d'une cheminée.

Alexandra remarqua que sur la table étaient disposés de vieux papiers jaunies par le temps, recouverts de croquis et d’écritures à l’encre. Elle en prit un dans ses mains mais l’écriture était illisible tant elle était petite.

Elle s'apprêtait à reposer la feuille lorsque soudain, dans un immense fracas une pile de livres tomba d'une des étagères venant s'écraser sur le sol. Au même moment des hurlements rauques se firent entendre.

Alex paniquée tressaillit. C'est alors qu’elle aperçut à ses pieds une étrange et monstrueuse petite créature. Cette chose hideuse ne dépassait pas les trente centimètres. Elle était toute verte et portait un gilet blanc visiblement difficile à fermer à cause de son énorme bedaine qui elle, pendouillait au-dessus d'un pantalon en laine bleu.

- Tu n'as pas honte vilaine !? De toucher à des affaires qui ne t'appartiennent pas ! hurlait la petite créature tout en s'approchant d'Alex.

Cette dernière, pétrifiée par la peur, reculait à mesure que la bête avançait. Elle finit par tomber à terre. Tout en fixant la créature hurlante, la jeune fille continuait de reculer malgré sa position assise. Quand son dos heurta la porte, l'adolescente chercha la poignée gardant les yeux rivés sur la chose qui continuait de crier.

Au moment où elle touchait la poignée, la créature bondit sur elle. Dans un cri de terreur, Alex sortit de la bibliothèque et plaqua son dos contre la porte qu'elle venait de refermer, s'assurant ainsi que la bête était restée dans à l’intérieure.

Mais qu'était-ce donc ?! Ce n'était pas croyable, d'où cette chose était-elle sortie ?! Si ça se trouve, elle devenait folle !

- Mais qu'est-ce que c'est que tout ce bruit ? demanda sa mère qui montait les escaliers suivit de ses deux autres filles.

Alex bafouilla trop troublée par sa découverte. Sa mère reprit :

- Alexandra, j'espère que tu as une bonne raison crier parce que là, je commence à perdre le peu de patience qu'il me reste.

La jeune fille ouvrit la bouche et un misérable son en sortie. Elle essayait de former un mot mais elle en était incapable. Voyant que sa mère attendait elle respira lentement et réussit enfin à parler.

- Bin c'est... c'est la bé, la bête...

- Alexandra je... elle n'alla pas au bout de sa phrase et tenta de maitriser colère.

Elle ne savait plus quoi faire avec sa fille. Quoi qu'elle dise. Quoi qu'elle fasse. C'était déjà assez compliqué de s'adapter à une nouvelle vie, une nouvelle maison, un nouvel emploi… Mais elle n'avait pas le choix. Elle se contenta de pousser un soupir de désespoir. La jeune maman tourna les talons et descendit les escaliers pour rejoindre le salon. Aglaé ne sut si elle devait soutenir sa sœur ou sa mère.

Elle finit par descendre avec sa mère en regardant sa sœur les yeux remplis de compassion. La jeune fille ne bougea pas d'un pouce regardant sa sœur ainée la fixer, se demandant si elle allait la disputer ou pas. Et malheureusement pour Alexandra, Emma n’hésitait jamais à la réprimander.

- Mais qu'est ce qui t'as pris de hurler comme ça ?! s’emporta Emma.

- Mais il y avait une bête dans la bibliothèque ! se défendit Alex en se dirigeant dans sa chambre, sa sœur sur les talons.

- Tu ne vois pas que maman est déjà assez fatiguée comme ça ? Et il faut en plus que tu en rajoutes !

Emma s’arrêta, en voyant l’image de sa sœur qui faisait les cent pas dans sa chambre.

- On peut savoir ce que tu fais ?

- Qu’est-ce que ça peut te faire puisque tu ne me crois pas ! s’agaça la petite brune.

- En même temps, si tu essayais de trouver une meilleure excuse…

Alex mit ses mains sur ses hanches et leva les yeux au ciel. Son attention se tourna ensuite vers le livre de photographie ouvert sur son bureau et elle se mit à en observer distraitement quelques pages consacrées aux étoiles et aux planètes.

Alexandra se sentie immédiatement minuscule face à cet étendu de galaxie. Il y avait des tas de choses qu’on ne savait pas sur l’espace : pourquoi pas sur terre aussi. La curiosité l’envahit alors.

- Bon écoute, reprit Emma en essayant de dissiper sa colère, je vais te laisser, redescendre, et me détendre parce que là tu commences sérieusement à m’énerver !

- Chouette, fit Alex sur un ton neutre des plus agaçants sans regarder sa sœur. Ça nous fait au moins quelque chose en commun.

Emma serra les poings et s’en alla laissant sa jeune sœur le regard toujours dans le vide. Une fois qu’Emma fut partie, les coups reprirent et se firent de plus en plus fort. Elle savait qu’elle devait repartir dans la bibliothèque. Si des Hommes étaient capables de quitter cette planète et parcourir des millions de kilomètres dans l’espace, elle pouvait faire face à cette étrange créature quelle qu’elle soit.

Il y avait des parchemins sur la table et la créature semblait y être attachée. Elle n’en avait point de pareil mais elle pourrait toujours lui donner quelques feuilles ? C’était déjà ça !

Elle prit alors quelques feuilles papier et repartit devant la bibliothèque.

Alexandra rassembla son courage, rétissante mais contrainte, et dans un geste d’élan, ouvrit brusquement la porte de la bibliothèque qui se referma en claquant derrière elle.

Merci d'avoir lu jusqu'ici, j'espère que ce chapitre vous a plu.

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