Chapitre 11 : Le Collège

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" Et puis, il y a ceux que l'on croise, que l'on connait à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minutes, une demi-heure et changent le cours de votre vie."

Victor Hugo.

- Il est là ! Le garçon du supermarché !

Trop tard, la voiture venait de tourner. Seul l’arbre sur lequel il s’était appuyé dépassait des buissons touffus entourant le parc. Le garçon, lui, n’était plus visible.

- Oh mais tu vas arrêter avec cette histoire ! s’emporta Emma en se prenant la tête dans les mains tant les remarques de sa sœur l’agaçaient.

- Emma, calme toi voyons, que se passe-t-il ? demanda la douce voix de la jeune maman.

- Il se trouve qu’Alexandra voit des garçons imaginaires partout !

- Alex ? demanda marie dont les sourcils s’étaient fronçaient par l’étonnement.

Elle jeta un coup d’œil vers sa fille par le rétroviseur.

- C’est faux ! protesta la principale intéressée agacée plus que jamais. C’est juste UN garçon, il est bizard : je l’ai suivi et d’un coup il s’est volatilité ! Je suis la seule à trouver ça dingue ou quoi ?!

- Ce n’est pas possible ! cria Emma.

- Tu cours après les garçons Alex, ça ne te ressemble pas, ironisa Marie.

Ce n’est pas possible, elles n’y comprennent rien ! ragea l’adolescente intérieurement.

- Alex est amoureuse, vive les mariés ! cria Aglaé.

- Oh toi boucle la !

- Tu n’as pas le droit de me dire ça, répondit la fillette. Sinon je ne te prête pas une gomme.

- Tu vas voir si je n’ai pas le droit.

- Bon stop maintenant ! cria Marie dont la voix était plus forte que celles de ses filles.

Un silence pesant s’installa dans la voiture.

- Aglaé, tu arrêtes d’embêter ta sœur et toi Alex tu ne lui parle pas comme ça. Est-ce que c’est clair ? fit sèchement Marie.

Alex souffla et repris sa position, en boule sur son siège et son regard se reporta sur les rues qu’elles traversaient en direction de sa nouvelle maison.

Était-elle la seule à trouver tous cela étrange ? Bien sûr que oui puisque personne ne la croyait. Il était vrai que l’on croise des personnes sans arrêts. Cependant, Alex sentait au fond d’elle-même que ce qu’il s’était passé ce matin avait une grande et réelle importance. Peu importe comment ou quand, elle retrouverait ce garçon étrange qui l’intriguait tant. Elle ne savait pas pourquoi, mais il le fallait.

L’après-midi était déjà bien avancée lorsque la petite famille prit de nouveau la voiture. Dans le véhicule, Alex ne cessait de s’imaginer comment pouvait-être sa nouvelle école. Une petite angoisse la gagnait à mesure que la voiture roulait. Comment réussirait-elle à s’intégrer au milieu d’élèves qui se connaissaient déjà tous ? Plus elle y pensait, plus l’angoisse l’envahissait. Aussi décida-t-elle qu’elle trouverait une solution quand le moment serait venu. Elle avait toujours été seule à l’école avant, alors une journée de plus ou de moins...

Au bout de quelques minutes à écouter le moteur de la voiture ronronner sur une route paisible, elles arrivèrent enfin devant un grand bâtiment.

- C’est notre école ? demanda Aglaé.

Marie hocha la tête. Puis elle dirigea le véhicule un peu plus loin pour se garer sur un parking ou se trouvait déjà un bon nombre de voitures sur lesquelles s’accoudaient des parents avec leurs enfant de tout âge, allant de trois à dix-huit ans.

Pendant qu’Emma et Aglaé descendaient de la voiture, Alex fit mine de ne pas remarquer sa mère dehors, lui faire un signe de la tête pour lui demander de descendre à son tour. Elle n’avait pas envie de descendre de la voiture, elle n’avait pas envie de voir ces visages inconnus et n’avait pas envie de faire la visite de sa nouvelle école.

Malgré tout, elle ne put s’empêcher de jeter un bref coup d’œil vers sa mère. Celle-ci la regardait avec un de ces regards qui signifiait « fait ce que je te dis et ne t’avise pas de désobéir ». Alex décida donc de sortir.

À peine fût-elle descendu du véhicule qu’elle fut accueillie par une fraiche brise qui faisait balayer ses cheveux ondulés sur ses épaules. L’air était frais et Alex ne regrettait pas sa veste.

C’est alors qu’une jeune femme ravissante se présenta à elles. Elle devait avoir vingtaine-cinq ans tout au plus. Ces longs cheveux châtains et ondulés se baladaient au rythme de la fraîche brise et entouraient son visage rayonnant et ses grand yeux vert été pétillants.

- Bonjour, fit-elle en approchant avec un grand sourire, je me présente, je suis miss Davenport.

Marie Milse dit bonjour et serra la main que la jeune femme lui tendait. Puis les trois filles firent de même.

- Je suis professeur au collège et c’est moi qui vais vous faire visiter l’établissement. Elle tandis à la jeune maman un plan de l’école. Venez, suivez-moi, nous allons nous rapprocher de l’entrée, le proviseur tient à faire un petit discours.

C’est sur ces mots que Mme Miles, suivit de ses filles, emboita le pas à Miss Davenport hors de parking et se dirigea vers l’entrée principale de la grande bâtisse.

- Chers parents et chers élèves, s’exclama ce qu’Alex estimait être le proviseur. Nous sommes ravis de vous accueillir aujourd’hui afin de vous faire visiter notre belle école, bien que beaucoup la connaisse déjà. J’annonce aux habitués de Minty feuille de Vigne et bien sûr à nos nouveaux parents que les livres scolaires seront remis tout à l’heure.

La visite n’avait pas commencé et Alex s’ennuyait déjà. Elle détestait écouter des discours. Impatiente, elle commença à se dandiner nerveusement d’une jambe à l’autre. Miss Davenport dut voir que la jeune fille été distraite puisqu’elle lui chuchota à l’oreille :

- Ne t’inquiète pas, ça ne va pas durer longtemps.

Alex, peu convaincue, haussa les épaules et baissa la tête.

- Tu sais, il a l’air d’un vieux chnoc avec sa moustache qui gigotte quand il parle mais c’est quelqu’un de très gentil et qui peut être très amusant.

Cette remarque fit sourire la jeune fille.

- Surtout quand il danse sur des musiques espagnoles, rajouta la jeune femme.

Sur de la musique espagnole ? Ce professeur en costar cravate qui a une vieille moustache collée sur le nez et qui ressemblait plus à un détective privé londonien des années trente qu’à autre chose ?! Comment enlever toute sa crédibilité à quelqu’un en quelques secondes…

Ce fut la remarque de trop et Alex ne put s’empêcher d’exploser de rire. Heureusement, ses mains plaquées sur sa bouche étouffèrent ces derniers mais cela n’échappa pas à Marie de froncer les sourcilles en la regardant. Alex leva les mains en l’aire exprimant son innocence mais Marie intensifia son regard, l’incitant à se tenir tranquille. Alex, encore un sourire plaqué sur son visage baissa la tête, puis jeta un petit regard à la jeune professeure qui lui répondit d’un clin d’œil. Espérons qu’elle fasse partie de ses professeurs !

- Je vous prie de vous rapprocher. Nous allons commencer par le collège. Suivez-moi s’il vous plait ! annonça Miss Davenport après le discours du principal.

Les petits groupe s’engouffrèrent dans le domaine qui était beaucoup plus grand qu’il ne laissait paraitre.

Durant toute la première partie de la visite, Alex suivait silencieusement la jeune femme, traversant ainsi un nombre incalculable de de couloirs.

Je ne vais jamais y arriver ! Comment ne pas se perdre avec tant de couloirs !

Cependant il fallait avouer que Miss Davenport était très attachante. Elle éprouvait un réel intérêt pour la petite famille et faisait bien rire Alex avec ses petits commentaires.

La visite était déjà bien avancée quand, au détour d’un couloir, ils croisèrent un autre groupe qui marchait dans le sens opposé. Alex sentit alors quelqu’un lui donner un coup d’épaule. Elle releva la tête et vit à côté d’elle, partant avec l’autre groupe, le garçon du super marché.

Elle écarquilla les yeux, le garçon, lui, affichait un petit sourire narquois tandis que ses yeux étaient remplis de malice.

L’adolescente ressentit alors une étrange sensation en elle. C’était l’énergie verte. Celle qui émanait de l’étrange personnage que figurait ce garçon. L’énergie qui se dégageait de lui semblait puissante. Sa vue se brouilla et son cœur s’accéléra, mais elle ne devait pas céder à la panique. Elle allait prouver à Patenchon que ces exercices n’avaient pas servi à rien.

Elle se concentra et essaya de visualiser, de s’imaginer la petite braise qui crépitait au fond d’elle-même, ce qui suffit pour la calmer un peu. Alex ouvrit les yeux et vit le garçon avancer peu à peu dans le couloir.

Elle ne pouvait pas le laisser partir comme ça ! Ce n’était certainement pas le fruit du hasard s’il se trouvait ici. Sa mère lui avait pourtant défendu de se faire remarquer lors de la visite. Alex ne savait que faire, mais il fallait faire vite, il s’éloignait déjà !

Lorsqu’elle se rendit compte qu’elle s’était mise à courir, il était déjà trop tard pour faire machine arrière. Elle n’était qu’à quelques mètres du garçon lorsque celui-ci se mit également à courir.

La jeune fille ignora donc les appels de sa mère et tous les regards qui étaient tournés vers elle.

C’est une course poursuite qui démarra à travers un dédale de couloirs déserts. Le garçon tournait à droite, tournait à gauche, tant de fois qu’Alex en perdit le compte.

Presque à bout de souffle, l’adolescente puisa dans ses dernières ressources. Elle courut le plus vite qu’elle put dans un couloir où seuls les deux coureurs perturbaient le silence. Et alors qu’elle n’était qu’à deux doigts de lui attraper l’épaule de sa petite main, elle trébucha et s’écroula sur le sol. Elle ne perdit pas de temps pour se relever et se remit à courir tandis que le garçon tournait dans un autre couloir…

Merci d'avoir lu jusqu'ici, j'espère que ce chapitre vous a plu.

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