Chapitre 16 : La sphère

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« Vous savez quel est le problème dans ce monde ? Tout le monde veut une solution magique à ses problèmes mais tout le monde refuse de croire en la magie. »

Alice au pays des merveilles, Lewis Caroll.

Une sphère lumineuse ; Une simple sphère, lumineuse. Jamais Alexandra n’avait vu quelque d’aussi beau, d’aussi apaisant mais surtout d’aussi étrange et époustouflant. Cette lumière émanait des mains du garçon avec une tel force qui produisait un puissant souffle sur leur visage. Elle grandissait afin de les couvrir et en même temps de protéger les deux adolescents. Puis, à mesure que la pluie se calmait, la bulle lumineuse rétrécissait jusqu’à disparaître entièrement.

Amaron, le souffle court, se pencha en avant et posa ses mains sur ces genoux tentant peu à peu de reprendre sa respiration. Alex, elle, avait la bouche et les yeux grand ouvert et n’arrivait toujours pas à réaliser ce qu’elle venait de voir. Comment ?! Comment était-ce possible ?!

Elle n’eut pas le temps d’aller au bout de ses interrogations qu’un bruit strident lui perça les tympans. Les deux amis mirent leurs mains sur leurs oreilles en poussant un gémissement.

C’est alors qu’émana de la bouche du garçon, une suite de mots incohérent aux oreilles de la jeune fille.Les cris cessèrent presque en suivant.

- Que s’est-il passé ?! demanda Alex après avoir retrouvé l’usage de la parole. C’était quoi tout ça ?! Ces cris, cette langue et cette sphère lumineuse ?! Je crois que je deviens folle !

Elle s’assit contre un tronc d’arbre couché et prit sa tête entre ses mains espérant ainsi chasser toutes ses interrogations de son esprit, mais en vain.

Son ami s’assit à côté d’elle. Il avait l’air triste de la voir aussi perdue. Il commença alors à lui expliquer d’un ton calme afin qu’elle assimile bien ses paroles :

- L’attaque de glands a été provoqué par des sylvides. Ce sont les esprits des arbres.

- Les arbres ont des esprits ? demanda-t-elle doucement en relevant la tête vers le grand brun.

Ce dernier hocha la tête.

- Mais pas tous : seulement ceux qui ont certaines caractéristiques comme un tronc fin ou tout ondulé ou bien des branches qui partent dans tous les sens. Certains même ont un semblant de visage sur leur tronc. Il arrive que leur esprit se manifeste lorsque quelqu’un en veut à leur arbre ou au contraire pour protéger une personne. Si tu te promènes au bon endroit tu pourras voir leur esprit prendre forme. En générale ils prennent l’apparence d’un enfant.

- Je ne regarderai plus les arbres de la même façon maintenant.

Amaron souffla un rire.

- Pourquoi m’ont-ils attaqué deux fois ?

- Je pense qu’ils n’acceptent pas l’idée que tu en saches autant sur notre monde.

- Et pour le reste ?

- Je leur ai parler en langage elfique, l’ancien elfique, et leur ai demandais d’arrêter.

- L’elfique ?! Tu es sérieux là ?! s’amusa l’adolescente.

Le garçon hocha la tête le sourire aux lèvres. Alex le regard perdu tentait de s’imaginait à quoi pouvait bien ressemblait un elfe mais ce fut impossible.

- Tu es sûr que ça existe vraiment ?

Amaron s’esclaffa.

- Alex, tu m’as vu créer une sphère lumineuse de mes mains afin de nous protéger d’une attaque lancée par les esprits des arbres, l’existence des elfes est-elle si dure à imaginer ?!

Il n’a pas tort…

- Quant à la sphère lumineuse…

Il marqua une pause, se donnant le temps de réfléchir. Il hésitait, elle le voyait.

- Disons que cela fait partie de mes… capacités.

- Tes capacité ? Qu’est-ce que tu sais faire ? Tu es un elfe ?

- Non je n’en suis pas un ! s’amusa le grand brun. Disons que je le suis à moitié. (Il continua voyant l’air interrogateur et perplexe de son amie :) mon esprit à la puissance de celui d’un elfe et mon corps a le pouvoir de contrôler un éléments – comme les mages qui eux les contrôle tous.

- Les mages ? répéta Alex.

Cette dernière écarquilla les yeux et se leva tandis qu’Amaron hochait la tête.

- Wow, attends… Tu es en train de me dire que tu es mi-… Elfe mi-… mage ?!

- On peut dire ça comme ça.

Le cœur de la jeune fille battait si fort qu’elle crut qu’il allait sortir de sa poitrine. Depuis quelques jours elle allait de surprise en surprise et était effarée d’en être encore étonnée. Malgré Patenchon, malgré les laminaks, malgré l’attaque de sylvides, malgré tout cela, elle était encore étonnée qu’Amaron soit… soit ce qu’il était… C’était à la fois passionnant et étrange, à la fois fascinant et terrifiant. Mais en autre sentiment la rongeait plus que les autres : la curiosité.

- Montres moi autre chose !

Un sourire malicieux se dessina sur le visage d’Amaron qui se leva.

Il brandit ses mains et tout doucement il fit réapparaître la sphère et lui donna une couleur bleuté qui parfois se rosait. Il façonna cette étrange matière à sa guise et lui donna des formes d’animaux. C’était comme manipuler un nuage coloré.

Alex observa le garçon à travers le champs de forme : il était le même, si ce n’est que par moment, ses traits étaient légèrement déformés comme si elle le regardait à travers une vitre trempée.

Le spectacle était tout bonnement splendide. Elle était émerveillée. Cela avait l’air si simple pour lui ! Elle se surprit à penser que c’était rassurant pour elle de voir un chose pareil. Comme si elle avait trouvé un équilibre au monde qui l’entourait. Comme si celui-ci contenait autant de choses terribles que de choses fantastiques. Comme si elle avait trouvé la chose manquante…

Amaron baissa lentement les bras et le champs de force partie en un petit souffle de fumé qui regagna le sol.

- C’est de la… magie ? demanda-t-elle en reprenant sa place sur le tronc d’arbre.

Amaron s’assit à côté d’elle pour reprendre son souffle.

- Ça dépend ce que tu entends en disant cela. Souvent le terme « magie » sert aux humains afin de justifier ce qu’ils ne parviennent pas à expliquer. Ils pensent que la magie se fait comme ça, en un claquement de doigt. Alors que l’un des fondements de la magie est l’énergie. Tout est une question d’échange d’énergie.

- Et qu’est-ce que tu entends lorsque tu parles des capacités de ton esprit ?

- Télépathie, télékinésie… ce genre de choses.

- Tu… Tu sais lire dans les pensées ?!

Amaron hocha la tête, un sourire amusé sur son visage tandis qu’Alex écarquilla tant les yeux, qu’elle crut qu’ils allaient sortir de leurs orbites.

- As-tu déjà lu dans mes pensées ? chuchota-t-elle ayant déjà peur de la réponse.

La simple idée que quelqu’un s’introduise dans sa tête la terrifiait. Par chance le jeune homme s’éclaffa :

- Non je plaisante, je ne peux pas faire ça !

Ouf !

- Quoi que, je peux quand même essayer.

La jeune fille perdit son sourire.

- Je plaisante, je ne peux pas, s’amusa Amaron.

C’est alors qu’il se mit à fixer le bâtonnet que la petite brune triturait nerveusement. Sans qu’elle s’en rende compte, ce dernier s’échappa de ses doigts et s’éleva à hauteur de son visage tourner devant ses yeux. A cette image, elle poussa un crie et eut un mouvement de recul en rabattant ses genoux contre sa poitrine tandis que le garçon, lui, riait aux éclats.

L’adolescente leva sa petite main tremblante et touchât de son doigt le bout de bois. Ce dernier tournoya sur lui-même comme si en son centre était accroché une ficelle. Mais elle avait beau passer sa main aux dessus et aux dessous de la brindille, nulle ficelle n’y était accrochée. Elle se sentait alors très loin du jour où elle lisait des livre sur la gravitation terrestre !

Après avoir longuement discuté, les deux jeunes adolescents rejoignirent Patenchon et les laminakes. Ils passèrent toute l’après-midi à faire des jeux en lien avec la magie. Ainsi, les quatre petites créatures se rendirent invisibles et Alex et Amaron devaient les localisait le plus vite possible. Alex était particulièrement douée pour ce jeu. C’était parce qu’elle croyait en la magie. En revanche elle l’était beaucoup moins pour le second jeu. La jeune fille devait marcher en évitant les brindilles qu’Amaron faisait mentalement léviter. La petite brune, de nature assez maladroite, ne parvenait pas à parcourir deux mètres sans toucher un bâton ou bien tomber à la renverse, ce qui amusa beaucoup ses amis.

C’est ainsi que se passa les trois jours qui séparaient Alexandra de la rentrée : un mélange de jeux, de discussions et d’amusement. Le petit groupe d’amis avait pris l’habitude de se retrouver près du pont de bois.

Amaron lui avait donné comme promis plusieurs fioles de Marium en cas de crise. En trois jours, Alex n’en avait fait que deux ce qui, d’après Amaron, était encourageant. Aussi, Alex gardait toujours un flacon du précieux liquide sur elle.

Les deux adolescents avez beaucoup parlé. Tant, qu’ils avaient l’impression de se connaitre depuis toujours. Amaron lui permettait de penser à autre chose et ce qu’Alex appréciait beaucoup était qu’il avait essayait de voir la personne qu’elle était derrière sa colère. C’était dans sa nature. D’après ce que la jeune fille avait pu observer, c’était qu’il était toujours très attentif aux autres et voulait le meilleur pour chacun. Il trouvait toujours les mots justes pour remonter le moral. Du moins, c’était ainsi qu’il se comportait avec elle, Patenchon et les laminaks. Cette confiance en lui rassurait l’adolescente qui se raccrochait à lui, pour ne pas se laisser glisser…

Ne pas glisser, pour ne pas tomber. Tel était l’attrape souris que représentait ses cauchemars. Ces derniers n’avaient pas cessé et étaient chaque nuit plus effroyables que la veille. Elle n’en avait pas parlé à son nouvel ami. Après tout, ce n’étaient que des rêves qui finiraient par la laisser en paix… Du moins, c’est ce qu’elle croyait…

Merci d'avoir lu jusqu'ici, j'espère que ce chapitre vous a plu.

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