Chapitre 20 : Le monstre

10 minutes de lecture

"J'ai appris que le courage n'est pas l'absence de peur mais la capacité à la vaincre."

Nelson Mandela.

La course poursuite reprit et la masse sombre se remit à pourchasser Alexandra. La petite brune se dirigea en direction de la salle de colle. Une fois à l'intérieure, elle referma à clef et poussa le bureau du surveillant devant la porte. Presque aussitôt, le monstre cogna de l'autre côté de la façade, ce qui la fit sursauter.

Elle prit ensuite son téléphone éteint dans la poche de son blouson. Ses mains tremblaient et elle avait du mal à l'attraper. Voyant que la créature s'acharnait contre la porte, Alex se cacha sous une table au fond de la pièce. Le monstre eût finalement raison de la porte qui se fracassa en une dizaine de morceaux.

Soudain, un silence d'une lourdeur infernale se fit sentir. Alexandra voyait l'ombre se glisser entre les tables et savait qu'elle ne devait faire aucun bruit. Elle appuya sur le bouton afin d'allumer son téléphone. La pointe qui lui vrillait les entrailles et qui était la cause de la peur redoubla lorsque son téléphone en s'allumant, déclencha une musique d'ouverture.

Dans un geste de panique, la petite brune serra son téléphone fort contre elle afin d'étouffer le son qui en sortait. Son cœur battit plus vite, sa respiration se fit plus forte et ses mains tremblèrent encore.

La musique parvint aux oreilles de l'ombre qui tourna vivement la tête vers sa proie. Agilement, il se glissa vers elle et alors qu'il n'était plus qu'à une vingtaine de centimètres d'elle, la jaune fille poussa fort une table qui se renversa sur le monstre.

Alex n'était pas dupe, elle savait qu'une vulgaire table ne blaiserait pas assez la chose, mais pouvait la surprendre et lui laisser quelques secondes d'avance. C'est d'ailleurs ce qui se produisit et Alex put rejoindre le couloir.

L'ombre à ses trousses, elle monta les escaliers menant aux salles de laboratoires. A bou de souffle, elle pénétra dans une des salles et renversa à son passage une table à instruments qui vint ralentir le monstre avant de se renverser, éparpillant une multitude d’outils sur le sol. C'est alors qu'Alex réalisa qu'elle était cernée.

L'ombre se trouvait entre elle et l'unique porte présente dans la pièce. Elle allait mourir, elle en était certaine.

Ce n'était pas ainsi que cela devait se passer. L'adolescente se demanda ce qu'elle avait bien pu faire de si grave pour mériter un tel châtiment. Mourir, entre les griffe d'une effroyable créature, tout ça parce qu'elle était collée à la place d'un diablotin.

Où était Maugrine d'ailleurs ? N’aurait-il pas dû être alerté par tout se vacarme ? Malheureusement, elle ne pouvait s'attarder sur de telles interrogartions. Alex ne maitrisait plus rien, ni la situation, ni sa panique.

- Va-t'en ! hurla-t-elle, pleurant à chaude larme. Laisse-moi ! Qu'est-ce que je t'ai fait ?

Cela ne servait à rien, elle le savait. Mais elle avait si peur et était si désespérée ! L'ombre s'avança dangereusement vers elle, sa proie étant piégée en entre elle et le coin du mur.

Alors que dans un dernier geste, elle leva haut sa main squelettique, se préparant à infliger son coup mortel, elle poussa un hurlement effroyable à en déchirer les cœurs.

Alex hurla elle aussi, s'assit, ramena ses jambes contre sa poitrine et se cacha le visage. Puis, l'ombre s'écroula sur le sol, révélant derrière elle, Amaron.

- Alexandra ! appela-t-il.

La jeune fille releva la tête et ses larmes redoublèrent quand elle vit le garçon. Ce dernier s'approcha d'elle, prenant soin de contourner la bête et s'agenouilla devant la présumée proie.

- Alexandra est-ce que tu vas bien ?

C'est alors que le temps sembla reprendre son cours. Bien que les larmes lui brouillaient la vue, Alex réalisa l'ampleur des dégâts. Dans la salle de laboratoire, tables, chaises et une multitude d'outils s'étaient retrouvés à terre. Il devait en être de même avec la salle de colle.

La créature avait une machette plantée en plein milieu du dos. Quant à Alex, elle réalisa que du sang coulait de sa jambe et que ses mains comportaient plusieurs petites coupures superficielles. Le côté gauche de son front s'était ouvert et avait répandu du sang, jusqu'à dans ses cheveux et avait coulé le long de sa joue.

- Alex, regardes-moi ! Tout va bien, c'est fini.

La jeune fille l'observa quelques instants et hocha la tête avant de la rebaisser et de pleurer de plus belle. Elle n'avait pas l'habitude et ne supportait pas l'idée de pleurer devant quelqu'un. Cependant, elle avait failli frôler la mort. Actuellement, cela n'était pas sa principale préoccupation.

- Tout va bien, tu n'es plus toute seule, la rassura Amaron en la prenant dans ses bras.

Alex, bien que très fière, se laissa faire tandis que le grand brun la laissait pleurer sur son épaule.

- Comment as-tu su ? demanda la jeune fille après s'être redressée, une fois calmée.

Amaron afficha un petit sourire.

- C'est moi, fit une petite voix derrière lui.

Ce dernier se tourna et un petit diablotin tout timide apparut.

- Maugrine ? s'étonna l'adolescente. Je croyais que tu étais parti ?

- Non, je m'en voulais de te voir punie à cause de moi. Alors j'ai préféré rester caché. Mais je t'ai suivie partout. Et quand l'Umbra a traversé la fenêtre, je suis parti chercher de l'aide.

Alors c'était pour ça qu'elle se sentait suivie dans les couloirs, c'était Maugrine.

- L'Umbra ? fit Alex en regardant Amaron.

Ce dernier lui adressa un sourire attentionné.

- On verra ça plus tard, d'accord ? On ferait mieux d'y aller.

Alex hocha la tête et Amaron l'aida à se relever avant de récupérer sa machette.
Puis le trio partit en direction de la porte, lorsque soudain, l'ombre se mit à grogner. Les trois amis se tournèrent vivement.

- Je croyais qu'il était mort ! s'exclama Alexandra.

- Eh... pas exactement, répondit Amaron. Allez, dépêchons-nous !

Tous se mirent à courir tandis que la créature se relevait.

- Allez allez, il faut courir ! leur signala le grand brun voyant que l'ombre s'était remise de sa blessure et les poursuivaient.

De nouveau, ils empruntèrent une série de couloir. Mais à la différence de tout à l'heure était qu'Alex n'avait pas peur.

Ce serait mentir de dire qu'elle n'était quand même pas inquiète. Mais Amaron était là. Elle avait entièrement confiance en lui et savait qu'il trouverait un moyen de les sortir de ce pétrin.

Maugrine tenta de déstabiliser l'ombre en volant près de son visage mais d'un revers de la main, le monstre l'envoya plus loin.

- Ça ne sert à rien de courir ! informa Amaron à la petite brune tandis qu'ils courraient. On ne peut pas le semer, il faut l'affronter !

- Le champs de force !

- Je... Je ne suis pas assez puissant face à une telle créature.

Durant quelques secondes, Alex lu du regret dans ses yeux.

- Alors, comment comptes-tu t'y prendre ?

Amaron s'arrêta, se plaça entre le monstre et la jeune fille et brandit sa machette. Il tenta de lui administrer quelques coups, mais la lame ne faisait que l'effleurer, révélant quelques gouttes de sang vert. Seulement, la créature était bien plus forte face à Amaron qui faisait son possible pour le neutraliser.

C'est alors qu'Alex réalisa qu'ils se trouvaient juste à côté de la salle de colle. Alors elle enjamba la porte fracassée, zigzagua entre les tables cassées et renversées et attrapa dans sa trousse une paire de ciseaux.

Puis, elle revint près du monstre qui tenait la machette tordue dans une de ses mains, et lui lança l'objet qui vint se planter en pleine poitrine.

L'ombre hurla. Sa colère augmenta et il se mit soudain à grossir, doublant de taille et de volume. Les deux adolescents restèrent une seconde ébahie devant ce spectacle avant que l'ombre ne jette la machette à plusieurs mètres et attrape Amaron de sa main d'acier.

- Lâche-moi imbécile !

Malgré les paroles, malgré les coups de poings, rien n'y fit. Tout espoir était perdu. Ou presque. Dans un ultime hurlement, la créature lâcha le garçon. Puis, dans une plainte mortelle, elle fut aspirée par quelques chose.

C'est une fois le silence revenu que les deux adolescents virent devant eux, Miss Davenport qui brandissait une sorte de briquet dont la flamme avait aspirée l'ombre.

- Est-ce que vous allez bien ? Vous n'êtes pas blessé ? demanda la jeune femme quelque peu essoufflée.

Alex, à genoux, jeta un regard éberlué à Amaron qui était assis à terre près d'elle. Son visage semblait fatigué et comportait plusieurs petites coupures. Miss Davenport aida les deux jeunes gens à se relever.

Elle mit une main sur l'épaule d'Alex et une autre main sur la joue d'Amaron et redemanda :

- Vous n'avez rien ?

Amaron hocha négativement la tête et posa son regard sur la petite brune qui elle, fixait la jeune femme.

- Co-comment ?

- C'est Maugrine qui m'a informé. J'ai ensuite contacté Amaron le temps que j'arrive.

Alexandra écarquilla les yeux et regarda le garçon. Elle ne comprenait plus rien. Plus rien n'avait de sens mais il semblait que tout soit lié. Tout était finit mais son esprit était toujours embrouillé.

- Alixe ! que je suis heureux de te voir ici ! fit Maugrine en s'approchant.

- Maugrine ! Tu n'as rien ?

Le diablotin répondit que non.

Soudain, une sirène de police se fit entendre. Tous s'agitèrent à l'exception d'Alex qui était complètement perdue.

- Quelqu'un a dû les prévenir de tout ce refus ! clama Maugrine.

Perrine posa ses deux mains sur les épaules d'Amaron et se baissa afin d'être à sa hauteur.

- Amaron, ils ne doivent pas vous voir ici. Prends Alex avec toi, passez vers le passage et rejoignez le Camp. J'ai averti Eldaron.

- D'accord, répondit Amaron d'un ton sérieux.

Puis, la jeune femme se tourna vers Alex, consternée.

- Ecoutes-moi Alex, je sais que tout ceci est déconcertant mais nous manquons de temps. Amaron t'expliquera une fois au Camp.

- Quoi ? Mais quel Camp ?

Miss Davenport posa ses mains sur les joues.

- Fais-moi confiance Alexandra, je te rejoindrais tout à l'heure. Pars avec Amaron.

Puis, sous les yeux perdus de la petite brune, la jeune femme se dirigea vers la sortit, accompagnée de Maugrine. Amaron la prit par les épaules et la força doucement à se retourner.

- Viens avec moi Alex, dit-il avec bienveillance.

La jeune fille se laissa entrainée et ensemble ils rejoignirent... Le bureau de Miss Davenport ?

Une fois à l'intérieure, Amaron ferma la porte à clef. Puis il traversa la pièce pour se placer près d'une étagère qui se trouvait au fond de la salle. Sa manière de se comporter montrait qu'il savait parfaitement ce qu'il faisait. Cela en était déconcertant.

Ensuite, il poussa la lourde étagère sur le côté. Voyant qu'il peiné à le faire, Alex partit l'aider. Elle ne savait pas à quoi cela pouvait servir, mais elle lui faisait confiance.

A deux, ils réussirent à déplacer le meuble qui révéla une petite cavité dans le mur. Celle-ci était toute petite. Il n'avait quand même pas l'intention de se cacher là-dedans ?

- Une pierre ? demanda Alex en se tournant vers son ami.

En effet, le centre de cette cavité était occupé par une pierre. Ou plutôt un rocher : assez large mais pas très haut.

Le garçon posa ses mains sur ses hanches et sans quitter la pierre des yeux répondit :

- Oui, une pierre.

- Et... en quoi elle peut nous aider ?

- C'est notre porte de sortit.

Une porte de sortit, une pierre, laisses-moi rire...

L'adolescente jeta un regard suspicieux à son ami qui ne le remarqua même pas.

- Il faut qu'on se dépêche, fit-il en entendant des hommes approcher.

Il allât placer le bureau devant la porte.

Pendant ce temps, Alex s'agenouilla et remarqua des petits champignons aux pied du rocher. Ces derniers était gris et froid comme de la pierre mais étant phosphorescents. Ils dégageaient une lueur bleutée.

- Et puis, ce n'est pas n'importe quelle pierre, l'informa le garçon en revenant. C'est une Viagri.

- C'est quoi ses champignons ? demanda innocemment Alex en n'en touchant un.

- Ne touche pas, ça va te gratter, fit le garçon amusé en enlevant la main de son amie du champignon. Ce sont des Frigitus Lapis. On en trouve près de chaque Viagri puisque ce sont ces champignons qui offrent l'énergie nécessaire à la pierre pour nous transporter. Allez, lève-toi.

L'adolescente s'exécuta et Amaron se baissa. Ensuite, sous les yeux attentifs de la petite brune, il posa sa main sur la pierre qui s'illumina.

D'abord, de tout petits rayons bleus sortirent des interstices. Puis ces rayons grossirent et se rejoignirent. Et c'est ainsi que du haut de la pierre, surgit un fort rayon lumineux bleu que l'on pouvait comparer à u petit champ de force.

- C'est magnifique ! ne put s'empêcher de remarquer Alex.

Amaron souffla un rire tandis qu'il se relevait :

- La pierre détecte la présence d'énergie relative à la magie dans mon corp. C'est comme ça qu'elle s'actionne.

Rien que ça…

- Es-tu prête ? demanda malicieusement le garçon.

- A quoi ?

Amaron tendis sa main. Alex la regarda quelques secondes avant de se décider à la prendre. Elle ne savait pas ce qu'il se passait, ni ce qui allait se passer. Mais quoi qu'il arrive, elle ne serait pas seule. Amaron et miss Davenport avaient risqué leur vie pour elle. Quoi qu'il arrive, elle savait qu'ils seraient là.

- A découvrir l'impensable.

Sur ces mots, Amaron, guidant Alexandra, s'approcha de la pierre puis ensemble ils traversèrent le jet de lumière et se laissèrent happer par le rayon lumineux.

Merci d'avoir lu jusqu'ici, j'espère que ce chapitre vous a plu.

N'hésitez pas à partager votre avis en commentaire !

Annotations

Vous aimez lire Quit Leblanc ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0