Chapitre 1

14 minutes de lecture

Quelques années plus tard, la jeune princesse marchait dans le château. Lors de son passage dans les couloirs, elle entendait les nombreux murmures sur sa ressemblance avec sa mère, sur leurs longues chevelures similaires.

Du haut de ses vingt ans, sa poitrine était ferme et généreuse, lacée dans un corset trop serré. Quelques rondeurs marquaient sa taille élancée. Chaque fois que quelqu'un avait la chance de croiser son regard, il pouvait y voir de la malice à l'intérieur, scintillant dans ses yeux émeraude. Cachée sous de longues capuches, elle le camouflait.

Pheone vagabondait dans les couloirs bondés de servantes. Elle s'amusait à virevolter entre les fenêtres, à parfois jeter un coup d’œil vers l'extérieur où le ciel était terriblement noir. Subitement, elle se prit les pieds dans le long tapis rouge qui reliait chaque pièce, se rattrapant de justesse à une commande. Un vase de Vénusis glissa et se brisa contre le sol, sous le regard écarquillé de la jeune femme. Elle hoqueta avant de rire, sa réaction restait enfantine, elle n'avait plus à avoir peur de son géniteur. Plusieurs marques recouvraient son corps, des cicatrices dues à des coups de fouet, mais aussi à des torches qu'on lui appuyait contre la chair. Ses paupières se fermèrent face à ces souvenirs douloureux. Parfois elle se demandait si la vie aurait été différente si Leona était toujours là, si elle était morte à sa place. Une larme coula le long de sa joue, elle n'eut pas le temps d'atteindre ses lèvres que Pheone l'essuya. Elle ne pouvait pas se permettre de tel instant de faiblesse, pas en public en tout cas.

Quelques femmes de ménage l'avaient observé de travers avant de reprendre leurs activités. Pheone ne broncha pas, elle savait les rumeurs qui courraient sur elle. La magie était bannie aux Enfers, mais la princesse n'hésitait pas à transgresser les règles, elle feuilletait constamment d'anciens livres appartenant aux mages. Néanmoins, Kolaris, son géniteur, restait un homme dur et intransigeant, mais il ne pouvait se résoudre à punir publiquement la princesse, sans s'attirer les foudres du peuple, car malgré les « on dit », les démons appréciaient Pheone, ils la respectaient bien plus que le roi. L'interdiction de la magie amenait à la peine la plus élevée, la peine de mort. La trahison recevait presque la même sentence, tout dépendait de la position du traître dans la hiérarchie.

Ses yeux furent attirés par la fresque menant vers sa chambre. On aurait dit une constellation, où se trouvaient quatre éléments, le feu, l'air, l'eau et la terre. Tous liés par des fils d'or à une étoile. Pheone se demandait qui avait bien pu peindre cela, elle avait tenté de le savoir, mais en vain.

Ses pas continuèrent de fouler le long tapis rouge, elle voulait retrouver cet homme qui la faisait tant rire. Celui avec qui elle aimerait danser à son bal d'anniversaire, le seul capable de la faire sourire dans n'importe quelle circonstance.

Au bout de quelques minutes, elle le vit en tenue de lieutenant démon. Il marchait auprès des autres soldats, le dos bien droit, son épée rangeait dans son fourreau accroché à sa taille. Ses cheveux châtains tombaient dans sa nuque, cachant sa peau pâle. À sa mine, elle comprenait qu'il avait besoin de faire une pause, elle se précipita à ses côtés. Un sourire étira les lèvres rosées de la jeune femme tandis qu'elle le bousculait. Le lieutenant chancela légèrement avant d'ordonner de s'arrêter, il se tourna face à la petite imprudente et elle rit face à son regard écarquillé.

—Bonjour lieutenant, j'espère que je ne vous dérange pas ? demanda-t-elle en observant les autres hommes.

Ils l'observaient tous surpris, ils devaient se questionner sur ses intentions, car c'était la première fois qu'elle stoppait ainsi une ronde.

—En aucun cas, princesse.

—Très bien ! J'aurai besoin de vous pour m'accompagner au marché, déclara-t-elle d'une voix enjouée. Comme vous le savez, j'ai interdiction de sortir du château sans avoir au moins un garde avec moi.

Pheone tenta de l'amadouer avec quelques larmes au coin de ses yeux. Le lieutenant la regarda attentivement, elle le connaissait comme sa poche, il réfléchissait en silence aux options qui s'ouvraient à lui. Elle espérait qu'il dirait oui, son comportement était égoïste, mais elle avait envie de passer du temps avec lui, de retrouver leur amitié.

—Alors ?

—C'est d'accord, répondit-il avant de se tourner vers les autres démons. Continuez votre ronde, je vous rejoindrai à la salle d'entraînement à quinze heures.

Pheone eut envie de taper dans ses mains, mais elle se retint, le temps que les hommes s'en aillent. Lorsque ce fut le cas, elle se précipita dans ses bras pour l'enlacer. Qu'est-ce qu'elle aimait sentir la chaleur de son corps contre le sien, d'entendre son cœur battre dans sa poitrine.

—Qu'est-ce que tu m'as manqué, petite fripouille, murmura-t-il en embrassant ses cheveux.

—Toi aussi, Ash, avoua-t-elle en rougissant. Allons faire un petit tour au marché de la ville pour profiter du temps que nous avons.

Pheone lui attrapa la main, à ce moment-là elle eut une sensation étrange et du coin de l’œil, elle remarqua un filament d'or entre eux. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Elle se reprit et le tira à travers les couloirs du château, sous le regard médusé des servantes. Pheone aperçut brièvement Anya, sa suivante, qui lui souriait tendrement.

En quelques foulées, ils franchirent le grand hall de l'entrée. Un lustre en diamant avec des bougies à chaque coin éclairait la pièce, des tableaux de ses ancêtres étaient exposés sur les murs, dont celui de la reine et du roi. Pheone admira un instant, le visage figeait de sa mère et tendit la main pour caresser la toile. Une grimace tordit ses lèvres avant qu'elle ne se reprenne, ce n'était pas le moment pour être triste ! Elle se tourna vers les grandes portes noires qui leur barraient la route, d'un signe de la main, elles s'ouvrirent. Ce mécanisme était un vrai jeu d'enfant pour Pheone, elle adorait l'activer et le désactiver au point que les domestiques fermaient la porte des commandes à clé.

À l'extérieur, elle sentit l'air sur son visage. La température était agréable pour un mois d'automne. Devant elle se tenait un marché qui s'étendait à perte de vue dans les rues des Enfers. Les teintes des façades assombrissaient l'ambiance de la ville, elle paraissait terne et froide alors qu'elle était plutôt accueillante avec les siens. Les petits stands étaient composés de bois, des hectares aux alentours du royaume. Certains vendaient des décorations, d'autres des couvertures et des rideaux, il y avait même des aliments provenant des champs agricoles. Pheone entendait l'eau de la fontaine de la place publique et les rires des enfants jouant tout autour. Une odeur délicieuse chatouilla ses narines alors qu'elle se rapprochait d'un stand où ils vendaient des boissons et des glaces.

—Tu veux manger une petite glace ? demanda-t-elle, enjouée.

D'abord, il hésita puis il hocha la tête, acquiesçant. Pheone s'arrêta juste devant, la dame âgée la regardait surprise et s'empourpra en reconnaissant la princesse.

—Bonjour, princesse. Que puis-je faire pour vous ?

La jeune femme rousse se pencha pour observer les nombreuses saveurs : vanille, chocolat, fraise, cerise et tant d'autres ! Elle avait envie de toutes les goûter même si elle préférait la vanille avant tout.

—Une boule de vanille et une boule de chocolat, annonça Pheone avant de tourner un regard interrogateur vers Ash. Et toi, que veux-tu ?

Elle vit le lieutenant déglutir sous ses yeux perçants. Elle rougit lorsqu'elle se rendit compte que sa phrase pouvait porter à confusion.

—Oh non, je voulais plutôt dire quelle saveur tu voudrais ? chuchota-t-elle, gênée.

Pheone remonta sa capuche pour se cacher, mais il l'arrêta. Sa main tenait la sienne, leurs regards se croisèrent et elle y lut le même combat intérieur qu'elle vivait. C'était une sensation nouvelle et étrange qui la traversait, d'un côté elle aimait ça, cette proximité entre eux. Délicatement, il repoussa la capuche et libéra sa longue chevelure rousse. Elle l'observait hypnotisée par ses gestes et son regard ténébreux, un voile scintillant apparaissait sur les pupilles du lieutenant, que ressentait-il en la voyant ainsi face à lui ? Son cœur tambourinait dans sa poitrine, son corsage se soulevait à chaque respiration irrégulière. Il replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, ce simple contacte électrisa totalement la jeune femme. Son souffle se coupa alors que ses joues la brûlaient. Son regard s'attarda sur les lèvres épaisses de l'homme avant de remonter le long de son nez fin jusqu'à ses yeux. Ash releva son menton et se rapprocha doucement jusqu'à ce qu'une voix vienne briser cet instant :

—Pardon de vous interrompre les jeunes, mais vos glaces vont fondre, avoua honteuse la vendeuse.

Pheone sursauta et recula précipitamment, ses joues cramoisies et son regard brillant permettaient de comprendre ce qu'il aurait pu arriver si la dame âgée ne les avait pas interrompues. Gênée, elle attrapa son pot de glace et laissa la place à Ash pour qu'il commande la sienne. Elle l'observait un peu en retrait, il riait aux paroles de la vendeuse. Son rire venait toucher ses joues avant de pénétrer à l'intérieur de ses oreilles, elle aimait sa façon d'être, c'était si naturel pour lui d'être joviale envers les autres. En attendant, elle prit une bouchée de ce délicieux parfum et détourna le regard. Les lampadaires éclairaient tout le marché, quelques maisons gardaient leurs volets ouverts et discutaient avec les propriétaires des stands. Des enfants courraient dans les rues étroites et parfois entre les stands en riant. Tout à coup, elle fut bousculée et chancela avant de se rattraper contre un corps légèrement musclé. D'abord surprise, elle se reprit et fut gênée, elle balbutiait des excuses sans relever la tête vers la personne en question.

—Je suis vraiment désolé, s'excusa-t-elle d'une voix nerveuse. Oh mon dieu, quelle catastrophe... Excusez-moi, on m'a bousculé et j'ai perdu l'équilibre.

—Pourquoi t'excuses-tu ? Ça arrive de perdre pied et de s'appuyer contre le corps d'un étranger, ria une voix qu'elle connaissait.

D'un coup, elle l'enlaça. Il était là, lui aussi, quel bonheur de le savoir encore en vie et ici. Elle le lâcha et étudia son visage, on pourrait presque croire qu'ils étaient jumeaux avec Ash, la ressemblance entre eux était frappante.

—Cosalys ! s'écria-t-elle, les yeux larmoyants. Depuis quand es-tu rentré ?

—Je viens d'arriver et juste à temps pour sauver les fesses de la princesse !

Pheone lui tapa l'épaule et ria. Cosalys était le frère aîné d'Ash, il l'avait plusieurs fois aidé lors des punitions de son géniteur en pansant ses plaies. Parfois il empêchait même son cadet de se mettre dans le pétrin. Son corps chaud lui apportait du réconfort, mais aucune sensation à son contact. À ses côtés, elle se sentait en sécurité, il lui apportait un équilibre qui la rassurait.

—Ton frère va être heureux de te voir !

À sa mine renfrognée, elle comprit que quelque chose n'allait pas entre eux. S'étaient-ils encore disputés ? Leurs ententes tenaient sur un fil très fin depuis la perte de leurs parents.

Pheone vit Ash approcher jusqu'à ce qu'il s'arrête et se fige. Son cœur se serra lorsque le visage du lieutenant se ferma et qu'il fit demi-tour à travers la foule. Elle regarda Cosalys puis là où avait disparu Ash et avant que le frère aîné n'est pu parler, elle s'élança dans la foule. Son cœur tambourinait dans sa poitrine alors qu'elle le cherchait du regard, il ne pouvait pas être bien loin, elle devait le retrouver !

Ses chaussures claquaient contre les pavés des ruelles, l'affolement se lisait sur les traits de son visage. Où pouvait-il bien être ? L'inquiétude lui lacérait le cœur tandis qu'elle continuait d'avancer et de demander aux passants s'ils l'avaient aperçu.

—Ash ! cria-t-elle en plein milieu de la foule.

Des démons se retournèrent et l'observèrent surpris, elle avait attiré tous les regards des personnes à l’alentour. Elle souhaitait seulement le retrouver, comprendre ce qui s'était passé entre Cosalys et lui.

Au bout de quelques heures, elle se laissa tomber contre la fontaine de la place publique. Elle avait arpenté chaque ruelle, sans en manquer une seule pourtant il n'était nulle part. Pheone récupéra son souffle et tritura son bracelet, c'était un cadeau qu'il lui avait fait à ses quinze ans. Ses paupières se fermèrent, elle savourait la froideur du métal entre ses doigts.

—Où es-tu, Ash ? souffla-t-elle d'une voix inquiète.

—Juste devant tes yeux, si tu veux bien les ouvrir.

La jeune femme les ouvra et l'observa un instant, il était là ! Un sentiment de soulagement la traversa et ses épaules s'affaissèrent, il allait bien. Elle se releva et lui frappa l'épaule, mécontente.

—Pourquoi t'es-tu enfui comme ça ? J'ai passé plusieurs heures à te chercher ! s'écria-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

Il se détourna et elle sut qu'il voulait lui cacher quelque chose.

—J'avais besoin de souffler, d'oublier certains points de mon passé.

Elle se plaça devant lui et appuya un doigt accusateur contre sa poitrine.

—Ne me mens pas !

—Je te dis la vérité, déclara-t-il d'une voix assurée.

—Oh non. À chaque fois que tu mens, tu te détournes comme tu l'as fait, rétorqua-t-elle. Ne me mens pas, Ash.

Elle sentit son regard sombre s'attarder sur elle avant qu'il ne regarde loin derrière elle.

—Très bien, gronda-t-il. Nous nous sommes disputés. Il n'aime pas la relation que nous entretenons et encore moins le fait que j'ai demandé de rejoindre la garde royale.

Pheone fut surprise, son cœur rata un battement, la garde royale ? Non, il ne pouvait pas décider de marcher dans les pas du roi, pas après ce qu'ils vivaient ensemble. Sauf si depuis le début leur relation n'était qu'un mensonge ? Qu'une façon de l'utiliser pour se rapprocher de son objectif ? Des larmes se formaient au coin de ses yeux tandis qu'elle retenait un hoquet.

Inconsciemment, elle recula de quelques pas avant de lever un regard larmoyant vers lui. Quand comptait-il lui en parler ? Pourquoi la trahissait-il ainsi ? Après tout ce que son géniteur lui avait fait vivre, il arrivait encore à lui prendre les personnes qu'elle aimait le plus.

—La garde royale ? souffla-t-elle d'une voix tremblante.

Pheone replaça sa capuche sur ses cheveux, une douleur nouvelle lui lacérait le cœur. Suffoquant, elle continua de reculer et hésita à s'enfuir en courant. Ash tenta de se rapprocher en lui tendant sa main, mais elle la repoussa aussitôt.

—Pheone, je voulais t'en parler, mais je ne savais pas comment aborder le sujet, avoua-t-il, honteux.

Comment aborder le sujet ? Un souffle de colère la traversa avant de s'atténuer aussitôt. Le chagrin prenait le dessus sur les autres émotions. Elle ne pouvait plus rester face à lui, il l'avait trahi de la pire manière.

—Comprends-moi, s'il te plaît. C'est mon rêve depuis que je suis gosse.

Le comprendre ? Oh non, elle n'en était pas capable, pas après tout ce qu'elle avait vécu à cause de Kolaris. Elle lui tourna le dos et s'enfuit, son cœur battant dans sa poitrine alors qu'un cri traversait ses lèvres, strident et emplie de tristesse. Comme si le temps savait ce qu'elle vivait, il se mit à pleuvoir alors qu'elle courait à travers le marché. La jeune femme ne voulait pas rentrer au château directement, comment pourrait-elle expliquer à Anya ses yeux bouffit ?

Ses pas la guidèrent vers une maison éloignée qui appartenait à Cosalys. Elle avait besoin de trouver quelqu'un qui comprendrait sa douleur, qui serait capable de la rassurer.

—Ma pauvre, tu ressembles vraiment à une gamine ainsi, murmura-t-elle pour elle-même. Tu es une princesse, tu devrais te reprendre et non fuir comme ça.

Elle s'arrêta devant la porte délabrée, la demeure tombait en ruine petit à petit, car Cosalys passait la plupart de son temps à la caserne. Elle espérait qu'il serait là, qu'elle n'aurait pas besoin de se mêler à la foule pour le retrouver, surtout au milieu des ivrognes de la caserne. Son regard s'attarda sur le numéro de la porte, ça faisait plusieurs années qu'il était à l'envers. Elle se rappelait encore ce moment où Ash, furieux, avait mis un coup de pied à l'intérieur et que la vis fût tombée au sol, le neuf était devenu un six. Qu'est-ce qu'ils avaient ri ce jour-là.

—Pourquoi me fais-tu ça ? souffla-t-elle d'une voix éteinte. Tu m'as trahi.

—Non, j'ai juste décidé de poursuivre mes rêves, murmura la voix d'Ash.

Pheone appuya sa tête contre la porte, elle ne voulait pas se retourner, pas croiser son regard. Ses mains tremblaient sous l'émotion, la voix tendre du lieutenant l'atteignait en plein cœur.

—En le rejoignant lui.

—En choisissant de monter en grade, corrigea-t-il.

Elle se retourna brusquement et le pointa du doigt, sa vue brouillait par ses larmes.

—Tu m'as trahi en le choisissant, en décidant de te ranger à ses côtés dans sa garde royale ! s'écria-t-elle.

Il referma sa main sur son doigt tandis qu'il la fixait attentivement.

—Au contraire, tu ne m'as pas laissé t'expliquer, déclara-t-il. Je veux rejoindre la garde royale pour pouvoir veiller sur toi, pour agir lorsque ton père décidera de te punir injustement. En étant l'un de tes gardes, j'aurai le pouvoir de m'interposer.

Elle resta un instant bouche bée. Qu'allait-il penser d'elle après une telle révélation ? Elle avait cru... mais depuis le début, il faisait tout ça pour elle ? Sa lèvre inférieure tressauta. Il continuait de la fixer en l'attente d'une réponse.

—Oh Ash... Je suis tellement désolé, j'ai cru que...

—Que je t'avais trahi ? Non, j'en serai incapable.

Le lieutenant l'enlaça en déposant son menton sur la petite tête rousse. Son odeur venait taquiner l'odorat de Pheone, elle se blottit un peu plus contre lui.

—J'espère que tu pourras me pardonner d'avoir agi comme ça, chuchota-t-elle, gênée.

—C'est déjà oublié.

Ils finirent par rentrer au château, Pheone ne pouvait pas s'empêcher d'admirer l'architecture du château, plusieurs tons rouges coloraient sa façade et les fenêtres apportaient une certaine gaîté au lieu. De nombreux piliers noirs permettaient de maintenir la structure en place, il était légèrement surélevé par rapport à la ville, car il reposait sur une colline. Quelques pinacles se trouvaient sur les toits en tuiles grises. Son aspect donnait la chair de poule à Pheone, mais lorsqu'on franchissait les portes du château, l'ambiance changeait du tout au tout, elle passait de la froideur à la chaleur d'un foyer.

À leurs entrées, ils furent accueillis par des domestiques inquiets de la longue absence de la princesse. Ash fit un baise-main et une révérence avant de lui tourner le dos, la laissant aux mains des servantes. Les joues cramoisies, elle n'écoutait que brièvement les paroles qu'ils déblatéraient. Elle ne pouvait résister à l'envie de fixer le dos du lieutenant s'éloignant. Quand pourraient-ils à nouveau se voir ? Lui rendrait-il visite ce soir ? Elle pinça ses lèvres avant que ses questions ne puissent les traverser. En reluquant le mouvement de la silhouette d'Ash, elle remarqua à nouveau ce fil d'or que seule elle pouvait voir, en tout cas c'est ce qu'elle pensait.

—Anya vous attend dans votre chambre, demoiselle.

Pheone se détourna du lieutenant et acquiesça, suivant la domestique jusqu'à sa chambre. Bientôt, la lune se lèverait et plongerait les Enfers dans une obscurité totale.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 10 versions.

Vous aimez lire Aurore Velillas ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0