Chapitre 7 2/2

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Un autre souvenir surgissa subitement.

—Tout ça est de ta faute. Tu as tué ta mère.

Slash

Voilà, le bruit que faisait le fouet lorsqu'il atteignait le dos de la fillette. Pheone fermait les yeux, tentant d'échapper à ce moment de souffrance qu'elle connaissait bien.

—Elle est morte à cause de toi, de ta foutue race ! cracha Kolaris.

Une larme coula sur sa joue, la petite fille ressentait déjà un terrible manque depuis la perte de sa mère. Elle se sentait constamment coupable d'un crime qu'elle n'avait pas commis car on lui rabaichait à longueur de temps, que tout ça était de sa faute.

—Tu pleures ? Tu n'as vraiment pas honte, sale gosse. Elle ne voudrait pas d'une enfant aussi lamentable que toi.

Slash

Elle sursaute quand le fouet la toucha à nouveau. Ses blessures lui faisaient mal et parfois elles pouvaient s'infecter. Plusieurs fois Anya avait dû panser ses plaies dans un silence sinistre.

—Tu aurais du mourir à sa place.

Chacun des mots de Kolaris creusaient un fossé dans le coeur de la fillette. Elle avait voulu se battre pour que son père l'apprécie à sa juste valeur mais ce n'était jamais arrivé, il ne cessait de lui reprocher la mort de sa mère.

—Je n'ai rien fait, murmura-t-elle d'une voix faible.

-Rien fait ? Tu es venu au monde, c'est largement suffisant !

Elle sentit à nouveau, les files du fouet s'écrasaient contre son dos. Elle mordit ses lèvres pour retenir un hurlement à chaque coup.

Elle entendit la porte s'ouvrir sans pouvoir apercevoir qui venait de rentrer.

—Balmock vous demande à la salle du trône, mon roi, déclara une voix rauqueuse.

Kolaris déposa son arme, il tapota l'épaule du garçon en lui ordonnant de rester là pour surveiller la petite fille.

Elle grimaça lorsqu'elle entendit son géniteur quitter la pièce.

—Qui est là ? murmura-t-elle d'une voix tremblante.

Subitement, un visage familier apparut devant elle.

—Cosalys... souria-t-elle, les yeux larmoyants.

—Je suis là, petite, chuchota-t-il. Je vais te sortir de là.

Elle pouvait enfin souffler. Il la libèrerait comme toujours de ce supplice que son géniteur lui faisait vivre. Petit à petit, la fillette épuisait et n'arrivait plus à cacher sa détresse face à Anya ou même à Ash...

—Je l'ai tué... soupira-t-elle d'une voix brisée.

Cosalys la détacha avant de lui attraper le visage, croisant leurs regards.

—Ce n'est pas de ta faute, petite étoile. Tu es au contraire une victime des manigances de ton père.

Un léger sourire étira les lèvres de Pheone. Cosalys lui prit la main et la fit sortir de la pièce. Il observa les alentours avant de tourner à droit dans le couloir, Pheone avait du mal à suivre sa cadence car il était bien plus grand et rapide qu'elle. Ses jambes tremblantes ne lui permettaient pas d'avoir le même rythme.

—Où tu m'amènes ? Demanda-t-elle d'une voix fluette.

—Auprès d'Anya, elle va panser tes blessures.

Il s'arrêta brusquement, la fillette lui rentra dedans involontairement. Ils entendaient des bruits un peu plus loin provenir du couloir, où ils devaient se rendre pour rejoindre la chambre d'Anya.

—Ils arrivent, Cosalys ! Murmura-t-elle, apeurée.

—Chut, il ne t'arrive rien.

Il ouvrit la première porte qu'il trouva, la poussant à l'intérieur. Pheone fut émerveillée par ce qu'elle voyait, c'était un laboratoire. Elle s'approcha de chacune des capsules, elle éraflait de ses doigts chaque vitre en observant la créature à l'intérieur. Elle lisait :

—Dragon Flotaïs, chimère Nisia, loup-garou Solatrès, phœnix Shatïs, sylphe Angalion.

Ils avaient récoltés des gênes sur chacune de ces personnes, tentant de créer un quelconque clône, en tout cas c'est ce que Pheone imaginait.

—Quels expériences sont faites ici ? Demanda la fillette.

Cosalys observa lui aussi l'ensemble de la pièce. Il visualisait avec horreur chaque embroyon déformée derrière les vitres.

—Je ne sais pas, avoua-t-il en la suivant.

—J'ai peur, Cosalys, annonça-t-elle en resserant ses bras autour d'elle. Qui sont tout ces gens à qui il a prit quelque chose ? Sont-ils de mauvaises personnes comme moi pour que père agisse ainsi ?

Il l'arrêta, l'attrapant par les épaules. Le sourire du démon réchauffait le coeur apeuré de la petite fille. Elle avait la sensation d'être un monstre, une criminelle sans comprendre d'où provenait ses torts, ce qu'elle avait fait pour mériter cela.

—Des innocents, tout comme toi, murmura-t-il. Ces personnes n'ont pas dû se laisser faire alors il leurs a pris la vie.

Pheone sanglota. Ses épaules tremblaient à cause de ses pleures tandis que Cosalys l'enlaçait. Elle souffrait terriblement, tout comme chacune de ces personnes présentent dans ces capsules.

—On ne peut pas laisser ça là, annonça l'enfant. Ils souffrent autant que moi entre ses mains.

—On ne peut rien faire pour eux, Pheone.

Pourtant, ça n'empêcha pas la fillette de chercher un quelconque objet solide pour briser ces vitres. Dans ce geste, elle souhaitait se libérer et les libérer de cet enfer qu'ils vivaient. Elle trouva un pique feu de cheminée en acier. Sans se soucier des conséquences, elle frappa la première capsule avec écrit : "Dragon Flotaïs". La vitre se fendit en de multiples fissures alors que Cosalys lui ordonnait d'arrêter.

Cependant, elle continua, elle ne savait plus vraiment pourquoi elle faisait ça, elle ressentait juste le besoin de tous les laisser partir.

—Arrêta ! Cria Cosalys, en lui attrapant le bras lorsqu'elle voulut frapper à nouveau.

Des bruits de pas se rassemblèrent devant la porte, leur respiration se coupa alors qu'ils espéraient tout les deux, que ces personnes à l'extérieur de la pièce s'en iraient rapidement.

—Pas un bruit, chuchota le démon à son oreille en reculant jusqu'au mur à l'opposé de la porte.

La porte s'ouvrit d'un coup, sous le regard terrifié de Pheone et inquiet de Cosalys. Des soldats pénétrèrent la pièce suivi par Kolaris.

—Alors comme ça, tu libères ma fille et en plus, vous saccachez mon laboratoire ? Gronda-t-il en avançant vers eux.

Pheone tremblait de peur pour le démon et pour elle-même. Ses mains se serrèrent, pendant que Cosalys se plaçait devant elle.

—Tout est de ma faute, je ne supportais pas les cris de votre enfant. J'ai... Je m'excuse d'avoir désobéi à vos ordres, dicta-t-il sans la moindre émotion dans la voix.

Pheone revenait à elle, en se rappelant comment ce souvenir avait fini. Elle regarda son avant-bras droit, où une cicatrice profonde reposait. La culpabilité qu'elle avait ressenti lorsque les soldats s'étaient emparés de Cosalys sous les hurlements de la démone. Elle se souvenait de la peur dans son regard pourtant il l'avait rassuré : "Tout ira bien, petite étoile." Après ce jour-là, elle ne le croisait plus, personne ne venait la libérer de la pièce à torture.

Elle était secoué par les sanglots qui la traversaient. Ses membres continuaient de trembler tandis qu'elle se balançait d'avant en arrière.

—Je n'étais qu'une enfant, je n'avais pas conscience de mes actes, murmura-t-elle d'une voix chevrotante.

La plupart de ses regrets remontaient à son enfance. Les souvenirs défilaient sous ses yeux, même ce qu'avait pu effacer Anya lorsque la magie de Pheone s'activait. Elle se sentait perdue et triste dans cet endroit sombre. Elle aurait voulu qu'Anya soit là pour lui murmurer que tout s'arrangera, que ce n'était qu'un moment passagé...

Dragïos voyait à travers les yeux de Sky-Fire le combat qui régnait dans les yeux de la démone. Par moment, il observait de légères pertes de contrôle qui étaient très courte, mais permettaient d'apercevoir la présence de la princesse des Enfers. Le jeune homme ne cessait de murmurer qu'elle devait se battre sinon ils devraient...

Il préféra oublier ce passage-là car leur mission, à sa moitié et lui, c'était de veiller sur elle quoique cela leur coûte. Sky-Fire s'allongea sur le sol et observa avec attention la femme aux cheveux de feu qui était devant-lui, il continuait de voir cette aura sombre autour d'elle, mais par moment, d'autres couleurs venaient, pourtant elles disparaissaient rapidement. Il ressentait la souffrance de Pheona jusqu'au plus profond de ses entrailles ce qui fit gronder le dragon. Il se mit à cracher une flamme gigantesque en direction de son ennemi, mais la flamme fut arrêtée par un bouclier qui venait d'apparaître devant Pheone.

—Aucun de vous ne peut réellement me combattre, j'ai accès à chacun de ses pouvoirs et ils sont d'une puissance inimaginable. Je suis bien heureux d'avoir implanté ma marque sur elle quand elle était encore dans le ventre de sa défunte mère. Vous ne pourrez pas l'empêcher de céder, c'est son destin après tout.

Puis d'un coup, Pheone s'écroula au sol. Elle était entourée d'une lumière éclatante qui obligea chaque personne l'observant à fermer les yeux. Tout cela provenait de Sakina, elle approchait doucement une main tendu vers le ciel, récitant dans une langue ancienne un sortilège. Lorsqu'elle eut fini, Sakina redescendit sa main et prononça d'une voix lasse :

—Je viens de l'endormir pour un moment. J'ai pu grâce à mon pouvoir forcer son corps à s'épuiser pour me permettre de soigner ses blessures internes.

Elle s'approcha et passa une main sur le corps de la démone, ressentant le sortilège, qu'elle venait de faire, dans l'esprit de Pheone.

—J'ai réussi à éloigner cet être sombre de son corps, cependant il est toujours présent en elle mais maintenu par une cage, déclara-t-elle. Elle devrait plus facilement pouvoir garder le contrôle dessus.

Sky-Fire ne laissa pas la place à Dragïos, le dragon voulait profiter encore quelques instants de sa liberté. Il s'approcha doucement du corps de la démone qui était allongée au sol. Il l'observa et remarqua les couleurs réapparaître petit à petit autour d'elle, mais il y avait toujours cette tâche noir qui grossissait. Adonis venait récupérer la jeune femme pour l'installer dans le tipi, où la réunion avait lieu, pour pouvoir garder un œil sur elle et son futur réveil qui devrait arriver d'ici quelques heures...

~~~~~~~~~~~

Azuria avait amené cet inconnu dans l'une des nombreuses prisons du royaume. Elle ouvrit la porte qui était dans un minerai qui empêchait d'utiliser la moindre magie en ces lieux, elle le poussa à l'intérieur puis referma la cage en question. Elle prit quelques minutes pour observer le jeune homme qui était a priori un démon par rapport aux cornes présentent sur sa tête ainsi que ses yeux sombres, la reine se demandait pourquoi il la regardait avec incompréhension ainsi que comment cela se faisait-il qu'il arrivât dans son royaume sans qu'aucune guerrière ne l'aperçoive avant. Cet homme était vraiment étrange et intriguant, pouvait-il lui servir de rançon ? Avait-il au moins une quelconque valeur sur Terre ou en Enfers ?

—Qui es-tu ?

Ash avait toujours eu l'habitude de rencontrer des femmes avec un ton de voix doux et agréable, mais celui de cette femme était calculateur et glacial au point qu'il fut traversé d'un frisson quand il entendit prononcer cette question.

—Je me nomme Ash, je viens des Enfers comme vous pouvez le remarquer, déclara-t-il en montrant du doigt ses longues cornes présentes, mais j'ai malencontreusement atterri ici.

—As-tu une quelconque importance auprès des tiens ? Comment as-tu pus « atterrir » ici comme ça ?

La jeune femme lui posait de nombreuses questions, cherchant à comprendre le mystère qui entourait ce démon présent dans les murs de son royaume. Ash se rapprocha des barreaux. Il regarda dans les yeux Azuria, ses pupilles étaient d'une intensité captivante au point que le jeune homme se sentit défaillir devant ce regard si énigmatique, mais quelque chose s'activa en lui, son instinct de survie qui lui ordonna de détourner les yeux et de protéger les siens. La prêtresse de Lunatios se mit à rire d'un rit franc puisque l'homme devant elle venait de lui révéler plusieurs de ses faiblesses même si au bout de quelques secondes, il avait fini par comprendre ce qu'il lui arrivait. Les Anges morts avaient le don de pouvoir entrer dans les souvenirs des personnes.

—Alors comme ça, tu es un lieutenant démon, mais aussi un fugitif ? Et quel est donc cette demoiselle dans tes souvenirs que tu as l'air de chérir ?

Ash secoua la tête refusant d'en dire plus, ses souvenirs avaient révélé bien trop de détails.. Qu'allait faire cet ange mort de lui ? Il espérait qu'elle ne le ramène pas auprès des siens qui le tortureraient sans aucun doute pour finir par la décapiter... Voir pire.

—Tu as l'air d'avoir perdu ta langue.. Je pense te garder en espérant que cette femme vienne te chercher. Grâce à toi, je sais qu'elle a de la technologie entre ses mains et je vais pouvoir lui envoyer un doux message...

Le démon voyait les yeux de la prêtresse étincelait de ruse et il sentit un courant d'air froid lui remonter tout le long de la colonne vertébrale. Il craignait qu'elle fasse du mal à la démone... Comment pouvait-il retourner la situation ? Que faire ?

Il vit la femme faire demi-tour et claquer ses talons sur le sol jusqu'à la sortie. Quand le jeune homme sut qu'il était seul, il s'assit au sol se prenant la tête dans les mains en réfléchissant à ce qu'il devait faire... Mais que faire quand on est enfermé dans une prison sans aucun allié dans les parages ?

Azuria venait de quitter la prison. Elle se dirigea accompagnée de sa garde personnelle vers une petite maison éloignée de son peuple. Cette habitation ressemblait grandement à un chalet puisque l'endroit où le peuple des anges morts s'étaient installés il y avait de cela des milliers d'années était un endroit empli de neige une grande partie de l'année. Ce chalet était entouré de quelques arbres avec des buissons à leurs pieds qui étaient tous enneigés, cela donnait un paysage sublime.. Mais à l'intérieur autre chose attendait la jeune femme qui poussait doucement la porte. On pouvait apercevoir sur la droite un salon avec une cheminée, un beau tapis ainsi qu'un canapé avec un fauteuil en bois, en face d'elle, il y avait des escaliers et une petite salle pour ranger les manteaux puis à gauche, il y avait une chambre... Où reposait le corps d'un enfant, un petit garçon dont on ne savait pas exactement l'âge, mais qui devait se rapprocher des sept ans.. Il était branché par plusieurs machines, une pour respirer, une pour surveiller sa fréquence cardiaque... Azuria alla s'asseoir juste à coté de cet enfant et lui prit la main pendant que ses gardes restaient à l'extérieur du chalet. Une larme roula le long de la joue de la guerrière qui ferma les yeux pour ne pas céder à ses émotions.

—Mon doux petit... Si seulement je pouvais te faire revenir et réparer ce que les humains t'ont fait, je le ferai…

Cet enfant était un ange mort, il avait tenté de s'approcher d'une ville humaine nommée Névésias mais un groupe d'humain l'avait aperçu. Ils l'attrapèrent pour le torturer, avant de finir par l'abandonner lâchement à la frontière de Lunatios, où les guerrières l'avaient récupérés. Malheureusement, le médecin du royaume n'avait rien put faire pour sauver ses ailles sectionnées. Il prit la décision de le plonger dans un profond coma en espérant qu'un jour, cet enfant se réveillerait et pourrait vivre malgré son handicap.

Depuis cette découverte, la prêtresse protégeait ce garçon comme si il était son fils. Elle l'avait mis à l'abri de son peuple, ils s'en seraient pris à lui à cause de sa différence, souhaitant qu'il meurt pour avoir osé survivre sans ses ailes, pourtant l'enfant n'avait pas choisi cette situation, ni de subir ce qu'on lui avait fait.

Il reposait maintenant là sur ce lit dans cette pièce terne depuis déjà deux ans, plusieurs fois le médecin de la ville lui avait dit que plus le temps passait et plus ses chances de se réveiller étaient minces, mais la prêtresse gardait espoir, elle voulait voir la couleur des yeux de cet enfant qui méritait amplement de vivre. Azuria s'occupa du garçon, lui faisant chacun de ses soins. Elle tourna le dos à cet enfant pour rejoindre son royaume, où sans doute elle devra juger certains anges morts un peu trop incontrôlable.

Elle venait de s'asseoir sur son trône, en tapotant de ses doigts fins sur les rebords quand un ange mort d'environ la vingtaine fut amené devant elle par ses gardes qui lui firent plier un genou au sol puis l'une des guerrières dit :

—Cet homme a était aperçu en train de voler du bétail ainsi que son dossier est plutôt bien rempli. Il a participé dans une bataille dans un des bar de Lunatios, laissant son adversaire au sol mourant.

Azuria étudia grandement la carrure du jeune homme de haut en bas et inversement, il paraissait plutôt robuste avec des mains grandes et fermes, une musculature à n'en pas douter se cachait sous son t-shirt déchiré, des yeux d'une couleur sable ainsi que des cheveux grisâtres. Un petit sourire apparut sur la bouche de l'homme qui apprécié être étudier aussi longuement par la prêtresse qui se mit à observer les lèvres charnues du voleur, un visage carré avec un nez petit et une légère mèche qui lui tombait devant les yeux. Cet homme intriguait la jeune femme qui se demandait qu'est-ce qu'elle allait faire de lui-même si une petite idée lui paraissait bien tentante pour un peu « profiter ». Elle se leva et se mit face à l'ange mort avant de dire :

—Je vais m'en occuper moi-même, veuillez nous laisser.

L'une des guerrières hésita et dit d'une voix troublée :

—Prêtresse... Nous devons assurer votre protection..

Cette phrase énerva Azuria en un rien de temps qui se mit à crier :

—Je viens de vous ordonner de me laisser, est-ce bien clair ?! Si vous osez encore une fois ne pas écouter ou douter de mes ordres, je vous ferai exiler en un rien de temps.

Les gardes quittèrent la pièce avec hâte, craignant d'attirer encore plus les foudres de leur souveraine. Lorsque les portes se refermèrent, la jeune femme avança sensuellement jusqu'au jeune homme qui l'observait avec un regard qui étincelait, mais qu'était ce ? Du désir ? Peut-être bien, en tout cas, c'est ce que souhaitait Azuria. Elle s'approcha en décidant de lui tourner autour pour l'analyser sous toutes ses coutures et elle devait bien avouer qu'il paraissait parfaitement bâti pour pouvoir faire oublier ce qui la tourmentait. L'homme se retourna et attrapa la jeune femme qu'il tira contre lui sauf que pour cela, il reçut une gifle qui lui fit légèrement bouger la tête, mais il revint à l'assaut ; les relations entre les anges morts étaient bien particulières, ils avaient tendance à être froid et cela se ressentait lors de leurs ébats qui commençaient souvent violemment pour finir dans une délicieuse douceur. Les femmes étant des guerrières ne se laissaient pas malmener par un homme et quand elles n'appréciaient pas ses agissements, elles leur faisaient comprendre.

—Je me nomme Bélisym. Je vous assure que je n'ai rien fait de mal à part tenter un rapprochement vers vous, prêtresse. Peut-être est-ce un péché d'avoir envie de vous toucher et bien plus...

La jeune femme le fit taire en déposant un baiser fougueux où leurs langues finirent par se rencontrer, leurs corps par se coller comme s'ils étaient prêts à s'emboîter l'un à l'autre tandis que la jeune femme le poussait contre un pilier de la pièce pour le coincer et ne cesser de l'embrasser sauvagement. Azuria sentait le sexe de l'homme grossir entre leurs corps, elle descendit, laissant les lèvres du jeune homme affamées de baiser pour lui apporter un plaisir bien différent qui fit chanceler le voleur qui ne pouvait plus aligner la moindre pensée. Il grognait sans cesse sentant le plaisir monter de plus en plus puis il finit par remonter la prêtresse en la plaquant cette fois contre un mûr où il la fit sauter entourant les jambes de la jeune femme autour de ses hanches. Leurs vêtements tombèrent tous au sol dans un temps record. On entendait dans les pièces à côté les cris de plaisir de Azuria ainsi que plusieurs grognements et gémissement du voleur qui durèrent pendant une nuit.

Le lendemain, la prêtresse se réveilla tôt observant un instant le corps du jeune homme qui était plongé dans un sommeil éternel puisqu'elle l'avait tuée quelques heures auparavant. Elle s'était mis face à lui en lui expliquant qu'il devait payer pour ce qu'il avait fait et l'homme avait acquiescé sans broncher, elle lui avait promis alors de le tuer dans son sommeil d'une mort douce. Azuria laissait ses doigts promener sur le corps froid se laissant submerger par les émotions qu'elle avait ressenti dans les bras de Bélisym qui lui avait permis pendant une nuit d'oublier le jeune garçon qu'elle protégeait ainsi que son prisonnier dont elle attendait avec hâte la présence de la femme dénommée « Pheone ».

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