VIII - Le destin est-il bien inspiré ?

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Une heure du matin.
Guillaume est réveillé par un appel sur son téléphone portable.
Réveillé ? Non. Il est tiré de sa torpeur. Il ne dort pas beaucoup en ce moment. Trop de colère perturbe sa vie. Colère contre son frère, mais aussi contre lui. De son incapacité à défendre son amour.
Il s’est réfugié dans cet hôtel après l’altercation avec Vincent, pour soigner son corps et son âme.

– Guillaume, je suis devant l’hôtel. Cette voix le fait bondir hors du lit. Son cœur explose. Charlotte est là !
Sans réfléchir, il sort de sa chambre et se précipite dans les escaliers en pyjama.
Le veilleur est un peu surpris !

Sur le trottoir, où le taxi vient de la déposer, il se retrouve face à Charlotte.
Dans la précipitation de son départ, elle n’a fait aucun effort dans le choix de sa tenue vestimentaire.
Une petite valise à une main, le visage boursouflé, les cheveux en bataille, elle paraît cependant forte et volontaire.

– Guillaume, regarde-moi bien. Tu as 30 secondes pour te décider.

Dans une poche, de son autre main elle serre le tube de somnifères. Elle conjure le sort. Nul retour en arrière n'est possible. La mort plûtot que l'enfer !

Derrière la vitre de la porte d’entrée, le veilleur assiste à la scène. Il ne saisit pas les mots échangés, mais il est conscient que deux vies sont peut-être en train de basculer.

– Te regarder ? C’est inutile. Tu es imprimée à jamais.

– Une impression te suffit ?

Guillaume est ému. Oui elle est forte et il se sent tellement misérable devant l'amour de cette femme. Devant son courage. Sa détresse aussi.
La culpabilité étreint Guillaume.
Il s'approche et l'enlace tendrement.

Le sort en est jeté.

Jamais ils n’avaient fait l’amour dans le confort d’une chambre.
Pour la première fois ils ont la sensation d’avoir le temps devant eux.
Alors les gestes sont lents.
Vingt années ! Que de mots et gestes perdus dans cet espace temps.

Les mains se réapproprient les corps.

Que les caresses sont douces !
Le désir est décuplé par vingt ans de frustration et chaque frôlement provoque des plaisirs tels que les mots paraissent vains.
Et ils n’échangent pas une parole.

Les langues se réimprègnent des saveurs.

Charlotte savoure le sexe de Guillaume. Elle le prend, le lèche, l’enveloppe de sa bouche, le fait coulisser, recueille du bout de sa langue la liqueur qui s’en échappe et elle vient la partager avec Guillaume dans un long baiser.

Et elle recommence.
Et Guillaume soupire de bonheur.
Encore, encore.

Jambes écartées, Charlotte invite Guillaume à s’abreuver à sa source. Sa langue glisse, s’insinue entre ses pétales, pénètre dans son territoire intime.
La langue de Guillaume fait rouler son bouton tandis qu’il introduit ses doigts.
Et toujours, Guillaume vient partager sa récolte de nectar par un baiser brûlant.

Et il recommence.
Et Charlotte gémit de bonheur.
Encore, encore.

Les sexes se cherchent, s’évitent, se trouvent, s’échappent.

Et vient le moment qu’ils ont repoussé et qu’ils attendent avec ferveur.
L’union. La fusion.
Le sexe de Guillaume est tendu, gonflé.
La pénétration est tendre, lente et elle arrache un cri à Charlotte.
Avec la réunion des corps, deux coeurs cherchent l’harmonie.
La trouve.
Une petite musique de chambre enveloppe les amants.
Les emporte jusqu’au sublime.

Le temps des questions viendra.

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