Annah avance dans une rue encore boueuse, serrant toujours la sangle de son sac à dos de sa main gauche, s’appuyant sur sa canne de marche de sa main droite. Auren s’éveille avec le jour, doucement.
Les fermiers sont à pied d’œuvre, les commerçants à leurs comptes, les enfants se retrouvent pour jouer avant l’heure des corvées. Les activités économiques sont prioritaires ici, comme si la vie était plus dure qu’ailleurs.
La sorcière voit un petit clocher, sur sa droite, tandis qu’elle pense être arrivée au centre du village. En face de l’édifice religieux, une auberge paraît tout aussi accueillante.
« Mon esprit ou mon corps ? » s’interroge à voix haute Annah, en sortant une pièce d’argent.
Elle tire à pile ou face le choix suivant : aller d’abord à l’église, ou bien à l’auberge pour se réchauffer et manger. La rondelle de monnaie lui indique qu’elle veut être dépensée à l’auberge.
Annah s’approche, en tournant le dos au clocher, de la modeste auberge de Norbert Tiroc, un homme originaire de Raules, une bourgade quelque part à l'est.
« Eh bien ! Ma jeune amie ? » dit familièrement Norbert.
Des villageois, malgré l’heure matinale, sont déjà attablés. Le nez et les joues rougis, Annah ne sera pas difficile, consciente qu’elle doit manger pour deux. Elle se contente de dire, en posant sa pièce d’argent sur le comptoir :
« Quelque chose de chaud, s’il vous plaît. »