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L’aubergiste, de retour avec une caisse de porc salé pour la cuisine, voit Annah lutter contre le sommeil, tandis qu’Alice discourt sur les derniers potins.
« Une chambre, pour la demoiselle ? » fait-il en revenant dans la salle.
La sorcière sursaute, écarquille les yeux. Elle ne peut accepter la proposition, connaissant la légèreté de sa bourse et le prix demandé pour un si mauvais service. Mais Annah sait qu’elle a bien droit à un renseignement utile avant de partir.
« Pourriez-vous m’indiquer où se trouve la ferme de Séverine Thiseult ?
- Elle a déjà changé de nom ? s’étonne l’aubergiste Tiroc, en regardant Alice.
- Peut-être, dit la serveuse avec l’air de réfléchir. Dommage que Hervé soit déjà reparti, il aurait pu t’y conduire.
- Au sud de la place principale, se trouve l’hôtel de ville. Tu prendras à droite de celui-ci ; la ferme de Séverine Bercol, ou Thiseult si tu préfères, est au bout de cette rue. J’espère que ta venue la consolera. »
Annah hésite à déjà quitter l’auberge. Elle ne sait rien sur Séverine, et il semble que même son nom lui est inconnu. Le paysan qu’elle a croisé au petit matin, Jean Bercol, était-il son mari ?
« Excusez-moi, mais pourquoi Séverine aurait-elle besoin que je la réconforte ? »
Alice regarde Norbert, qui acquiesce à sa demande silencieuse.
« Prends ta pause, Alice. Les deux prochaines consommations sont pour moi. »
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