Chapitre 33

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Comme une traînée de poudre, tout le staff fut mis au courant de l’arrivée du clan.

Devant le comptoir de l’accueil, le responsable attira l’attention de Stein sur la jeune hôtesse qui sentit peser sur un elle son regard inquiétant. Elle le vit murmurer quelque chose à son responsable qui hocha la tête avant de prendre la direction des ascenseurs.

— Chef ? demanda-t-elle quand ce dernier se tourna vers elle.

— Le patron veut te voir au sujet de l’incident.

En panique, elle bredouilla :

— Je… je vais me faire virer, c’est ça ? Pitié, je n’ai que ce travail !

— Personne ne va perdre son travail, entendirent-ils derrière eux.

— Mademoiselle Carlington ! s’exclama le responsable, surpris de ne pas l’avoir entendue approcher.

— Bonjour, fit-elle, avant de s’adresser à la pauvre hôtesse en panique. Comment tu t’appelles ?

— A… Amandine, Mademoiselle Carlington, bafouilla-t-elle.

— Amandine, c’est très joli comme prénom, fit-elle en lui souriant doucement.

— Taeliya !

— J’arrive ! Rassure-toi, je serai avec toi quand tu iras voir mon père. Tu ne perdras pas ton travail.

Un petit clin d’œil et elle retourna auprès du groupe. Elle murmura quelques mots au chef du clan qui sembla approuver.

Quelques minutes après, Amandine se retrouva, avec son responsable, devant les grandes portes du bureau de la direction. Son chef de section toqua et une voix puissante les invita à entrer.

Elle leva son regard et découvrit que la jeune femme n’avait pas menti. Elle était bien là, assise sur un canapé aux côtés de l’un des hommes les plus dangereux, discutant avec la nouvelle compagne de
Carlington.

— Amandine ! s’exclama Taeliya en se levant pour venir lui prendre le bras. Tout va bien, rassure-toi.

Elle l’accompagna jusqu’à son père à qui son supérieur venait de déposer un registre.

— Installez-vous, Mademoiselle, l’invita Stein en lui montrant le siège.

Un coup d’œil à Taeliya et elle s’installa droite sur le fauteuil confortable.

— D’après le rapport que j’ai reçu, c’est vous qui avez répondu à cette dame. Pouvez-vous me raconter votre version des faits ?

Amandine ne se sentait pas bien face à son patron, mais la présence de sa fille à ses côtés lui donna le courage d’expliquer ce qu’il s’était passé. Stein ne la coupa pas, au contraire. Il hocha la tête par moment et posa son regard sur le grand registre.

— Cette femme vous a donc manqué de respect, en plus de vous dire qu’elle déposerait une plainte auprès de moi ?

— En conclusion, oui, Monsieur Carlington. Je suis désolée si je n’ai pas bien agi ! Je-

Stein leva sa main pour la faire taire. Taeliya posa la sienne sur l’épaule de la jeune femme, lui apportant son soutien. La jeune hôtesse leva vers elle un regard larmoyant, mais ses yeux vairons brillants lui apportèrent un semblant de calme étonnant.

— J’ai là un enregistrement de plusieurs caméras de surveillance qui ont capturé la scène, déclara enfin Stein, après un moment de silence.

Amandine sursauta.

Mais oui, les caméras ! Pourquoi n’y avait-elle pas pensé ?!

— Elles valident votre version des faits et effectivement, je connais bien cette femme pour être un problème depuis des années. Chérie, veux-tu bien venir voir ?

Taeliya quitta la pauvre hôtesse pour se pencher sur l’ordinateur de son père et étudier ce qu’il s’était passé.

— Ah… Oui, je la reconnais… soupira Taeliya.

— Tu nous as déjà arrêtés une fois, pas deux, gronda le mafieux.

— Si ça me concerne, ça ne me dérange pas, même si je sais que vous êtes capables de vous jeter sur elle quand j’ai le dos tourné. Mais il n’est pas question de moi, cette fois, et Amandine n’est pas en tort, déclara sa fille.

— Bien, fit son père en lui caressant la joue. Je vais m’en occuper. Vous pouvez retourner à votre poste, Mademoiselle. Ah ! Et rassurez-vous, vous n’êtes pas licenciée.

Stein sourit, tout en lui adressant un clin d’œil entendu qui la fit rougir immédiatement.

— Merci ! Merci, Monsieur ! Mademoiselle ! s’exclama-t-elle en se levant de son siège pour s’incliner plusieurs fois, faisant sourire père et fille.

— Viens, je vais descendre avec toi. Je dois aller aux cuisines. Alya, tu viens avec moi ? proposa
Taeliya.

— Carl, Orlan, dit simplement Noah.

Les deux démons se levèrent pour suivre les trois femmes qui quittaient le bureau. Le responsable se retira à son tour, après avoir échangé quelques mots avec son patron.

Devant le comptoir d’accueil, Amandine ne put que remercier encore une fois la jeune femme qui lui sourit.

— Tout va bien. Prends quelques instants pour te remettre de tout ça, lui ordonna-t-elle. On te verra plus tard.

Elle lui sourit et s’apprêta à quitter les lieux quand une voix la stoppa dans son élan.

— Mademoiselle Carlington !

— Eh merde… grommela la jeune femme avant de s’adresser à elle, un sourire de circonstance sur le visage. Madame Kykystos.

— C’est Christikos.

— Oh, pardon. Mais ça sonnait mieux comme ça, répondit Taeliya que la chaleur l’avait totalement désertée. Que puis-je pour vous ?

— Votre « père » est-il là ?

— Oui, « papa » est là et il vous attend dans son bureau, lui annonça Taeliya en mimant des guillemets, se moquant ouvertement de la cliente.

— Ah, bien ! J’ai deux trois choses à lui dire.

— Et je suis sûre que lui aussi, grimaça la jeune femme.

L’importune dévisagea Taeliya, mais celle-ci se tourna vers Amandine et ses collègues pour leur adresser un petit signe de la main.

— On se voit ce soir. Assurez-vous d’être tous sur votre 31 ! dit-elle avant de les quitter.

— Oh, vous inquiétez pas, Mademoiselle Carlington ! s’exclama l’un des collègues d’Amandine. On sera prêts !

— Je vois que le mot est passé, pouffa la jeune femme, tandis que la cliente les regardait discuter. Dans ce cas, j’ai hâte de vous y voir. Bon courage et souriez, vous êtes filmés.

Sur cette pique qui fit sourire Amandine, elle quitta les lieux, suivie d’Alya et des deux démons qui ne purent s’arrêter de rire.

— Franchement, Taeliya, t’étais pas obligée, la gronda Alya.

— Oh, tu sais, il vaut mieux se faire cibler plutôt que le personnel qui n’a rien fait. Et puis je sais pas pourquoi, mais depuis que je suis revenue l’an dernier, elle n’a pas arrêté de s’en prendre à moi pour une raison que j’ignore. Mais je pense qu’elle a le béguin pour papa. Dommage, il est déjà pris.

La jeune femme pouffa, accompagnée de la coiffeuse qui rougit. Tous les quatre se dirigèrent vers les cuisines dans lesquelles ils furent accueillis par des cris. Le rush était fini, mais tout le monde devait préparer les cuisines et les salles pour le dîner, ainsi que pour la soirée qui aurait lieu.

— Chef ! Chef ! s’exclama l’un des commis en les voyant arriver.

— Quoi ?!

— Mademoiselle Carlington est là !

— Oh !! Ah, ma douce assistante ! s’exclama le chef cuisinier.

— Re-bonjour, Chef. Bonjour, tout le monde.

— Bonjour, Mademoiselle ! s’écria toute la cuisine.

— Vous avez déjà réfléchi pour ce soir ?

— J’étais en train d’éplucher mes livres. Mais si vous avez une demande spéciale, je vous écoute.

— Moi, je veux de la viande ! s’écria Carl en se tenant le ventre.

Taeliya et Alya éclatèrent de rire.

— Promis, ce sera au menu, répondit Boris en souriant.

— Oh !!

— Vraiment… soupira Orlan. L’écoutez pas, Chef.

— C’était déjà l’une de mes demandes, avoua Taeliya aux deux démons.

— La princesse sait comment me parler.

— Ou à ton estomac.

— L’un ou l’autre, c’est pareil. Merci, Princesse, répondit Carl.

Taeliya lui sourit. Elle proposa d’utiliser la grande salle pour que tout le monde puisse étudier le menu du soir. C’était certes une fête pour elle, mais tout le personnel de l’hôtel, ainsi que sa famille, y participerait, aussi voulait-elle contenter tout le monde. Pendant une bonne heure, ils discutèrent du menu, de ce que chacun voudrait y voir et comment agencer la salle pour la soirée. Quand tout fut enfin dit, elle les quitta et proposa à Alya d’aller se baigner dans la piscine intérieure. Cette dernière accepta et après avoir récupéré leurs clés, elles allèrent se changer pour retrouver les deux démons prêts à plonger dans l’eau.

Ils descendirent au niveau où se trouvait déjà le clan, ainsi que le reste des démons, certains dans l’eau, d’autres sur les transats à l’écart des clients qui ne pouvaient s’empêcher de leur jeter des regards curieux, voire méfiants. Mais à l’arrivée de la jeune femme, ces derniers changèrent.

Elle repéra son père et Noah allongés sur leurs transats, lunettes de soleil sur le nez. Elle savait d'avance qu’ils les regardaient. Elle marcha vers son compagnon qui se redressa.

— Tout est prêt ?

— Oui. J’ai discuté avec les cuisines et le service en salle. Tout est prêt. Il ne manque plus qu’à tout préparer.

— Tu es une vraie maîtresse de maison, ma chérie, la félicita Stein.

— Digne fille de mon père.

— Un point pour toi, sourit le mafieux.

Ils pouffèrent, puis elle se leva et alla s’asseoir au bord de l’eau. Tristan et Jess nagèrent vers elle.

— Alors, tu es venue barboter ?

— Je voudrais bien, mais y a des piranhas un peu partout et un requin dans mon dos, répondit-elle en soupirant.

— Tu sais ce qu’il te dit le requin ? lança Noah.

— Que tu m’aimes ?

— Y a de ça, ouais… mais tu vas vite te retrouver à l’eau, ma belle.

— Moi qui espérais nager sur ton dos.

Ni une ni deux, elle se laissa glisser dans l’eau pour rejoindre les deux garçons et nager gracieusement jusqu’au groupe du clan qui jouait un peu plus loin.

— Qu’est-ce qu’il se passe ?

— Dorian a proposé un match de volley dans la piscine, répondit Tristan.

— Certains clients ont voulu participer, du coup, ça s’est un peu organisé tout seul, rétorqua Jess.

— Sauf qu’ils n’ont aucune chance contre Dorian, Kim et Charles, gloussa Tristan.

— Tu ne veux pas participer ? demanda Taeliya à Jess qui zieutait le match avec envie.

— Si, mais j’ai peur de me manger un revers de Dorian, répondit son ami.

— C’est vrai qu’il est puissant dans ses retours, observa la jeune femme, attentive.

— C’est un ancien athlète, aussi, lui apprit Tristan.

— Chérie, si tu continues à les regarder, je vais croire que tu es intéressée, entendit-elle dans son dos.

— Non, juste que je suis curieuse.

Noah et ses deux amis venaient de les rejoindre. Elle se laissa aller contre le torse chaud de son compagnon qui passa ses bras autour d’elle.

— Il est trop violent ! s’exclama une femme qui déclara forfait. Il me fait trop peur !

Taeliya pouffa doucement. Elle comprenait la femme, mais quand il était question de compétitions, ses démons étaient les plus impitoyables.

— Pourquoi elle rigole, celle-là ? cracha une femme.

— Désolée, fit Taeliya. Je ne me moquais pas, juste que je compatis.

— Hein ? fit celle qui s’était plainte de la férocité de Dorian.

— Princesse ! s’exclamèrent les trois démons, les interrompant.

— Vous êtes impressionnants quand vous êtes en compétition, dit-elle, alors qu’ils la rejoignaient.

— Oh, c’est rien comparé au chef.

— Tu veux tester ? lança Noah.

— Ah ça, je veux voir ! s’exclama-t-elle.

— Princesse, vous voulez nous voir morts ?! se plaignit Charles.

— Grand Dieu, non ! Je tiens trop à vous pour ça, mais je n’ai jamais eu l’occasion de vous voir vous affronter les uns les autres, expliqua-t-elle.

— Hmm… Bien parce que c’est pour vous faire plaisir, grommela le démon.

La jeune femme frappa dans ses mains, telle une enfant à qui on avait promis un cadeau.

— Reste en retrait, ma belle, tu risques de te faire toucher et j’aurai vraiment la haine si tu recevais un coup de notre part.

— Je sais, rassure-toi. Là, ça va ? dit-elle en se plaçant à bonne distance du carré de jeu.

— Parfait ! D’ailleurs, à toi de décider des équipes, fit son compagnon.

— Mais il manque quelqu’un, sinon il faudrait que j’en découpe un pour que ce soit équitable, déclara-t-elle.

— Le tigre ! Ramène-toi ! s’exclama Tristan. Je veux pas finir découpé !

— Quoi ? T’as peur ?

— Un peu, ouais. Je suis pas assez fou pour vouloir essayer de finir haché menu !

Les démons pouffèrent. Le jeune homme regarda son amie qui l’invita à les rejoindre et décida alors des équipes. Noah, Kim, Orlan, Tarik et Martin contre Tristan, Jess, Carl, Dorian et Charles.

Le match put alors commencer.

Le premier service fut pour l’équipe de Tristan et la jeune femme put constater qu’une fois entre eux, la puissance était totalement libérée. C’était à la limite d’une démonstration de force. Mais
Taeliya, comme les autres nageurs, était fascinée par la brutalité des coups, la férocité des échanges et les grondements sourds à chacune des réceptions. Les corps trempés, les cheveux mouillés et plaqués en arrière, les yeux sombres percés d’une lumière de joie intense… Voilà à quoi ressemblaient les démons quand ils s’affrontaient les uns les autres sans aucune restriction ?

Elle était en admiration devant leur force et la puissance de leurs corps sculptés dont les tatouages et cicatrices ressortaient sous l’effort.

Noah était déterminé à gagner et ses équipiers ressemblaient à de féroces guerriers prêts à tout pour satisfaire leur chef. Jess avait du mal à suivre les démons, mais Tristan savait comme l’intégrer dans l’équation. Le jeune homme était lui aussi fasciné par ce qu’il voyait autour de lui. Il participait à un match entre démons et son ami faisait tout pour l’aider dans les échanges plus que brutaux. Quand
Taeliya annonça la fin du match, Jess était à bout de souffle et dut rallier le bord du bassin, accompagné de Tristan.

— Désolé, le tigre, lui dit-il en l’aidant à sortir.

— T’en fais pas, j’ai juste pas votre endurance.

— Un peu d’entraînement avec nous et tu seras aussi fort, lui lança Orlan.

Le groupe avait délaissé le filet pour laisser les nageurs s’amuser à leur tour, mais le souvenir de ce match historique restait encore tout frais et certains leur jetaient des coups d’œil, espérant qu’ils reviennent. Seulement, ils comprirent assez vite que la jeune femme perchée sur le dos du géant, qui semblait être le chef du groupe, décidait de tout, ce qui en fit grogner certains.

— Un entraînement avec vous ? s’étonna le jeune homme en lançant un regard surpris à son amie. Je vais mourir, oui !

— Pas si tu suis bien les instructions, intervint Carl qui semblait, tout comme le reste, réfléchir à l'idée.

— Bien sûr, si tu te sens de vouloir tenter l’expérience, mais ne t’attends pas à ce qu’on soit tendres sous prétexte que tu es du clan, rétorqua Dorian qui nageait tranquillement près de son chef.

— Mais il faudrait demander l’autorisation, rappela Kim.

Tous dévisagèrent Stein qui semblait complètement endormi, Alya dans ses bras.

— Dois-je vous rappeler que vous avez changé de chef ? s’exclama-t-il, un sourire en coin.

— Princesse, tu laisserais Jess essayer avec nous ? lui demanda Noah.

Inquiète, la jeune femme interrogea le mafieux du regard.

— Tu es sûr de vouloir tenter la chose ? Tu ne le regretteras pas ? s’enquit-elle.

— Je sais pas, mais pourquoi pas ? J’ai toujours été curieux, même si vous me faites flipper, répondit-il honnêtement.

— Rassure-toi, tu ne seras pas envoyé en mission avec eux, lui dit Stein. C’est bien plus dangereux que tout ce que tu as pu faire depuis que tu nous as rejoints.

— Tiens, ça, ça me rassure… pas du tout…

— Les Oni sont envoyés dans des missions bien plus risquées, lui dit la jeune femme. J’ai encore du mal à les voir partir et je n’aime pas les savoir en danger. Mais ce sont des experts dans leur milieu. Le clan ne pourrait pas faire ce qu’ils font et leur violence vous est supérieure, sans vouloir vous rabaisser. Tout le monde l’a vu durant le match, imagine en mission… Un entraînement pourrait te montrer ce que tu ne voudras jamais faire. Je veux que tu sois sûr de toi. Parce qu’une fois que tu auras accepté, papa et moi n’aurons plus aucun pouvoir.

— Comment ça ?

— Nous agissons pour le patron, expliqua Carl. Mais la Princesse est notre réelle maîtresse. Cependant, tout ce qui se passe durant nos missions et entraînements ne relèvent pas de leurs droits, mais uniquement de celui du chef. Si tu te lances, sache immédiatement que c’est spartiate, même pour nous. Et le chef aura tous les droits sur toi.

— Personne ne te jugera si tu veux arrêter, dit Noah. Tu seras considéré comme l’un des nôtres et donc logé à la même enseigne.

— Vous me faites peur.

— Pas qu’à toi. On est tous flippés, lui dit un autre membre sur un transat. Mais c’est une super opportunité pour toi, lance-toi !

— T’es jeune, donc je parierais que tu réussiras à tenir la distance, fit Marc.

Jess était à la fois paniqué, mais aussi envieux. Il voulait faire partie de ce groupe. Les démons étaient spéciaux et avaient un lien mystérieux avec la jeune femme. L’époque où elle comptait sur lui lui manquait beaucoup. Il s’en voulait encore de ne pas avoir réussi à la protéger quelques mois plus tôt, mais avait-il vraiment envie de souffrir pour être à ses côtés ? Il savait d’avance qu’il serait seul, mais il lui manquait quelque chose pour réellement faire partie de ce groupe. Un démon intérieur.

— Je veux essayer, dit-il, déterminé.

— Sois en sûr, lui demanda Taeliya en lui prenant la main.

— T’en fais pas, Princesse, je ne vais pas le tuer, lui dit son compagnon dans son dos.

Les démons, bras croisés sur leurs larges poitrines, biceps puissants recouverts de tatouages et cicatrices, parcourus de veines pulsantes, le dévisageaient d’un regard plus que sérieux qui lui donna des frissons.

— Si tu es sûr de toi, je ne vais pas te contredire. Mais fais bien attention à tes choix, dit alors
Taeliya.

— Aie confiance en moi.

Elle avait confiance en son ami, mais savait comment étaient les démons derrière elle. C’était bien ça qui l’inquiétait, mais l’amitié de Jess et Tristan semblait le motiver.

Pour alléger l’atmosphère, elle proposa à Alya et Sonia de se joindre à elle, ainsi que d’autres membres du clan, pour aller barboter dans le bassin à bulles.

Elle laissa les démons et Jess, ainsi que son père, en retrait, sachant pertinemment qu’ils avaient à discuter.

— Jess, fit le patron. Si tu cherches à entrer dans le groupe, je t’arrête tout de suite. Tu peux prétendre à leur entraînement, mais tu ne feras pas partie des Oni.

— Pourquoi ?

— Parce qu’il te manque quelque chose de terrible qui te changera à jamais.

— Et c’est quoi ?

Les démons grondèrent à l’unisson, faisant tourner la tête de la jeune femme.

L’envie de fuir le prit à la gorge. Le jeune mafieux n’avait jamais affronté les démons et avait encore moins été témoin de leur violence. Il savait juste que ceux-ci étaient des êtres sombres et bien plus mystérieux qu’il n’y paraissait.

Noah s’approcha, plantant son regard abyssal dans celui du jeune homme, le piégeant entre lui et le rebord de la piscine. Son regard semblait être motivé par l’envie effroyable de tuer.

— Ce qui définit un Oni, c’est un démon. Nous sommes tous des vilains garçons sanguinaires, expliqua-t-il d’une voix sombre. Que ce soit le clan ou nous. Même le chef est un ancien Oni. Mais le clan est trop gentil pour posséder ce que nous avons en nous. La mort, le chaos, la colère… Taeliya le sait. Elle sait ce que nous possédons en nous et a déjà rencontré le mien. Mais tu n’es encore qu’un bébé innocent. Si tu es sûr de vouloir subir une transformation pour être des nôtres, je te demanderais de reconsidérer la chose.

— Je…

Il lança un regard à Tristan qui ressemblait au démon qui lui faisait face. Vide, froid et menaçant.

***

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