Chapitre 40
"Ta maman est née dans ce village, elle était si jolie et tellement gentille avec tous le monde. Ses parents, tes grands-parents donc, ont décidé un jour, de déménager ailleurs. Son père avait fait fortune dans l'automobile, il avait ouvert un garage qui était très vite devenu incontournable et avec ce qu'il gagnait, il a eut la bonne idée de vouloir offrir à ta maman et à tes grands-parents, une vie un peu plus aisée. Mais Maria était un électron libre, elle aimait venir ici pour peindre ou pour participer à la vie de notre petit village. On ne l'a plus revu durant une bonne quinzaine d'années, jusqu'à ce qu'on apprennent qu'une maison avait été vu en construction dans la forêt. Maria est revenue quand la maison fut fini, on était tous si content de la voir, mais ses parents eurent vent de ses visites sans savoir pourquoi elle y revenait. Quand elle est tombée enceinte, nous avions été si heureux pour elle ! Mais un drama arriva alors qu'elle en était à son quatrième mois..."
Le vieil homme fit une pause et coula un regard inquiet vers Stein qui n'avait pas cessé de caresser le dos de sa fille, l'aidant à avaler la vérité alors que lui replongeait dans de ses souvenirs.
- Allez-y, dit-il d'une voix sombre, autant qu'elle sache tout.
- Vous ne lui avait jamais dit ?
- Il y a beaucoup de choses sur mon passé que je tiens à ne pas dévoiler à ma fille, pour sa santé et pour mon mental.
" Durant son quatrième mois, ta maman rendait visite au village, nous avions été si heureux de la voir le ventre arrondit, son teint un peu plus coloré, ses yeux brillants d'amour et son sourire, dont tu as hérité. Mais alors qu'elle sortait du fleuriste, elle a été enlevée sans qu'on ai rien pu faire. Ma chère femme a bien tenté de poursuivre la voiture, mais elle n'a ni la vitesse des grand coureur et encore moins leur endurance. Alors, on a fait ce qu'on a pu pour prévenir les autorités, seulement aucun d'eux n'a daigné répondre ou engager des battu pour la retrouver. Seulement, quelques heures plus tard, ton père est venu ici, fou de rage. Tout ce que je me souviens ensuite fut le carnage dans un autre village où elle avait été séquestrée."
- Pourquoi ? demanda la jeune femme qui pensait comprendre. Qui lui voulait du mal ?
- Chérie, fit son père, à ton avis ?
- Non... me dis pas que...
La gorge nouée, les yeux ouvert en grands, les joues sali par les larmes, elle sentait son ventre se nouer au point qu'un haut le coeur lui coupa la respiration.
La vieille femme se précipita sur elle et l'accompagna dans les cuisines où elle pu l'aider à vomir. Tout en lui tenant les cheveux d'une main et lui caressant le dos pour l'aider à vider son estomac jusqu'à ce que sa nausée se calme, elle lui murmura des mots apaisant.
Dans la salle du restaurant, les hommes avaient tous le regard tourné vers l'endroit où elles se trouvaient, écoutant les bruits écoeurant que la belle pouvait produire.
- Pépé, je savais pas que tu connaissais la mère de la Princesse, s'exclama Tristan attristé.
- C'était il y a bien longtemps.
- Ma femme a vécu de beaux souvenirs ici, dit Stein. Elle me parlait souvent de cet endroit et j'ai gardé la maison pour avoir un souvenir d'elle, jusqu'à ce qu'on place ma fille sur mon chemin.
- Racontez moi, l'implora le vieil homme. Nous avons peu de nouvelles des villes.
Stein lui raconta l'essentiel, laissant le soin à Noah d'entrer dans certains détails que lui seul détenait. La vieille femme entendait ce que les hommes racontaient et pu donc apprendre ce qu'il c'était passé pour cette petite qui était la fille de cette adorable Maria.
- Tu veux te reposer un peu ?
- je veux rentrer...
- Viens avec moi, je vais t'allonger dans la chambre de Tristan, tu pourras...
- Noah ! l'appela t-elle.
Ni une ni deux, le démon se trouva à son côté. Il la souleva dans ses bras et tout les trois retournèrent dans la grande salle.
- Princesse, murmura Tristan.
- Elle va s'endormir, rassure toi. lui dit son chef qui reprit place sur son siège, la jeune femme contre lui.
Comme prédit, elle s'endormit paisiblement contre son fiancé qui la gardait tel un dragon. La comparaison ne pouvait pas être plus exact car il veillait sur elle comme un dragon sur son trésor, refusant le moindre regard ou la moindre approche.
Le vieux couple était admiratif, ils avaient devant eux une battante qui avait réussi à survivre à tellement de choses qui leur glaçaient le sang.
- Dors petite Princesse, murmura son compagnon contre sa tempe.
Elle cacha son visage dans le cou de son compagnon, les poings serrés entre eux, elle se raccrochait à la chaleur de son compagnon et à l'intrusion du démon dans son esprit. Noah savait que Kaelis ne la laisserait pas seule et vu la situation, il remercia son démon intérieur de s'occuper de sa belle tandis que la conversation repris.
- Pourquoi vous l'appelez ainsi ?
- Pépé, Mémé, c'est la fille de Stein Carlington, tout le clan la considère comme une Princesse.
- Elle en a les manières même si elle n'en a pas l'arrogance, répondit le coréen.
- Elle ressemble plus à un ange qu'à une Princesse, mais vous avez raisons, elle a des manières très délicates.
- Vous ne voulez pas l'allonger dans la chambre de Tristan ? proposa la femme.
- Vaut mieux pas Mémé ! s'exclama Tristan qui tentait de maîtriser sa voix pour ne pas la réveiller.
Surpris, le vieux couple le dévisagea, mais un grondement sourd fit taire tout le monde.
- Je suis désolé, mais elle ne peut pas dormir ailleurs qu'avec moi. répondit Noah.
- Oh, d'accord, je n'insiste pas. Il vaut mieux lui éviter le plus possible de nouveaux traumatismes. acquiesça le vieil homme. Puis-je vous proposer des cafés ?
- Volontiers ! répondit Stein en soufflant. Messieurs ?
Un regard sur Noah et ils acceptèrent tous la proposition. Le vieux couple en profita pour faire plus ample connaissance avec ce groupe dont faisait partie leur petit fils. Et ils ne furent pas déçu, Tristan parlait rarement de son travail, mais une fois en présence de ses compagnons, il était comme de nouveau le petit garçon joyeux qu'ils avaient connu. C'était extraordinaire et si beau à voir, si ils ne prenaient pas en compte le reste bien évidemment. Taeliya gémit quelques fois, et son compagnon la rajusta dans ses bras ou alors la tint de manière différente, embrassant son front, caressant son corps ou bien ses cheveux pour l'apaiser, ce qui fonctionnait à merveille.
Mais à force de les observer, la vieille femme retint un détail qui la figea sur place. Tristan leur avait dit que son chef était redoutable et jusqu'à présent elle pensait au chef du clan qui se trouvait à sa gauche, scrutant sa fille endormit. Elle se rappela que quelques instants plus tôt, il avait appelé le jeune homme qui tenait la belle endormie "chef". Est-ce donc lui, celui qui dirigeait le groupe qu'on appelait les Démons ? L'Oni serait donc celui-ci, fiancé à cette douce enfant fragile ? La vieille femme ravala un hoquet et son regard croisa celui de son petit fils qui gardait un œil sur la jeune femme comme un gardien soucieux.
- Je...
- Ne cherche pas à demander Mémé, lui ordonna t-il.
- Vous êtes l'Oni, n'est-ce pas ? demanda t-elle pourtant à Noah.
- C'est bien moi, il faut croire que vous n'êtes pas totalement coupés des nouvelles du mondes, Madame. répondit ce dernier plantant son regard à la lueur moqueuse dans le sien. Si la sécurité de votre petit fils vous inquiète, sachez qu'il n'a jamais fini à l'hôpital.
- Euh... Si, peut-être deux ou trois fois, lui rappela Carl.
- C'était pas dans l'ordre de l'urgent.
- Dorian y était pourtant pas allé de main morte, rétorqua Orlan.
- Vous cherchez à me faire tuer ? Boss !
Noah l'ignora, se concentrant sur Taeliya qui murmura son nom contre sa gorge dans un petit souffle adorable. Il lui caressa la joue, se pencha et murmura :
- Rassure toi, petite sorcière, on va pas tarder.
- Hmm... répondit-elle complètement endormis. Froid...
- Tu as froid ?
- Froid... répéta t-elle en grelotant.
- J'ai un plaid, ne bougez pas, fit la vieille femme en se précipitant à l'étage où se trouvait leur logement.
Elle revint quelques minutes à peine et présenta un grand plaid chaud dont la recouvrit Noah assisté par cette femme douce.
- Ne demandez rien, lui dit-il. Nous veillons les uns sur les autres, je vous fait une fleur en vous le disant, je sais que Taeliya ne voudrait pas que vous vous inquiétez pour Tristan. Elle le fait déjà pour nous tous. Mais vous pourrez le voir un peu plus souvent.
- De quoi vous parlez ?
Noah ne répondit que par un sourire en coin et le regard brillant.
Ils discutèrent encore une bonne heure avant que des coups forts portés contre la porte du restaurant fermé, réveil la jeune femme, lui faisant pousser un cri de panique.
- Doucement ma belle, je suis là.
- Où... Où sommes nous ?
- Toujours au restaurant, j'aurai dû te ramener à la maison, mais la discussion a été très enrichissante jusqu'à ce qu'un rhino décide de s'abattre contre la porte et te réveil. Comment tu te sens ?
- Je... Je me sens moins mal mais...
- Ma puce, fit son père. Sache que tes grands-parents sont encore en vie.
- Tu les a laissé ?
- Je leur ai fait peur et les ai ruiné, mais ils ont encore assez de côté pour survivre quelques années. répliqua le chef du clan.
- Ils... ce sont des monstres... pleura la jeune femme. Maman n'aurai jamais dû subir tout ça.
- N'y pense plus, je les ai sous bonne garde et ils ont trop peur pour tenter une attaque de front. Mais vu le plan de notre cher Oni, tu seras en total sécurité et j'y veillerais également.
- Évidemment, parvint-elle à dire en souriant. Je peux savoir qui joue du bélier contre la porte ?
- Oh oui ! s'écria le vieil homme en se levant. Qui c'est ?
- Gérard, ouvre, c'est Jocelin !
- Qu'est-ce que tu veux ? Le restaurant est fermé jusqu'à demain !
- Est-ce qu'ils vous ont fait du mal ?
- Qui ça ?
- Ces hommes qui sont venu !
- Tu nous espionne maintenant ?
- Moi ? Mais non bien sûr ! Je passais pas là et...
- Bah voyons... soupira le vieil homme. Et tu t'es empressé d'aller voir la police et le maire j'imagine ?
- Bah...
- Monsieur Daress ?
- Ah bah tiens... Chérie, y a le maire qui vient nous rendre visite !
- Le maire ?
- Mon dieu, fit Taeliya, on vous a causé des ennuis à peine installé...
- Du tout mon petit coeur, fit la vieille femme. Jocelin est un abrutit non fini, n'y fait pas attention.
- Mon cher Gérard, s'exclama alors Stein qui voyait là un bon moyen de s'amuser et d'instaurer des bases bien solides dans le village.
Un coup d'oeil à son futur gendre lui fit comprendre que lui aussi voulait jouer. Le démon avait réintégré son esprit et il voulait sortir pour se frotter à ces pauvres humains.
- Monsieur ?
- Voyons, appelez moi Stein. Veuillez faire entrer tout ce beau monde, qu'ils se joignent à nous pour un nouveau café. Je vous promet de ne pas ruiner votre restaurant auquel ma fille tient tant.
- Comme vous voulez Stein.
La lueur amusé du mafieux l'inquiéta mais une promesse était une promesse et il obéit, ouvrant la porte du restaurant à ces invités non prévu pour les laisser entrer.
La police du village était bien là, accompagnée de Jocelin et du maire, en tout une quinzaine de personnes entra dans la grande salle.
- Et bien, en voilà du monde, fit Tristan.
- Ma petite, fit la vieille femme, tu veux bien m'aider à préparer des cafés ? Je vais avoir besoin de bras.
- Oui, bien sûr.
Elle prit la main de la jeune femme pour l'aider à se relever puis elles disparurent derrière le comptoir, préparant tasses et mixtures fumantes tandis que les autres entrèrent suivit du grand-père de Tristan qui grondait déjà, sourcils froncés de mécontentement.
- Il va les bouffer, lui chuchota la vieille femme inquiète.
- Rassurez vous, Tristan sait se tenir.
- Tu semble bien le connaître.
- Je connais le démon, pas l'homme. Mais il est l'un de ceux qui m'est le plus proche en âge et il m'a protégé plus d'une fois. Je lui dois beaucoup et à vous aussi par procuration.
La vieille femme gloussa et les deux femmes s'activèrent pour tout préparer avant que les mafieux n'entrent en action.
Mais un second grondement sourd fit trembler la table, Taeliya dû agir :
- Tristan ! s'exclama t-elle.
- Princesse ?
- Tu peux venir m'aider ? Jess aussi ?
- On arrive. Bouge le guépard. fit son ami en le poussant hors de la banquette.
Les deux amis s'approchèrent et ils pouvaient voir dans le regard vairon de la jeune femme qu'elle avait fait cela pour épargner la vieille femme d'une vision inédite qui pourrait la marquer à jamais. Reconnaissant, Tristan baissa la tête et prit le premier plateau. Jess pris le second et tout les quatre revinrent pour déposer les tasses.
- Mon Ange, l'appela alors Noah.
Elle s'approcha de lui pour finir attirée sur ses genoux, plaquée contre son torse puissant dont les battements de cœur lourds et rapides cherchaient sa présence pour capter la cadence du sien et reprendre un rythme plus ou moins normal.
Le vieux couple pu alors voir les dix respirer en même temps, comme si la présence de la jeune femme à leurs côtés leur était bénéfique.
- Que nous vaut donc la visite du maire ? demanda la vieille femme en prenant place entre son petit fils et son mari.
Tristan lui prit la main pour la rassurer, sentant qu'il devait se contenir pour ne pas leur faire peur, il jeta des regards à Taeliya qui lui adressa un sourire réconfortant.
Son cœur ralentit et sa respiration se débloqua doucement.
C'était magique, le vieux couple assistait là à quelque chose d'incroyable et ne savait comment l'expliquer, elle avait un pouvoir sur eux qui relevait de l'irréel.
- Comme vous l'a dit Monsieur Tournain, il a vu un groupe menaçant entrer dans le restaurant et quelqu'un lui aurai parlé de la fille de Maria Lessière. Alors que tout le monde sait que-...
- Que quoi ? fit Stein en plantant son regard assassin dans celui du maire qui eu beaucoup de mal à déglutir. Que quoi Monsieur le maire ? Que mon bébé est mort ? Vous en faites pas, elle ne s'est jamais aussi bien portée qu'aujourd'hui, n'est-ce pas chérie ?
- Je suis pas encore morte, donc je suppose que oui, papa. répondit la jeune femme en faisant mine de vérifier son corps à la recherche de la moindre trace qui pourrait indiquer le contraire.
Estomaqué, l'homme la dévisagea surpris. En effet, elle avait les traits de Maria, son amour de jeunesse qui avait trouvé la mort alors qu'elle venait d'accoucher. Mais il avait entendu l'histoire, le bébé était mort dans ses bras. Comment le mafieux pouvait avoir une fille si son bébé et sa femme avaient péri en même temps ?
- Je vois que la télé et les journaux n'ont pas bien fait leur travail, soupira le chef du clan.
- Doit-on leur rendre visite ? demanda Carl en faisant craquer sa nuque douloureuse.
Entrant dans le jeu du mafieux, les démons pouffèrent.
- Je crois qu'Alexei pourra y faire quelque chose, en effet.
- C'est impossible...
- Et pourtant. Ma fille est bien vivante, je vous conseillerai de vous renseigner. Normalement internet fonctionne dans le village, à moins que vous ayez mis des restrictions parentales dessus, Monsieur le maire, rétorqua Tristan.
Un petit rire se fit entendre autour de la table. Tous tournèrent la tête vers Taeliya qui riait à la remarque de son ami démon qui lui adressa un clin d'oeil complice auquel elle répondit par un rire envoutant. Les démons étaient sous son charme depuis longtemps mais ne semblaient pas s'en lasser pour autant. La voir sourire, l'entendre rire, suivre sa vie était pour eux la meilleure récompense de la vie et le vieux couple pouvait aisément comprendre pourquoi.
- Vous ressemblez à votre mère, fit l'homme, interrompant Taeliya dont le rire disparu autant que toutes formes de joie sur son visage, faisant gronder les démons sans qu'ils ne puissent se maîtriser.
- On me le dit souvent, pourtant... on ne cesse de m'insulter ou de me vouloir du mal ou bien à mon entourage sans que je sache pourquoi. Peut-on donc savoir pourquoi un tel attroupement pour un groupe qui vient juste rendre visite à des amis de village ?
- Des amis de village ?
Le maire semblait ne pas y croire, et pourtant c'était bien le cas. Taeliya adorait le vieux couple et ils l'aimaient également, c'était ce qui avait fait qu'une amitié s'était créée entre eux. Même Noah appréciait le vieux couple, avant même de savoir leur lien de parenté avec Tristan.
- Ma fille est belle et bien vivante, si vous cherchez à remettre en doute ce que la science a pu m'annoncer il y a de ça quelques années, je vous suggère de faire très attention. déclara Stein en avalant sa tasse d'une traite.
Il se leva mais fut vite bloqué par les policiers.
Taeliya se leva, imité par les démons.
- Tristan, Jess restez ici. ordonna t-elle. Ça fait longtemps que tu ne les a pas vu il me semble. Profite en.
- Merci Princesse. dit le jeune démon content de pouvoir rester avec ses grands-parents mais soulagé d'être avec Jess.
- Princesse, l'appela Dorian.
- Si tu veux. Les autres raccompagnez papa.
- Oui Princesse.
- Tu es sûr que tu veux pas que l'un d'eux reste avec vous ? s'enquit son père.
- Non, rassure toi. Je serais plus sereine de savoir qu'ils sont avec toi. fit sa fille soucieuse de sa protection.
- Je me plie à vos ordres ma Princesse. dit-il en lui faisant un baise main dans un geste théâtral qui la fit rire.
Mais alors que Stein et Noah déposèrent de quoi régler la note des cafés, le barrage tenta de nouveau de les empêcher de sortir du restaurant. C'était sans compter sur le maire qui leva sa main pour toucher la joue de la jeune femme. Noah lui attrapa le poignet avant qu'il ai pu la toucher, déclenchant les grondements terribles des démons.
- Par respect pour eux, je ne vais pas vous tuer, gronda Noah en serrant le poignet du maire dans sa main. Mais touchez à ma femme et on vous retrouvera dans les pages mortuaires demain matin à la première heure du jour.
Carl et Kim se placèrent déjà autour de la jeune femme, Noah lui prit la main et força le barrage.
- Mémé, bouge pas. ordonna doucement Tristan qui voyait la jeune femme lui faire un signe.
- Pour-
- Vous devriez l'écouter Madame, fit Dorian sans lâcher son chef et le reste du groupe quitter tranquillement les lieux.
Une fois sortie, ils purent se laisser aller sur la banquette.
- Vous... Vous êtes qui ? tenta le maire pensant pouvoir se montrer un peu plus sous son meilleur jour.
- Ceux qu'il ne faut jamais titiller, Monsieur le maire, répondit Dorian le regard éclairé d'une envie meurtrière.
- Je... Je vous conseillerai de quitter notre restaurant messieurs. Il y a eu assez de rebondissements pour aujourd'hui, tenta la vieille femme peu rassurée.
- Nous voudrions avoir votre déposition, s'enquit un des policiers.
- Notre quoi ?
- Pourquoi voulez vous une déposition ?
- Parce qu'ils...
Mais c'était trop tard, la fureur des deux démons fut si grande que Jess eu beaucoup de mal à les contenir.
- Sortez ! hurla la vieille femme hors d'elle et paniquée. Sortez de chez moi ! Allez insulter quelqu'un d'autre ! Que je ne vous vois plus ici !
- Jess ! gronda Tristan furieux.
- T'inquiète, je m'en occupe. Allez hop, droit devant messieurs. Une deux, une deux. Voilà par ici la sortie. Si vous voulez voir des tigres en action faudra payer l'entrée, maintenant hop dehors elle vous a dit la dame.
Il réussi à faire sortir tout le monde et, avec l'aide de Gérard, bloqua l'entrée.
- Merci mon garçon. fit le vieil homme.
- Pas de quoi, mais va falloir qu'on règle ça assez vite, sinon ça va être un champ de mine dans le village.
- Jamais j'aurai pensé que ça finirait ainsi.
- Vous en faites pas Madame, le Boss et la Princesse vont faire en sorte de sécuriser les lieux. leur dit-il.
- Me voilà rassurée, fit la vieille femme dont le coeur battait trop vite.
- Tris', l'appela Jess en posant sa main sur son épaule. Ils sont sortie, c'est bon. Ta grand-mère se sent pas très bien, tu lui fait peur.
Le démon réagit après quelques instants et vint s'excuser auprès de sa grand-mère qui ne l'avait jamais vu ainsi.
Dorian proposa au deux hommes de les laisser entre eux et d'aider à nettoyer la salle. Gérard, content d'avoir de l'aide, ne se fit pas prier et sauta sur l'occasion, laissant son petit fils et sa femme discuter au calme.
- Désolé Mémé, je voulais pas que tu me vois comme ça.
- Je suis contente que tu sois là mon petit.
- Moi aussi. La Princesse et le chef ont dit qu'on vivrait pas loin, je pourrais même venir vous aider quand y a besoin.
- Ce serai merveilleux. Cette jeune femme est étonnante.
- Elle l'est.
Tristan posa sa tête sur les cuisses de sa grand-mère, la laissant lui caresser la tête dans un geste qui l'apaisa. Sa famille lui avait manqué mais il pouvait compenser avec la présence de la jeune femme qui agissait telle une mère avec lui.
- Tu sais, commença t-il. La Princesse est une artiste.
- Tu vois le tableau ? C'est elle qui nous l'a fait.
- Je te l'avais dit, c'est une artiste. Elle nous a fait des dessins aussi !
Tel un gosse, il pu discuter avec la femme qui doucement, retrouva un rythme cardiaque stable et le reste de la journée ainsi que la soirée, elle pu en apprendre plus sur les trois hommes ainsi que le reste de la bande.
[...]

Annotations
Versions