Chapitre 44

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- Qu'est-ce que vous en pensez ? demanda Taeliya en traversant une longue galerie vide, exposant à Eric Collins, son ancien directeur universitaire, une palette de couleurs.
- Ma femme aurait pu vous aider plus que moi, Mademoiselle. répondit-il penaud.
- Si j'avais voulu embaucher votre femme, je l'aurai fait, mais c'est sur vous que c'est tombé, lui dit-elle le regard brillant.
- Ah !
- Allons, Monsieur Collins, ce ne sont que des couleurs. Imaginez, des tableaux accrochés partout, des peintures égaillant les lieux, prêtes à se faire acheter durant des soirées caritatives, ou bien juste des visiteurs venu pour acheter une toile pour leur intérieur. lui dit-elle pour l'aider dans son choix de couleur. Qu'est-ce que vous verriez comme couleur sur les murs pour ne pas jurer avec ce que l'on y exposera ?
- Et bien... fit-il en réfléchissant à la question.

Depuis leur retour en ville après ces 5 jours de repos, Noah avait été renvoyé en mission, les démons avec lui, seul Jess était resté avec Taeliya pour veiller sur elle mais aussi sur les grands-parents de son petit ami qui l'avaient immédiatement accepté dans leur famille. Au manoir, tous le monde avait accueilli la nouvelle de manière différé. D'abord la surprise, puis les questions, l'inquiétude et enfin l'acceptation. Stein ne l'avait pas vu venir non plus, mais comme Noah leur avait dit, il n'était pas intervenu pour contrer cette association. Au contraire ! Il les avaient félicité avec joie et Alya également.

La fille et la nouvelle compagne de Stein avaient joués un grand rôle dans le changement de cet homme puissant. Il n'avait rien perdu de son mordant, mais était plus posé, avait plus de temps pour analyser ce qui l'entourait. Son ouverture d'esprit n'avait maintenant plus aucune frontière et c'était d'un naturel qu'il les avaient convoqué dans son bureau pour parler avec ce nouveau couple. Mais à peine revenu, voilà qu'ils devaient affronter une nouvelle épreuve que Taeliya subissait depuis presque deux ans. Jess trouvait la Princesse déjà très forte d'affronter tout ce que le clan lui faisait subir, en plus de sa propre vie, mais savoir qu'elle vivait avec l'incertitude que son Oni ne revienne pas, sans même savoir où il était envoyé et pourquoi, tuait le jeune homme qui trouvait réconfort auprès d'elle et du reste du clan qui n'avait, surprenemment pas changé de comportement envers lui. Il restait le plus jeune du clan, un homme qui risquait sa vie pour des travaux dangereux, même si ils étaient moindre en rapport avec ceux que Tristan. Il partait souvent en patrouille avec son ancien groupe, s'occupait de la sécurité de la jeune femme quand elle devait sortir et le soir ils dormaient tous les deux dans leurs anciens logements qui n'avaient pas été touchés.

Mais quand la jeune femme avait dû retrouver Eric Collins, le jeu avait changé. Certes, elle aimait beaucoup son ancien directeur universitaire, mais beaucoup moins sa fille qui n'avait eu de cesse de l'emmerder depuis son retour. Quand ils passaient pour prendre son père en voiture et l'embarquer dans les tours pendant que la jeune femme faisait pour préparer la galerie avant son ouverture, ainsi que dans divers rendez-vous qu'ils planifiaient tous les deux, la jeune fille en profitait pour se moquer d'elle ou tenter d'énerver un maximum les hommes et femmes du clan qui l'accompagnaient, pour tenter une rébellion contre leur Princesse. Therme qui exaspérait au plus haut point l'universitaire. Ses parents en avaient trop peur pour faire quoi que ce soit, et même si elle allait trop loin, elle pouvait se vanter d'être jeune pour ne pas subir les foudres du clan, jusqu'à ce que...

- Mademoiselle Carlington ? l'appela Eric, la coupant dans ses réflexions.
- Oui ? Vous avez choisis ?
- Eh bien, je pense que le blanc d'œuf est un peu trop... blanc, mais celui-ci a des sous tons qui peuvent adoucir les lieux et avec vos nouveaux luminaires, cela donnera une attitude à la pièce et aux œuvres qui donnera envie de s'en approcher et de vouloir sûrement les acheter. lui répondit-il.

Taeliya fit mine de réfléchir et se dit qu'il avait effectivement raison.

- D'accord, alors validons cette couleur, il nous faut aussi celle pour les bureaux et la salle de réunion et les autres pièces à l'étage.
- Oh et pour les toilettes et la salle de réception ?
- Je vais voir ce que l'architecte nous aura proposé avant de décider quoi que ce soit. Avez-vous déjà mis une option sur la pièce que vous voudriez utiliser comme bureau ?
- Oh... euh... je voulais attendre que vous ayez choisis la votre avant de faire mon choix.
- Je ne prendrais pas de bureau, je serais à l'atelier dans les sous sols, donc prenez celui que vous voulez, lui répondit-elle en souriant. Il est évident que, comme vous gérerez les lieux en tant que mon directeur principal, je n'ai pas besoin de pièce pour y faire tout ce que je ne maîtrise pas. Je préfère créer et exposer.
- Effectivement, comprit-il en secouant la tête, les joues légèrement rosies. Vous êtes une artiste avant tout, mais il me sera compliqué de tout gérer étant donné que certaines actions auront besoin de votre signature.
- Dans ce cas, je ferai installer un bureau dans les sous sol pour que l'on puisse discuter et que je puisse signer ces fameux documents. Qu'en dites vous ?
- C'est une excellente idée ! sourit Eric Collins en notant sur son carnet les dernières modifications.

Contents d'eux, ils firent le tour de la galerie, de l'étage et enfin du sous sol dans lequel Taeliya se voyait déjà créer ce qu'elle voulait, l'inspiration lui vint au moment où elle mit le pieds dans la pièce.

- Il faudra tout de même mettre des éclairages et des ventilations, l'avertie son nouveau directeur, l'ai sérieux.

Taeliya pouffa et lui dit :

- Je m'en remet à vous dans ce cas, Monsieur Collins.
- Comptez sur moi Mademoiselle, je vais faire en sorte que l'architecte prenne tout ceci en compte, vous aurez un atelier très spacieux et encore plus inspirant.
- Comment vous savez que...
- Vos yeux. Ils brillent si fort depuis que vous êtes descendu que je dois presque sortir mes lunettes de soleil.

Taeliya éclata de rire faisant sourire l'homme à côté d'elle.

Cet instant de complicité dura un moment jusqu'à ce que le téléphone de Taeliya ne sonne. Reconnaissant la musique, elle décrocha rapidement :

- Jess ? Oui, j'y suis encore, pourquoi ? Hein ?! D'accord, j'arrive tout de suite.

Mais une fois qu'elle eu raccroché, son sourire avait disparu. Son regard vairon, à la place de cette douce lumière, Eric y trouva une flamme froide de colère la remplacer. Une colère qu'il ne lui avait jamais vu auparavant, venait de transformer ses traits et il pressentait que quelque chose allait mal se passer.

- Nous rentrons. déclara t-elle simplement, sans un seul regard pour lui.
- Mademoiselle, est-ce que ma fille aurait...
- Votre fille ? Ah oui, cette garce ingrate qui a décidé de s'imposer comme une personnalité importante de ma famille... Actuellement... En fait, non. Vous le découvrirez autant que moi, une fois là bas.

La jeune femme douce et pure venait de laisser place à une prêtresse du feu. Eric redoutait cette femme, mais ce qui lui faisait le plus peur était de découvrir ce que sa fille avait encore fait et surtout... comment il allait la retrouver...

Sur le chemin, Marc était resté très calme, ce qui n'augurait rien de bon et ce simple fait, faisait peur à Eric qui apprit que sa femme avait été rappelé également de son travail. Mais Eric s'interrogea quand la voiture dépassa l'hôtel où se trouvait l'un des nombreux bureaux de Stein.
Ce qui augmenta encore plus son inquiétude. Ce fut quand il entra dans un parking et descendit au 4e sous sol où ils trouvèrent Alya et Sonia qui les attendaient qu'il comprit que c'était la fin.
Marc se gara près d'eux et vint ouvrir à la jeune femme qui se dirigea droit vers les deux femmes.

- Ton père t'attends. Il est furieux. l'avertit la coiffeuse qui tremblait de peur.
- Je sais. Tu n'as pas à y assister, lui dit la jeune femme en lui frottant les bras.
- Il me fait peur, mais votre fille m'inquiète encore plus.
- Je ne la reconnais plus depuis quelques temps, pourtant nous avons tout fait pour éviter qu'elle ne soit comme ça, soupira Eric complétement démuni.
- Princesse, intervint une des femmes. Par ici.

Le groupe la suivit et ils prirent la direction d'un ascenseur qui les fit descendre un peu plus bas encore. Dans un labyrinthe que Eric n'aurait jamais l'audace de retenir pour y retourner, il dû presser le pas pour ne pas se perdre et rester aussi proche que possible de Taeliya qui semblait être de plus en plus agacée.
Une fois devant une porte blindée, Sonia sortie un badge et le passa sur une petite centrale, faisant ouvrir ladite porte dans un grincement sinistre.

- Vous n'avez pas le droit ! entendirent-ils crier depuis une pièce dans le fond du couloir.

Eric reconnu la voix de sa fille et frissonna quand sa femme poussa une plainte exaspérée.

- Diana...
- Papa ? Papa ! Aide moi, il-
- Assez ! gronda la voix puissante du mafieux épuisé.
- Papa, l'appela Taeliya en entrant dans la salle.
- Mon ange, te voilà enfin...
- On m'a prévenu que tu l'avais emmené ici, qu'est-ce qu'il ce passe ?
- Tu te souviens de Alexei ?
- Le journaliste ? Bien sûr. Bonjour.
- Princesse, ça fait plaisir de vous revoir, même si j'aurai préféré que ce soit en d'autres circonstances... la salua t-il.
- J'imagine que vous n'êtes pas là pour me féliciter d'avoir fini mes études, dit-elle en lui rendant son salut.
- Bien malheureusement, non. Mais toutes mes félicitations tout de même.
- Merci. Donc, puis-je savoir ce qu'il se passe cette fois pour qu'on en arrive à la salle de torture ?
- De.... tor-ture ? s'étranglèrent la petite famille, les yeux agrandit d'effroi.
- Maman... Papa... je veux sortir d'ici... S'il vous plaît...
- Tais toi ! gronda Stein. Tu n'as pas ton mot à dire.
- Vous n'avez pas le droit ! La police va-
- Elle ne va rien faire du tout. Vous avez décidé d'aller contre mes règles et de vous en prendre à mon clan. Je suis bien au dessus des règles et la police me mange dans la main, vos parents également car sans moi vous seriez tous déjà morts. Si ma fille n'avait pas eu le réflexe de mettre votre père en sécurité, vous seriez tous six pieds sous terre, alors mademoiselle Collins, pensez-vous encore que je n'ai pas le droit de vous torturer comme je l'entends pour vous faire ENFIN comprendre que vous êtes allés trop loin ? Je pense malheureusement que non. Ma chérie, vois-tu... Alexei a reçu une alerte venant d'un compte twitter portant ton nom.
- Mon nom ? Je n'ai pas de compte twitter ni autres réseaux sociaux, je n'en vois pas l'intérêt...
- Et bien, vois par toi-même, montrez-lui.
- Tout de suite Boss, fit le journaliste en s'approchant de la jeune femme, scrollant sur son téléphone pour lui montrer ce qu'il avait pu trouver.

"Le clan est à ma nouvelle petite sœur, je lui doit beaucoup et elle va tant avoir." put-elle lire sur un des postes.

"Diana Collins est la nouvelle petite sœur du clan, elle va aller loin."
"Diana est vraiment entrée dans le clan Carlington ?"
"Bien sûr ! Vous voulez une preuve ?"

Plus elle lisait plus la colère flambait dans son regard, mais ce qui acheva la jeune femme fut :

"l'Oni a demandé Diana d'être sa petite amie, ma petite sœur a tellement de chance."

Sans que personne ne s'y attende, Taeliya se précipita sur la jeune femme attachée à un fauteuil et lui assena la plus grosse claque possible. Mais la force qu'elle y mit, l'épuisa rapidement. Joe dû très vite intervenir, mais trop tard.

Taeliya en larme, criait et frappait pour faire comprendre à la jeune fille effarée, que ses mensonges allaient avoir raison d'elle, quand soudain... un bras puissant l'écarta rapidement en la soulevant dans les airs pour la plaquer contre un torse qu'elle reconnu.

- Doucement ma belle, tu vas te faire du mal, entendit-elle murmurer contre son oreille.
- Elle a osé ! Elle a osé ! s'exclamait Taeliya hors d'elle.
- Laisse moi faire.
- Non ! hurla alors Taeliya, tournant enfin son visage vers Noah. Si tu poses tes mains sur elle, si tu la touche, je ne veux plus que tu m'approches !

Choqués, personne ne broncha, bien que Diana trouvait la situation risible, une main ferme se posa sur son épaule. En relevant la tête elle rencontra le regard noir de Tarik qui pressa ses doigts sur elle jusqu'à pénétrer sa chaire, mais s'arrêta bien avant.

- Regarde moi, ordonna alors sombrement Noah. Même avec des gants, tu es la seule que je touche et que je toucherais de toute ma vie. Mais laisse moi m'occuper de tout ça quand même. je veux que tu aille dans la pièce du fond avec ses parents et les autres et que tu laisses tes démons s'occuper de tout ça.
- Elle a osé...
- Je sais mon amour, je sais. Mais je suis là pour m'en occuper.
- Jess. Emmène la avec les autres.
- Oui chef. Viens Princesse, il faut les laisser faire.

Mais, Taeliya refusait de partir, aveuglée par la colère et l'humiliation elle campait devant la jeune fille terrorisée qui ne s'attendait pas à un tel revirement de situation aussi radical. Diana les regardait apeurée, avec une lueur victorieuse dans les yeux.

- Faites vos adieux à votre fille, conseilla Kim aux parents Collins.
- Pour-...
- Un conseil : faites ce qu'il dit, le temps qu'elle est encore présentable... et en vie. dit Stein avant de faire sortir sa fille par la force.

Diana se mit à hurler à pleins poumons, voulant être détachée, refusant de subir ce qu'il allait lui arriver, cependant... personne ne lui témoigna la moindre compassion, ses propres parents semblaient complètement vidés, ne sachant plus quoi faire : aider leur fille ou obéir à l'ordre des mafieux ?

Le regard suppliant de leur fille les brisaient, mais que faire quand même après de multiples avertissements, elle avait finalement dépassé la ligne et ne se rendait probablement toujours pas compte du danger.

- Sortez. ordonna Stein.

Diana continuait à supplier ses parents, ces derniers restèrent indécis jusqu'à ce que le grondement sourd du chef de la mafia se fit entendre :

- Sortez !

Taeliya ravala un sanglot et quitta les lieux sans un regard pour qui que ce soit. Elle s'arrêta au pas de la porte.

- Attendez la dans la pièce d'à côté.
- Où vas tu ? lui demanda Noah.

Mais elle ne répondit pas et préféra quitter les lieux rapidement sans se retourner.

- Jess, suis la. dit le géant, inquiet pour sa belle.
- Pas de soucis.
- Sonia, Joe.
- On y va.

Le trio quitta le sous sol pour retrouver Taeliya adossée à la portière de la voiture, attendant que quelqu'un la rejoigne. Quand elle les vit, Taeliya se referma sur elle-même. Tout ce qu'elle voulait c'était se retrouver dans un lieux qui lui permettrait de respirer.

Jess profita que Joe soit au volant pour envoyer un message à Gérard et Laly afin de les prévenir d'une situation inquiétante et qu'il souhaitait leur présence à la maison dans la forêt. Laly lui répondit à peine quelques secondes après.

Durant le trajet, les larmes de Taeliya coulèrent en silence sur ses joues. Elle n'avait jamais autant eu mal qu'en cet instant. Son cœur se serra dans sa poitrine, son corps était douloureux, elle avait si mal, elle était si en colère.

Jamais, jusqu'à maintenant, elle n'avait eu droit à autant de manque de respect au point que même les gens autour d'elle lui semblaient être des étrangers. Diana n'avait pas voulu s'arrêter, peu importe le nombre de fois qu'ils l'avaient prévenu, elle avait toujours fait qu'à sa tête pour aller encore plus loin pour braver un interdit qu'elle pensait non réel. Mais aujourd'hui, elle avait franchis la ligne. Ils avaient été beaucoup trop gentils avec elle, il n'y aurait plus de retour en arrière pour elle à compter d'aujourd'hui...

Sa vie était maintenant entre les mains du clan et elle s'en souviendrait toute sa vie, mais comprendrait-elle pourquoi ? Non, Taeliya pleura alors sans réussir à s'arrêter. Jess indiqua à Joe où se diriger jusqu'à ce que Taeliya aperçoive le vieux couple devant l'entrée de leur maison dans la forêt.

La voiture était à peine garée qu'elle en sortie pour foncer droit dans les bras de Laly qui la tint serrée contre elle.

- Doucement petit cœur, dit Gérard en lui caressant le dos.
- Laly... Gérard...
- Jess nous a prévenu que tu rencontrais une situation assez compliqué avec une jeune fille...
- Entrons, proposa Jess en sortant les clés de chez lui et Tristan. Nous serons plus à l'aise.

Après le départ de la jeune femme, Noah ne pouvait se retirer de l'esprit, l'image de sa belle complétement détruite par autant de méchanceté.

- Qu'est-ce que vous allez lui faire ? demanda Caroline inquiète, accrochée au bras de son mari tétanisé.
- Vous l'entendrez bien assez tôt Madame. Mais sachez que votre fille a finalement réussi à franchir la ligne...
- Je ne sais plus qui elle est... pleura la femme.
- Elle n'écoute plus rien, elle n'a jamais été comme ça, je ne comprends pas ce qui lui a pris...
- Oh, moi je crois savoir, fit Stein en se levant. Votre fille a vu là une opportunité et comme elle a été approchée par certains de nos concurrents, elle s'est dit que ça pouvait pas être si horrible que ça. Sauf qu'elle a décidé de blesser ma fille et c'est bien là, la seule chose que je refuse. Alya, rejoins Marc et rejoignez Taeliya.
- Tu...
- Fais ce que je dis.
- Venez Alya, fit le mafieux, la Princesse aura besoin de vous auprès d'elle en plus de Sonia.
- Vous avez raison. souffla la coiffeuse en se levant. J'espère vraiment qu'elle comprendra cette fois. Je ne cautionne pas les agissements de la mafia, sachez que je suis une personne simple. Mais je ne peux faire justice moi-même sachant qu'elle est dans un monde bien plus complexe à maîtriser.

Une fois la seule femme susceptible de retenir Stein, partie, il se leva, retira sa veste et pénétra dans la pièce, caméras allumées, retranscrivant ce qu'il s'y passait, sur une télé où se trouvaient le couple Collins en panique. Quelques gardes se trouvaient avec eux, debout, droit comme des i, jambes écartées et les bras derrière le dos. Ils avaient le regard rivé sur la télé, attendant que la séance ne commence.

Stein entra dans la pièce, les yeux aussi noirs que ceux des 9 présents. Diana sentait le danger l'entourer, mais dans son incrédulité, pensa qu'ils ne faisaient que bluffer pour lui faire peur et que personne ne pouvait la toucher. Mais quand l'asiatique en face d'elle, s'avança en sortant une longue aiguille pourtant très fine, elle commença à paniquer.

- Vous... Vous allez quand même pas le laisser faire ?!
- Pourquoi devrait-on le lui interdire ? demanda Stein en se délestant de sa veste calmement.

Il remonta tranquillement les manches de sa chemise, laissant voir ses avant bras tatoués mais également un début de biceps encore bien ferme pour son âge.

- Vous... Je... Mon père travail pour votre fille ! tenta la jeune fille.
- Votre père oui, pas vous.
- Et... Et ma mère ?
- Elle nous est tout aussi essentiel que votre père que ma fille a sauvé de la mort. Mais vous, Mademoiselle Collins, qu'avez-vous à nous apporter hormis le manque de respect et les nombreuses tentatives pour blesser ma fille et tenter de vous faire sauter par mon clan ?

Cette dernière tiqua.

La prenait-il pour une prostitué ? Si c'était ça qu'il cherchait, elle pouvait aisément lui servir.
Mais une douleur transperça sa nuque.

- Ah !! Mais qu'est-ce qu'il fait ?! Dites lui d'arrêter !
- Et pourquoi ça ? Il veut juste s'amuser un peu, rétorqua Stein en lui offrant un sourire des plus flippant. Tout comme vous, il joue avec le feu sachant qu'à la fin il peut vous tuer.
- Q-Quoi ?! M-Mais, je ne veux pas mourir ! Vous ne pouvez pas...
- Je suis le Maître, je peux tout me permettre jeune fille et ce que vous avez ignoré jusqu'à maintenant, se retourne contre vous. Kim, une deuxième semble être toute indiquée.

Un coup d'œil à son chef, et il sortie une deuxième, quoi qu'un peu plus longue qu'il logea sur son épaule. Deuxième cri de douleur qui fut suivi de pleins d'autres durant la bonne demi-heure que Kim passa à lui planter des aiguilles un peu partout, dessinant le contour de sa silhouette jusqu'à ce que Stein lui ordonne d'arrêter. Le sang ne commençait pas encore à sortir, mais elle commençait à gonfler de partout, signe que le liquide dans lequel avaient été trempées ses instruments, commençait à faire son effet.

- Qu'est-ce qui m'arrive ? Je... Je n'arrive plus à respirer !! Aidez-moi !!
- Hm... non, répondit Stein en s'approchant cette fois pour s'installer sur la lourde table. Quand ma fille vous a prévenue, vous ne l'avez pas écoutée, pire vous l'avez humilié. Quand vos parents vous ont prévenu, vous n'avez pas écouté non plus et le pire fut quand les hommes du clan et de l'hôtel m'ont rapporté ce que vous tentiez sur eux. Dieu que c'était dégradant.

Stein soupira.

- Taeliya est beaucoup trop gentille, mais il est temps que je reprenne les rênes et vous explique qui nous sommes, car je pense que vous n'êtes pas seule là dedans et il serai temps que je les rencontre pour tous les faire disparaître.

Diana trembla de tous ses membres, mais chercha à défier du regard Stein qui pouffa de satisfaction.

- Je sais que vous croyez encore que je bluff ou que l'on va vous sortir de là et quand bien même vos parents le souhaiteraient sincèrement car vous êtes leur sang, leur petite fille adorée, je ne compte pas les épargner de ce spectacle édifiant. Attendez vous à ce que le rouge devienne votre couleur de prédilection, la mienne est celle du sourire éclatant de ma fille. murmura le mafieux penché contre son oreille. Sauf que, il a disparu à l'instant où vous êtes arrivée dans notre vie.

Il se releva et demanda à Carl de la préparer.
Stein pointa son regard droit vers la caméra sur pieds qui rediffusait ce qu'il se passait dans la pièce et dit :

- Voilà ce qui en coûte de ne pas comprendre mes ordres. Je n'ai pas l'intention de la tuer dans l'immédiat. Mais vous aurez tout les trois un bel aperçu de mes talents d'artiste, certes pas aussi beaux que ceux de ma fille mais vous apprendrez tous qui est Stein Carlington.
- Mon dieu, gémit Caroline tout contre son mari.
- Regardez bien Madame, fit l'un des gardes derrière eux, parce que c'est la dernière fois que vous la verrez encore intacte.

le froid s'installa dans la salle quand Stein sortie une trousse d'instruments en tout genre. C'était à cet instant que Diana sentit que plus rien ne viendrait pour elle, mais l'espoir que ses parents l'arrêtent était encore très présent dans son esprit tordu.

Quand le premier ustensile lui transperça la peau de l'avant bras, ses cris de terreur et de douleur n'eurent aucun effet sur les hommes et femmes présents.

Stein avait la fièvre d'une colère si noire que ce moment ne lui donna aucune satisfaction, l'entendre beugler ne lui faisait pas plus plaisir que de voir le sang éclabousser ses chaussures italiennes hors de prix, qu'importe... Il faisait ça pour sa belle petite fille qui l'avait quitté horrifiée, à bout de nerfs, les larmes glissant sur ses belles joues.
Noah aurai voulu participer et Stein savait combien il se contenait pour Taeliya, mais la haine envers cette fille emplissait la salle. Les démons étaient tous plus furieux et si il voulait laisser la fille encore en vie il devait les laisser sortir.

- Oni. les appela t-il.

Aucun ne répondit, le regard sombre fixé sur leur proie. Le danger surgit alors au détour d'un cri, Dorian et Orlan furent les premiers à laisser sortir leurs démons intérieur, Stein ne put rien y faire hormis se reculer pour ne pas se prendre un coup.

- Elle doit être puni, dit Noah de sa voix si grave et profonde, comme dédoublée. Elle dois être puni, mais doit rester en vie.

Les grondements se muèrent en des cris de rage venant d'un autre monde et il resta en retrait, attrapa Stein pour le protéger de ses sbires affamés.

Ce fut alors, le début de l'enfer pour Diana qui sombra dans le chaos face à ses parents qui ne purent se retenir de pleurer en implorant n'importe qui de les arrêter. Les bruits étaient immondes, les os craquaient, la peau se faisait déchirer, ses larmes ne semblaient même plus pouvoir sortir de ses yeux exorbités par l'horreur de ce qu'elle vivait.

Diana ne vivrait plus sans le souvenir de ce jour-là alors qu'elle n'avait fait que chercher à se faire voir pour obtenir de la reconnaissance au lieu d'une jeune femme qu'elle ne connaissait pas.

Sa seule erreur avait été de s'en prendre à la fille de Stein Carlington et le souvenir de la punition résiderait sur son corps à jamais tout comme dans son esprit...

[...]

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