Chapitre 4 (Daemon)

13 minutes de lecture

Je referme la porte derrière elle, le cœur étrangement agité. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je n’ai pas été plus dur ? Ses yeux, ces foutus yeux noisette, avaient un truc… Une façon de me supplier sans une parole, de me désarmer avec une simple lueur de vulnérabilité. Ça n’a aucun sens. Je n’ai pas le luxe de la clémence. Pas dans ce monde. Pas avec les enjeux qui pèsent sur mes épaules. Elle est une menace. Un problème que je devrais régler de façon définitive. Et pourtant, j’hésite. Cette hésitation est une faiblesse que je ne peux pas me permettre. Une faille dans mon armure que d’autres ne manqueraient pas d’exploiter.

Okay, admettons. Elle n’a rien à faire ici. Elle s’est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Un simple dommage collatéral dans une guerre qu’elle ne comprend pas. Mais pour autant, il lui suffirait de faire ce qu'on lui dit. Ce n’est pas comme si je l’avais kidnappée de sang-froid. C’est elle qui est venue à nous. Qui a franchi la ligne. La prochaine fois, il faudra vraiment que je sois moins indulgent. Si elle recommence, si elle défie encore mon autorité, je ne pourrai pas me permettre de la laisser foutre la merde dans nos objectifs. La survie de tout un réseau en dépend.

Je sors de la pièce quelque temps après, laissant derrière moi l’écho de sa respiration oppressée. Le couloir est froid, familier. Je prends une profonde inspiration, essayant de chasser son image de mon esprit. Plus le temps de m’attarder sur une fille perdue. D’autres urgences, plus concrètes, m’attendent. Le tunnel effondré. Nos stocks en chute libre. Les clients, impatients et impitoyables, qui ne tarderont pas à frapper à notre porte, réclamant leur dû.

En arrivant près de la zone des travaux, l’air est chargé de poussière et de tension. Isaac et Jimmy m’attendent, l’air grave, les traits tirés par l’inquiétude et la fatigue. La lampe frontale d’Isaac projette une lumière vacillante sur les gravats.

— Les plans, Daemon. Dit Isaac en tendant une feuille couverte de croquis et de notes serrées.

Je les prends, les doigts légèrement tachés de poussière. Je scrute les lignes et les symboles quelques instants. L’esprit calculant les risques. Les angles. Les faiblesses.

— Bon, vous allez contourner l’effondrement par la droite. Ordonnais-je d’une voix qui se veut ferme, impartiale. Il faut être sûr de ne pas tomber sur la maison qui est bien trop proche de chez nous à mon goût. Une fois que vous avez atteint le labo de l’autre côté, vous m'appelez. Qu’on puisse constater les dégâts ensemble.

Ils hochent la tête. Un acquiescement silencieux et résigné. Isaac sort son talkie-walkie et appelle quelques bras supplémentaires. Sa voix résonnant bizarrement dans le tunnel étroit. Le bruit des pioches et des pelles commence bientôt, un rythme sourd et déterminé.

Mick me rejoint, se postant à mes côtés, les mains dans les poches de son pantalon cargo. Son regard suit le mouvement des hommes un instant avant de se tourner vers moi.

— Où est-elle ? Demandai-je en croisant les bras, sentant la tension remonter le long de ma nuque.

— Dans sa chambre. Elle ne bouge pas, mais… Son silence est plus inquiétant que ses cris. On dirait qu’elle mijote quelque chose. Si elle s’enfuit… ou pire, qu’elle craque complètement. T’as vu son regard tout à l’heure ? Elle est déjà à bout.

Je grogne, agacé par sa perspicacité et par la situation. Il a raison, bien sûr.

— Si elle découvre ce qu’on fait vraiment ici, ou si elle parvient à s’échapper et à parler. C’est terminé pour nous. Pas seulement pour moi. Pour tout le monde.

Mick hausse les épaules.

— Franchement, la garder ici, c’est déjà ultra-risqué. C' est une bombe à retardement. Et si on la relâchait ? Avec un avertissement bien senti… quelque chose de dissuasif, mais sans laisser de traces physiques évidentes.

Je me tourne lentement vers lui, un éclat froid dans les yeux. Il sait que cette suggestion est totalement ridicule.

— Tu as des infos sur elle que je n’aurais pas ? Des raisons de croire qu’elle se tairait par simple bonté d’âme ?

— C’est une gamine, Daemon. Mais une gamine d’une des plus riches familles new-yorkaises. Ses parents ont des moyens, des contacts. Ils vont la chercher, et ils ne lâcheront pas l’affaire. Et son frère… Zack, il en a trop vu. Il s’est échappé. C’est un risque supplémentaire si on la garde.

— Relâcher une fille de riche qui a vu nos visages et qui a une idée de l’emplacement de notre QG? Autant nous livrer à la police nous-mêmes, ça ira plus vite. Ce serait un aveu de faiblesse, Mick. Et la faiblesse, dans notre business, se paye cher.

Fait chier. La situation est un cul-de-sac. Je ne peux pas la laisser sortir sous risque qu’elle parle. Mais, je ne peux pas non plus la garder éternellement sans attirer encore plus d’ennuis. Le dilemme me tenaille, ajoutant une pression supplémentaire à celle, déjà écrasante, de la gestion quotidienne.

— Une fois qu’on aura récupéré ce qui est récupérable dans le labo, on le déménagera ailleurs. Décidais-je après un moment de réflexion. On rebouchera entièrement ce tunnel pour qu’ils ne nous trouvent pas s’ils reviennent creuser dans les alentours. On effacera toute trace.

— Et tu vas la garder, elle ? Jusqu’à quand ? s'enquiert Mick, son regard perçant cherchant le mien.

— On n’a pas le choix pour le moment. Mais garde un œil sur elle. Un œil très, très attentif.

Vu le nombre de fois où elle a déjà essayé de désobéir, de me défier, je peux parier ma main droite que ça va recommencer. Elle a cette étincelle de rébellion qui refuse de s’éteindre. Même dans la peur. C’est à la fois agaçant et… admettons-le, un peu stimulant.

— Et sinon, on en a perdu beaucoup ? Des stocks ? me demande Mick, changeant de sujet.

— Presque tout, en fait. Comme c’était notre labo principal… En plus, notre production est en chute libre. Le labo de secours n’arrive pas à rattraper le retard. On va avoir des commandes en retard, et je sais déjà que tout le monde ne sera pas content. Surtout les James, tu sais comment ils sont quand ils n’ont pas leur commande dans les temps. Ils ne comprennent pas les mots "problème logistique". Ils ne comprennent que les résultats.

Il me fait un hochement de tête perplexe, partageant ma préoccupation. Nous nous dirigeons vers la salle principale, nos pas résonnant en écho.

— Va voir nos chimistes. Demandais-je à Mick. Fais un point précis sur les stocks restants. Il faut qu’on sache exactement ce qu’on peut fournir, et à qui. En espérant qu’on puisse au moins les fournir suffisamment pour les apaiser. Gagner du temps.

Il acquiesce et part d’un pas décidé. Je reste seul un moment dans le grand hall, observant l’activité fébrile qui m’entoure. Chacun vaque à ses occupations, mais je sens l’anxiété sous-jacente. La crainte des représailles. C’est mon rôle de maintenir ce navire à flot, même lorsque la tempête fait rage.

Les heures passent, lentes et lourdes. Je tourne en rond. Vérifiant les rapports. Donnant des ordres. Essayant de trouver des solutions à des problèmes qui semblent insurmontables. Mon esprit est un tourbillon de chiffres, de plans, de menaces. Et au milieu de tout ça, l’image d’Aria, silencieuse et rebelle dans sa chambre, revient sans cesse me hanter.

Je regarde ma montre. 18h07. Voilà déjà plus de vingt-quatre heures qu’Aria est avec nous. Vingt-quatre heures pendant lesquelles son monde a basculé, et le mien est devenu infiniment plus compliqué. Je sais que dans quelques heures seulement, si ses parents ont donné l’alerte, les autorités vont commencer à se bouger le cul. Les recherches vont s’intensifier. Le filet se resserre. Et elle, au centre de tout ça, ignore encore à quel point son sort est lié au nôtre.

Poussé par une impulsion que je ne m’explique pas totalement, je me dirige vers sa chambre. J’entre sans frapper.

Elle est là. Endormie. Enroulée dans les draps comme si elle voulait disparaître, se fondre dans la matière. La lumière tamisée de sa lampe de chevet caresse ses cheveux défaits. Elle est vulnérable. Oui. Abandonnée dans le sommeil. Mais il y a une tension dans son corps. Une résilience qui transparaît même dans son repos. Pas fragile. Un paradoxe intéressant, dérangeant.

Je m’approche, silencieux. Je me penche légèrement, observant les ombres que ses cils projettent sur ses joues. Et comme si elle sentait ma présence, une intrusion dans son sanctuaire de sommeil, ses paupières papillonnent. Elle ouvre les yeux, lentement, et leur éclat noisette me frappe encore une fois. Aussi intense que la première fois, chargé maintenant de confusion et d’une lueur de peur immédiate.

— Lève-toi, Aria.

Ma voix est plus douce que je ne l’aurais voulu. Elle me fixe. Les yeux écarquillés. Puis, se remplissant d’une colère vive, presque palpable. Elle s’assied, tirant les draps sur elle comme un bouclier.

Je sors de la pièce un instant. Le temps de prendre des vêtements dans un placard à proximité – un simple pantalon de survêtement et un t-shirt trop grand. Quand je reviens, elle est encore là, assise sur le bord du lit, son regard oscillant entre le défi et une peur qu’elle tente de refouler. Je lui jette les vêtements. Ils atterrissent sur le lit à côté d’elle.

Elle les regarde avec dédain, puis relève la tête vers moi. Elle serre les poings sur les draps, ses jointures blanchissant. C’est sa seule arme, pour l’instant. Sa volonté.

— Tu peux continuer ton petit jeu, Daemon, mais je ne plierai pas.

Sa voix est basse, rauque de sommeil, mais ferme.

Je ris doucement, un son sans joie. Elle ne sait pas encore dans quel piège elle est tombée, à quel point les murs de sa cage sont solides.

— Dépêche-toi, tu as une minute.

— Pas tant que tu ne me laisses pas tranquille.

Je m’adosse au chambranle de la porte, croisant les bras. Un sourire narquois plaqué sur mes lèvres. Le prédateur qui joue avec sa proie.

— Ce n’est pas comme ça que tu vas gagner des points, princesse. Dépêche-toi, ou je m’en mêle. Et tu n’aimeras pas ça.

Je suis surpris qu’elle n’essaie pas de s’enfuir, de se précipiter vers la porte grande ouverte derrière moi. A-t-elle déjà compris qui j’étais ? A-t-elle senti l’inutilité de la fuite dans ce labyrinthe de pierre ? Si c’est le cas, son adaptation a été rapide. Trop rapide. Je n’ai même pas eu le temps de vraiment m’amuser, de la voir courir pour finalement la rattraper. Mais je compte bien trouver d’autres moyens de la faire réagir. De tester les limites de sa résistance.

Elle écarquille les yeux, incrédule, puis me fait « non » de la tête, un geste mutin et désespéré.

— Tu peux au moins me laisser un peu d’intimité !

Je lui fais un signe négatif de la tête. Lent. Délibéré. J’esquisse un petit sourire en coin. Je veux qu’elle comprenne que l’intimité est un luxe qu’elle a perdu en pénétrant dans mon monde.

Elle me regarde avec un dégoût non dissimulé. Un frisson de révolte la parcourant. Puis, avec une lenteur calculée, elle se met dos à moi. Ses doigts tremblent légèrement alors qu’elle attrape le bord de son haut. Elle le retire. Je remarque immédiatement qu’elle ne porte pas de soutien-gorge.

Un silence se fait, lourd, chargé d’une tension nouvelle. Sa peau est pâle dans la pénombre. Ses omoplates saillantes dessinant des ailes fragiles. Je me déplace, lui tournant autour, lentement, comme un fauve qui cerne sa proie. Je veux l’admirer dans son plus pur élément. Dans cette nudité forcée qui est une forme de domination.

Elle se rend compte de mon mouvement et se cache instinctivement la poitrine avec ses bras croisés. Elle se tourne pour me faire face à nouveau, son expression mêlant honte et fureur.

— Laisse-moi ! Souffle-t-elle, sa voix brisée.

Je ne réponds pas. J’avance. J’attrape ses poignets. Ils sont si fins, si fragiles sous mes doigts. Je les maintiens le long de son corps. L’obligeant à se découvrir. A s’offrir à mon regard. Elle résiste un instant. Un faible effort vite brisé par ma force supérieure. Elle a de petits seins, fermes, bien formés, qui ont l’air parfaitement à la taille de ma paume. Sa peau est lisse et douce.

Mon regard quitte son corps pour scruter son visage. Cherchant une faille. Un indice de ce qui se passe en elle. La honte ? La colère ? Ou autre chose ? Un instant, son regard vacille. Ses pupilles se dilatent légèrement. Est-ce de la peur ? Du désir ? Non, impossible. C’est une réaction physiologique, rien de plus. Elle détourne les yeux. Incapable de soutenir mon regard, et en une fraction de seconde, son expression change. Le dégoût remplace l’hésitation. Un mépris froid et tranchant qui me prend pour cible. Ça me pique, étrangement. Plus que je ne l’aurais cru. Plus que ça ne devrait.

Je recule d’un pas, relâchant ses poignets. Un sourire narquois étire mes lèvres, masquant cette brève piqûre d’orgueil.

— Tu joues bien, Aria. Mais tu ne trompes personne.

Je m’approche à nouveau, lentement, la maintenant dans mon champ de vision. Elle se raidit. Prête à la fuite ou au combat. Je pose ma main sur sa hanche. Une pression ferme mais pas brutale. Elle effectue un mouvement de recul, mais je ne m’arrête pas. Ma deuxième main se pose sur sa joue. La paume contre sa peau douce et chaude. Je la sens tressaillir. Un frisson incontrôlable la parcourt.

Je caresse sa joue avec mon pouce, traçant de petits cercles lents et hypnotiques. Son souffle se bloque. Je me penche, approchant mon visage du sien. Je vois ses yeux s’agrandir, sentant son cœur battre la chamade à travers sa peau. Je passe ma langue sur son cou, un geste rapide, humide et bestial. Puis je pose mes lèvres sur la fine peau de sa nuque et je suce, aspirant fort, laissant ma marque sur elle. Une ecchymose qui dira à tous à qui elle appartient. Je sens sa respiration s’accélérer. Devenir plus courte. Plus saccadée, lorsque je recommence à lécher la même zone, apaisant la piqûre tout en ravivant la sensation.

Elle aime ce que je lui fais. Je n’en ai aucun doute. Son corps trahit son esprit, répondant à un stimulus primitif qu’elle ne peut contrôler.

Je continue, portant mon attention à son oreille. Je suce son lobe. Le roulant entre mes lèvres. Puis, avec ma langue, je pousse et retire délicatement la petite boucle d’oreille en or qui s’y trouve. Un petit bijou discret. Un lien avec son ancienne vie. Je la prends dans ma bouche, la goûtant, métallique et froide.

Je recule enfin, lui laissant l’espace de respirer. Je lui souris, d’un sourire carnassier qui ne parvient pas à atteindre mes yeux.

— Je t’attends devant. Dépêche-toi. J’ai faim.

Je me dirige vers la porte, sentant son regard brûlant dans mon dos. Je m’arrête sur le seuil.

— Pourquoi tu fais ça ? Finit-elle par demander, sa voix tremblante mais audacieuse, chargée d’une confusion qui me ravit.

Je me retourne à moitié. Haussant les épaules. Prenant mon temps pour répondre. Savourant son désarroi.

— Parce que je peux. Parce que tu es là. Et parce que je veux voir de quoi tu es capable. Jusqu’où tu peux plier avant de vraiment casser.

Je jette un dernier coup d'œil par-dessus mon épaule vers elle et la vois, immobile, une main remontant instinctivement pour toucher son oreille nue. Elle sursaute, se rendant compte de l’absence de la boucle. Son regard se lève, croisant le mien, plein d’une question muette.

J’esquisse un sourire, un vrai cette fois, bref et satisfait. Je sors et me pose dos au mur. Juste à côté de la porte ouverte, attendant. J’entends des mouvements étouffés à l’intérieur. Le froissement des tissus.

Elle sort enfin. Habillée de vêtements trop grands qui nagent sur sa silhouette menue. Le pantalon est roulé au niveau des chevilles. Les manches du t-shirt lui recouvrent les mains. Elle me fusille du regard, mais je devine quelque chose d’autre sous sa colère affichée. De la peur, oui, bien sûr. Mais aussi cette étincelle de défi, têtue, qui refuse de s’éteindre. C’est fascinant. Et profondément irritant. Je devrai briser ça, un jour ou l’autre. C’est une nécessité.

Elle me regarde avec énervement et me tend la main, paume ouverte. Un geste puéril et plein d’une arrogance agaçante.

— Ma boucle d’oreille, s’il te plaît. Dit-elle avec une voix sèche, coupante.

Je la sors de ma bouche, la faisant scintiller brièvement entre mes doigts. Je l’agite devant elle, suspendue à ma prise, un sourire au coin des lèvres.

— Si tu es sage, tu la récupèreras peut-être. Un jour.

Je la remets dans ma poche. Je passe devant elle, frôlant son épaule. Laissant derrière moi l’écho du trouble que je viens de semer en elle. Un sourire plus franc effleure mes lèvres. J’aime cette sensation de contrôle absolu. Ce pouvoir d’arracher des réactions qu’elle ne comprend pas. Des sensations qu’elle ne veut pas admettre, mais qu’elle ne peut pas repousser.

En descendant le long couloir obscur, je redresse les épaules, ajustant mon masque de calme et d’autorité. J’entends ses pas légers qui me suivent à une distance respectueuse. Je sens son regard posé sur mon dos, brûlant, accroché à moi comme une flamme que j’ai moi-même attisée. Elle me hait, c’est une évidence. Mais la haine est une émotion forte, vivante. Et pour l’instant, tant qu’elle est vivante et qu’elle réagit, je peux la manier.

Quand je pousse les lourdes portes de la grande salle commune, le contraste me frappe de plein fouet. L’agitation, les voix qui se mélangent, le brouhaha presque étouffant des hommes qui mangent, discutent, jouent aux cartes… Et puis, au milieu de ce chaos organisé, Nathalie, qui surgit comme une apparition, radieuse, étrangement insensible au tumulte qui nous entoure. Son sourire éclatant me désarme toujours. Tranchant avec la tempête que je traîne encore en moi après l’altercation avec Aria.

Elle s’approche d’un pas assuré, ignorant ou feignant d’ignorer la présence de la jeune fille derrière moi. Avant même que je puisse prononcer un mot, elle m’enlace. Son étreinte ferme et réconfortante. Son parfum familier – vanille et lavande – envahissant mes sens, chassant un instant l’odeur de pierre froide et de violence.

Elle redresse la tête, plongeant son regard dans l’un mien, un sourire plaqué sur son visage.

— Alors, Daemon ? Comment se passe ta journée, mon chéri ?

Annotations

Vous aimez lire Lucie Urlacher ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0