Small tribbles, big troubles

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L’horloge de la cabine indiquait 6h30 quand Hazel Dättwyler se leva — elle retardait depuis plusieurs jours. Elle se dirigea vers sa petite salle de bain et quitta son pyjama pour un uniforme de l’équipe de service parfaitement repassé et, comme elle le constata avec un certain agacement, légèrement trop petit.

Puis elle fit couler de l’eau dans le lavabo minuscule et mouilla un gant de toilette pour se nettoyer le visage. Quand ce fut fait, elle brossa ses longs cheveux blonds, sourit à son miroir et sortit de sa cabine sans oublier de verrouiller derrière elle.

Hazel descendit jusqu’à la cafétéria du vaisseau, chaleureuse et bruyante comme à l’ordinaire. Elle s’approcha de l’un des synthétiseurs de nourriture, ouvrit la catégorie « petit-déjeuner » et pianota au hasard sur les touches. L’appareil vrombit et bipa, comme s’il allait exploser, puis recracha les éléments commandés : un bol de céréales à la cannelle sans lait, mais couvertes de sucre, un verre de jus non identifié et une petite assiette sur laquelle trônait une pâtisserie andorienne que Hazel appréciait beaucoup, quoiqu’elle ne se se rappelât jamais le nom du gâteau.

Elle mangea en silence à la table la plus proche de la baie vitrée, le regard tantôt perdu dans le vide de l’espace, tantôt rivé sur son Pad. Elle avait passé une mauvaise nuit et avait l’impression de fonctionner au ralenti.

Quand Hazel eut terminé son petit déjeuner, elle déposa son plateau à l’endroit prévu et s’engagea dans un autre couloir, en direction de sa garderie. Un panneau au-dessus de la porte indiquait « Strange New Worlds Daycare ». Elle ouvrit et entra, la lumière s’allumant à son passage. Il lui restait encore quelques minutes pour préparer la garderie à l’animation du jour : Animation Tribules ! Elle en avait lu beaucoup de bien dans le journal de Starfleet et s’était empressée de réserver une journée.

Elle ferma à clé toutes les armoires, verrouilla à double tour celles qui contenaient de la nourriture, mit un coup de chiffon sur les tables. Puis quelqu’un sonna et entra sans attendre.

C’était un homme grand et fin, portant une sorte de casquette de livreur. Il était vêtu d’une salopette bleu délavé sur un pull d’un rouge éteint. Au niveau de son cœur — s’il était bien un humain — était brodé en lettres noires et compactes « Jones et Associés — éleveurs de tribules, 150 ans de savoir-faire ». Il tenait des deux mains une grande cage, comme une cage à souris ou à hamster, dans laquelle ronronnaient deux boules de poils paisibles.

— Bonjour, dit-il, d’une voix calme et haut perchée.

— Bonjour, répondit Hazel.

Elle lui tendit la main avec enthousiasme, mais, encombré par la cage, il ne put la serrer.

— Oh, je… désolée, je n’avais pas réfléchi, s’excusa Hazel. Enseigne Hazel Dättwyler, de l’équipe de service.

— Alan Jones, éleveur de tribules.

Hazel lui fit signe d’entrer, il obtempéra avec nonchalance et déposa ses tribules sur la table.

— Est-ce que je peux vous offrir quelque chose à boire ? Un verre d’eau ? Du café ? Du thé ? Les synthétiseurs sont en panne, mais j’ai une bouilloire dans mon bureau.

Alan secoua la tête.

— Non, vraiment, ce n’est pas nécessaire.

À huit heures très précises, le capitaine Soran Tulik sonna à la porte, accompagné de sa fille Kachina. Hazel laissa Jones, assis à un vieux fauteuil dans son bureau, et alla chercher la fillette.

— Enseigne Dättwyler, dit simplement Tulik en guise de salutation.

Il lui fit le ta’al, impassible comme à l’ordinaire.

— Capitaine, répondit Hazel, tentant tant bien que mal de lui rendre son geste.

Ses doigts tremblaient — elle n’y arrivait pas. Un défaut stupide qui avait failli lui fermer les portes de Starfleet — et maintenant elle servait sur un vaisseau dont les Vulcains représentaient un tiers de l’équipage.

Kachina l’observa, une lueur d’amusement dans ses yeux vert-de-gris.

— Rien de particulier ? demanda Hazel.

— Rien, répondit le capitaine. Je viendrai récupérer Kachina à l’heure habituelle.

Dix-huit heures, très exactement.

À peine son père était-il parti que Kachina se tourna vers l’éducatrice et, le regard pétillant d’excitation, lui demanda :

— Hazel, tu peux me lire un livre ? Tu peux me lire le livre sur Zefram Cochrane ?

Bien qu’âgée de sept ans, la petite Vulcaine ne savait pas encore déchiffrer le standard de la fédération — la faute à sa dyslexie et à l’aversion que son père éprouvait pour la majeure partie de la culture humaine. La lecture étant nécessaire pour être admis à l’école primaire du vaisseau, basée sur les compétences et non sur l’âge, Kachina fréquentait encore le Strange New Worlds Daycare.

— Pas pour l’instant, répondit Hazel. Tout le monde n’est pas encore arrivé. Après, peut-être.

Elle n’avait pas terminé sa phrase que la sonnette retentit une seconde fois. C’était le lieutenant Smith, de l’équipe de sécurité, ainsi que les jumeaux Tom et Alya.

— Oh, bonjour Hazel ! Je ne peux pas rester, je suis vraiment pressée ! Tom a un rhume, il y a des mouchoirs dans son sac.

Le lieutenant lui tendit les deux sacs, déposa un baiser sur la joue de chacun de ses enfants et fila à toute vitesse dans les couloirs poussiéreux. Hazel grommela. Le rhume allait se propager à toute la garderie — voire même à tout le vaisseau ! Il faudrait qu’elle en touche un mot au médecin-chef.

Kai, Yüna et Neveya arrivèrent un peu plus tard, suivis d’un homme et une femme, tous deux en chemise rouge de l’équipe technique, qui se tournèrent vers Hazel d’un air désapprobateur.

— J’ai trouvé ces trois garnements dans les tubes de Jefferies, dit la femme, d’une voix traînante.

Hazel regarda les trois enfants. Ils se mettaient toujours dans les situations les plus invraisemblables.

— Est-ce que je peux vous charger d’informer leurs parents ? L’animation du jour va bientôt commencer, je ne suis pas vraiment en mesure de…

L’homme en chemise rouge acquiesça.

Alan Jones déposa lourdement la cage sur la table et, ouvrant la petite porte avec précaution, demanda aux enfants :

— Bon, les enfants, savez-vous ce qu’est un tribule ?

Kai et Kachina voulurent tous les deux répondre à la question, mais Jones ne les laissa pas poursuivre.

— Ce sont les créatures les plus inoffensives et adorables connues de l’humanité ! Et aujourd’hui, vous allez pouvoir en voir et même en toucher !

Il glissa la main dans la cage et en sortit le plus gros des deux tribules, une boule duveteuse de la taille d’un pamplemousse, dont la fourrure se soulevait doucement au rythme d’une respiration silencieuse.

— Si cette charmante demoiselle veut bien tendre les mains… dit Jones à Alya.

Elle obtempéra et il déposa le tribule dans les mains de la fillette.

— Oh, ça chatouille ! pouffa Alya.

Elle caressa la petite créature velue, qui ronronna de plaisir.

— Et un autre pour le jeune homme… poursuivit l’éleveur de tribules, tendant à Tom une autre boule de poils plus petite.

Il la prit avec douceur et la leva à son visage, frottant le tribule contre sa joue.

— Quand vous aurez fini de caresser les tribules, passez-les à vos camarades ! rappela Jones.

L’homme agita les mains pour se débarrasser des poils qui s’y étaient déposés.

Après Tom et Alya, Neveya et Kachina reçurent les tribules à leur tour. L’Andorienne frissonna au contact du petit animal chaud et poilu, qui commença immédiatement à émettre un ronron doux et calme. Très vite, elle sembla se détendre, frottant sa petite main dans le pelage épais du tribule.

— Bon, l’heure tourne, lança Hazel. Peut-être devriez-vous aussi laisser Kai et Yüna profiter des tribules ?

Yüna accepta avec méfiance la créature que lui tendait Kachina.

— T’es sûre que c’est gratuit ? questionna-t-elle.

Kachina ne put s’empêcher de sourire.

— C’est totalement gratuit.

Kai, quant à lui, refusa de toucher au petit animal pelucheux que Neveya agitait dans sa direction.

— J’en veux pas ! cria-t-il.

Il se leva de sa chaise et fit un pas en arrière. Du tac au tac, Neveya se leva à son tour et s’avança dans sa direction, secouant le tribule.

— Mais il est trop mignon !

Kai recula de quelques pas, Neveya le suivit.

— Mon père y dit que c’est de la saloperie !

— Kai, les gros mots ! réprimanda Hazel.

Jones regarda, sidéré, l’Andorienne qui poursuivait le Klingon à travers toute la pièce.

— Tribule ! Tribule ! Tribule ! chantonnait la fillette, entre deux éclats de rire.

Tom et Alya riaient aux éclats, eux aussi. Kachina semblait amusée, elle aussi — elle tentait de le cacher, mais Hazel n’était pas dupe.

Sans un mot, Yüna se leva à son tour, courut dans la direction de Kai et lui balança son tribule au visage. Il laissa échapper un cri strident et se jeta en arrière comme si on lui tirait dessus.

— Neveya, Yüna, si Kai ne veut pas toucher les tribules, il en a le droit. C’est son choix.

— Désolée… dirent en cœur les deux fillettes.

— C’est pas grave ! les rassura Kai, quoique son expression renfrognée disait le contraire.

— Oh, mais l’heure tourne ! s’exclama Jones. Il est temps d’aller manger !

— Ah oui, constata Hazel.

Elle n’avait pas vu le temps passer.

— Je vais aller au réfectoire, je peux laisser la cage ici ? Je passerai la chercher dans l’après-midi.

— Pas de problème.

À peine Jones était-il sorti que la cheffe de l’équipe de cuisine entrait. C’était une jeune femme corpulente, exubérante et solaire, maquillée de couleurs vives. Elle poussait un chariot métallique chargé de boîtes à lunch métalliques multicolores.

— Bonjour les enfants ! salua-t-elle. Vous savez comment ça marche, je vous appelle et vous venez chercher votre boîte.

Elle prend une première boîte. Bleue et verte, avec une étiquette indiquant «K - VLK – RML10».

— Kachina !

Puis une boîte bleu sombre et grise, avec une étiquette «K - ADRN».

— Neveya !

Deux boîtes grises identiques décorées d’autocollants, étiquette «K - HMN».

— Tom, Alya !

Une boîte rose et brune, marquée d’un «K - FRG – MC ».

— Yüna !

La boîte suivante est rouge, étiquetée d’un « K - KLG – V+ »

— Kai !

La cheffe de l’équipe de cuisine saisit la dernière boîte, bleue et jaune, dont l’étiquette indiquait « A - HMN »

— Hazel !

Elle rit et récupéra sa boîte.

— Bon appétit ! dit-elle.

— BON APPÉTIT ! répondirent les enfants, en chœur.

Pour une fois, le repas se déroula dans le calme. Les bambins, assommés par le ronronnement apaisant des tribules, mangèrent dans un silence presque total. Puis vint l’heure de la sieste.

Kai scrutait le bas de la couchette superposée au-dessus de lui. Il ne parvenait pas à trouver le sommeil. Une idée le maintenant éveillé. Et s’il essayait de toucher un tribule, juste pour voir ? Son père lui avait parlé des tribules comme de créatures terrifiantes et cruelles, mais il n’avait vu que deux tas de poils ronronnants. Il ne comprenait pas. Son père se serait-il trompé ? Impossible. Ou lui aurait-il menti ? Encore plus impossible.

Il devait savoir.

Il se leva à pas de loup et sortit de la salle de sieste, tentant tant bien que mal de ne réveiller personne. Hazel était dans son bureau – la lumière y était allumée et il entendait le chant aigu de la bouilloire. C’était maintenant ou jamais.

Il se glissa jusqu’à la grande table, discret comme une ombre. La petite porte grillagée de la cage s’ouvrit avec un « clang ! » sonore. Kai regarda autour de lui, inquiet, mais le bruit de la bouilloire couvrait celui de la cage.

Il y glissa la main et saisit un tribule. Il n’avait jamais rien touché d’aussi incroyablement doux et soyeux. Le tribule trembla à son contact. Il le caressa et, aussitôt, le petit animal se calma et commença à ronronner.

Incroyable.

Fabuleux.

Le son d’une poignée de porte le fit sursauter. Il balança le tribule dans la cage et courut dans la direction des toilettes — si Hazel le confrontait, il pourrait toujours prétendre qu’il s’était relevé pour faire pipi. Bon, mentir n’était pas très honorable, mais toujours plus que d’être pris à fraterniser avec l’ennemi public numéro 1.

Hazel regarda autour d’elle et repéra Kai en deux secondes top chrono.

— N’oublie pas de te laver les mains ! lui rappela-t-elle.

Kai bégaya quelques mots confus, fonça dans la salle de bain, fit couler un peu d’eau sur ses mains et les essuya à la hâte.

— C’est bon !

Il sourit à Hazel, elle lui sourit en retour, et il retourna se coucher.

Les enfants furent réveillés par le cri aigu et scandalisé de M. Jones.

— Mes tribules ! Mes précieux petits tribules ! Envolés ! Disparus !

En sortant du dortoir, ils le virent debout devant la table à manger, le visage déformé par la tristesse et la colère.

Sur la table trônait la cage. Elle était vide.

— Calmez-vous, M. Jones, nous allons retrouver vos tribules ! le rassura Hazel. Ils n’ont pas pu aller bien loin. Les enfants, aidez-moi à chercher !

Kachina, Tom, Alya, Yüna et Neveya se mirent aussitôt à la recherche des boules de poils. Kai leur emboîta le pas, rouge et gêné. Qu’avait-il encore fait ?

— Non, vous ne comprenez pas ! paniqua Jones. Mes tribules… mes tribules… c’est une catastrophe !

— Mais, M. Jones, vos tribules… rassurez-moi…

— Oui ?

— Ils ont bien été stérilisés conformément aux normes de Starfleet, n’est-ce pas ?

Jones pâlit. Puis il rougit. Puis il verdit. Il ressemblait à un genre de feu de signalisation humain.

— Eh ben, c’est-à-dire que…

Hazel se pinça nerveusement l’arête du nez. Ils étaient dans la mélasse jusqu’aux omoplates.

— Surveillez les enfants. Je vais appeler la sécurité.

Elle courut dans son bureau, claqua la porte et appuya sur le bouton de l’intercom.

— Enseigne Dättwyler à Passerelle, répondez !

Un message enregistré nasillard lui répondit.

— Passerelle à enseigne Dättwyler, nous vous écoutons !

Le visage soucieux de la capitaine Amarok Olsen apparut sur l’écran de l’intercom.

— Dättwyler ? Quel est le problème ?

— Deux tribules se sont échappés.

— Vous les avez perdus ? s’enquit Olsen.

— Eh bien, pas moi, enfin, je ne l’aurais pas dit comme ça… balbutia Hazel.

— Si vous les avez perdus, appelez le service des objets perdus ! Nous sommes en pleines négociations !

— Le service des objets perdus ? Vous êtes sûre ?

Olsen acquiesça.

— Alors je vais y appeler. Est-ce que je dois faire évacuer les lieux ?

La capitaine se retourna.

— SORAN ! appela-t-elle.

Le capitaine Tulik apparut à l’écran.

— Qu’y a-t-il ? questionna Tulik.

Il ne semblait pas ravi d’avoir été interpelé de la sorte.

— Ils ont perdu des tribules dans la crèche. L’enseigne Dättwyler demande si elle doit faire évacuer.

Le Vulcain cligna lentement des yeux.

— Enseigne, faites évacuer les lieux, appelez le service des objets perdus et faites décontaminer les lieux.

— Service technique ! aboya Olsen. Mettez la zone A7B sur générateur autonome, coupez le système de ventilation, isolez la zone et mettez le secteur A en alerte rouge !

L’intercom s’éteignit. Presque aussitôt, cinq chemises rouges entrèrent. Deux d’entre eux portaient un sautoir orange fluo par-dessus leur uniforme.

— Venez avec nous, les mômes ! Et vous aussi, le grand escogriffe ! ordonna l’un des deux, un homme grand et rondouillard avec une petite moustache ridicule.

Les enfants et Jones le suivirent sans discuter, s’éloignant dans les couloirs, l’autre ingénieur fermant la marche.

Les autres ingénieurs, deux femmes et un homme, armé de longs bâtons de décontamination, commencèrent à nettoyer et désinfecter les lieux.

Hazel alluma à nouveau l’intercom.

— Enseigne Dättwyler au service des objets perdus, répondez !

— Service des objets perdus à enseigne Dättwyler, nous vous écoutons ! lui répondit une voix de femme un peu traînante.

— J’ai besoin d’aide pour retrouver des tribules dans ma garderie, zone A7B. La zone est isolée, il vous faudra un passe.

— J’arrive.

Il fallut dix bonnes minutes à la responsable des objets perdus pour arriver, dix minutes pendant lesquelles l’équipe de décontamination mit à sac toute la garderie, renversant les tables et bazardant les jouets et les livres dans toutes les directions.

— Je pense nous avons fini ! dirent les décontaminateurs, quand la garderie eut l’air d’un champ de bataille

Ils partirent et la responsable des objets perdus entra peu de temps après.

C’était une femme aux traits anguleux, un peu ronde et d’une tête plus petite que Hazel. Elle portait l’uniforme bleu de l’équipe de service et ses cheveux étaient bicolores, noirs du côté droit et blond sale du côté gauche. À en juger par ses oreilles pointues, ses griffes et son visage inexpressif, c’était une Vulcaine.

Hazel soupira. Elle, la tornade impulsive, avait souvent du mal à travailler avec des Vulcains distants et méthodiques.

— Vous êtes l’enseigne Davis ? questionna Hazel.

— Enseigne T’nai L’kei. Alors, où sont ces tribules ?

Hazel soupira une seconde fois.

— Je ne sais pas, ils sont perdus !

Un instant, l’enseigne Davis sembla agacée. Puis elle se reprit et, ouvrant la porte d’un placard, commença son inspection.

— Eh bien, aidez-moi ! Ce sont vos tribules !

Hazel la rejoint et entreprit de l’aider à fouiller dans le placard.

— Non, vraiment, ce n’est pas nécessaire, dit l’enseigne Davis. Vous êtes trop près. Ne me touchez pas.

L’éducatrice s’éloigna en roulant des yeux.

— Quelle teigne ! pesta-t-elle, à mi-voix.

— Je vous entends.

Hazel l’ignora et commença à inspecter la bibliothèque à la recherche de tribules.

— Vous trouvez ? demanda-t-elle.

— Non.

Hazel prit une minute pour réfléchir, pendant que l’enseigne Davis inspectait placard après placard, sans succès.

Si elle était un tribule, où se cacherait-elle ?

Soudain, elle eut un éclair de génie.

— Je sais ! cria-t-elle.

— Et où sont-ils ? s’enquit la responsable des objets perdus.

— Dans la réserve !

L’éducatrice traversa la pièce et tenta d’ouvrir la porte de la réserve — elle était bloquée.

— Aidez-moi, c’est coincé !

La Vulcaine s’approcha d’un pas lent, saisit la manche d’Hazel pour éloigner sa main et tourna la petite poignée ronde avec une surprenante facilité.

— Non, je ne crois pas.

Elle tira la porte.

Hazel cria, lui hurla de la refermer, mais il était trop tard. Un flot de milliers de tribules se déversa sur elles, couinant et ronronnant tandis que les deux femmes se débattaient, ensevelies par la masse pelucheuse et velue.

— Eh bien, au moins nous avons retrouvé ces saloperies de tribules… railla l’enseigne Davis

C’était la première fois que Hazel entendait une Vulcaine dire un gros mot.

— Est-ce que vous pensez que nous allons être sanctionnées ? demanda l’éducatrice.

— Ce serait logique. Nous n’avons pas pu empêcher la propagation des tribules.

— Eh bien maintenant, il ne reste qu’à passer un coup d’intercom aux capitaines.

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