Chapitre 97

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Alexis

La semaine de Noël passe vite. C'est chargé pour moi, comme je m'y attendais, mais tout s'est bien passé. Hormis le blessé du soir de Noël, j'ai pu quand même faire du suivi à domicile, même si je passais le soir, après les consultations.

La maison des Auches a été pleine de vie durant quelques jours, c'était nouveau et plaisant. Même en arrivant tard le soir, j'ai pu profiter de tout ce petit monde. Gabin et Margot sont repartis hier avec les garçons. Pauline et Aglaé remontent dimanche sur Paris, Julien se chargera de les conduire à Montélimar. Je n'ai pas eu le temps de parler beaucoup avec Pauline, mais j'ai le sentiment que cette nouvelle semaine passée ici lui a fait du bien. Layla a pu me glisser qu'elle lui avait fait une proposition d'embauche aux usines et que Pauline lui avait promis d'y réfléchir. Elle a un peu de temps devant elle, Julien va monter sur Paris quelques jours en janvier... J'espère que cela l'aidera pour avancer encore un peu.

Je reconnais que si j'ai été surpris de ce début de relation entre eux, j'en suis surtout très heureux. Et je serais aussi très heureux que Pauline et Aglaé s'installent ici. Je pourrai les voir souvent, je suis certain qu'elles se plairont, même si c'est très différent de Paris. Aglaé s'est déjà fait des amies, sans oublier qu'elle a fait la conquête de la moitié du village. Entre Julien qui, sans surprise, lui glisse quelques rondelles de saucisson en plus, Florence qui a toujours un gâteau soi-disant raté dans sa manche et les champions qui adorent la "demoiselle du volcan". Sans oublier Mariette qui l'appelle déjà la "petiote". J'en connais une que cela attendrit beaucoup... J'ai comme l'impression qu'Aglaé pourrait devenir la mascotte d'Antraigues ou pas loin.

Ma semaine de vacances débute ce soir. Je ne suis pas fâché de lever le pied, depuis cet été, je n'ai pas pris une seule journée pour moi. Et l'hiver, le rythme est plus soutenu, c'est normal, avec les épidémies de grippes, bronchites, gastroentérites. Néanmoins, cela n'a rien à voir avec le rythme que j'ai pu connaître aux urgences. Ici, j'ai le sentiment d'être utile. Mes patients ne sont pas des numéros, des anonymes dont j'oublie les traits et les pathologies à peine je les ai examinés. Je peux aussi les accueillir dans de bonnes conditions et même aller les voir pour certains. Je me souviens d'ailleurs d'une conférence à laquelle nous avions assisté Bruno, Adèle et moi, lors de notre première année d'études : un médecin généraliste, proche de la retraite, était venu nous parler de son travail, de la façon dont il le vivait, l'exerçait. J'avais un peu oublié ses propos, avec le temps. Il disait notamment que se rendre chez les patients, c'était une autre façon d'aborder leur suivi, différente de les recevoir au cabinet. Ce n'était pas qu'une question de temps passé avec eux, mais les voir dans leur environnement quotidien donnait aussi des indications sur leur maladie. Et c'est vrai.

Nous avons prévu de quitter les Auches demain après le repas de midi. Nous ferons étape à côté de Clermont-Ferrand, comme Layla, ses parents et Serge l'avaient fait à l'aller. Nous ramenons donc Dominique et Liliane à Montussan et nous y passerons la semaine. Je reviendrai le week-end prochain à Antraigues, alors que Layla restera jusqu'au mardi à Libourne, pour offrir ses vœux et tenir quelques réunions de début d'année avec la direction locale. Elle compte revenir à Antraigues pour le week-end du 19 janvier, afin de suivre le chantier.

**

Quand j'arrive aux Auches ce soir-là, c'est bien calme : Pauline et Aglaé passent la soirée chez Julien, nous ne sommes plus que quatre, Layla, ses parents et moi. Je m'excuse d'arriver bien tard, mais Dominique balaie ma remarque d'un simple geste :

- C'est bien normal, Alexis. La journée a été chargée ?

- Oui, dis-je. Je tenais à passer à la maison de retraite en début d'après-midi, pour le suivi des personnes les plus fragiles. J'ai d'ailleurs préconisé l'hospitalisation pour deux d'entre elles, qui rencontrent de grosses difficultés respiratoires et qui ont attrapé une mauvaise toux. Et j'ai terminé par une visite à domicile. J'avoue que je ne suis pas mécontent de prendre quelques jours de vacances ! Avez-vous passé une bonne journée ?

La table était dressée et ils m'attendaient pour manger. Je m'installe sans tarder alors que Layla dépose la soupière sur la table et entreprend le service. Depuis le départ de Gabin, nous mangeons plus léger.

- Oui, répond Liliane en souriant. Layla nous a emmenés à Antraigues, on a fait un petit tour.

- J'ai salué quelques connaissances, dit Dominique. Et nous nous sommes même arrêtés chez Mariette !

Je souris, échange un regard avec Layla alors qu'elle me tend mon assiette. Je la sens détendue : cette petite promenade s'est donc bien passée.

- Ce que papa ne dit pas, intervient-elle, c'est qu'ensuite, nous nous sommes arrêtés à Aizac et qu'il s'est engagé dans le chemin du volcan. Oh, pas bien haut, mais un petit peu quand même.

- Je pense que cela m'a fait du bien. Le grand air d'ici...

Layla

Papa m'a surprise. Mais il a aussi surpris maman, puis Alexis. Après le repas, nous ne nous attardons pas. Alexis a passé la journée à suivre ses patients, il n'a pris qu'une petite heure pour manger rapidement à l'Enfer ce midi, pour pouvoir passer à la maison de retraite en début d'après-midi et enchaîner ensuite les consultations, puis une dernière visite à domicile ce soir. Il est arrivé à la maison, il était plus de 20h30. J'avais proposé à mes parents de manger sans l'attendre, mais papa a insisté pour patienter.

Alors que nous regagnons la chambre que je suis bien contente de retrouver depuis hier au soir, maintenant que Gabin et Margot sont repartis avec les garçons, je raconte plus en détails notre journée à Alexis.

- Papa ne t'a pas tout dit tout à l'heure...

- Ah oui ?

- Maman a dit que je les avais emmenés à Antraigues ce qui est vrai, sauf que c'est papa qui me l'a demandé !

- Oh... Je ne pensais vraiment pas qu'il y serait allé.

- Et si... Bon, on n'a pas vu grand-monde, avec le temps qu'il fait, tu t'en doutes. Pas de champions sur la place, mais deux-trois habitués chez Mariette qu'il connaissait et n'avait pas vus depuis des années.

- Ca a été ? demande Alexis d'un ton un peu soucieux quand même.

- Oui, très cordial. Puis j'ai fait un petit tour tranquille de la place avec lui, pendant que maman descendait dans les ruelles. Ensuite, on est remonté à Aizac et on s'est aussi arrêté au cimetière. Je crois que ça touche papa que les tombes soient entretenues. Il voit bien ainsi que je n'ai pas pris soin que de la maison.

- Je comprends. Même s'il le cache, c'est important pour lui.

- Oui. J'en suis contente. Ce séjour s'est bien passé. Il n'est pas trop fatigué non plus, malgré la présence des enfants.

- Ils ont beaucoup joué ensemble...

- Oui, et ça change tout ! On n'est pas obligé de les avoir tout le temps avec nous, Pauline et maman les ont emmenés en promenade aussi, sans oublier l'après-midi où Gabin les a tous emmenés au cinéma, à Vals, pour voir un dessin animé.

- Ton frère a fait sa BA de l'année ! rit Alexis.

- Oui ! Quel dévouement... Mais cela leur a plu...

Alexis m'enlace alors avec tendresse. Son regard brille et me touche, comme toujours. Nous nous embrassons longuement, et nos mains commencent à se glisser sous nos vêtements.

- Tu n'es pas trop fatigué ? lui soufflé-je à l'oreille.

- Pas pour m'occuper de toi... Mais je pense que demain matin, je ferai la grasse matinée.

- Je valide le programme... souris-je un peu coquine. De toute façon, les affaires sont prêtes, sauf les tiennes, et on ne part qu'en début d'après-midi...

- J'ai bien noté que ce serait un petit avantage. Pour la grasse matinée avec toi.

Il me serre plus contre lui, m'embrasse. Puis nous basculons sur le lit et en profitons grandement.

Alexis

- Hum... Layla ?

- Oui...

Sa voix est douce comme une caresse, contre mon épaule.

- J'apprécie vraiment qu'on ait retrouvé ta chambre, tu sais. Surtout ce matin...

- Je ne suis pas d'accord.

J'ouvre les yeux, la fixe :

- Comment ça ?

Elle se redresse, prend appui sur mes épaules et me rend mon regard :

- Non, je ne suis pas d'accord. As-tu oublié ce que nous avons annoncé le soir de Noël ? sourit-elle un peu coquine.

- Quel rapport ? demandé-je, intrigué.

- Nous avons annoncé que ma maison deviendrait notre maison. Donc ma chambre devient notre chambre.

- Ah oui ! souris-je. Donc je corrige : j'apprécie vraiment qu'on ait retrouvé notre chambre, mon amour.

Son sourire s'élargit et elle m'embrasse. Mes mains remontent dans son dos, puis redescendent dans le creux de ses reins, s'attardent sur ses fesses. Hum... Ces premières heures de vacances commencent merveilleusement bien. D'autant que comme nous avions laissé la chambre à Gabin et Margot, que nous dormions dans le salon, avec les parents de Layla dans la chambre voisine, nous avons évité les câlins. En plus, je partais tôt et Layla était souvent à moitié endormie quand je me levais.

Un timide soleil d'hiver entre par la fenêtre. Il est encore tôt et même si nous avons entendu un peu de bruit en provenance de l'étage, pas question d'émerger trop vite. Et puis, même si je voulais bouger, Layla m'en empêche.

La bonne excuse dont je tiens à profiter totalement.

Mes mains poursuivent leur parcours, remontent jusqu'à sa poitrine, s'attardent sur ses seins ronds et chauds. Layla m'embrasse toujours, son corps se colle au mien. Lorsqu'elle rompt notre baiser, son souffle caresse mon visage, sa plainte accroît mon désir et elle se met à onduler sur moi, impatiente et gourmande. Son regard est magnifique, traversé d'éclats de lumière qui donnent une vive intensité au mauve de ses iris.

- Oh... Alexis... gémit-elle en plantant son regard dans le mien alors qu'elle me prend en elle.

Elle se cambre, son souffle se fait plus court, ses reins se creusent, m'accueillant plus encore en elle. Je la laisse mener notre étreinte à son rythme, m'accordant au profond balancement de ses hanches, aux battements fous de son cœur.

Ses lèvres frôlent les miennes et elle y cueille un baiser alors que nous succombons au plaisir.

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