Chapitre 130

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Layla

Blottie tout contre Alexis, j'entrouvre les yeux. Il fait à peine jour, le soleil n'est pas encore levé. D'ailleurs, le ciel était bien couvert hier, je ne suis pas certaine qu'on voie le soleil ce matin. Je me tourne un peu, lève le visage vers Alexis. Il est réveillé, mais n'a pas bougé. Il me sourit, de ce sourire si doux et si tendre. Ses paillettes se mettent à briller doucement.

Sans un mot, il m'enlace et m'embrasse longuement.

- Bonjour, mon amour. Bien dormi ?

- Je dors toujours bien quand je suis avec toi ! réponds-je. Et toi ?

- De même...

Ses mains descendent lentement dans le bas de mon dos, caressent mes reins, frôlent mes fesses, puis se font plus coquines, plus exploratrices, entre mes cuisses. J'enroule mes bras autour de sa nuque et le fais basculer sur moi. Mes lèvres reprennent les siennes, ma langue s'amuse un moment avec la sienne. Puis ce sont mes mains, à leur tour, qui parcourent ses épaules, son torse.

Sa bouche abandonne la mienne, il se laisse glisser tout le long de moi, me picore de petits baisers, s'attarde sur la pointe de mes seins. Je gémis, me cambre. De longs frissons se dessinent sur ma peau.

- Layla...

Je réponds par une nouvelle plainte.

- ... Regarde-moi...

J'ouvre les yeux, plonge dans ses paillettes dorées, m'y accroche alors qu'il vient en moi. C'est tellement bon ! J'en veux encore et encore...

Et encore.

**

C'est quand même un timide soleil qui glisse un rayon par la fenêtre un peu plus tard. Nous sommes toujours dans la chambre, bien au chaud sous la couette, emboîtés à l'un à l'autre. La main d'Alexis caresse paresseusement le creux de mes reins, la mienne repose sur son cœur.

- Alexis... ?

- Hum ?

- Tu sais... J'ai parlé avec Laurent, cette semaine. J'envisage de plus en plus de travailler au moins la moitié du temps d'ici, depuis Ucel, je veux dire.

- Et... Et c'est possible, pour lui ?

- Oui. Cela ne ferait finalement qu'entériner le fonctionnement actuel. Avec une direction à deux têtes. Lui garderait la mainmise sur tout l'administratif, il aurait un contact privilégié avec les représentants des points de vente à l'étranger. Et moi, je piloterais plutôt la production, ici comme à Libourne. Le cœur du métier, au fond.

Il sourit doucement, sa main me frôle un peu plus.

- Ce serait vraiment... merveilleux, si tu pouvais rester plus longtemps. Et t'organiser pour y parvenir. Ca te ferait moins de fatigue. Là, tu as tenu le coup, chérie, ces derniers mois, aussi parce que tu étais portée par le projet de relance. Mais demain, quand tu seras dans le quotidien, ça pourra être plus pesant, tous ces déplacements.

- Serge va s'organiser aussi. Il m'accompagnera certainement à chaque fois à Libourne, et aussi ici. Je veux dire, pour faire le trajet entre Paris et ici. Une fois que je serai sur place, avec la voiture, je n'ai pas besoin de chauffeur au quotidien. C'est bien différent du stress de la circulation parisienne.

- Oui, bien entendu.

Je garde un petit temps de silence. Mon regard se fait rêveur. La respiration d'Alexis est régulière, je sens son cœur battre sous ma main. Je me redresse finalement, le fixe droit dans les yeux :

- Je voulais... aussi te dire que, dans cette perspective, ça me semble possible qu'on fasse un bébé.

Son regard accroche le mien. Sa main a abandonné le creux de mes reins pour venir effleurer ma nuque, puis frôler ma joue, ma gorge. Et descendre lentement sur mon sein gauche. Avant de se poser sur mon ventre.

- Layla... finit-il par réussir à articuler.

- Et quand le bébé sera là, ce sera ici qu'il vivra. Tout le temps.

Je me penche alors vers lui et l'embrasse longuement.

Alexis

Cette journée m'a rappelé mon tout premier passage aux Auches. Quand, après cette magnifique balade sur le plateau et toute cette découverte pour moi, Layla m'avait invité à rester manger avec elle. Puis que nous avions passé la nuit et toute la journée suivante à faire l'amour. Avant qu'elle ne reparte pour Paris.

Sauf que là, elle ne va pas repartir pour Paris. Pas avant deux semaines au moins. Et que je peux, que je dois même, désormais, me projeter vers ce nouveau visage que va prendre notre quotidien. Elle me l'avait dit : l'organisation mise en place pour le chantier et le démarrage des usines ardéchoises pourrait perdurer. Elle vient de m'en apporter confirmation.

Mais pas seulement. A ces mots me reviennent aussi des propos que Serge m'avait tenus, avant que je ne m'installe. J'ai l'impression que c'est très loin et pourtant... Quand il m'avait appris que le domicile principal de Layla, c'était les Auches. Pas Montussan, pas Boulogne. Dans l'esprit de Layla, sa maison a toujours été celle-ci. C'est donc logique pour elle aussi d'envisager d'y bâtir notre famille. Et d'imaginer de plus en plus précisément désormais que ce désir d'être parents puisse prendre forme.

Et arrondir les siennes...

Mais Serge m'avait aussi fait comprendre qu'elle pourrait avoir besoin de moi, de mon aide, pour prendre certaines décisions, faire certains choix. Exercer à Antraigues, vivre aux Auches, ce sont déjà des éléments qui peuvent être à considérer. Mais ils ne seront peut-être pas suffisants. J'aurai peut-être, aussi, à avancer les miens.

Après son baiser, nous demeurons longtemps à nous fixer. Puis je demande, d'une voix émue :

- Tu y penses vraiment sérieusement, Layla ?

- Oui. Vraiment. Je voudrais... Je voudrais vraiment qu'on le fasse. Cette année.

Puis elle ajoute, parce que je ne dis rien :

- Si tu le veux aussi, bien sûr.

Je souris doucement :

- Bien sûr que je le veux, mon amour. J'en ai même très envie...

Je l'attire à nouveau vers moi et l'embrasse. Puis la fais basculer sur le dos, la recouvre de mon corps.

- Et je vais même te montrer comment j'aimerais le faire...

Un grand sourire lumineux éclaire son visage.

**

- Alexis ?

- Oui ?

Nous avons finalement gagné l'étage. Attablés autour du petit déjeuner, Layla, assise face à moi, savoure son deuxième petit café. Elle ne prend jamais une grande tasse, plutôt deux petites. Histoire de le faire durer un peu et surtout, d'en avoir assez à la température qui lui convient.

- Tu pourrais m'enlever mon stérilet ?

Je la fixe, oubliant de mâcher la bouchée de pain que je viens de prendre. Puis je déglutis et dis :

- Heu... Oui. Oui, c'est un geste que je peux faire. De même qu'en poser un. Je t'avoue que je n'ai pas eu cela à faire souvent... Pas depuis l'internat en dernière année d'études. Alors, ça commence à dater... En retirer, ça m'est arrivé une fois à l'hôpital. Une patiente qui était arrivée avec des saignements importants... Une vraie urgence, pour le coup. Mais... En fait, je préférerais que tu voies un gynéco...

- Il y en a toujours une à Vals, réfléchit Layla. J'étais suivie à Paris, ces derniers temps, même si je n'ai pas fait de contrôle depuis plus d'un an...

- Alors vois si elle peut s'occuper de toi. Après, tu pourras être prise en charge par un des gynéco-obstétriciens d'Aubenas. Pour le suivi de la grossesse, je veux dire.

- Je comprends...

Layla baisse la tête un instant, reprend une gorgée de café. Je tends la main vers elle, caresse son poignet.

- Je préfère vraiment, Layla.

- Je sais, dit-elle en relevant la tête et me souriant. Mais je pensais que juste pour un retrait de stérilet...

- Juste pour un retrait, oui, comme je te dis, je peux le faire. Mais il y a tout le reste... Le suivi dont tu as besoin de toute façon, les conseils. Et ça, je préfère que ce soit un autre professionnel que moi qui s'en occupe. Ce qui ne nous empêche pas d'en discuter ensemble, si tu en ressens le besoin, bien entendu.

- D'accord, fait-elle. Je téléphonerai dès lundi pour avoir un rendez-vous.

Nous finissons notre petit déjeuner. Au-dehors, le temps est froid et un peu humide. Nous décidons d'aller faire quelques courses en voiture, puis de rester à la maison. Demain, il est annoncé un temps plus sec, on pourra envisager une randonnée.

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