47. La révélation.

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Mathis, intrigué, fronce légèrement les sourcils, tout en effleurant distraitement une fleur contre le torse de Yohan, ses doigts frôlant sa peau. Le geste est doux, presque inconscient, mais il suffit à alimenter l’intensité de l’instant. Yohan continue, mais son hésitation est trahie par une voix tremblante :

— Tu te souviens d'notre année de première S ? On n’était plus dans la même classe... Mais malgré tout, on faisait presque toujours le trajet ensemble, sauf le mardi.

— Oui, je m’en rappelle, répond Mathis avec un léger sourire. J’étais tellement déçu qu’on soit séparés. Heureusement qu’en terminale, on a été réunis à nouveau. Mais pourquoi tu m'reparles de ça maintenant ?

Yohan prend une profonde inspiration, comme pour rassembler son courage, ses yeux fuyant un instant le regard de Mathis.

— C’est à propos de ce mardi avant les vacances de Pâques, celui où tu m’avais proposé qu’on se retrouve au parc Léo après mes cours. Je devais te rejoindre… mais il s’est passé quelque chose. Mathis se redresse légèrement, son attention totalement captée.

— Oui, je m’en souviens, tu m’avais dit que tu avais une migraine, et je n’ai pas insisté. Mais je t’avoue que ça m’a un peu déçu de ne pas te voir.

Yohan baisse les yeux, visiblement troublé par le souvenir. Ses mains tremblent légèrement.

— La vérité, c’est que j’avais bien l’intention de venir. J’étais même impatient. J’avais juste raccompagné Manu chez lui après les cours. Et puis, en me dirigeant vers le parc, j’ai croisé Sébastien… Tu t'rappelles, ce pion au lycée, celui qui s'prenait pour un mannequin mais qui était aussi lourd qu’un parpaing ?

Mathis éclate de rire, la tension se relâche un instant.

— Oh que oui, je vois parfaitement ! Tout le monde au lycée avait un avis sur lui, avec ses airs de star de boys band. Mais en réalité, c’était loin d’être un prix Nobel, hein.

Yohan esquisse un sourire, mais ses yeux se font à nouveau plus sérieux, presque graves.

— Bref, il marchait en direction de la Comédie. Tu sais, le grand théâtre près du parc de l’Arboretum. C’était… étrange, en fait. Je ne sais pas pourquoi, mais je l’ai suivi. Mathis le regarde, intrigué, sans comprendre.

— Pourquoi tu l’as suivi ?

Yohan hausse les épaules, son regard évitant celui de Mathis, comme s’il était lui-même surpris de ce qu’il raconte.

— Je ne sais pas… Peut-être la curiosité, ou juste une intuition. Bref… il contourne le bâtiment, s’enfonce dans le parc. Moi, je suis resté en retrait, caché derrière un arbre.

Mathis, captivé, sent une étrange tension monter en lui, sans savoir pourquoi. Il murmure, presque à voix basse :

— Et alors ? Qu’est-ce qu’il a fait ? Yohan baisse encore un peu la voix, comme pour alléger le poids de ce qu’il va dire, mais ses mots sont plus lourds, plus chargés :

— Tu ne vas pas en croire tes oreilles… Là, en plein cœur du parc, il a retrouvé un homme qui semblait l’attendre. Ils ont échangé quelques mots, mais je n’ai pas pu entendre ce qu’ils se disaient. Puis… ils se sont enfoncés dans les bosquets, loin des regards.

Mathis, écarquillant les yeux, sent une bouffée d’incompréhension et de surprise.

— Sérieusement ? Et toi, qu’est-ce que t'as fait ?

Yohan détourne brièvement les yeux, hésitant, avant de reprendre, sa voix devenue presque un murmure :

— Je les ai suivis, bien sûr, mais sans me faire repérer. Je me suis caché dans un petit coin, à l’abri des buissons, pour pouvoir voir sans être vu.

Il s’interrompt, la tension monte d'un cran. Mathis, curieux et nerveux à la fois, le presse de continuer :

— Et ensuite ?

Yohan poursuite, sa voix presque inaudible :

— L’homme a posé son sac au sol… puis il a baissé son pantalon, juste devant Sébastien. Mathis reste sans voix, le souffle coupé, son cœur battant plus vite. Il chuchote, son murmure vibrant de curiosité et de confusion :

— Et après ?

Yohan inspire profondément, visiblement perturbé par le souvenir. Il baisse encore un peu la voix, comme si la scène brûlait encore dans son esprit.

— Je… je ne savais pas quoi faire. Une partie de moi voulait partir, fuir cette situation bizarre. Mais une autre partie… je ne sais pas… c’était comme si mes yeux refusaient de se détourner.

Il se fige un instant, cherchant ses mots. Puis il poursuit, la voix plus basse, comme si chaque mot lui coûtait :

— Sébastien semblait tout donner. Il se laissait faire, sans retenue, mais sans un mot… Seul le son de sa respiration se faisait entendre, et je pouvais presque sentir son plaisir, tellement évident. Et moi, là, caché, j’étais… fasciné. C’était étrange, mais… je ne pouvais pas m’arrêter de regarder.

Le silence tombe comme un voile qui recouvre tout. Le vent dans les feuilles semble se calmer, comme si la nature elle-même retenait son souffle. Les yeux de Mathis se font plus intenses, plus sombres, tandis que Yohan attend, le cœur battant à tout rompre, craignant la réaction de son ami.

Mais Mathis, silencieux, reste figé, ressentant la lourde tension dans l'air. Il n'ose pas interrompre Yohan, qui parle d'une voix basse, presque haletante, comme si chaque mot était une confession difficile à faire. Alors Yohan reprend :

— Plus je les observais, plus cette scène faisait naître en moi quelque chose d'incontrôlable, avoue Yohan, sa voix se brisant légèrement. Un mélange de curiosité… et de désir. Un désir que je n'avais pas vu venir.

Mathis fronce les sourcils, intrigué, mais garde les lèvres scellées, ne voulant pas l'interrompre.

Yohan, son visage empreint de gêne, son souffle s'accélérant, continue, sa voix presque inaudible :

— Alors, presque malgré moi, j'ai vérifié que personne ne pouvait me voir. J'ai… j'ai fait glisser mon pantalon, lentement, pour ne pas me perdre trop vite dans la sensation. Mais… c'était impossible de la retenir. La pression, l'envie, c'était trop fort.

Mathis fronce les sourcils, son cœur battant plus vite à mesure que Yohan se perd dans son propre récit, comme si ce moment vivait encore en lui.

— C'était… j'avais l'impression que chaque fibre de mon corps réclamait plus. Et je n'ai pas pu m'en empêcher, ajoute Yohan d'une voix rauque, comme une confession qui dépasse sa volonté. Une pression dans mon bas-ventre… je me suis laissé aller, doucement. Juste assez pour que ça dure. Juste assez pour que ça me consume lentement.

Mathis, les yeux rivés sur lui, sent son propre corps réagir malgré lui. Il serre les poings, mais ne dit rien.

Yohan, apparemment pris par ses souvenirs, baisse la tête, fuyant encore plus son regard.

— Et là, soudain, un bruit. Un crac sec, comme une branche qui se casse sous le poids de quelque chose. J'ai sursauté. Je n'avais même pas vu qu'on m'observait. C'était… embarrassant.

Yohan ferme les yeux, comme s'il revivait ce moment, puis il reprend d'une voix presque tremblante.

— Un homme est apparu, massif, autoritaire. Avant même que je puisse réagir, il m'a saisi par le col de ma veste et m'a traîné vers les autres, ceux que je regardais… et il a souri, ce sourire cruel, en disant : Regardez ce que le printemps nous a apporté aujourd'hui.

Mathis, pris dans la tension de l'instant, demande malgré lui, une part de lui se rebellant :

— Et toi, qu'est-ce t'as fait ?

Yohan reste silencieux un instant, les yeux clos, puis il murmure, sa voix tremblante, l’air lourd de honte et d’excitation mêlées.

— Je… je n'ai rien fait. Je suis resté là, sans savoir quoi dire. Figé, le pantalon encore baissé. C'était… humiliant... Sébastien… il m'a reconnu, et l'homme m’a maintenu là, fermement, pendant que les autres riaient. Et puis, Sébastien… il m'a sucé au lieu de poursuivre avec son ami… là, au milieu de tout ça. C'était tellement… intense. C'était comme si tout mon corps se vidait de moi, et que tout se concentrait dans cet instant. Il savait… il savait exactement ce qu'il faisait. C'était… c'était impossible de revenir en arrière.

Le silence s’éternise entre eux. Mathis, malgré son dégoût apparent, sent une vague d'émotion sourde, presque contradictoire, remonter en lui. L’air entre eux s’alourdit encore.

Finalement, Mathis brise le silence, sa voix dure mais teintée de quelque chose d'inconnu.

— Et après… ils t'ont laissé ?

Yohan ne répond pas immédiatement. Il garde les yeux baissés, un léger tremblement parcourant son corps alors qu’il murmure, toujours à peine audible :

— Non, pas tout de suite... L'homme que Sébastien avait délaissé pour moi, m'a saisi de sa poigne glacée par les cheveux, ce qui m'arracha un frisson de surprise et de douleur. Je n'avais pas le temps de réagir que l'autre, d'un mouvement fluide, glissa une béquille sous mes genoux, me forçant à plier, me réduisant à sa volonté, comme une poupée de cire entre ses mains. Son ton, autoritaire, trancha l'air lourd : Applique-toi, et surtout, ne pense même pas à mordre. Sans une hésitation, je laissais mes lèvres se poser sur lui, mes mains encore tremblantes, tâtonnant, cherchant sans vraiment désirer ce que je faisais. C'était étrange, irréel, mais mon corps répondait malgré tout à une pulsion qui m'échappait.

Soudain, Sébastien s'avança, se glissant derrière moi, sa voix basse et mesurée m'atteignant dans l'ombre de mes pensées : Ne sois pas timide. Si tu veux que ça fonctionne, tu dois serrer un peu plus, ralentir, varier les mouvements… N’hésite pas à t'aider de ta salive. Je pouvais sentir sa présence, son souffle sur ma nuque, chaque mot m’enserrant plus que la précédente caresse.

— C’est répugnant ! s’écrie Mathis, sa voix brisée.

Mais dans son regard Yohan dicerne l'excitation qui monte en lui.

— Et après ? Qu’est-ce qu’il a fait ensuite ?

— Sébastien s'était glissé derrière moi, sa main enduite d’une pommade froidement douce effleurant ma peau. Un frisson parcourut mon dos lorsqu'il l'amena entre mes fesses, ses doigts dessinaient des cercles réguliers, mais insidieux, lentement, patiemment. Il alternait entre des pressions légères et des mouvements plus fermes, m'amenant à une forme d’acceptation que je n'avais pas demandée, mais qui semblait, contre toute attente, s'infiltrer en moi, doucement, sournoisement. Ses gestes étaient méticuleux, comme s’il prenait un soin presque cruel à m’habituer à sa présence. Par moments, je sentais l’humidité de la pommade se répandre, glissant, facilitant chaque mouvement de sa main, comme un prélude à quelque chose d’encore plus profond.

Contre toute attente, une chaleur insoupçonnée envahit mon ventre. C’était comme une mer calme se transformant en tempête, et dans cette houle, mon corps, bien malgré lui, semblait se relâcher. Sébastien se redressa alors lentement, ses mains glissant le long de mes hanches. Je sentais la douceur de ses paumes, l’autorité de ses gestes, mais aussi une sorte de douceur inattendue, comme si, au milieu de ce chaos, il tentait de m’offrir un refuge, une forme d’ancrage. Son regard pesait sur moi, mais d’une manière différente, presque… douce. Ses mots, susurrés d’une voix calme mais incitante, vinrent s'infiltrer dans mes pensées comme une brume épaisse :

— Continue, tu es sur la bonne voie. Fais-le à ton rythme, je te guide. Laisse-toi aller. Ses encouragements étaient plus forts que tout le reste, et, il m’invitait à une confiance que je n'avais pas. Une confiance dans un moment que je n'avais pas choisi, mais auquel j’étais désormais étrangement lié.

— C’est dingue… Et après ? lance Mathis, sa voix brisée par l’impatience, chaque mot lourd de désir.

L'excitation qui le gagne est évidente, et Yohan voit une petite tâche humide se former sur son cuissard, trahissant la montée de son désir qu'il ne parvient plus à dissimuler.

— Tandis que je poursuivais de sucer cette bite qui m’avait été imposée, l’atmosphère autour de nous se tendait encore. Sébastien, sans un mot, laissa glisser son pantalon, libérant son désir, une forme éclatante, presque irréelle dans la lumière tamisée de l'instant. Ses yeux, fixés sur moi, semblaient sonder un horizon secret qu’il m'invitait à découvrir. D’un geste à la fois délicat et déterminé, il saisit son désir ardent pour l'envelopper d'une capote. Le reste de son corps se rapprocha pour ue son sexe tendu trouve ce chemin que ses mains avaient préparé avec une précision si douce.

La chaleur de son corps, encore humide de l’intimité de l’instant, effleura doucement ma peau. J’eus un frisson tout en sentant son sexe se glisser lentement en moi, une intrusion à la fois intime et implacable. Mes yeux se fermaient presque d'eux-mêmes, alors que je me laissais envahir par cette chaleur nouvelle. Chaque frôlement, chaque mouvement excitait mon désir d'être guider vers l'extase.

Voilà, je t'ai dit, Mathis, c'est ainsi que j’ai perdu mon innocence ce jour-là. Je t’ai raconté pourquoi je ne t’ai pas rejoint ensuite… Et depuis ce moment, un désir brûlant m’envahit, celui de revivre cette union, d’allier cette fois plaisir et émotions avec un partenaire que j'aime. C'est comme ça, je suis gay et follement attiré par mon meilleur ami. Pourquoi la vie est si compliquée pour nous ?

Yohan regarde alors Mathis fixement, ses yeux embués, il attend sa réaction ? Il sait que Mathis pourrait se détourner de lui après cet aveu. Mais il ne veut pas commencer sur des mensonges, des cachotteries. Avec Mathis, il sent que la relation pourrait être si belle, qu'il préfère commencer sans rien lui cacher. Mais pourquoi c'est si long ? Pourquoi Mathis ne dit rien ? Il ne bouge plus... il serre les poings… à quoi pense-t-il ? Yohan est anxieux, il n'en peut plus d'attendre la réaction de Mathis face à ces révélations…

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