La Lettre

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Le soleil vient de se coucher, et dans la petite chambre de bonne, l’atmosphère est toujours aussi feutrée. Claude s'est assis à son bureau, une vieille ardoise devant lui, la craie blanche en main à la lueur de l'unique ampoule de la pièce. L’idée de rédiger une lettre à Monique le hante désormais, mais ce n'est pas une tâche facile. Comment écrire sans paraître trop pressé ? Il a bien vu que Monique est une jeune femme qui mérite d’être traitée avec soin. Pas question de l'effrayer.

Claude se passe une main dans les cheveux et soupire. Son regard glisse autour de lui, parcourant la pièce exiguë de son appartement de chambre de bonne. Les murs, jaunis par le temps, semblent se resserrer, accentuant l’impression d’étouffement. Sur son bureau encombré, des livres de droit et d’économie s’empilent, mêlés à des feuilles où des annotations griffonnées s’étalent sans ordre. Habituellement, il trouve dans ces ouvrages un fil conducteur, une clarté qui l’aide à structurer ses pensées. Mais aujourd’hui, les mots doivent venir de lui, et rien ne sort. Pris par la panne de la feuille blanche, il reste immobile, fixant le vide, comme si une idée pouvait soudain surgir de cet encombrement comme par enchantement.

Il prend la craie et trace les premières lettres sur l’ardoise. Il gribouille, efface, recommence. Son regard se perd sur les lignes vides, comme s'il attend l'inspiration. Après quelques minutes, il se décide enfin à écrire :

"Monique,

Je ne sais pas comment commencer cette lettre, mais il faut que je te dise que ce que j’ai vécu lors de notre rencontre m’a profondément marqué. Je ne m’attendais pas à cela. Tu m’as touché, sans même t’en rendre compte, avec tes idées, ta manière de voir les choses…"

Il s’arrête net. Trop direct. Trop familier. Ce n'est pas ça. Claude sait qu'il doit être plus subtil, mais les mots lui échappent à chaque tentative. Une vague de frustration l'envahit. Il dépose la craie, les sourcils froncés.

Dehors, la rue est déjà plongée dans la pénombre, les bruits de la ville lointains, mais ici, dans cette petite chambre, c'était comme si le monde entier attend qu'il trouve les mots justes.

Soudain, Michel, qui est assis sur son lit, lève les yeux de son livre. Son regard croise celui de Claude et il hausse un sourcil, d’un air moqueur mais compatissant.

— À ce rythme-là, tu vas t'épuiser, Claude. Éteins, s'il te plaît. Ce n'est pas le moment de finir cette lettre. Tu réussiras mieux à trouver tes mots demain, il se fait tard...

Claude regarde son ami, hausse les épaules, puis éteint la lumière en soupirant. Le temps semble s’étirer autour de lui. Il se lève, se passe une main sur le visage et se tourne vers la fenêtre, perdu dans ses pensées. Le reste de la ville continue de vivre sans lui, mais ici, il est seul avec ses hésitations.

— Tu as raison, Michel. murmure-t-il, tout en se dirigeant vers son lit, où il s'allonge en fixant le plafond. Ce n’est pas le moment de forcer les choses. Demain, peut-être.

Il ferme les yeux, espérant que le sommeil l’emportera, et que le matin viendra avec plus de clarté. Mais en attendant, il sait qu’il doit être patient avec lui-même. Ce n'est qu’un début.

Le lendemain, les cours semblent interminables. Entre les calculs complexes et les théories de gestion, Claude lutte pour rester concentré. Pourtant, malgré ses efforts pour se plonger dans ses études, l'image de Monique surgit à chaque instant de répit, comme une douce obsession. La lueur de son regard, l'éclat de son sourire… tout cela occupe son esprit.

En fin de journée, alors qu’il franchit la porte de leur chambre sous les combles, il trouve Michel allongé sur le lit, occupé à découper des articles dans un vieux journal. Le papier, jauni par le temps, bruisse doucement sous ses gestes.

— Alors, t’as avancé ta fameuse lettre, Don Juan ? lance Michel avec un air taquin.

Claude pose son sac près de son lit, retire sa veste d’un geste las, puis s’assied. Il prend l’ardoise, l’examine un moment comme s’il cherche à lire dans sa surface noire les mots qu’il n’arrive pas à écrire. La craie, usée et fragile, attend son tour.

— J’y ai réfléchi toute la journée, murmure t-il. Je veux que ce soit parfait. Je ne peux pas me permettre d’être maladroit sinon autant improviser !

Michel éclate d’un rire léger.

— Tu veux mon avis ? Sois toi-même, ça suffit. Elle a accepté de discuter avec toi une première fois, pas besoin de te compliquer la vie. Dis-lui ce que tu ressens, simplement.

Ces mots résonnent par leur justesse en Claude. Il s’empare de la craie et se penche sur l’ardoise. La blancheur de l’écriture contraste avec le noir mat de la surface.

"Monique,

Depuis notre rencontre, je n’ai cessé de penser à vous. Il y a dans vos paroles une sincérité et une intelligence qui me touchent profondément. Vous parlez avec une clarté rare, une simplicité qui rend tout intéressant. Je crois que je pourrais écouter vos idées pendant des heures sans m’en lasser."

Il s’interrompt, le front plissé, et relit ce qu’il vient de tracer. Michel, curieux, s’approche et jette un œil par-dessus son épaule.

— C’est un bon début, dit-il avec un ton encourageant. Mais peut-être trop formel. T’essaies de lui écrire une dissertation ou quoi ? Ajoute un peu de chaleur.

Claude soupire, efface une partie du texte avec la manche de sa chemise, et recommence.

"Monique,

Il est rare de croiser quelqu’un comme vous. Vous avez une façon de voir le monde qui m’a immédiatement fasciné. Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens un profond respect et une grande envie d’apprendre à vous connaître davantage."

Une fois encore, il hésite. Il pose la craie, réfléchit, puis reprend son écriture.

"Si cela ne vous semble pas trop audacieux, j’aimerais beaucoup vous revoir. Peut-être pour échanger encore, comme nous l’avons fait sur l’île Saint-Louis. Cela me ferait vraiment plaisir, mais seulement si vous le souhaitez."

Il repose la craie, observant le texte d’un air pensif. Michel lit en silence et pose une main sur son épaule.

— Pas mal. Ça, c’est toi. Sincère, mais respectueux. Elle va comprendre que t'es sérieux.

Claude sourit légèrement, rassuré par l’avis de son ami. Pourtant, une petite voix au fond de lui doute encore. Ce n’est pas facile de mettre son cœur à nu, surtout pour quelqu’un comme Monique, qui semble si différente. Mais il se promet de prendre son courage à deux mains, de trouver les mots justes pour lui transmettre ces sentiments.

Demain, il relira encore une fois. Ce n’est pas juste une lettre, c’est un pas vers quelque chose de nouveau. Et il veut que tout soit parfait.

Le lendemain, après une journée encore remplie de cours sur les théories économiques et la gestion des entreprises, Claude se sent épuisé, mais déterminé.

Quand il pousse la porte de la petite pièce mansardée qu’il partage avec Michel, il trouve son ami plongé dans un manuel d’histoire contemporaine, grignotant une tranche de pain sec.

—Alors, Don Juan, prêt pour le deuxième round ? lance Michel avec un sourire amusé, sans lever les yeux de son livre.

Claude, délaissant son sac, s’assied sur le tabouret bancal près de la fenêtre. Les toits de Paris s’étendent devant lui, illuminés par une lune timide. Il pose l’ardoise sur ses genoux et la regarde un instant, comme si elle le défiait de trouver enfin les bons mots.

— Ce n’est pas si simple, murmure-t-il. Je veux qu’elle sente à quel point notre rencontre a compté pour moi, mais… je ne veux pas paraître insistant ou maladroit.

Michel tente encore de le rassurer.

— Écoute, t’es pas en train d’écrire une déclaration d’amour à l’eau de rose. Dis-lui simplement ce que tu ressens, sans en faire des tonnes. Je te connais. T’es un gars bien, elle le verra. C'est évident.

Claude sait que Michel a raison, comme souvent. Il attrape la craie et écrit lentement, réfléchissant à chaque mot.

"Monique,

Depuis notre rencontre, je ressens le besoin de vous écrire, non pour vous troubler, mais pour prolonger un moment que j’ai trouvé précieux. Vous avez cette rare capacité à rendre chaque mot important, chaque échange marquant."

Il s’arrête. C’est un bon début, mais il manque quelque chose. Un frisson de sincérité, peut-être, ou une touche d’audace.

— C’est pas mal, mais… commence Michel, en jetant un coup d’œil à l’ardoise.

— Mais quoi ? C’est trop ? demande Claude.

— Non, c’est bien. Mais… je pense que tu peux aller un peu plus loin. Fais-lui sentir que tu veux vraiment la revoir, pas juste échanger des banalités.

Claude soupire, efface quelques mots et reprend :

"Si vous acceptez, j’aimerais beaucoup que nous nous revoyions. Peut-être simplement pour marcher dans ces rues où nous nous sommes croisés, et pour poursuivre cette conversation qui m’a tant marqué."

Il pose la craie et se recule, observant le texte comme un peintre examine son tableau.

— Alors ? Qu’en penses-tu ? demande-t-il à Michel.

Michel lit lentement.

— C’est mieux. Ça te ressemble. Pas trop, pas trop peu. Juste assez pour qu’elle comprenne tes sentiments.

Claude esquisse un sourire. Il se sent un peu plus confiant, mais sait que la lettre n’est pas encore terminée. La nuit tombe, et la lourdeur de ses paupières commence à lui rappeler que le temps est compté.

— Demain, je la finirai, dit-il, en posant l’ardoise sur la table de chevet.

— Tu dis ça tous les soirs, taquine Michel, avant de retourner à son livre.

Claude s’allonge sur son lit, les pensées tournées vers Monique, et un sourire discret sur les lèvres. Demain sera un autre jour, mais il est déterminé à écrire une lettre digne de celle qui a bouleversé son quotidien.

Ce dernier soir, Claude est bien décidé à terminer sa lettre. La journée a été agitée, remplie de cours et d’interrogations sur l’avenir, mais tout cela s’est estompé dès qu’il a mis un pied dans la chambre mansardée. Michel est absent, parti à la bibliothèque, ce qui laisse à Claude un moment de calme absolu pour trouver ses mots.

Il sort son ardoise, qui porte déjà plusieurs brouillons effacés, et s’installe à la petite table près de la fenêtre. Le ciel, d’un bleu sombre parsemé d’étoiles, semble l’accompagner dans son élan.

"Monique,

Permettez-moi de revenir à ce moment sur l’île Saint-Louis, ce moment simple mais inoubliable où nos chemins se sont croisés. Depuis, je n’ai cessé de penser à cette conversation, à votre regard et à votre façon si particulière d’appréhender le monde. Vous avez quelque chose de rare, une manière de rendre les choses ordinaires tout à fait extraordinaires."

Il s’arrête, inspire profondément, puis continue :

"Si vous le souhaitez, j’aimerais beaucoup prolonger cette rencontre. Peut-être pour une promenade ou un café, comme la dernière fois. Rien de plus qu’un moment simple pour échanger et partager encore un peu de cette complicité naissante. Je comprends que ce soit inattendu, mais sachez que ma démarche est sincère. Je ne cherche qu’à mieux connaître la personne fascinante que j’ai eu la chance de croiser.

En espérant que cette lettre trouvera grâce à vos yeux.

Avec toute ma considération,

Claude Durieux"

Claude relit plusieurs fois, traquant la moindre imperfection. Il efface une expression, en modifie une autre, jusqu’à ce que le tout lui semble enfin juste, fidèle à ce qu’il veut dire.

Lorsque Michel rentre, Claude lui tend l’ardoise avec un mélange de fierté et d’appréhension.

— C’est la version finale. Qu’en penses-tu ? demande-t-il.

Michel lit en silence, secouant la tête à plusieurs reprises. Enfin, il pose l’ardoise et sourit.

— C’est parfait. Ni trop formel, ni trop familier. Elle comprendra que tu es sincère et respectueux. Si elle ne comprend pas ça, c’est qu’elle est aveugle ou insensible.

Claude sourit, soulagé. Il sait qu’il ne pourra pas mieux faire. Maintenant, reste à recopier cette lettre sur un vrai papier et à se rendre à la bibliothèque Sainte Geneviève pour retrouver Monique.

Ce soir-là, alors qu’il éteint la lumière et s’allonge sur son lit, Claude sent une drôle de sérénité l’envahir. Monique est peut-être encore loin, mais cette lettre, ces mots soigneusement choisis, sont une première passerelle entre eux.

Le lendemain, Claude se rend à 18h précises devant la Bibliothèque Sainte-Geneviève, sa lettre soigneusement rédigée et pliée dans la poche intérieure de son veston. En fait, il est très en avance. La lumière dorée du soir baigne la place, et l’air est doux, annonçant le début de l'hiver. Son cœur bat plus vite qu’il ne l’aurait voulu, mais il se force à respirer calmement. Monique arrive peu après, ponctuelle, un léger sourire aux lèvres, ce qui apaise instantanément Claude.

— Bonsoir, Claude. Vous êtes déjà là depuis longtemps ? demande-t-elle.

— Non, je viens d’arriver.

C’est faux, mais il n’allait pas avouer qu’il est arrivé vingt minutes en avance, incapable de contenir son impatience.

Ils entrent brièvement dans la bibliothèque, échangeant quelques mots, mais l’atmosphère silencieuse et studieuse ne se prête pas à de grandes conversations. Finalement, Claude lui propose :

— Et si nous faisions un tour boulevard Saint-Germain ? Il fait encore bon, et ce serait agréable de marcher un peu.

Monique accepte volontiers. Pendant qu’ils déambulent sous les réverbères, leur conversation alterne entre légèreté et sérieux. Claude finit par s’arrêter au coin d’une rue calme, le cœur battant.

— Je dois vous dire quelque chose, mais… promettez de ne pas vous moquer.

Monique hausse un sourcil, intriguée.

— Je vous promets.

Claude sort la lettre et la déplie, hésitant un instant avant d’ajouter :

— Je n’ai pas l’habitude de dire les choses aussi directement, alors j’ai préféré les écrire. Si vous me permettez, j’aimerais vous les lire.

Monique accepte, un sourire doux sur les lèvres. Claude, légèrement tremblant mais déterminé, lit la lettre d’une voix basse et sincère. Chaque mot porte le poids de son émotion et de son honnêteté. Quand il termine, il tend la lettre à Monique.

— C’est pour vous. Je… Je ne savais pas comment mieux vous exprimer ce que je ressens.

Monique accepte le pli avec délicatesse, un peu émue par la sincérité de l’instant.

— Merci, Claude. C’est une très belle attention. Je la relirai à tête reposée, mais je peux déjà vous dire que cela me touche beaucoup.

Ils continuent à marcher un peu, mais il se fait tard. Devant la nécessité de se quitter, Monique, après un instant de réflexion, propose :

— Ce samedi après-midi, si vous êtes libre… retrouvons-nous au même bistrot sur l’île Saint-Louis, à 14h. Cela me ferait plaisir de poursuivre cette conversation.

Claude, incapable de cacher sa joie, acquiesce vivement.

— Avec grand plaisir. Je serai là.

Et sur ces mots, ils se séparent, chacun repartant de son côté avec une émotion douce et chaleureuse au cœur.

Monique entre dans la maison avec un sourire qui n’échappe pas à ses parents adoptifs. Sa mère, assise à la table avec une tasse de tisane, l’accueille d’un regard curieux.

— Alors, ma chérie, cette journée ? Tu sembles radieuse. Qu’est-ce qui t’est arrivé de si bien ? demande-t-elle en posant sa boisson.

Monique dépose son sac à côté de la porte et se laisse tomber sur une chaise. Elle hésite une seconde, mais elle sait qu’elle peut tout leur dire.

— Vous vous souvenez du garçon dont je vous ai parlé la dernière fois ? Claude. Eh bien… je l’ai revu aujourd’hui, à la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Il est venu comme je le lui avais proposé.

Son père, qui lisait tranquillement, pose son journal et la dévisage avec une attention bienveillante.

— Et alors ? Vous avez parlé ? Il ne t’a pas fait attendre, au moins ?

— Oh non, papa. Il était ponctuel, et… Il m’a lu une lettre. Une lettre qu’il avait écrite pour moi. Regardez… Je l’ai ici.

Elle sort la lettre soigneusement pliée de son sac et la pose sur la table. Sa mère s’approche pour la lire, suivie de son père, qui ajuste ses lunettes. Tous deux parcourent les lignes, silencieux.

— Eh bien, c’est une belle écriture, remarque sa mère en souriant. Et les mots sont choisis avec soin. Ce n’est pas un garçon qui dit les choses à la légère.

Son père opine du chef, observant le papier comme s’il pesait chaque mot.

— Le fait qu’il ait pris le temps de mettre ses pensées par écrit… C’est un bon signe. Ça montre qu’il est troublé, mais aussi sincère. Ce n’est pas un beau parleur, ce Claude.

Monique, le rouge aux joues, se sent à la fois rassurée et émue par la réaction de ses parents. Elle leur explique comment il a lu la lettre avec une nervosité touchante, et comment elle a accepté un prochain rendez-vous, ce samedi.

— Nous sommes contents pour toi, dit sa mère en lui tapotant la main. Mais sois prudente. S’il est comme il semble être, alors il comprendra qu’il faut prendre son temps. Et surtout n'en néglige pas tes études.

Monique approuve avec un sourire. Elle se sent soutenue, comprise, et prête à découvrir ce que l’avenir réserve avec Claude.

Claude, quant à lui, referme doucement la porte derrière lui, déposant son manteau usé sur une chaise. Une odeur de soupe aux légumes emplit la pièce exiguë, provenant d’une marmite posée sur un petit réchaud à gaz. Michel, déjà installé sur l’unique table, épluche une pomme de terre tout en surveillant la cuisson.

— Ah, te voilà enfin ! lance Michel, un sourire en coin. Alors, ça y est, tu l’as vue ?

Claude retire ses chaussures et s’assied lourdement sur une chaise. Il fait un mouvement de la tête, un éclat rêveur dans les yeux.

— Oui, je l’ai vue. Et… c’était incroyable. On a parlé, on s’est promenés. Et devine quoi ? Je lui ai lu ma lettre.

Michel pose son couteau et le regarde, surpris.

— T’as osé ? Et alors ? Comment a-t-elle réagi ?

— Encore mieux que je ne l’espérais. Elle m’a écouté sans se moquer. Je crois qu’elle a compris ce que je voulais dire. Enfin, je l’espère.

Michel reprend son épluchage, penchant la tête d’un air approbateur.

— Vous allez vous revoir alors ?

— Oui, samedi après-midi. Au bistrot sur l’île Saint-Louis. À 14h.

Michel est impressionné.

— C'est précis. Pas mal. On dirait que tu t’en sors bien. Allez, passe moi un coup de main maintenant Don Juan.

La soupe est prête. Michel sert deux bols, y ajoutant quelques croûtons rassis qu’ils a récupérés à moindre coût. Les deux amis mangent en silence un moment, chacun plongé dans ses pensées.

— Alors, tu penses que c’est sérieux ? renchérit Michel entre deux cuillerées.

— Je ne sais pas encore, répond Claude. Mais ce que je ressens… c’est vraiment différent. J’ai l’impression de vivre plus intensément à ses côtés. Quand je la vois, mon pouls s'accélère, j'ai une sensation étrange qui m'envahit.

Michel sourit, mais reste prudent.

— Oh là, je crois effectivement que tu es amoureux tout simplement ! Fais gaffe, j'espère que tu ne seras pas déçu … je n'ai pas envie de recoller tes morceaux, ajoute-t-il finalement pour détendre l'atmosphère.

Après le repas, les deux amis nettoient la vaisselle avant de se remettre un peu au travail. Claude ouvre un manuel de gestion. Mais son esprit est ailleurs. Il s’étire, éteint la lumière et se laisse tomber sur son lit. La nuit promet d’être douce, ses rêves remplis du sourire de Monique.

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