Envie insatiable.
Depuis qu’ils s'y sont abandonnés, Mathis et Yohan ne peuvent plus s’arrêter. Depuis qu’ils ont franchi cette frontière invisible entre l’amitié et l’amour, Mathis et Yohan sont liés par un feu qui les consume doucement. Leur passion, aussi brûlante qu’inattendue, les enivre comme une drogue. Chaque jour, elle les pousse irrésistiblement l’un vers l’autre, dans une quête insatiable de ces moments volés à l’ordinaire. Il ne s’agit pas seulement de pulsions physiques, mais d’une connexion profonde, un mélange d’intimité et de découverte qui donne à leurs étreintes une saveur unique.
L’été, avec sa liberté et ses longues journées ensoleillées, devient le cadre idéal pour leur histoire naissante. Chaque jour, leur rituel commence par une simple invitation : une balade à vélo. Les routes qu’ils empruntent, pourtant banales aux yeux des autres, se transforment en chemins vers des jeux interdits. Ils pédalent côte à côte, parfois en silence, leurs regards se croisant furtivement, leurs sourires trahissant leur impatience. Ils pédalent côte à côte jusqu’à s’enfoncer dans la campagne, là où les regards curieux ne les atteignent pas. Là où leur amour peut éclore sans crainte.
Quand ils quittent la ville, c’est comme si le monde s’effaçait derrière eux. La campagne leur offre un anonymat qu’ils chérissent, une protection contre les jugements et les conventions. Dans ces espaces ouverts, où seul le vent dans les arbres ou le bruissement d’un ruisseau leur tient compagnie, ils peuvent enfin s’abandonner à leurs émotions. La nature devient leur complice, une toile de fond infinie pour leurs escapades. Au bord d’une rivière, bercés par le murmure de l’eau, leurs rires se mêlent au chant des oiseaux tandis qu’ils s’allongent dans l’herbe fraîche, leurs corps se rapprochant doucement. Dans les bois, à l’ombre des feuillages, le vent porte leurs confidences, ils savourent la fraîcheur des lieux et la chaleur de leurs étreintes. Au milieu des vignes ou entre les hautes tiges d’un champ de maïs, ils trouvent des refuges où, loin du monde, ils peuvent enfin se laisser aller à leur désir. Chaque rencontre est une nouvelle exploration, chaque baiser la promesse d'un plaisir encore renouvelé.
Chaque lieu a sa magie, et chaque rencontre est une découverte. La fraîcheur de l’herbe sous leurs doigts, la chaleur du soleil sur leur peau, l’intensité des regards qu’ils échangent… Ces moments volés à la réalité leur appartiennent entièrement, et ils les chérissent, conscients de leur valeur. Leur amour est jeune, impatient, et pourtant, dans la sérénité de la nature, il trouve une profondeur qu’ils n’auraient jamais imaginée.
Ainsi, jour après jour, Mathis et Yohan explorent à la fois le monde qui les entoure et les recoins inexplorés de leurs corps à corps. Chacun des kilomètres qu’ils parcourent à vélo les rapproche un peu plus, forgeant une complicité si forte qu’elle semble pouvoir résister à tout.
Leur amour est insatiable. Mathis et Yohan ne peuvent pas rester loin l’un de l’autre trop longtemps. Ce lien est presque viscéral, une pulsion qui leur donne le sentiment d’être vivants comme jamais auparavant. Au delà du désir qui les lie, c’est aussi une communion de leurs âmes qui les unie pleinement.
Pour eux, ces escapades dans la nature sont bien plus qu’un exutoire pour leurs émotions. Elles sont un sanctuaire. Dans le tumulte de leur jeunesse et les incertitudes qui les attendent, la nature est un refuge, un endroit où ils peuvent être eux-mêmes sans crainte de s'abandonner, de se laisser être tout simplement. À travers la multitude de leurs échanges, ils construisent quelque chose de précieux, un lien qui dépasse la simple attirance physique sans la nier toutefois.
Et chaque soir, lorsqu’ils regagnent leur maison respective, une pensée leur revient invariablement : celle de la prochaine balade, du prochain moment où ils pourront se retrouver. Leur passion est une aventure qu’ils écrivent ensemble, une histoire secrète que seuls eux peuvent comprendre. Et dans cette aventure, chaque lieu, chaque instant partagé devient une pierre sur le chemin de leur amour naissant.
Le soleil de ce début de juillet brille fort, et l’atmosphère est chargée d’une énergie particulière. Mathis et Yohan se retrouvent pour faire le chemin vers le lycée, une première depuis l’évolution de leur relation. L’air semble plus lourd entre eux, chaque regard échangé est chargé de ce que la norme leur impose de dissimuler.
Ils marchent côte à côte, mais de plus en plus, le contact physique devient inévitable. Un frôlement de doigts, une pression légère de la main sur l’épaule, chaque geste semble comme une caresse volée. Il y a cette alchimie particulière, subtile mais puissante. Et puis, dans un élan de jeu, l’un d’eux saute soudainement sur le dos de l’autre, l’entourant de ses bras, éclatant de rire. C’est une scène banale pour un regard extérieur : deux amis inséparables qui se chamaillent et s’amusent. Mais pour eux, chaque geste est comme une promesse muette, un secret partagé à l’abri des regards.
Ils continuent ainsi, se lançant dans des rires et des taquineries, mais tout en gardant cette tension qui pulse sous la surface. Le monde extérieur semble s’éloigner, et le lycée qui approche à grands pas n’est qu’un décor flou à côté de ce qu’ils vivent à deux.
Arrivés dans la cour, ils retrouvent leurs camarades, et la routine reprend. Discussions banales, plaisanteries légères sur les vacances à venir, mais tout cela leur semble presque secondaire. L’essentiel est ailleurs, dans les gestes discrets qu’ils échangent, dans les regards qui en disent plus que des mots.
Tout à coup, un silence lourd tombe sur la cour du lycée. Les élèves, suspendus à l'instant, se figent alors que la proviseure, accompagnée de son adjoint et du CPE, sortent des bureaux. Ils s'avancent lentement, et, dans un geste solennel, commencent à coller sur les vitres les fameuses listes des résultats des candidats au bac.
Un frisson parcourt la foule des étudiants qui s'approchent précipitamment des fenêtres, le cœur battant, les yeux rivés sur les feuilles de papier. Chacun cherche frénétiquement son nom, luttant contre la montée d'adrénaline. Puis, l’atmosphère se déchire dans un tourbillon de réactions. Certains éclatent de joie, se sautent dans les bras les uns des autres, déversant une vague de rires et de cris de soulagement. D'autres, désemparés, se tiennent la tête entre les mains, le regard perdu dans le vide. Quelques-uns, l’air grave, se tournent vers leurs camarades avec un léger frémissement d'inquiétude, conscients de la dure épreuve du rattrapage qui les attend.
Les émotions s'entrechoquent dans un mélange d'euphorie et d'anxiété, chacun ayant bien conscience que ce moment, ce verdict, va marquer leur avenir leur ouvrant ou fermant la voie des études.
Mathis et Yohan se tiennent côte à côte, leur regard fixé sur les listes affichées sur les vitres. Il se tienne la main fermement. Ce geste est invisible au milieu de la foule. Leurs yeux balayent fébrilement les noms, cherchant celui qu’ils espèrent voir. Quand enfin, ils aperçoivent leurs noms respectifs et que leurs regards se croisent, l’émotion est trop forte pour la contenir. Un cri de joie s’échappe de leurs lèvres presque simultanément, et sans même un mot de plus, ils se lancent dans une étreinte frénétique, se sautant dans les bras, leurs rires résonnant dans le hall du lycée. Ils ont réussi. Non seulement ils l'ont fait, mais en plus, c’est une mention très bien au bac S.
La complicité entre les deux amis est tellement forte qu’en un simple regard, ils se comprennent. Cette victoire, c’est la leur. L'instant est parfait, la joie pure, et le lien entre eux, plus fort que jamais. Ils se lâchent un moment, se sourient, et en même temps, l'idée de fêter cela germe dans leur esprit. Ce sera une grande soirée, un moment pour marquer ce passage important de leurs vies.
Le chemin du retour est encore plus animé. Ils ne peuvent pas s’arrêter de parler, de rigoler, de se taquiner, savourant ensemble cette réussite tant attendue. Quand ils arrivent chez Yohan, ils sont impatients d’annoncer la nouvelle à ses parents. Ils frappent à la porte, et Yohan accompagné de Mathis, tout sourire, entre dans la pièce en saluant ses parents.
— Alors, les résultats ? demande sa mère, un peu inquiète mais optimiste.
Yohan, sans perdre une seconde, annonce avec un éclat de fierté :
— Mention très bien, Maman, mention très bien !
— Et toi Mathis ?
— Pareil Madame, pareil !
Ses parents, surpris et émus, le serrent dans leurs bras. Son père lui tend alors 300 francs, un geste de félicitations pour son travail et sa réussite.
— Merci Papa, merci Maman. Ce soir je dors chez Mathis, je peux ?
— Tu as bien mérité fiston. Fête bien ce soir, Yohan, mais sois prudent, hein ? lui dit son père avec un clin d’œil.
Ravis, Yohan prend l’argent, remercie chaleureusement ses parents, passe par sa chambre prendre quelques vêtements et sort en courant avec Mathis. Ils se rendent maintenant chez Mathis.
Chez lui, l’atmosphère est tout aussi vibrante, teintée d’une excitation joyeuse. Mathis, souriant, annonce à ses parents ses résultats, tout en glissant ceux de Yohan, et l’émotion ne tarde pas à envahir la pièce. Ses parents l’embrassent tendrement, fiers de la réussite de leur fils. Son père, avec un sourire complice, lui tend aussi 300 francs.
— Profite bien de ta soirée, mais ne rentrer pas trop tard, lui dit sa mère avec un regard bienveillant.
— Très bien, Maman ! Mais avant, on file se préparer dans la salle de bains ! Et... Yohan dort à la maison ce soir, si ça ne pose pas de problème.
Ses parents ne montrent aucune inquiétude. C’est une étape dans la vie de Mathis, et tout semble aller dans la bonne direction. Ils échangent un sourire complice avant de le laisser filer vers la salle de bains avec son ami.
Les deux amis sont dans la salle de bains, leurs gestes un peu plus pressés qu’à l’habitude, comme si l’envie de partager ce moment ensemble était plus forte que tout. Leur complicité est évidente, chaque geste fait écho à une forme de connivence silencieuse qu'ils connaissent bien. Fermant la porte derrière eux à double tour, Mathis et Yohan se retrouvent enfin seuls, dans ce petit espace intime, tout en sachant qu'ils doivent respecter les limites imposées par la situation. Dans la chaleur de la salle de bains, ils se débarrassent de leurs vêtements, pénètrent dans la baignoire, tirent le rideau de douche. L’eau chaude glisse alors sur leur peau, mais au lieu de soulager, elle semble accentuer cette tension entre eux. Mathis, sans pouvoir s’empêcher de sourire, frôle l’épaule de Yohan lorsqu’il lui passe le savon. Un frisson les parcourt tous les deux, léger mais chargé de sens.
Ils se regardent, et même si leurs gestes restent anodins, l’air entre eux semble lourd de cette attirance non verbalisée. Chaque mouvement est une caresse volée, une invitation à plus de proximité. Mais dans un coin de leur esprit, une pensée leur rappelle qu’ils ne sont pas seuls dans l’appartement. Ce petit détail les empêche de céder complètement à la tentation.
Les mains de Mathis et Yohan se croisent, se frôlent, mais ni l'un ni l'autre ne cède à la tentation de se rapprocher davantage. Mathis, sans un mot, prend une serviette et, d’un geste lent et délicat, commence à sécher le corps de Yohan. Chaque mouvement est empreint de douceur, comme si chaque instant devait être savouré pleinement. Parfois, un baiser léger se dépose sur la peau, un simple effleurement qui laisse une trace sur leurs cœurs plus qu’en surface.
À son tour, Yohan prend la serviette pour sécher Mathis. Un geste tendre, empreint de la même attention, du même soin, comme si chaque mouvement renforçait un lien déjà fort. Leur complicité éclate dans leurs rires, mais ils savent que ce n’est pas tout. Ce moment, simple et discret, est l’expression d’une confiance qui s’installe avec chaque petit geste mais c'est aussi l'expression de la frustration de ne pouvoir se donner davantage de plaisir malgré un désir ouvertement affiché.
Une fois les corps secs, une serviette nouée autour de la taille, les deux amis se retrouvent devant le miroir. Ensemble, ils se coiffent, se sèchent les cheveux en disposant méticuleusement chaque mèche. C’est une manière subtile de se séduire encore un peu plus, un peu plus lentement, laissant cette tension palpable entre eux, douce et agréable.
Dans la chambre, l’atmosphère est intime, Mathis et Yohan s’habillent, chacun s’efforçant de ne pas trop se perdre dans les détails de l'autre. Mathis enfile un Levis 501 bleu brut, qui épouse parfaitement ses hanches et met en valeur la musculature discrète de ses jambes, héritée de ses longues heures de vélo. Son corps est sculpté, son torse bien dessiné, une silhouette à la fois fine et athlétique. La chemise blanche qu'il enfile avec soin fait ressortir ses épaules larges et son buste légèrement hâlé, l’expression d’un jeune homme qui, sans effort, incarne l’harmonie parfaite entre force et finesse.
Yohan, qui veut séduire son amant, opte pour un jean écru, qui met en valeur sa silhouette élancée et ses jambes athlétiques. Comme Mathis, ses mouvements sont fluides, et la chemise qu’il enfile accentue la délicatesse de son corps sculpté, du torse musclé aux bras puissants qui témoignent de son engagement dans les sports. Le regard que lui lance Mathis, à la fois admiratif et complice, ne laisse aucun doute sur la beauté de son ami. Yohan sait qu’il est beau, mais c’est dans le regard de Mathis qu'il veut le ressentir encore davantage.
Tout dans cette scène, de leur posture à la manière dont ils enfilent leurs vêtements, souligne la perfection de leur physique. Il s'agit d'un jeu de séduction qu'ils maîtrisent chacun à la perfection.
Mathis et Yohan, après avoir pris congé des parents de Mathis, attendent en toute simplicité l’ascenseur. Dès que les portes s'ouvrent, ils s'y engouffrent. Une fois seuls, ils échangent un baiser silencieux, leurs yeux brillants d'émotion et de complicité.
— Je t'aime mon chéri, tu es le plus beau, murmure Mathis, son regard rempli d'admiration.
— Je t'aime aussi, mais toi aussi tu n'es pas mal du tout, répond Yohan avec un sourire en coin.
L'ascenseur s'arrête brusquement au rez-de-chaussée, les obligeant à reprendre leurs esprits avant de sortir dans la rue. Ils se dirigent alors tranquillement vers le centre-ville, longeant la piste cyclable qui les mène à la rue Libergier. Ils remontent ensuite vers la Cathédrale puis tournent vers le centre. L’air est doux, et le monde semble encore tout juste réveillé, leur offrant une douce illusion de tranquillité. La place d'Erlon est toujours aussi animée, avec des groupes de jeunes qui se retrouvent pour célébrer les résultats des examens. C’est ici qu’ils commencent à être accostés régulièrement.
Dès qu’ils mettent un pied sur la place, plusieurs copains et connaissances les arrêtent pour les féliciter, souvent en leur lançant des compliments ou en les taquinant sur leur apparence.
— Ça va draguer sec ce soir, mesdemoiselles, ces deux-là vont vous faire chavirer !, lance un groupe de copains en riant. Les deux amis se laissent aller à quelques sourires discrets, tout en déclinant poliment les invitations à rejoindre telle ou telle table. Ce n’est pas qu'ils n'apprécient pas leurs amis, mais ce soir-là, leur seule priorité est de passer ce moment ensemble.
Malgré les félicitations, les regards et les propositions de rejoindre d’autres groupes, Mathis et Yohan restent concentrés sur leur propre bonheur. Ils traversent la place, unis par cette complicité qui les rend invincibles. Le tumulte de la place d'Erlon semble s'estomper autour d'eux, et l’unique bruit qui les accompagne est le bourdonnement des voix qui les entourent, comme une douce mélodie de fond.
Ils se dirigent alors vers leur destination favorite : un restaurant cosy, où la chaleur de la patronne et l’odeur des pizzas au feu de bois les attendent. Le dîner sera simple, mais pour eux, ce sera un moment intime et précieux, loin des festivités bruyantes, dans le confort d'un endroit où ils se sentent chez eux.
Leurs pas les mènent lentement mais sûrement vers ce lieu de paix, un îlot au milieu de la folie de la place, où ils peuvent savourer non seulement la victoire de leurs examens, mais aussi celle de leur complicité avouée.
Les deux amis, en entrant dans le restaurant, se voient proposer une table plus intime, située dans un petit coin tranquille. Ce coin, surnommé affectueusement le "couloir des amoureux", est parfait pour deux, et leur permet de rester à l'écart des grandes tables où des groupes sont installés. C’est un espace plus modeste, mais qui semble tout à fait approprié pour eux. Un endroit où ils peuvent savourer leur moment à deux, loin de l’agitation.
L’atmosphère est tamisée, une lumière douce émane des bougies sur chaque table, créant une ambiance chaleureuse et intime. C’est un cadre idéal, presque fait sur mesure pour eux, où leur lien, à la fois discret et profond, semble se renforcer. Ils prennent place, échangeant un sourire complice, savourant ce petit instant avant de jeter un œil à la carte.
Ils trinquent, leurs bras se croisent dans un geste naturel, se retrouvant face à face dans une proximité qui amplifie la tendresse de l'instant. Mathis, toujours avec ce petit sourire en coin, propose un toast.
— À nous, Yohan. À notre réussite, et à nous deux.
Leurs gestes sont étudiés, et, même dans ce simple geste de trinquer, il y a une beauté implicite. En attendant leurs pizzas, Yohan, détendu, se déchausse nonchalamment. Et puis, il a ce geste léger. L’innocence d’un pied qui glisse le long de la jambe de Mathis, une caresse discrète, une invitation sans mot. Mathis, surpris mais ravi, le regarde, un éclat d’amusement dans les yeux. Un regard qui semble lui dire : « Tu n’as pas osé, si ? » Ce défi silencieux entre eux, à la fois innocent et passionné, prouve à quel point leur connexion est profonde.
Les pizzas arrivent finalement, accompagnées du rosé frais, un Chiaretto Bardolino, et le plaisir simple d’un repas partagé entre deux personnes qui se comprennent sans avoir besoin de parler s’empare d’eux. Mathis, curieux de savoir si Yohan apprécie sa pizza, lui pose la question, mais au lieu d’une réponse verbale, Yohan lui tend un morceau, comme un petit rituel d’intimité.
Les gestes deviennent plus que des actes, ce sont des messages déguisés, des promesses faites à travers la simplicité de la nourriture partagée. Mathis, tout en prenant le morceau de pizza, sourit.
— Tu crois qu’on pourrait vivre ça aussi naturellement si quelqu’un qu’on connaît était là, dans ce restaurant ? demande-t-il doucement.
Yohan réfléchit un instant avant de répondre, son regard se perdant brièvement dans le verre de rosé.
— Franchement ? Je pense que non. Enfin… peut-être un ou deux amis proches. Mais les autres ? Ils jugeraient. Même ceux qui se disent "ouverts".
Mathis acquiesce en silence, avant de murmurer :
— Parfois, je me dis que si les gens regardaient vraiment, sans leurs filtres, ils verraient juste… nous. Ce qu’on est. Et je sais qu’ils pourraient être touchés. Mais à la place, ils jugent. Ça me dépasse.
Yohan esquisse un sourire mélancolique.
— Ça, c’est parce qu’ils ne veulent pas comprendre. Ou qu’ils ont peur. L’amour, ça devrait être simple, mais pour eux, ça ne l’est jamais.
Mathis hoche la tête, puis, après un court silence, ajoute :
— Tu imagines si un de nos amis passait là, maintenant, et nous voyait comme ça ?
Yohan fronce légèrement les sourcils, un air sérieux remplaçant son sourire.
— Ce serait un moment de vérité, je suppose. Mais on sait tous les deux qu’on n’est pas encore prêts pour ça.
Mathis soupire doucement, son sourire s'effaçant un instant.
— C’est fou de devoir se cacher pour être tranquille. Et pourtant, c’est vital. Si on veut protéger ce qu’on a…
Yohan pose une main légère sur celle de Mathis, rompant le murmure pesant qui s’était installé.
— Ça viendra, Mathis. Un jour, on vivra tout ça au grand jour, sans peur. Mais en attendant, ici, dans ce petit coin à nous, on reste vigilant, c'est notre secret, c'est déjà pas si mal, non ?
Un sourire revient sur les lèvres de Mathis.
— Oui, t’as raison. À nous deux, et à ce moment.
Ils trinquent doucement, dans un éclat de complicité partagée, savourant cet instant unique qui leur appartient.
Les deux amants, après avoir dégusté leurs pizzas et trinqué à leur réussite, se tournent vers les desserts, l’instant parfait pour prolonger ce moment de douceur et de partage. Mathis, avec un sourire malicieux, se tourne vers le serveur et passe la commande :
— Je prendrai un chocolat liégeois, s’il vous plaît, avec beaucoup de chantilly, si possible.
Yohan, quant à lui, ajoute dans la même lignée :
— Et pour moi, une coupe champenoise, bien arrosée, s'il vous plaît.
Le serveur acquiesce et s’éloigne, tandis que Mathis et Yohan poursuivent leur échange. Les desserts arrivent un peu plus tard, aussi élégants que délicieux. Le chocolat liégeois de Mathis est une tentation, avec sa glace au chocolat, surmontée de chantilly légère, le tout arrosé de chocolat chaud fondu qui se répand lentement sur la glace. C’est un vrai moment de plaisir pour ses papilles.
De l’autre côté, la coupe champenoise de Yohan est tout aussi séduisante, avec sa glace au champagne crémeuse, et le marc de champagne qui l’enrobe délicatement, ajoutant une touche de sophistication à l’ensemble.
Ils commencent à déguster, chacun savourant à son rythme, mais rapidement, l’envie de partager se fait sentir. Mathis prend une cuillère de son chocolat liégeois et la tend à Yohan, un sourire complice aux lèvres. Yohan fait de même, offrant une cuillère de sa coupe champenoise à Mathis. L'adrénaline les submergent dans cet instant où ils prennent le risque d'être démasqués.
Dans chaque bouchée, dans chaque geste, leur amour s’exprime. Il n’y a pas de précipitation mais une certaine forme de courage à dépasser leur crainte commune. Ils goûtent, se font goûter, et dans ce simple acte, ils se disent des choses sans en avoir besoin de mots. Légèrement grisé par l'ambiance et le vin, les desserts ont pris une tournure plus intime. Malgré leurs inquiétudes, ils ont osé se laisser aller un un petit jeu excitant. Si le monde extérieur pouvait voir ce spectacle, il n’y aurait aucun doute : l’amour entre Mathis et Yohan, dans sa forme la plus pure et la plus simple, est un véritable enchantement.
Après avoir dégusté leurs desserts et savouré chaque instant de leur soirée, Mathis et Yohan se lèvent, décidés à ne pas laisser cette belle nuit se terminer trop vite. Ils se dirigent vers le comptoir pour régler l’addition, un dernier échange avec la patronne qui, bien que débordée par l’effervescence de la soirée, leur adresse un sourire chaleureux.
— Merci beaucoup, à bientôt, leur dit-elle, tout en s’excusant pour la course effrénée de la soirée.
Mathis et Yohan sortent sur la place, et une fois dehors, ils sont accueillis par la douce nuit d'un soir de juillet. La chaleur de la journée s’est dissipée, laissant place à une soirée agréable, avec 22°C qui apportent une brise légère et douce. L’air est parfait, un peu frais, mais pas trop. Le ciel est dégagé, parsemé d’étoiles, et tout semble calme, comme suspendu.
Ils commencent leur balade en empruntant la place d'Erlon jusqu'aux promenades. L’atmosphère est tranquille, et ils savourent la beauté de la nuit qui se dévoile devant eux. La lumière des réverbères, qui éclaire faiblement leur chemin, crée une ambiance intime et douce autour d’eux.
Ils descendent tranquillement les promenades, longeant les allées bordées d’arbres, jusqu’à ce qu’ils rejoignent le canal. Là, dans cet endroit plus calme et isolé, ils se rapprochent de plus en plus. Yohan glisse sa main dans celle de Mathis, un geste simple, mais tellement chargé de sens et qu'ils ne peuvent s'autoriser en d'autres circonstances. Ils s'arrêtent un instant, échangeant un regard. Le contact de leurs mains, chaud et doux, fait naître une sensation de bien-être immédiat. L’alcool, léger mais suffisant, a un effet apaisant sur leurs barrières d'autant que happé par la pénombre, ils ne risquent pas d'être découverts.
Arrivés dans une zone encore plus isolée du canal, loin des regards, dans l’obscurité douce des coins moins éclairés, ils se rapprochent encore. Mathis prend l’initiative, un geste doux mais sûr, et Yohan, tout sourire, le suit sans hésiter. Ils s’enlacent, se retrouvant dans un câlin qui crée comme une enveloppe chaleureuse, une protection du monde extérieur. Puis leurs visages se rapprochent et leurs lèvres s'abandonnent à un baiser tendre, profond, interminable, comme s’ils cherchaient à rattraper tous ceux auxquels ils avaient dû renoncer depuis le début de la soirée.
Ce baiser est si doux qu’il apaise leur soif, déposant un pansement sur leurs blessures, celles nées de la frustration de ne pas pouvoir se laisser aller à l’insouciance, de ne pas vivre pleinement l’intensité du désir et de l’amour naissant. Il est discret, et pourtant, il emplit tout l’espace autour d’eux. La sensation d’être ensemble qu’il génère les revigore, effaçant les traces de leur retenue imposée par les dogmes sociaux.
Ils restent là des minutes entières, profitant à cent pour cent de cette étreinte délicieuse, se perdant dans ce baiser et dans la sensation de la nuit qui les enveloppe. Quand ils se séparent enfin, leurs visages irradient de bonheur, et dans leurs yeux, tout est dit. Le monde extérieur peut bien continuer de tourner, mais pour Mathis et Yohan, cette nuit leur ouvre des portes interdites. Et, pour eux, c'est tellement inestimable, ce moment si rare et précieux, qu'il n’y a rien d’autre à souhaiter que d’être là, ensemble, dans cette douce nuit de juillet, à savourer des plaisirs que seule l’obscurité leur permet de goûter, à l’abri des regards et du jugement du monde extérieur.
Le silence est soudainement brisé par les mots de Mathis, qui les prononce avec une sincérité brûlante.
— J'ai envie de toi, lance-t-il à Yohan, le regard plongé dans le sien, une lueur si intense dans les yeux.
Yohan, touché, comprend immédiatement. Ce n’est pas juste une question de désir, c'est bien plus, c'est un besoin de se rapprocher, de profiter du voile que la nuit dépose sur eux.
— Moi aussi, tu n'imagines pas à quel point. Puis, après un bref silence, il ajoute, plus bas : Viens, suis moi.
Alors ils quittent cet endroit désert, encore trop exposé, pour s’enfoncer dans l’intimité du bois, en direction de la Vesle. Main dans la main, ils s’avancent vers la lisière du parc, là où les ombres des arbres tissent un abri naturel. Mathis se laisse guider, aveugle à tout sauf à Yohan. Il sait qu’il est emmené là où il désire être le plus au monde, dans cet espace où leurs corps offriront et recevront un plaisir aussi intense que partagé. Se frayant un chemin à travers les sentiers de terre, bordés de végétation dense, ils parviennent enfin près d’un banc, simple et silencieux, mais offrant le support nécessaire à ce qu’ils s’apprêtent à accomplir.
— Que penses tu de ce lieu ?, demande Yohan.
— Parfait, alors qu'attends-tu ?
Les voix des deux amis se taisent alors que Mathis, en proie à un désir irrépressible, attire Yohan contre lui. Leurs corps se heurtent avec une force nouvelle, et leurs respirations s'accélèrent, brûlantes et frénétiques. Les lèvres se cherchent, se saisissent, caressant, palpant, comme si elles cherchaient à se fondre l’une dans l’autre, à combler une attente qui dure depuis trop longtemps. Dans ce baiser enflammé, les frontières entre eux disparaissent, emportées par l’intensité de ce qu’ils ont tant désiré, si longtemps retenu. Leurs mains cherchent à augmenter encore la ferveur déchaînée de ce baiser. Elles explorent la peau de l'autre avec urgence, traçant des chemins de feu, impatientes de révéler tout ce qui est resté en suspens, dissimulé dans les silences et les regards. Rien n'existe en dehors de cette étreinte, de cette fusion, tout ce qu'ils ont retenu éclate enfin dans une ivresse inaltérable.
Loin des regards, ils peuvent enfin se permettre d'être eux-mêmes, de s’abandonner à ce désir qui les consume, et à cette connexion profonde qui les lie bien au-delà des mots.
Mathis, toujours plus attiré par la proximité de Yohan, défait rapidement quelques boutons de sa chemise, son regard se noyant dans celui de son compagnon. Une envie irrésistible monte en eux, chargée d’une tension électrique et enivrante. Alors, Mathis, le regard empreint de désir et d’amour, se penche lentement vers Yohan. Ses lèvres explorent son cou, y déposant un baiser brûlant qui fait frissonner Yohan d’extase. Elles glissent ensuite le long de sa peau, suivant la courbe de son cou, puis son torse, chaque baiser intensifiant l’excitation qui les dévore. Conscient de l’effet qu’il produit, il s’attarde sur ses tétons, durcis par l’appétit et le délice éveillés sous l’emprise envoûtante de son partenaire. Mathis poursuit son dessin, s'accroupissant légèrement devant Yohan. Il relève délicatement la tête, plongeant son regard dans le sien, un regard qui en dit long, comme une invitation à s'aventurer plus loin : 'tu es prêt...' comme s'il attendait presque une réponse tacite, une approbation avant de se laisser emporter davantage vers des lieux de plaisir inexplorés.Yohan capte l’intensité de Mathis si facilement qu’il ferme les yeux, s’abandonnant à l’instant. Tandis qu'il défait lentement les boutons de son jean, il répond tacitement à la demande silencieuse de son compagnon. Comme un écho de l’émotion croissante entre eux, chaque geste, chaque regard semble se concentrer sur cette connexion intime et électrisante, ce simple échange qui, dans sa puissance, les unit et les transporte dans ce lieu intime et particulier. Yohan lâche son jean qui glisse doucement le long de ses jambes jusqu'à ses chevilles. Les lèvres de Mathis se posent sur le bas ventre de Yohan, une chaleur discrète se diffusant à travers le tissu du boxer. Lentement, il glisse vers le creux de l'aine en tirant sur le boxer pour révéler l'objet de son désir, effleurant chaque parcelle de peau avec une tendresse précieuse, chaque mouvement étant un mélange de désir et de douceur. Puis enivré par le parfum musqué de Yohan. Il accélère le rythme, laissant libre cours à ses pulsions les plus instinctives. Le contact est marqué, témoignant de l'urgence de répondre à un désir trop longtemps enfoui ce qui éveille immédiatement une onde de frissons qui parcourt le corps de Yohan. Son boxer a rejoint son jean et son désir, tendu plus que jamais vers les étoiles, s'offre alors à Mathis. Il s'en saisit d'une main, chaque contact allumant une étincelle entre eux. Il le dévore avec une faim insatiable, avide de savourer ce plaisir intense. Yohan laisse échapper un rugissement de plaisir, encourageant Mathis à poursuivre encore plus loin. Il resserre l'étreinte de sa bouche sur le sexe de Yohan, intensifiant encore ses va-et-vient. Yohan, incapable de se contenir, laisse échapper un gémissement profond, presque un cri primal étouffé, un témoignage de sa gratitude et de son extase. C'est un son profond, un râle de plaisir qui résonne comme un écho à ses gestes. Ses yeux se ferment légèrement, et son corps se tend pour exprimer à son tour toute la sensation qui l'envahit. C'est une réponse muette, une manière de lui signifier que chaque mouvement éveille en lui un plaisir profond et partagé. Mathis se nourrit de ce son envoûtant, chaque vibration aiguisant son désir et faisant monter en lui une vague de plaisir irrésistible. Ses lèvres glissent rapidement au rythme de ces mouvements, avant que sa langue ne s'étire lentement, explorant chaque contour avec une attention pleine de passion. Les sons émis par Yohan préviennent d'une montée irrépressible. Mais Mathis reste sourd à tout, tant il veut partager l'intensité de ce moment. Mathis sent sa gorge envahie par le flot de jouissance de Yohan. Il ralentit alors le geste, savourant chaque décharge du plaisir de son ami, se délectant de chaque goutte jusqu'à la dernière. Mathis remonte doucement le boxer puis le pantalon de Yohan, le reboutonne avec soin, avant de se relever pour l’embrasser profondément, offrant ainsi le partage du goût du désir assouvi. Yohan se penche doucement vers lui, murmurant à son oreille avec une tendresse infinie :
— Je ne te savais pas si … comment dire ... gourmand... tu me bluffes... incroyable... c'était... si bon... je veux te remercier...
— Alors, ne perdons pas de temps et rentrons... je ... je... t'aime.
Mathis empoigne la main de Yohan, entrelaçant ses doigts aux siens comme pour sceller leur lien dans ce geste auquel il donne tant de sens. Un sourire malicieux éclaire son visage alors qu’il l’entraîne soudainement, l’incitant à courir presque à perdre haleine pour rejoindre au plus vite l’immeuble. Le souffle court, ils ralentissent en arrivant au pont Fléchambault, le traversant dans un silence ponctué de rires étouffés et de regards échangés.
Au milieu du pont enjambant le canal, baigné par la lueur dorée d’un réverbère solitaire, Mathis scrute les alentours, s’assurant qu’à cette heure tardive, le lieu est désert. Soudain, d’un geste impétueux, il saisit Yohan et le fait pivoter brusquement pour le ramener face à lui.
— J’en ai toujours rêvé. Un tel lieu, comme dans un film, comme tout à chacun le ferait. Embrasse-moi, dit-il en fermant les yeux.
— Tes vœux sont des ordres, Mathis...
Yohan l'embrasse alors tendrement, chaque baiser un mélange de douceur et de ferveur, le poussant en arrière. Mathis, buttant contre le parapet, s'assoit sur le rebord en pierre, et Yohan, enserré dans ses bras et entre ses cuisses, lui offre enfin ce baiser qu’ils avaient tous deux imaginé mille fois. Ils ponctuent ce délicieux moment de savoureux et sincères « je t'aime » échangés, avant de reprendre leur chemin.
Une fois de l’autre côté, l’urgence les reprend, et ils filent jusqu’à l’entrée de l’immeuble de Mathis. Avec une prudence retrouvée, ils montent les marches à pas de loup, attentifs à ne réveiller personne dans la quiétude nocturne. La porte de l’appartement se referme doucement derrière eux, et, dans ce silence complice, ils rejoignent la chambre de Mathis, le cœur battant et les regards déjà brûlants de promesses.
Dans la pénombre de la chambre, leurs vêtements tombent en silence, abandonnés au sol dans un désordre complice. Ils se glissent sous les draps avec une douceur presque instinctive, leurs corps cherchant à retrouver cette connexion interrompue plus tôt.
Mathis, brisant le silence, murmure avec une tendresse taquine :
— À toi de … me remercier … puisque tu semblais y tenir.
Son regard brillant d’un mélange d’attente et de confiance, il attend la réponse de Yohan.
Yohan réagit aussitôt à ces mots et commence à mouvoir son corps avec habileté, le frottant doucement contre celui de son amant. La chaleur de leurs peaux nues se mêle dans une caresse prolongée, chaque mouvement de Yohan révélant son désir et son intention. Il cherche à prolonger l’intensité de ce moment, à faire naître une nouvelle vague de plaisir tout en laissant à Mathis le temps de savourer chaque frisson qu'il fait naître.
Les lèvres de Mathis s’entrouvrent, mais Yohan les fait taire avec un baiser. Leurs corps s’embrasent sous l’effet d’un désir irrépressible.
— Tu veux ça, hein ?, souffle Yohan, sa voix vibrante d’envie.
Mathis, les yeux fermés, sourit et répond dans un souffle :
— Tu sais que oui…
Ils échangent un baiser encore plus profond, un mélange de passion et de délicatesse, un appel à revivre encore et encore. Leurs corps s’embrasent sous cette chaleur partagée. Chaque geste, chaque frisson ravive les ardeurs enfouies au plus profond d’eux, les plongeant dans une union où les mots s’effacent, remplacés par l’éloquence de leurs étreintes.
Yohan, positionné juste au-dessus du corps allongé de Mathis, pivote doucement, s’inversant pour faire face au désir brûlant de son amant, tout en offrant le sien en retour pour répondre à son appétit.
— Là, c’est à moi de te montrer... murmure Yohan, sa voix vibrante d’envie.
Mathis fixe intensément cet organe qui l'appelle.
— Pas question... je ne résiste pas à l'envie de te dévorer.
L'excitation, déjà intense, devient presque insoutenable, tandis qu'ils s'emparent chacun du désir de l'autre, de ce membre si doux et exquis...
Chaque geste devient plus marqué, chaque sensation se renforce par la réciprocité de leurs corps en quête d'intensité. Ils s'abandonnent totalement à cet échange, freinant légèrement leur ardeur, comme pour demander à prolonger cet instant de plaisir partagé, intime et délicieux. Les mouvements sont mesurés, chaque caresse semble durer une éternité, l'éloquence de leurs corps faisant écho à leurs désirs croissants.
Dans l’obscurité, où la vue cède sa place, les autres sens prennent le relais, s’éveillant avec une acuité nouvelle. Le moindre souffle devient un murmure vibrant, chaque parfum s’imprègne d’une profondeur enivrante. La chaleur d’une peau, la douceur d’un contact, le goût d’un baiser volé : tout semble amplifié.
Les râles étouffés trahissent la montée du désir, soigneusement contenus pour préserver le silence de la nuit et ne pas éveiller les parents.
— Plus… je veux… encore plus… en es-tu capable ? murmure Mathis, un défi subtil dans la voix.
— Tu me fais… confiance ? répond Yohan, calme et assuré, sa voix vibrant d'une douce autorité. Il n'attend même pas de réponse...
Puis, avec une tendresse qui ne laisse place à aucun doute, il ajoute :
— Laisse-toi faire, je vais te guider.
Ses mots, prononcés dans l'obscurité, résonnent comme une invitation à se laisser emporter, à s'abandonner totalement à son partenaire...
Yohan laisse échapper un souffle profond, tentant de dompter l'élan brûlant qui le traverse. Préparant avec soin le moment où Mathis pourra l'envahir, il humidifie ses doigts, les posant délicatement à l'endroit précis où il désire accueillir son amant, prêt à lui offrir un plaisir aussi inoubliable que total... Là, il saisit doucement l'ardeur de Mathis, se positionnant juste où il faut pour le recevoir. Mathis reste immobile, retenant son souffle, tandis que Yohan descend lentement, se laissant pénétrer avec douceur. Mathis est submergé par l'intensité de la sensation qui l'envahit, il en ressent chaque millimètre au fur et à mesure que Yohan fond sur lui, chaque avancée accentuant la chaleur et la profondeur de l'étreinte qui se resserre lentement autour de son sexe. Yohan lui murmure alors :
— Ces remerciements sont-ils… vraiment à la hauteur ? demande Yohan, d'une voix sensuelle.
— C’est au-delà de tout ce que j’aurais imaginé... murmure Mathis, presque hors d’haleine, ses yeux brillants de désir, conscient de l’ampleur à venir.
— Alors, accroche-toi … je commence à peine… lui répond Yohan d'une voix rauque.
Il débute alors des mouvements de va-et-vient, se cambrant en arrière, ses mains posées fermement sur les épaules de Mathis. Les gémissements étouffés de Mathis trahissent l'extase qui l'envahit, chaque émission tremblante témoignant de la montée de plaisir. Conscient que l’extase ne tardera pas, il guide la main de son amant, l’incitant à l’aider à atteindre le sommet. Ensemble, dans un exercice synchronisé d'aller-retours savoureux, ils se donnent du plaisir, ralentissant pour contenir l'extase pour un balancement passionné de plus, puis reprenant encore plus sauvagement, essayant ainsi d'atteindre des sommets encore jamais découverts… Mathis retient un cri, sentant son plaisir l'envahir tandis qu'il se déverse en Yohan. Il accélère alors le rythme, ses mains se mouvant avec une urgence nouvelle, guidant Yohan pour qu'il le rejoigne dans cette houle de désir. Yohan, pris dans la vague, explose en même temps, répondant à l’appel de l'extase de Mathis.
Dans un mouvement lent et maîtrisé, Yohan se penche en arrière, ses jambes toujours repliées, avant de trouver un nouvel équilibre, allongé sur le corps de son amant. Mathis, son souffle erratique, fait glisser ses lèvres le long de la peau de Yohan, mordillant doucement le lobe de son oreille, avant de lui souffler quelques mots suaves, emplis de désir :
— Tu crois qu'on est vraiment quittes ? car je n'ai jamais ressenti quelque chose d’aussi fort. Si je m'écoutais, je te demanderais de recommencer encore et encore.
Yohan lui répond d’un ton engageant :
— Qu’est-ce qui t’en empêche alors ?
Mathis ressent ces mots comme un appel et se laisse aller dans l’obscurité, ses mains effleurant avec une délicatesse presque timide le corps de Yohan, comme s'il cherchait à vérifier la vérité de ses désirs, le frôlant avec une impatience contenue...
— Qu'est-ce qui m'en empêche ? murmure-t-il, sa voix basse, chaude, presque vibrante de désir. … Hummm… quelle est la bonne réponse… rien… je crois.
Yohan, sentant l’intensité de Mathis monter, laisse échapper un léger rire, sa main effleurant doucement les cheveux de son amant, une caresse furtive, comme un défi, dans l’obscurité.
— Bonne réponse… alors laisse-toi aller... on a tout le temps...
Yohan se redresse alors lentement pour se libérer. Puis il s’allonge contre Mathis, leur peau se frôlant à peine, et dans le noir, sa main se pose sur lui, guidant Mathis vers un baiser langoureux, leurs langues s’enroulant avec une lenteur délibérée. La chaleur de l'instant se fait plus tangible à chaque caresse, plus insistante. Puis, doucement, il laisse ses lèvres effleurer celles de Mathis, d'abord légers, presque fugaces, avant que la suite des baisers ne se fasse plus ardente, leurs lèvres pressées dans des échanges désireux et bruyants, remplissant l’intimité de la chambre d'une douce vibration.
Yohan guide avec soin Mathis pour qu’il se tourne sur le côté, adoptant une position presque fœtale. Leurs corps s'ajustent naturellement, et Yohan se presse contre lui, couvrant son cou de baisers brûlants. Sa main explore avec une attention experte, préparant délicatement Mathis à l’accueillir, ses doigts humidifiés revenant régulièrement à ses lèvres pour rendre chaque geste fluide et doux. Lorsqu’un soupir de plaisir s’échappe des lèvres de son compagnon, il sait qu’il est prêt. Glissant un bras pour relever sa jambe, il murmure à son oreille :
— Guide-moi…
Mathis, frissonnant à ces mots, ressent une chaleur douce chercher son chemin dans l’ombre. Il l’accompagne avec une tendresse confiante, laissant échapper un gémissement profond qui traduit l’intensité montante de son plaisir, tandis que Yohan se fond en lui avec une lenteur savoureuse.
Yohan commence à se mouvoir, ses hanches imprimant un rythme lent et profond, tandis que ses mains explorent le torse de Mathis. Ses doigts s’attardent sur les points sensibles, taquinant ses tétons, effleurant ses hanches, avant de descendre pour envelopper son sexe, amplifiant chaque sensation. Les frissons et les soupirs qui en résultent trahissent un plaisir qui monte encore.
Sentant l’appel brûlant de son amant, Mathis se tourne lentement sur le dos, offrant son corps avec une confiance totale. Yohan s’enfonce encore plus profondément, une intensité nouvelle dans ses mouvements.
— Approche…, murmure Mathis, sa voix haletante, fracturée par le désir. Embrasse-moi… J’ai besoin… de toi… encore plus…
Yohan répond à cet appel en capturant ses lèvres, un baiser vorace qui avale les mots et les transforme en sensations. Leurs cris, étouffés dans cette union, résonnent en vibrations intimes, se diffusant dans leurs corps enlacés. Chaque son émis par l’un semble trouver son écho dans l’autre, un murmure vibrant qui les lie encore plus profondément.
Leurs mouvements s’intensifient, et leur rythme, emporté par une passion déchaînée, franchit encore une étape. Le baiser s’alimente de cette fièvre, leurs râles étouffés amplifiant leur plaisir mutuel. L’onde de leurs voix se mêle, emplissant l’espace d’une résonance unique, un mélange de plaisir brut et de tendresse infinie.
À l’apogée de leur union, leurs corps se tendent à l’unisson, laissant jaillir une jouissance irrépressible. Les dernières vagues de leur plaisir se prolongent en quelques spasmes délicieusement incontrôlables, scellant cet instant d’une intensité unique.
Ils restent là, immobiles dans cette étreinte douce et profonde, leurs cœurs battant à l’unisson. Dans le silence de la nuit, ils savourent la plénitude du moment, cette complicité totale qui les unit. Leurs corps encore frémissants, ils s’effleurent lentement, leurs gestes empreints d’une tendresse infinie. Les lèvres de Mathis retrouvent celles de Yohan dans un baiser doux et prolongé, un dernier murmure de cette extase partagée.
— Tu es incroyable…, murmure Mathis, profondément satisfait.
Yohan, les yeux mi-clos, effleure la joue de Mathis avec une douceur infinie.
— Tu sais, je pourrais te dire la même chose…, mais j'ai peur que tu m'en demandes toujours plus…
— Chiche…?
— Rhoooo, tu n'es pas sérieux… Je suis vidé.
— T'inquiète, je te taquinais juste… pour mon plaisir.
Yohan lui saute dessus et le frappe avec son oreiller.
— Chhu… uu… tt… dit-il en riant doucement, mais d'une manière contenue. On va réveiller tout le monde…arrête… pitié… pardon… termine-t-il en éclatant de rire, une main sur sa bouche pour étouffer ses éclats joyeux, savourant ce moment léger partagé avec Yohan.
Mathis, un sourire discret aux lèvres, caresse tendrement le bras de Yohan avant de déposer un baiser léger sur sa joue. Il allume sa lampe de chevet, la tamisant avec un t-shirt pour éviter que la lumière ne l’agresse.
— C’est fou, tu es encore plus beau que dans mon souvenir…
— C’est toi, cet amour dont tu m’inondes qui t’empêche de voir clair…
— N’importe quoi, je sais ce que je vois. J’ai de la chance, tu es si… parfait.
— L’amour te rend décidément gaga, mon chéri…
— Exact, gaga de toi, d’ailleurs…
— Ha, non, arrête, je te vois venir, comme le nez au milieu de la figure.
— Juste un petit baiser, là, dit-il en désignant du doigt le sexe de son amant.
— Avec toi, un petit, ça n’existe pas…
— P'tet bien, mais j'en vois un qui aimerait te dire deux mots, plaisante-t-il en désignant son sexe qui se tend lentement.
— Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je me fais avoir… Allez, fais-toi plaisir… mon amour.
Mathis se jette sur lui, et dans la douce lumière tamisée, chaque geste semble gagner en intensité. Il se concentre sur ses mouvements, fixant Yohan dans les yeux avec une telle intensité qu'aucun doute ne subsiste. C'est immédiat, presque surnaturel : Yohan retrouve une énergie qu'il pensait avoir laissée derrière lui après leur dernière extase.
— Et si… dit Mathis, sa voix plus douce, presque timide, on recommençait, mais cette fois… doucement ? Sans se presser… juste pour sentir chaque instant… chaque frisson. Je veux te redécouvrir, encore et encore.
D'abord, Yohan fronce légèrement les sourcils :
— Je le savais, tu ne te contenterais pas d'un p'tit baiser...
Puis un sourire éclaire son visage. Il répond dans un murmure presque imperceptible :
— Comment résister… je suis prêt à tout… tant que c’est avec toi...
Mathis, sans attendre, glisse ses mains dans les cheveux de Yohan, l'attirant doucement vers lui pour l'embrasser. Un baiser tendre, puis plus langoureux, leurs langues se frôlant lentement. Les sensations s’intensifient, mais tout est lent pour respecter la direction que Mathis a choisie. Ils prennent le temps de se savourer, de redécouvrir chaque frôlement.
Mathis murmure alors, entre deux baisers :
— Je t'aime, te voir dans ce moment est encore plus savoureux…
Yohan, avec une douceur infinie, se tient à nouveau sur ses genoux, à califourchon sur Mathis, et, dans cette lumière tamisée, il lui fait face cette fois pour voir comment le plaisir se traduit dans ses traits… comment il le rend beau… fragile… si désirable…
Il essuie alors de ses doigts les traces des effluves précédentes de Mathis encore chaudes qui sont sur son ventre et s'en sert pour se préparer. Alors, il guide Mathis dans cette nouvelle exploration du plaisir.
Ils sont si expressifs que ni l'un ni l'autre ne peut détacher son regard du visage de l'autre. Ils veulent voir chaque nuance du plaisir qui se dessine, se succédant à chaque mouvement de hanches de Yohan.
Leurs corps s’unissent de nouveau, cette fois, ils se laissent emporter par la lenteur du moment. Les gestes sont mesurés, les soupirs maîtrisés, mais les regards sont brûlants. Mathis voudrait fermer les yeux, se concentrer sur le toucher, sur la chaleur, sur la pure sensation d’être en Yohan. Mais le voir, dans l’action, dépasse tout ce qu’il avait imaginé. Ce n’est pas juste physique ; c’est un plaisir mental qui se superpose, une sensation inconnue qui pousse leur union à un palier encore plus élevé...
Les deux amants se retrouvent dans une fusion intime, mais cette fois, le plaisir n’est pas une simple quête d’extase immédiate. C’est un voyage, une exploration sans fin, le plaisir physique devient presque secondaire, éclipsé par ce qu'ils se transmettent à travers leurs regards, une redécouverte de l’autre, de soi, de ce lien dont ils ne connaissent aucune limite. Dans cet étrange face-à-face, ils se parlent d’amour. Dans cet étrange face-à-face, ils se parlent d’amour.
— Je n’ai jamais ressenti ça, dit Yohan, sa voix tremblante de désir et d’émotion. Tu me fais sentir… tout… vraiment tout… Tu es si beau que j’en vibre de plaisir…
Mathis, les yeux embués par les mots de Yohan, se redresse lentement et le serre contre lui, intensifiant les mouvements, mais toujours avec cette lenteur, cette retenue, pour savourer chaque instant.
— C’est toi qui me donnes cette sensation… Ce n’est pas juste du désir… c’est de l’amour… je ne savais pas… que… les larmes d’amour existaient…
Ils continuent de se mouvoir ensemble, sans se hâter, simplement savourant le plaisir d’être là, ensemble, dans cette union parfaite. La montée de l’extase est lente, mais douce, et quand la vague de plaisir les submerge enfin, ce sont leurs yeux qui crient de satisfaction pure.
Essoufflés, Mathis et Yohan restent enlacés, leurs corps toujours soudés, leurs cœurs battant à l’unisson.
— Merci, murmure Yohan à son oreille.
— Pourquoi ?
— Je ne me suis pas fait avoir… pour ça… merci, réaffirme-t-il en lui adressant un clin d'œil.
Leurs respirations, tout juste rythmées par la douceur de l’instant, se font plus lentes, plus profondes. Mathis et Yohan sentent peu à peu le désir de sommeil les envahir.
— Tu sais… je crois qu’on devrait s’arrêter là pour ce soir, avant que le sommeil ne nous emporte totalement, murmure Mathis, sa voix douce et chaleureuse. Si tu veux, on se lève discrètement et on passe par la salle de bain… juste pour se nettoyer sans faire de bruit, avant de dormir tranquillement.
Yohan, les yeux à peine ouverts, acquiesce d’un signe de tête. Il se blottit un instant contre Mathis, respirant lentement, puis se relève doucement. Il s’étire légèrement, un sourire encore marqué sur ses lèvres, avant de retomber sur le lit.
— Désolé... je n'ai plus la force de bouger…
— Pas de souci, je m'occupe de tout…
Mathis se lève silencieusement et va chercher deux gants de toilette qu'il mouille d'eau chaude. Il passe l'un d'eux sur le savon et revient pour nettoyer son amant. Puis il s'en retourne faire de même sur lui-même. Quand il revient, il est subjugué une dernière fois par la beauté du corps dénudé de Yohan, qui s'est endormi, épuisé par tant d'amour…
Il se glisse à ses côtés, éteint la lumière et s'endort blotti contre le corps de son âme sœur…
— Bonne nuit, mon amour, souffle Mathis, ses yeux fermant lentement. Je ne savais pas qu’on pouvait ressentir autant de choses…
Mathis rejoint alors Yohan dans un sommeil paisible...
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