Chapitre 34 – Les révélations d’Emily .

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### Corina ###

Je m’éveillai me demandant où j’étais, puis je reconnus la superbe suite de l’hôtel de Samos. Le lit à côté de moi était vide et la place de Marc était froide. En me redressant je vis qu’il était sur la terrasse pour profiter du soleil matinal et de la superbe vue sur la mer.

Cette suite était vraiment superbe, une terrasse de chaque côté, on avait donc le choix pour prendre un bain de soleil à toute heure du jour.

Marc semblait très absorbé par la lecture de sa tablette. Je me levai très silencieusement pour m’approcher et lui donner un baiser tendre sur sa tête. Il réagit très vite en se retournant pour me prendre par la taille et me forçat à m’asseoir sur ses genoux.

– Bonjour moussaillon, je n’ai pas eu le courage de te réveiller, le petit-déjeuner est servi dans le salon. Le café et l’eau chaude pour le thé sont servis dans des thermos, on peut donc déjeuner sans délai.

– Bonjour mon capitaine, merci d’avoir pensé à demander du thé pour moi ! J’ai bu assez de café soluble sur le Zéphyr et je suis contente de retrouver mes habitudes d’anglaise. Quel est le programme aujourd’hui ?

– Repos, travail, nager, dormir ! tu veux des détails ?

– Juste pour savoir dans quel ordre ! et pourquoi travailler, je croyais qu’on était en vacances !

– On n’est pas vraiment en vacances ! Mais j’ai la confirmation que l’avion sera disponible demain. J’ai reçu un message de Emily me confirmant qu’elles arriveront ce soir, nous mangerons ensemble et demain après une bonne nuit nos pilotes nous ramèneront à Athènes. C’est mieux qu’elles se reposent car l’aller-retour à New-York et encore un vol sur Athènes autant laisser du temps entre ces vols !

– Et pourquoi travailler ?

– J’ai besoin d’un texte à traduire pour annoncer le programme de la soirée de bienfaisance d’Athènes et la présence de Mélissa, et de notre nouvelle directrice !

– Oh, non !

– Oui Corina, tu as mis ta main dans l’engrenage ! Mais rassure-toi, tu ne devras que montrer ton sourire dans une nouvelle robe qu’Alexia te proposera. Je ne te demanderai pas de discours ! c’est moi qui te présenterai à la soirée. Avec un texte que tu devras compléter et traduire en grec.

– Je suppose que j’écrirai ton discours en caractères romains ?

– Oui mais le texte doit aussi être écrit en grec pour la brochure !

– C’est dans mes cordes !

– Mélissa me donnera sa partie du discours pour le texte et si le contenu est approuvé, il sera joint également à la brochure.

– D’accord, le texte de la brochure doit être prêt pour quand ?

– Fin de la semaine prochaine, Mélissa donnera sa partie dans quelques jours.

– Et dans l’immédiat il faut approuver les notes d’honoraires des chirurgiens et verser un acompte à l’hôpital. Les factures sont dans ta messagerie.

– Eh bien, c’est rapide !

– Oui Corina, c’est pour cela que l’hôpital soigne si bien nos protégés. Nous payons à lettre lue, les assurances payent au bout de plusieurs mois et de nombreux rappels…

– Je comprends, d’autant plus que comme dans tous les pays les établissements de soins de santé ne roulent pas sur l’or !

– Oui, aussitôt que les payements seront instruits, on ira nager, on mangera dans le restaurant et puis tu pourras te reposer et travailler à tes traductions pour Kristos et les Russes.

– Ah oui, Kristos aimerait te rencontrer pour te connaître.

– Cela me convient, je suppose que c’est à titre privé.

– Normalement oui, il ne cherche pas de nouveaux clients.

– C’est entendu, tu prends rendez-vous pour nous deux. Mon agenda est accessible sur ta tablette.

– Génial ! je peux aussi bloquer des dates et heures pour te voir ?

– Tu es indécrottable, oui ! chez toi ou chez moi ?

– Chez moi, je dois juste avoir ton opinion pour le lit que je vais commander. Je peux te montrer à quoi je pense ?

– Oui Princesse, tu l’achètes à crédit ?

– Non Monsieur, mon salaire de traductrice est suffisant depuis que j’ai décroché un nouveau contrat avec une société que tu connais.

Je lui montrai donc le lit sur le site du vendeur, il le trouva à son goût et le fournisseur m’annonça qu’il serait livré en début de semaine prochaine. Génial ! je pourrai me coucher en étoile de mer et mon doudou aura encore de la place sans tomber du lit !

Ensuite je demandai l’assistance de Marc pour le payement des factures. La procédure était la même que pour un virement électronique par internet avec confirmation sur mon téléphone « Fondation » mais je fus estomaquée par les montants des honoraires des chirurgiens.

Je ne fis aucun commentaire, mais Marc lisait dans mes yeux et me rassura que la moitié irait au fisc car tout était déclaré !

– Sauf très grande exception tous les honoraires sont officiels ! Les médecins le savent. Par contre si nous faisons appel à des médecins étrangers, les frais de déplacements sont facturés séparément et ne sont pas taxés.

– Faut-il aider les parents de Rina ?

– Non, pas pour le moment, ils sont logés par l’hôpital. De plus je leur ai fait un versement pour pallier à leurs dépenses les premiers jours de l’hospitalisation de Rina.

La partie administrative effectuée, nous descendîmes à la piscine et au restaurant.

– Es-tu libre cet après-midi ? demandais-je à Marc.

– Oui moussaillon si c’est pour siester avec toi, c’est d’accord. Il fait trop chaud pour se promener !

En remontant dans la suite, je lui pris la main et le couchai illico dans le grand lit pour me blottir dans ses bras. J’avais envie de tendresse et il comprit que les caresses seraient pour plus tard.

***

Ma sieste fut réparatrice, je crois que Marc s’était assoupi également mais à mon réveil, j’étais toujours dans ses bras mais il était éveillé.

– Tu es si belle en dormant me dit-il, je n’ai pas osé bouger !

– Merci beaucoup, Marc, tu es adorable. Mais je vais travailler à mes traductions russes. Je peux te déranger pour des explications si nécessaire ?

– Bien sûr, je vais m’installer à l’autre table dit-il.

Je repris mon dossier des contrats russes et j’eus l’opportunité de demander à Marc les tenants et aboutissants de ces contrats. Ce n’était pas simple, comme il n’avait pas participé aux préliminaires de cette négociation il dut consulter fréquemment les notes introductives qu’il avait reçues en son temps de ses associés pour me donner quelques éclaircissements.

J’aimais travailler avec lui, il était pareil en homme d’affaires que comme équipier de sports ! Calme, souriant et proposant des idées, des solutions. Je le trouvai encore plus sexy qu’au club.

Au bout de plusieurs heures je pris un break et écartai son laptop pour m’asseoir sur ses genoux.

– Tu as prévu de manger avec Emily et Bessie au restaurant ou tu fais monter quelque chose à manger dans la suite ?

– Franchement dit, j’attendais l’arrivée de l’équipage pour leur demander, elles ne devraient plus tarder et elles logent dans notre hôtel. J’ai regardé les restaurants à proximité et je n’ai rien trouvé d’extraordinaire sauf à se taper une demi-heure de taxi pour rejoindre Pythagorion et autant pour revenir. Alors qu’ici à l’hôtel on peut choisir un menu au choix et permettre à nos pilotes de se reposer.

– Marc, dis-je on sera plus détendus en mangeant ici ! j’aurai plus l’occasion de faire connaissance avec elles, d’autant plus que durant le vol pour venir ici, on a eu juste le temps de s’envoyer en l’air (pardon pour le jeu de mots) !

– Je suis d’accord avec toi, Emily travaillait pour mes parents depuis qu’ils ont acheté le premier avion, Bessie est plus jeune mais elle s’est toujours occupée de moi !

– Tu l’as baisé ? demandais-je à tout hasard.

– Seulement dans mes rêves de jeune étudiant ! me répondit-il

– Et aujourd’hui, fait-elle encore partie de tes fantasmes ?

– Non, plus depuis que tu es dans mon lit !

– Oh, c’est flatteur pour moi !

Je n’eus pas l’occasion de répondre, le téléphone de la chambre sonna et Marc décrocha.

Il ne dit qu’un seul mot « venez » et raccrocha.

– C’était Emily qui m’informa qu’elles étaient installées ; elles arrivent.

Effectivement quelques minutes plus tard, elles s’annoncèrent à la porte de la suite et Marc leur ouvrit la porte. Après les bisous, elles me saluèrent également. Elles étaient en tenue très décontractées ; Je notai immédiatement que Bessie avait revêtu un top très sexy sans soutien-gorge sur un short en jean destroy. Emily plus mature était vêtue d’une blouse légère un peu transparente sous laquelle on devenait un bustier couleur chair et un short blanc qui montrait ses jambes élégantes.

La vue de Bessie me fit plus d’effet que les deux servantes de Mélissa, j’évaluai qu’elle devait être entre 35 et 40 ans, Emily devait avoir au moins 15 ans de plus. Les deux femmes étaient splendides, sportives et s’avérèrent pleines d’humour.

Voilà donc les femmes qui ont conduit Marc depuis des années à travers le monde !

Emily, plus « maternelle » demanda des nouvelles de Marc comme si elle ne l’avait plus vu depuis des lunes et puis elle s’isola avec moi pour parler discrètement. Elle voulait savoir si tout c’était bien passé au Conseil. J’appréciai beaucoup sa sollicitude et la remerciai.

– Corina, c’est quand même normal, tu fais partie de notre famille maintenant, J’ai transporté Marc lorsqu’il était encore en culottes courtes, j’étais jeune pilote avec ma licence toute neuve lorsque ses parents m’ont engagée. Lorsque je vois Marc aujourd’hui, j’ai encore un choc tellement il ressemble à son père !

– Je vous crois Emily, j’ai vu quelques photos de ses parents et même s’il a la stature de son père je trouve que ses yeux et son sourire craquant sont un héritage de sa maman.

– Oui Corina, mais tu peux me tutoyer, pas de formalités entre nous. Tu m’as l’air beaucoup plus calme que lors du voyage d’Athènes vers Samos.

– Oui, Emily, il est vrai que Marc m’avait tourné en bourrique, il avait « oublié » de préciser que nous volions en avion privé, je croyais que nous devions prendre un avion de ligne et je me demandais comment nous serions à l’heure pour le départ.

– Oui c’est bien Marc ! Il manque parfois de sérieux quand ce n’est pas pour les affaires. De plus on n’a pas eu vraiment l’occasion de se parler, vu que Marc t’a enfermé dans la cabine.

– Oui, hm, j’étais fatiguée…

– Ne t’en fais pas Corina, nous sommes des tombes, rien de ce qui se passe dans l’avion ne sort de cet appareil ! Mais je suis heureuse pour toi et Marc, je ne vais pas tout te raconter maintenant mais Marc a connu des moments difficiles, surtout ses parents et puis le bref épisode d’Annie.

– Tu as connu Annie ?

– Oui, elle a volé quelques fois avec nous, mais je ne l’ai jamais aimé et j’ai dit à Marc de se méfier de cette femme ; heureusement ça n’a pas duré longtemps. – Viens, on va se rapprocher de Marc et Bessie, car je vois les regards inquiets de Marc qui pense qu’on dit du mal de lui alors qu’il est en train de flirter avec MA copilote. Il n’a toujours pas compris que Bessie est ma partenaire en vol et au lit !

– Emily, j’ai bien entendu ta dernière phrase, dit Marc, tu oublies que Bessie fait partie de mes fantasmes !

– Marc ! tu oses dire cela devant Corina, dit Emily. De plus Bessie préférait une certaine Italienne !

– Ah, Etna, je suis au courant, dis-je, Marc m’a déjà appris une partie de sa jeunesse et de ses vices.

– Oui mais Etna volait à différentes altitudes ! Avec Marc ou avec Bessie selon ses envies Marc ne t’a pas raconté cet épisode ? …

– Non dis-je

– Alors je ne dis plus rien, dit-elle, on fera le tri des histoires de Marc en dehors de sa présence. On continuera après avoir mangé – Marc, quand mange-t-on car Bessie et moi on est totalement déphasées !

### Emily ###

Après le délicieux repas, je prétextais de vouloir montrer notre chambre pour emmener Corina. Je laissai Marc et Bessie parler aviation, car Marc avait l’intention de passer son brevet de pilote.

– Corina, loin de moi de te raconter le passé de Marc, mais Régina était très spéciale ! Marc a souvent voyagé avec elle entre la Suisse où ils étudiaient tous les deux et Milan, résidence principale de Régina.

Un soir après avoir ramené Marc à Genève on avait fait une escale supplémentaire pour conduire Régina à Milan. Il était prévu pour nous de loger à l’hôtel mais ne trouvant pas de chambre à l’arrivée, Régina nous invita chez elle. Ce fut une soirée très agréable. On avait bu pas mal, Bessie s’est retrouvée dans les bras de l’Italienne et moi sans la moindre gêne, je trouvai que c’était l’occasion de diversifier un peu ma relation avec Bessie. Régina, n’était pas un canon de beauté, mais cette fille avait une sexualité débordante. Je pense qu’elle a déniaisé Marc, mais avec Bessie et moi, ce n’était pas triste ! On est resté dans son salon toute la nuit à se caresser, lécher alternativement les seins, le minou ; on ne se privait pas d’enfoncer les doigts dans tous les orifices. Et le matin, nous étions toujours occupés à se masturber à trois !

Comme on n’avait aucune mission, Bessie et moi décidâmes de rester chez l’Italienne qui ne se priva pas de nous raconter la relation qu’elle entretenait avec Marc, histoire de nous exciter et de rester la journée à Milan. Etna comme l’appelait Marc, était une bombe, elle nous raconta, que les voyages fréquents de Marc à Milan n’avaient qu’un seul but : sortir de l’internat pour baiser tranquille avec elle. D’après Marc, le contrôle de l’internat n’était pas très strict, mais tous les deux évitaient de se retrouver devant le conseil disciplinaire qui aurait entraîné leur exclusion de l’établissement. Elle nous raconta avec force détails les massages très spéciaux que Régina maîtrisait à merveille. Elle nous fit d’ailleurs une démonstration que Bessie et moi avons appréciée au-delà de toute attente !

Si je te raconte cet épisode, ce n’est pas pour dire du mal de Marc ou de l’Italienne mais pour que tu connaisses les besoins sexuels de Marc !

– Oui, Emily je te suis reconnaissante de me révéler cette facette de Marc ; je ne suis pas très surprise. Marc, je crois était très amoureux de cette fille ou en tout cas aimait le sexe avec elle. Il m’a avoué que ses parents lui ont demandé de stopper cette relation sulfureuse, d’autant plus que Régina était déjà promise à un riche italien.

– Oui, Corina, les draps de la cabine privée de l’avion en témoignent ! J’étais parfois étonné que sur des vols aussi courts de Genève à Milan ils ne résistaient pas, tellement qu’ils étaient impatients de baiser. Quelques fois, je devais les avertir de l’atterrissage imminent, pour qu’ils reprennent leur place et attachent leurs ceintures.

– Oui, je vois le tableau, dis-je, lors du vol vers Samos il m’en a fait la démonstration !

– Je sais, répondit Emily, il n’a toujours pas oublié ni Régina ni Annie, mais je suis certaine qu’il a tiré un trait sur ces femmes et que tu feras son bonheur !

– Merci beaucoup Emily, je vois que tu es très attaché à Marc.

– Oui, je n’ai jamais voulu avoir d’enfants mais Marc est un peu mon fils, surtout depuis le terrible accident de ses parents. C’est moi qui l’ai amené sur les lieux du crash, Bessie et moi on a tout fait pour le soutenir dans cette épreuve ! Sur le vol du retour, j’ai laissé les commandes à Bessie pour garder Marc dans mes bras pendant les dix heures de vol, c’est la seule fois que je l’ai vu pleurer ! Plus tard, lors de la cérémonie funèbre, pas une larme n’a coulé de ses yeux ! Il est resté impassible durant le long défilé des personnes qui lui ont exprimé leurs condoléances et leur sympathie.

– Merci Emily, je suis heureuse qu’il ait trouvé grâce à toi, ce calme que j’apprécie en sa compagnie !

– Corina, si un jour tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésites pas, on trouvera toujours une solution. À l’avenir on sera amené à se revoir souvent vu que, je suppose, tu voyageras souvent en sa compagnie. – Viens on retourne à votre suite, non pas que je me méfie d’eux, mais je ne veux pas que Marc pense que je vais te dévergonder.

En revenant dans la suite, Bessie et Marc étaient absorbés par la comparaison des différentes écoles de pilotage. Je compris que Marc cherchait une voie pour terminer son brevet sans devoir suivre un écolage en suivant une filière classique.

– Marc et Bessie, je peux vous proposer une solution : J’ai ma licence d’instructeur, Marc pourrait voler sous mon parrainage et lorsqu’il aura le nombre d’heures de vol requis, passer l’épreuve d’obtention de sa licence.

– Oui, c’est super, dit Marc, tu seras mon instructeur et je volerai sur un avion que je connais déjà un peu.

– Marc, si tu acceptes, tu commenceras demain pour le vol Samos – Athènes, j’enverrai cette nuit ton enregistrement comme élève pilote. Seulement tu prendras les commandes en tant que copilote qu’après le décollage, car l’aéroport de Samos est dangereux tant à l’atterrissage qu’au décollage !

– Bien chef ! répondit Marc, je te revaudrai cela !

– On négociera cela entre nous deux ! en attendant on va dormir !

En partant, je voulus l’embrasser sur la joue mais il bloqua ma tête pour m’embrasser tendrement sur les lèvres. Ce fut un baiser fraternel sans érotisme ni passion, il me regarda dans mes yeux et je perçus l’amour filial qu’il me dédia comme lors de ce vol vers l’endroit du crash de ses parents.

Prochain épisode : retour à Athènes – les enfants – Sofia

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