Chapitre 100. Olympe dialogue avec Marc.

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### Olympe ###

Olympe sans te faire de promesses, je tiens beaucoup à toi tant professionnellement et surtout en amitié. J’ai encore beaucoup de retard pour mieux te connaître mais je te demanderai un peu de temps pour découvrir ta personne en dehors du lit.

C’est vrai, Marc m’avait engagée pour son équipe chirurgicale uniquement basé sur recommandation et à la blague sur « mon tour de poitrine » !

Nous avions eu quelques rapports de sexe assez chauds, mais il ne savait pas grand-chose de moi.

Je sortis de la cabine pour rejoindre Corina et Marc dans le carré. Je ne portais qu’un t-shirt maxi qui descendait juste en dessous de mes fesses. Je sentis les regards du capitaine et de Corina sur mon apparence. Marc avait un regard de désir et Corina me regarda aimablement mais sans plus.

– Corina, tant qu’on est assis calmement et à l’abri, dit Marc, je voudrais résumer les informations collectées depuis hier concernant Irina. D’abord il est certain que tu n’as interféré en rien dans la procédure de son engagement. Ce qui soulève un tas d’hypothèses. Je me demande donc qui a poussé Irina dans ton lit et qui a de ce fait crée la zizanie dans l’équipe. Je suspecte un ancien collègue d’Olympe. La société de détectives que Maman employait déjà pour me surveiller va mener son enquête. Ils sont efficaces. Corina, si Irina te contacte, tu n’es au courant de rien et tu la laisses parler.

– D’accord Marc, dit Corina, que fait-on en attentant ?

– On va naviguer, toi et Olympe êtes les équipières et moi je dirigerai la manœuvre. Quel que soit le vent on reviendra ce soir à cet emplacement. Je vais avec Olympe à la capitainerie du port pour réserver un emplacement à notre retour.

– Merci Marc, dit Corina. Je suis inquiète de la suite.

– Corina, non, ton intégrité n’est pas mise en doute. On verra lorsque nous aurons plus d’infos de Lora ou de l’agence.

Marc m’invita à rencontrer le capitaine du port. En marchant, il me prit la main fermement et me fit un grand sourire.

– Olympe, je te demanderai de négocier la place, cela évitera les quiproquos, mon grec étant insuffisant pour avoir une conversation efficace.

– Oui, Marc, Corina n’est pas rassurée, me semble-t-il.

– Tu as raison Olympe, je râle toujours qu’elle soit tombée dans ce piège. Mais je comprends qu’a posteriori cela paraît plus facile. Corina est lesbienne et un peu hétéro et je t’avoue, j’étais attiré par elle.

– Marc, tu dis « j’étais attiré… »

– Oui Olympe, je te choque peut-être en disant qu’elle baise très bien, mais je ne suis qu’un dérivatif, tu comprends ? J’aime coucher avec des lesbiennes, mais je cherche mieux !

– Marc, beaucoup de femmes aiment des relations lesbiennes même si une grande partie n’y recourt que par défaut. J’ai personnellement goûté aux baisers des filles mais c’est par dépit après des déboires sentimentaux.

– Tu me raconteras cela ? mais maintenant réglons le problème de la place d’accostage.

Le capitaine, fut très sympa. Il avait déjà les références du Zéphyr (ce n’était pas un fonctionnaire passif, via Internet il avait déjà les coordonnées de Marc) Il nous accueillit très aimablement, en cinq minutes l’affaire fut réglée.

Au retour, Marc ne prit pas le chemin direct. Il s’arrêta près d’un banc et me fit signe de m’asseoir.

– Olympe, demanda-t-il, es-tu heureuse ?

– Oui, Marc, je suis heureuse de t’avoir rencontré, je ne vais pas tourner autour du pot, tu m’as rendu un travail qui me permet de guérir des enfants. Et sans détours, j’aime travailler avec toi.

– Mais encore ? demanda-t-il.

– Je vais être directe : j’aime baiser avec toi. Tu comprends ?

– Oui c’est clair.

– Et toi, Marc ?

– Je cherche encore mon futur ; je ne te cache pas que Corina m’a déçue non pas professionnellement, mais sur le plan sentimental. Elle préfère les femmes. J’ai épousé une nymphomane dont j’ai eu du mal à divorcer et maintenant je dois céder ma place pour les copines de Corina.

– Mais elle changera d’avis, non ?

– Non Olympe, je n’y crois plus.

– Tu feras quoi ?

– Je vais rester célibataire, ouvrant mon lit aux membres de mon premier cercle et encore ! Peut-être, rencontrerais-je une fille sympa qui réchauffera mes vieux os.

– Marc, tu es ridicule ! Tu n‘as qu’à claquer des doigts et une dizaine de filles te réchaufferont.

– Non, elles courent après ma fortune.

– Il y a des filles qui recherchent ton amour sincère.

– Tu en connais ?

– Marc, cherche. Moi j’en connais une.

– Olympe, raconte-moi l’histoire de cette fille.

– Elle a ton âge, elle vient d’une famille de bergers de la Chalcidique, elle a étudié la médecine. Elle a obtenu une bourse d’encouragement qui lui a permis d’étudier à Lausanne.

– Elle a un amoureux ?

– Non, elle a eu des amants de courte durée et beaucoup de désillusions.

– Est-ce la charmante femme assise à mes côtés ?

– Oui Marc,

– Tes parents vivent encore ?

– Oui, ils sont retraités, et vivent ici à Athènes. Je les ai logés grâce à mon salaire de chirurgienne. Je n’ai pas dû les déménager grâce à toi.

– Tu as donc une bonne notion de la valeur de l’argent ?

– Certainement !

– Raconte-moi encore, qui es-tu ?

– Ah, mais tu as un bureau d’enquêteurs ! dis-je en riant.

Il prit mon visage entre ses mains, fixa mon regard.

– Non, je veux ta version, dit-il en posant sa bouche sur mes lèvres. À notre retour à Athènes tu logeras quelque temps dans une chambre de mon appart, mais tu continueras à contribuer la colocation avec Lora.

– Marc, non ! Je ne veux pas vivre à tes crochets.

– Tu ne vivras pas à mes crochets, c’est juste temporaire. Je désire parler avec toi les soirs où tu n’es pas d’astreinte. Je voudrais te voir sans la présence de Lora ou de Corina.

– Tu veux me parler, ou coucher avec moi ?

– Olympe, je ne vais pas te mentir, oui, mais je ne veux pas te contraindre.

– Alors, c’est d’accord mais pas de serments ni de publications.

– Non, nous resterons discrets et je ne t’empêcherai pas dans ta vie, ni tes amies/amis.

– Ce ne sera pas simple. Notre entourage verra rapidement qu’il y a quelque chose entre nous.

– Embrasse-moi, dit-il.

Je ne résistai pas à son commandement. Mon baiser fut timide mais lui ne le voyait pas ainsi. Son baiser devint fougueux et il me serra contre lui. Je caressai son visage, je ne pouvais pas croire qu’il avait des sentiments pour moi. Je le gardai longuement dans cette étreinte, puis sans un mot, nous reprîmes le chemin vers le port, la main dans la main.

En arrivant au bateau nous entendîmes Corina qui téléphonait.

– Non, je ne veux pas te parler ! tu es consignée chez toi, on en reparlera lorsque l’enquête sera terminée. Au revoir !

Nous comprenions immédiatement qu’elle refusait de parler à Irina.

– Marc, c’est Irina qui voulait me parler, mais j’ai refusé. Elle est furieuse de devoir rester chez elle.

– Oui, je comprends, dit Marc, bloque son numéro téléphone, cela ne sert à rien de discuter avec elle tant qu’on n’a pas éclairci le dossier. On mange un peu et on largue les amarres ou on mange en naviguant ?

Corina et moi fûmes unanimes.

– On mangera plus tard, profitons de la brise.

### Marc ###

Corina défit les amarres, moi je remontai l’ancre et Olympe dégageait le navire de son emplacement. J’installais le génois et Olympe laissa le bateau courir au vent.

Corina s’installa à l’avant pour bronzer, moi je vins m’asseoir dans le cockpit à côté d’Olympe.

– Je commence à comprendre le Zéphyr, dit Olympe. Il est docile et léger à la manœuvre.

– C’était une des raisons de son achat, au fait comment tes parents t’appellent autrement que par ton non ?

– Moró ou moró mou

– Ce qui veut dire ?

– Bébé, ou mon bébé.

– Ou alors Arnáki mou, mon agneau, rappelle-toi mes parents étaient des bergers.

– C’est mignon, la prochaine fois que je descendrai à la maison de mes parents, je t’emmènerai. Le couple qui garde la maison s’occupe à ses heures perdues d’un troupeau et la femme fait de la feta.

– Et c’est loin ?

– Oh, c’est le bout du monde. Tu connais le Péloponnèse ?

– Comme toute grecque qui a été à l’école, j’ai appris la géographie.

– Mes parents ont transformé une vieille bâtisse tout au sud du Péloponnèse au bout de la grande presqu’île.

– Comment sont-ils arrivés là-bas ?

– Ils cherchaient un endroit tranquille et un promoteur immobilier leur a fait découvrir le coin. On y arrive en avion et puis un trajet en hélico. Pour le moment mes pilotes sont aux USA. Mais dès leur retour je demanderai qu’ils nous déposent là-bas. Tu as encore des jours de congé à prendre ?

– Oh oui, au moins une semaine, peut-être même deux semaines avec les heures à récupérer.

– Alors je te propose une semaine de dépaysement à nous deux.

– Nous deux seulement ?

– Oui, il y a juste le couple sur place, mais ils logent séparément, nous ne serons pas dérangés si on veut s’isoler.

– Attends une minute, cela fait des heures qu’on se dirige vers le sud, Marc on vire de bord pour retourner vers Hydra ?

– Oui bien sûr, tu as raison, sinon dans quelques jours on sera en vue de Crête !

Je criai à Corina pour lui annoncer le virement et elle vint à l’arrière pour nous aider.

– De toute façon, j’en avais marre de bronzer dit-elle. Et puis, je ne fais que ressasser pendant que vous vous amusez.

– Ne sois pas jalouse, dit Olympe, on ne fait que bavarder.

– Oh, Olympe, je ne suis pas jalouse, si vous voulez flirter. J’ai bien compris que tu as envie de Marc, moi je ne suis plus tellement en grâce. Je ne vous dérangerai pas.

Après le virement de bord les deux filles naviguaient ensemble, moi je me contentais d’ajuster l’écoute du génois. Lorsque nous fûmes en vue du port, Olympe passa au moteur et Corina enroulait le génois.

Quel plaisir de les voir travailler ensemble, Olympe fit une belle manœuvre, et l’approche par la poupe se fit impeccablement. Corina déroula la chaîne de l’ancre et moi je fixais les amarres arrière. Les deux filles firent un check des mains pour exprimer leur fierté d’avoir réussi la manœuvre sans mon intervention.

– Bravo, dis-je très belle manœuvre, je vous invite au restaurant ce soir.

– C’est très gentil Marc, mais je déclare forfait, je crois que j’ai abusé du soleil, j’irai dormir tôt avec un calmant.

– Mais non Corina, dit Olympe, ce sera sympa !

– Olympe, merci mais je préfère me reposer.

En partant au restaurant Olympe demanda encore à Corina si elle n’avait pas changé d’avis. Corina étreignit Olympe et lui donna un long baiser avant de s’isoler dans sa cabine.

– Marc, tu peux fermer la porte du carré, comme ça, je peux dormir tranquille, en cas de problème, je peux toujours sortir par l’écoutille de la cabine.

Nous partîmes donc comme un couple. Olympe profita juste d’un coin mal éclairé sur le quai pour me faire un baiser fougueux.

– Merci, Marc, je crois que Corina nous a laissés seuls, sa fatigue me paraît opportune.

– C’est possible répondis-je, Corina est dans une passe difficile.

– Elle rumine son affaire avec Irina. Elle me semble en froid avec toi Marc.

– C‘est en partie exact. Corina est toujours hésitante quant à son orientation sexuelle. Lorsque je l’ai emmené la première fois sur le Zéphyr, je ne la connaissais que comme équipière du Club de sport où nous faisions des régates et des plongées ensemble. Cette croisière-là m’a montré une fille aimante et j’ai vraiment cru qu’elle pourrait être ma compagne de vie. À l’époque elle m’a demandé un délai de réponse, aujourd’hui je me rends compte qu’elle devait choisir. Et elle n’a toujours pas choisi. Mais comprends-moi, professionnellement j’ai toujours confiance en elle, ses travaux pour la Fondation sont sans reproche et sans « l’incident Irina » nous serions encore en très bonne relation.

NDA : Une de perdue, dix (non, Olympe) de retrouvée

Une suite bientôt.

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