Le Marchand de Sable était la cible numéro un, tous domaines confondus. La police le recherchait tout comme les traqueurs du surnaturel car personne ne savait se mettre d’accord sur sa nature.

Un simple humain extrêmement méticuleux pour effacer ses traces avec autant d’efficacité ? Une créature magique qui avait le pouvoir de disparaître ? Le véritable Marchand de Sable des contes ou un sobriquet pour la touche de mystère ? Les rumeurs allaient bon train et, dans le doute, tout le monde mettait la main à la pâte pour le trouver. Une prime sur sa tête aidait en ce sens.

Le peu que l’on savait sur lui - s’il s’agissait bien d’un homme - était sa liste de victimes, du moins celles que l’on retrouvait. La seule information que l’une d’elles donna avant de périr était la piqûre qu’il utilisait pour les neutraliser. C’était peut-être leur dernier souvenir ou la dernière chose qu’elles ressentaient.

Jeryann North comptait bien mettre la main sur le Marchand de Sable, certes pour l’argent mais surtout par orgueil. Rien de tel pour un jeune sous-chef de gang que de flatter son ego en attrapant un criminel recherché par tous. Ce fut donc cet ego surdimensionné qui le guida dans ses recherches et ses décisions.

Avec le temps, la frustration prit le pas sur le reste. Pourquoi ce surnom débile ? Il aurait mieux porté le nom de Spectre car il était plus doué pour ne pas se faire attraper que pour endormir les gens. Et s’il était un véritable fantôme ? Et si son ego égalait le sien ? Et si la provocation faisait sortir ce type de son trou ?

L’idée fut aussi dangereuse qu’efficace. Nouvelle information : le Marchand de Sable n’appréciait pas d’être moqué et ridiculisé. En cela, Jeryann gagna une bataille. Toute médaille avait son revers, toutefois, et il l’apprit avec la sensation d’une piqûre dans le cou.

Et puis rien d’autre.