S’il existait un titre honorifique concernant les bourdes, il reviendrait d’office à Val, qui en avait fait un art de vivre. Dès l’enfance, il s’était démarqué dans ce domaine et s’était avéré brillant malgré lui. Il n’en ratait pas une, d’un mot malheureux dans une discussion dramatique aux éloges malvenues.

Le grand classique de complimenter la grossesse d’une femme qui n’était pas enceinte, c’était sûrement Val qui l’avait inventé. De même pour critiquer quelqu’un dans son dos, pile devant un proche. Ou afficher une photo osée dans un PowerPoint pour son oral de Bac. Sans parler des erreurs professionnelles qui avaient coûté cher à l’entreprise et l’avait renvoyé à pôle emploi.

S’il y avait un avantage à tirer de tout cela, c’était qu’il faisait rire son entourage et qu’ils avaient toujours quelque chose à raconter sur lui. Lui avait tellement de maladresses à son actif qu’il ne savait jamais quoi narrer, pas même quand on lui réclamait une histoire désopilante.

Par contre, en ce qui concernait le spectaculaire, il n’hésitait jamais : il y avait bien une mésaventure qui valait son pesant de cacahuètes à ce sujet. Une histoire incluant un frisbee et une panne électrique de grande envergure.

Fallait-il en dire plus ? Ce fait d’armes sera vite surpassé par un autre, de toute façon.